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Un regard journalistique sur la réalité sociopolitique : « C’est à suivre » (F2)

LA POLITIQUE DEPOLITISEE DES MEDIAS TELEVISUELS

2. Un regard journalistique sur la réalité sociopolitique : « C’est à suivre » (F2)

J’ai choisi d’étudier une émission dont l’unique sujet est en rapport avec une actualité sociopolitique, la fermeture de l’usine Renault239de Vilvoorde, même si ce format traite habituellement de plusieurs sujets qui ne sont pas forcément des sujets d’actualité.240

237 Pour reprendre des catégories d’analyse de « la télévision de l’intimité », le « témoignage emblématique » (par lequel le témoin en laissant entendre toutes les aspérités de son histoire parvient à incarner lui-même un problème plus général, à travers son histoire singulière se dessinent des souffrances collectives) se substitue au « témoignage représentatif » (dans lequel le témoin ressemble le plus possible par ses idées, ses aspirations, ses expériences, au citoyen moyen). MEHL, (1996), La télévision de l’intimité, Paris, Le Seuil.

Cf. ROUQUETTE, (2002), Vie et mort des débats télévisés, 1958-2000, INA De Boeck Editions : « hier le Français standard parlait en son nom et défendait son opinion individuelle, aujourd’hui, impératif de témoignage oblige, il s’exprime comme échantillon représentatif d’une histoire d’un groupe ».

238 On en connaît maintenant les dérives si l’on se réfère à la polémique suscitée par le travail de « coaching » exercé sur les participants des productions de la société de Jean-Luc Delarue.

239 Emission du 17 mars 1997. « L’Hebdo » du 5 avril 1997, dans lequel Alain Lamassoure, ministre du Budget et porte-parole du Gouvernement est l’invité politique de l’émission (à laquelle j’ai participé dans le public), aborde également la « première euro-grève autour de Renault ». Ici, cette actualité politique donne lieu à un sondage BVA qui nous apprend que « 71% des Français estiment que le gouvernement n’est pas assez exigeant avec les entreprises ». Puis que « le capitalisme est le moins mauvais des systèmes économiques pour 58 % des Français » (le pire, 25 % et le meilleur 6 %). Michel Field accompagnera l’annonce des résultats de ce sondage d’un commentaire pour chacun de ces résultats : pour le premier, « cela en dit long sur la façon dont les Français ont le sentiment que le gouvernement a lâché Louis Schweitzer alors qu’il était au fond d’accord avec lui », et, s’agissant de la seconde question, «comme quoi le réalisme un peu résigné gagne partout la population ». Un reportage offre un « récapitulatif de ce que Renault a représenté dans ce siècle (…) notamment son rôle dans la lutte sociale (…) (quand Renault éternue, la France s’enrhume) », annonce le philosophe en commentant plus tard : « la nostalgie n’est plus ce qu’elle était ». Même si 3 représentants de Renault Vilvoorde sont présents, magazine politique oblige, les échanges se font sur le terrain politique ; le ministre de déclarer que « la CGT a soutenu les gouvernements socialistes qui n’ont pas crée d’emplois ». Ce à quoi un étudiant dans le public lui répondra : « l’excuse de l’héritage socialiste ne va pas durer longtemps ». « En France on ne sait pas faire l’économique et le social, vous en tant que ministre du Budget, vous êtes plutôt éco », clarifiera finalement l’animateur, alors qu’il suscite « des réactions dans le forum, car l’émission va se terminer… ». Le plateau du direct plongé dans le noir, l’émission achevée au terme du traditionnel compte à rebours qui aura vu Michel

Je concentrai mon observation sur deux éléments : d’abord l’identité sociopolitique

des participants à ce format, ensuite les questions que pose son animateur-journaliste.

L’émission de plateau débute par la diffusion d’un extrait de la conférence de presse faite le 27 février 1997, au cours de laquelle est annoncée par le Secrétaire Général de Renault, Michel de Virville, la fermeture de l’usine de Renault Vilvoorde en Belgique, à l’hôtel Hilton.

Le journaliste sollicite un premier témoignage parmi le public, qui, dans sa quasi-totalité est composé d’ouvriers et d’employés de chez Renault (la plupart syndiqués et pas uniquement du site belge).

Alphonse Van de Meersche, « 24 ans sur le site de Vilvoorde » (dixit le journaliste), « délégué CSC (syndicat chrétien) »241, est d’abord interrogé : « Comment avez-vous appris cette nouvelle ? » Alors que celui-ci explique qu’une rumeur sur une fraude de TVA a justifié le départ de toutes les voitures en 24 heures pour l’usine de Douai, le journaliste interrompt : « Qui dit ça? »

Puis c’est son épouse, Lucienne BockStael, « contrôleuse au service qualité, militante CSC » qui raconte à son tour. Le journaliste s’étonne : « à ce moment-là vous ne pensiez pas encore que… on s’explique mieux la surprise que l’on verra dans le reportage tout à l’heure ».

Field décider « Lamassoure finit… non le belge ! », l’animateur s’excuse : « pardon à ceux que je n’ai pas fait parler ».

240 Par exemple pour l’émission du 4 février 1996 : 3 « sujets », ou « questions posée » : « quel est l’état des lieux dans les établissements qui accueillent des lycées techniques professionnels (le journaliste précisera en lancement du sujet que « depuis le 1er janvier, des normes européennes imposent aux lycées techniques professionnels, des mises en conformité des machines-outils ») ? » ; « quelle est la logique financière d’une grande entreprise pharmaceutique ? » et « le point sut le conflit des routiers qui a paralysé la France, l’accord est-il appliqué ? »

Par ailleurs, j’ai bien conscience (et j’ai déjà prévenu), que ce format ne peut être tenu comme représentatif du « journalisme de médiation » (en partie, oui, parce qu’il est bien l’un de ces formats télévisuels qui s’inscrit dans un contexte spécifique de discours dans l’espace public sur « la fracture sociale »), encore moins des « magazines avec participation du public ». Il n’en reste pas moins vrai que pour poursuivre les réflexions de Cardon & Heurtin (1999), à propos de dispositifs médiatiques qui ne sauraient être « idiots » dans le sens où par définition, les dispositifs médiatiques s’adaptent pragmatiquement à une « paradigmatique », ce format, son dispositif journalistique a bien « fait sens », et donc qu’en dehors des raisons d’audience toujours évoquées, il faut, pour comprendre son arrêt, davantage envisager la pression économique des annonceurs directement mis en cause par ce format, ainsi naturellement que d’éventuelles pressions politiques, du fait de la politisation dont est porteur ce format –ignoré par la classe politique, par ailleurs. Qui trouvera dans les formats « d’infotainment » un terrain plus favorable, quand sera venu le temps du « gouvernement de communication ».

Le journaliste demande alors au Secrétaire Général de Renault, Michel de Virville (« celui » de la conférence de presse) : « qui était au courant, quand je dis qui, je dis les responsables politiques, les élus… ? »

Alors que ce dernier promet de « répondre très précisément a cette question » et qu’il commence cependant à justifier cette « décision extrêmement grave », le journaliste l’interrompt : « on va y revenir tout au long de l’émission mais je voudrais d’abord que vous me répondiez… le 27 février vous avez décidé ça dans votre coin, personne n’était au courant ? » Le représentant de la direction de nous informer que le Premier ministre belge était au courant ainsi que le ministre flamand. « Votre choix au départ était de discuter, d’attendre un peu ? », demande Claude Sérillon. « Notre souhait était d’attendre le 21 mars et le conseil d’administration de Renault ».

« Est-ce que Monsieur Juppé était au courant ? », demande le journaliste. Puis : « quand vous allez voir Monsieur Juppé à Matignon avec Monsieur Schweitzer, que vous vous faites, pardonnez-moi l’expression, tirer les oreilles… le président de la République s’est dit choqué également… vous vous dites, ils sont un peu hypocrites ». A nouveau : « Monsieur Schweitzer s’est dit agacé, car dit-il, j’ai vu les élus ».

Le premier reportage revient sur le « choc » de l’annonce, avec « une constante », « l’interrogation sur l’Europe sociale ».

On découvre le drapeau noir flottant sur la mairie de Vilvoorde, l’histoire de Vilvoorde avec Renault, le rôle des syndicats à travers le portrait de « Chico », qui occupe l’usine et fait visiter aux reporters, « les chaînes de montage figées dans le silence ». Le reportage interroge des membres de la famille de cet immigré espagnol, dont « la plus grande fierté » est leur intégration, et, le regret, de s’être endettés pour acheter des actions Renault. Luis apporte son témoignage : « la productivité, on l’a sentie passer » ; puis « au niveau européen, on s’occupe trop de la monnaie unique et pas assez de la société ».

De retour sur le plateau le journaliste, fidèle à son optique, demande : « est-ce que vous comprenez ce sentiment de trahison, vécu en famille ? » Et à nouveau, alors que le représentant de Renault répond très calmement, « sur le fond » (en terme de « concentration de l’appareil de production » et de « coût élevé de la main d’œuvre »), le journaliste le coupe à nouveau : « ne précipitez pas, on va le voir… car je voudrais que petit à petit, on comprenne ».

Et il est vrai que le journaliste va faire preuve d’une grande capacité à faire dialoguer les invités entre eux, en particulier les ouvriers et employés du constructeur automobile avec les représentants politiques et les représentants de l’industrie automobile. Une quinzaine environ d’invités vont prendre la parole au cours de l’émission qui dure une heure trente. Pour moitié des personnels du constructeur automobile en France ou en Belgique.

S’agissant des personnels de Renault, le journaliste expliquera un « détail » : les

ouvriers vêtus « de rouge », « appartiennent à des syndicats socialistes », « ceux en bleu », à des syndicats libéraux et, « en vert », à des syndicats chrétiens ».

Les autres participants sont des représentants politiques : Karel van Miert, Commissaire européen chargé de la concurrence ; Jean-Pierre Fourcade, Président de la Commission des Affaires Sociales du Sénat ; Elisabeth Guigou242, député socialiste au Parlement européen « et dans l’opposition ». Des représentants syndicaux de chez Renault et européens (Emilio Gabaglio, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats), ainsi que deux représentants des industries de l’automobile et de la métallurgie.

Après avoir établi, au vu d’autres témoignages recueillis parmi les ouvriers du public qui, tous, établissent « un sentiment d’indentification avec l’entreprise », qu’il était définitivement regrettable, que le Premier ministre belge soit venu, « en personne, remettre des médailles dans l’usine de Vilvoorde », « alors qu’il savait», le journaliste va, sans concession là encore, demander, cette fois-ci à un ouvrier syndicaliste, si, « il y a une bonne manière d’aborder la fermeture d’une usine », tout en précisant, « je sais que c’est une question un peu dure pour vous ».

Car maintenant ce sont tous les dispositifs légaux au niveau du « groupe Renault », national (français et belge) et européen qui vont être soulevés au cours d’un dialogue, qui fera participer l’ensemble des personnes présentes sur le plateau.

« Je voudrais que l’on regarde une courbe qui montre l’évolution des résultats financiers de Renault », invite ensuite le journaliste pour nourrir les arguments qui

242 Cette représentante politique nationale d’opposition interviendra au bout d’une heure 8 minutes d’émission. Le journaliste lui demandera : « Est-ce que vous avez une proposition qui pourrait permettre aux ouvriers de Vilvoorde d’envisager un avenir ? » Comme la députée manquera de « proposition » au goût du journaliste, il insistera : « que pouvez-vous faire, vous politiques ? » et « c’est pas un vœu ? », « les autres (pays européens) vont accepter ? » La même pugnacité s’exerce à l’égard du discours syndical et de ses « slogans » (« abolir le chômage », n’est-ce pas un slogan ? », demandera Claude Sérillon.

s’échangent sur les dimensions économiques et financières du problème abordé243. « Pas de formalisme mais la réalité », demande le journaliste ensuite pour se tourner vers les questions sur « l’avenir du site ».

C’est un second reportage, aux « Mureaux, cité Renault dans les Yvelines, qui conférera à nouveau une « dimension humaine » aux sujets abordés sur le plateau (« les problèmes industriels », « le libéralisme », les mutations des usines –automatisation, robotisation : « comment garder des emplois et robotiser ? »), même si le journaliste-animateur s’y entend pour rendre compte d’un « vécu » dans le dialogue : « comment vous vivez les aménagements d’horaire ? » ; « personnellement, vous travaillez combien d’heures ? »

Les reporters questionnent Mohamed Laghroute afin de rendre compte des « réactions des ouvriers et des employés ». Le contexte socioéconomique et historique qui détermine la vie des familles immigrées qui « représentent 35 à 40% des travailleurs de l’usine de Flins » est dûment rappelé. Ici les questions d’organisation du travail sont approchées en suivant les ouvriers à « 5 heures du matin ». Sans délaisser la parole argumentée : « on nous expliquait que les Belges, c’était le modèle pour nous, car ils étaient les plus rapides…et aujourd’hui ils ferment, alors nous ? »

Il est maintenant temps de se demander, si, et, à quel titre, ces « émissions de forum télévisées » peuvent constituer des exemples de « démocratie participative », pour reprendre cette terminologie. En raison de ce qu’apportent les discussions qui s’y tiennent ?

Comme on l’a observé s’agissant du « journalisme de médiation », il faut d’abord remarquer qu’il est très difficile de donner une définition et une description de ce que sont ces forums télévisés sous la catégorisation de « magazines avec la participation d’un public »244.

243 En fin d’émission, Elie Cohen, économiste au CNRS et auteur à l’époque, d’un ouvrage sur « la tentation hexagonale », viendra expliquer « qu’on n’échappe pas à la mondialisation ».

244 Selon Brigitte Le Grignou (op. Cit.), cette appellation met clairement l’accent sur le caractère profane du public participant. La spécificité de cet objet d’étude tient moins à « la programmation d’un genre radicalement nouveau », qu’à « sa multiplication sur les écrans français concomitante d’une quasi disparition des reality show et des émissions politiques stricto sensu ». C’est « davantage le dispositif du débat que le thème débattu qui retient l’attention et permet de cerner le genre, car les sujets traités sont trop divers et dépendant des qualifications de leurs animateurs pour être reconnus comme critère pertinent de définition ». « La mise en scène

Il semble néanmoins, que dans le cas du « journalisme de médiation » ici analysé, si différents programmes sont ainsi labellisés par les magazines TV, ces programmes télévisés échappent à la catégorie syncrétique du « talk-show », si l’on veut bien considérer que celle-ci se caractérise par la combinaison d’éléments d’information et de distraction245. Aucun des

formats des « médiateurs » ne mêle volontiers dans les débats des « célébrités » à des hommes d’affaire, des sportifs, et des membres du personnel politique, la visée du « journalisme de médiation à la française », dans sa brève existence sous sa forme en triptyque (1996-1997), est clairement informative246. A la différence des différents programmes télévisés catégorisés comme des « talk-show », qui ne sont pas tous orientés vers des techniques journalistiques

et des « cadrages d’information ».

Les thèmes sur lesquels portent ces formats de « médiation » sont larges. Mais on peut dire, de façon générale cependant, dans ces formats, les débats ne se focalisent pas sur la

politique mais sur la vie des gens, leur expérience au sein de la société, afin d’explorer des

thématiques sociopolitiques. Même si certains sont plus ou moins consacrés à des sujets

politiques247. Et les thèmes qui sont les plus traités dans ces formats, sont les thèmes qui sont les plus abordés dans les formats d’informations, ce qui indique que ces formats suivent

l’agenda des formats d’information, des nouvelles.

En revanche, la manière avec laquelle ces thèmes ou sujets sont abordés diffère des formats d’information.

Car la caractéristique commune de ces programmes est la participation d’un public

en studio. Et l’usage de différentes techniques journalistiques, ainsi que de certains formats de conversation (d’interview, de débats et de conversation informelle) distinguent

ces programmes d’autres magazines d’information ou de société, en particulier, dans la

répartition des rôles qui sont attribués aux invités du studio : experts, politiques,

célébrités et « gens ordinaires ».

des paroles profanes confrontées à celles des politiques ou des experts constitue au même titre que l’ambition démocratique, une caractéristique commune et centrale de ces émissions ».

245 Pour des propositions de typologies, cf. LEURDIJK Andra, 1997, « Common Sens versus Political Discourse. Debating Racism end Multicultural Society in Dutch Talk Shows», European Journal of Communication, Sage.

246 C’est avant que le personnel politique n’investisse les formats de « l’infotainement », dans lesquels, quand le personnel politique est invité, il l’est davantage pour répondre à des questions sur sa vie privée que sur des questions politiques.

cf. Section 2.

D’un point de vue pragmatique, il est clair que ces formats « cadrent » d’une certaine

façon les débats, dans le sens où ils produisent des « informations » qui sont différentes de celles des autres formats d’information comme celle des magazines ou des journaux télévisés. Même si les sujets que traitent ces formats sont introduits par des thèmes « d’actualité ».

Et même si la présentation des participants au débat n’est pas fondamentalement

différente de celle qui est faite dans des formats télévisuels d’information, comme les

journaux télévisés. Il y a là aussi comme dans le cadre des journaux télévisés d’information, des interactions qui sont faites entre les experts, les politiques et les citoyens. Et elles sont là aussi contrôlées, il y une orchestration du débat, comme pour un format d’information. Le

choix des invités est opéré en fonction de la réponse que les professionnels des médias et les

journalistes souhaitent développer, le débat est préparé, et le casting des témoins fait de la parole des invités, une parole « confisquée »248.

Ce qui diffère et qui a un impact sur la définition des problèmes sociaux, tels qu’ils sont présentés et représentés, et donc la participation du public.

Comme on l’a vu cependant, il faut, s’agissant de ce public, bien observer selon les formats, qui sont les participants, quelle est leur contribution au débat (répondre à des questions, relater des anecdotes, apporter des témoignages), quel est l’impact de cette participation sur les débats (autrement dit, est-elle jugée comme convaincante, riche d’enseignements ; les experts et leur parole sont-ils en règle générale, condamnés) et quels sont ces éléments dits « pratiques » et « concrets » qu’apportent les différents participants.

De l’identité de ces participants et de la nature de leur contribution au débat va dépendre l’appréciation des conséquences de leur représentation sur les termes dans

lesquels sont débattus les problèmes abordés.

Car comme on a pu le voir, organiser un « forum télévisé », ne signifie pas, que les

arguments et les informations sont basés sur « le bon sens », plutôt que sur une

248 Pour reprendre le sous titre d’un ouvrage de Patrick CHARAUDEAU et Rodolphe GHIGLIONE, inspiré par la psychologie politique, Le talk-show, un genre télévisuel, publié en 1997, chez Dunod. De ce point de vue, la seule question journalistique est celle de l’imposition ou non du « cadre » du débat… quelles questions on pose, comment on veut y répondre…Cf. le chapitre 3. Car aucune saisie du réel ne peut faire l’économie dans l’analyse, du postulat selon lequel ce réel est « médié ». « Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social, médiatisé par des images », énonce Guy DEBORD dans La société du spectacle (Gallimard, 1967 & 1992)

connaissance experte ou un argumentaire politique. Là encore au regard des formats de

médiation, on peut être sceptique à l’égard d’un argumentaire que l’on peut présenter ainsi : - les représentants politiques et les experts sont accusés de ne pas traiter des

vrais problèmes des gens, de ne pas parler correctement de la vraie vie,

qu’ils ne connaissent pas,

- les invités représentant les « gens ordinaires » apportent une expérience

concrète, des exemples et des arguments de sens commun à l’encontre des

principes abstraits et des arguments légaux présentés par les experts,

- à travers cette façon de faire, un certain « cadrage » des problèmes sociaux

serait prévalent : les causes des problèmes sociaux seraient essentiellement