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Reformulation du problème

La notation [q] dans (4.1.2) désigne le saut de q à travers Γ(t) : [q] := q+

Γ(t)− q Γ(t).

Enfin, N est un vecteur normal à Γ(t), que l’on choisit comme suit :

N := (−∂1f, −∂2f,1).

Afin de résoudre le problème (4.1.2), on suit une stratégie usuelle dans l’étude des problèmes à frontière libre : on se ramène tout d’abord dans les domaines fixes Ω± avec l’interface Γ (indépendants du temps) en redressant convenablement le front f. Dans d’autres problèmes à frontière libre pour les fluides incom-pressibles, d’autres stratégies sont possibles. Par exemple, dans la théorie des water waves [Lan05,Lan13], ou encore pour les nappes de tourbillon incompressibles [SSBF81], la stratégie des auteurs a été de ré-duire le problème sur la frontière libre uniquement ; c’est également ce point de vue qu’ont adopté Sun, Wang et Zhang [SWZ15] dans leur preuve d’existence et d’unicité locale des nappes de tourbillon-courant incompressibles dans l’échelle de régularité Sobolev. La méthode que nous choisissons d’adopter ici est différente, puisqu’on garde en quelque sorte une approche “eulérienne” en considérant les équations de (4.1.2) dans les domaines “de départ” Ω+ et Ω (après avoir opéré un difféomorphisme convenable).

4.2 Reformulation du problème

4.2.1 Redressement du front f

On reprend la démarche de Coulombel et al. [CMST12] en redressant le front f défini sur [0, T ] × T2 en une fonction ψ définie dans tout le domaine, c’est-à-dire sur [0, T ] × Ω. On rappelle ici le Lemme 1 de [CMST12] qui définit ce redressement et permet de gagner une demi-dérivée dans l’échelle de régularité Sobolev ; la stratégie est inspirée de Lannes [Lan05].

Lemme 4.2.1

Soit r ∈ N tel que r ≥ 2. Alors il existe une application linéaire continue

f ∈ Hr−12(T2) 7→ ψ ∈ Hr(Ω) telle que, pour tout x0 ∈ T2, on a :

ψ(x0

,0) = f(x0), ψ(x0

, ±1) = 0, ∂3ψ(x0

,0) = 0. (4.2.1)

Les conditions de bord (4.2.1) vérifiées par le redressement ψ permettront de gérer convenablement les conditions de saut et de bord du système (4.1.2) grâce au changement de variables opéré ci-après.

On définit en effet l’application Ψ : (t, x) 7→ (x0, x3+ ψ(t, x)), où ψ(t, ·) est donnée par le Lemme 4.2.1 appliqué à la fonction f(t, ·). D’après [CMST12], si l’on impose une condition de petitesse sur le front

f(t, ·) dans l’espace H5

2(T2), alors Ψ(t, ·) est un Hr-difféomorphisme de Ω dès que r ≥ 3, car alors 1 + ∂3ψ ≥ 12 (par exemple). On appellera J le jacobien de Ψ, A l’inverse de la matrice jacobienne de Ψ, et a la comatrice JA : J := 1 + ∂3ψ, A:= 1 0 0 0 1 0 −1ψ J 2ψ J 1 J et a:= JA = J 0 0 0 J 0 −∂1ψ −∂2ψ 1 . (4.2.2)

68 CHAPITRE 4. NAPPES DE TOURBILLON-COURANT INCOMPRESSIBLES ANALYTIQUES

Notons que la comatrice a vérifie les identités dites de Piola : les divergences des colonnes de a sont nulles, c’est-à-dire

∀ j ∈ {1, 2, 3}, X3

i=1

iaij = 0, (4.2.3)

où on a noté aij les coefficients de la matrice a. Ces identités nous seront utiles ultérieurement pour simplifier certaines expressions.

On définit également, pour x dans les domaines fixes Ω±, les nouvelles inconnues suivantes :

v±(t, x) := u±(t, Ψ(t, x)), B±(t, x) := H±(t, Ψ(t, x)), Q±(t, x) := q±(t, Ψ(t, x)). Dans les nouvelles inconnues (v±, B±, Q±), le système (4.1.2) se réécrit comme suit :

tv±+ (ev±· ∇)v±−(Be±· ∇)B±+ AT∇Q± = 0, dans [0, T ] × Ω±, tB±+ (ve±· ∇)B±−(Be±· ∇)v± = 0, dans [0, T ] × Ω±, (AT) · v± = (AT) · B± = 0, dans [0, T ] × Ω±, tf = v±· N, B±· N = 0, [Q] = 0, sur [0, T ] × Γ, v3±= B± 3 = 0, sur [0, T ] × Γ±, (4.2.4)

où l’on a posé :

N := (−∂1ψ, −∂2ψ,1), ev±:= v1±, v2±,v ±· N − ∂tψ J ! , Be±:= B1±, B2±,B ±· N J ! . (4.2.5) Le vecteur N est ici défini dans tout le domaine Ω, et pas uniquement sur l’interface Γ. La notation [·] désigne dorénavant le saut à travers l’interface fixe Γ :

[Q] := Q+

Γ− Q Γ.

La pression totale Q±dans (4.2.4) peut s’exprimer implicitement en fonction des inconnues (v±, B±, f), en utilisant les contraintes de “divergence” nulle sur la vitesse et le champ magnétique. En reprenant les calculs de [CMST12, p.266], on montre que le couple (Q+, Q) satisfait le problème elliptique suivant (obtenu en appliquant notamment l’opérateur (AT∇)· à la première équation de (4.2.4)) :

−AT∇ ·(AT∇Q±) = F±, dans [0, T ] × Ω±, [Q] = 0, sur [0, T ] × Γ, [AT∇Q · N] = G, sur [0, T ] × Γ, 3Q±= 0, sur [0, T ] × Γ±. (4.2.6)

Les termes sources F± sont définis par :

F±:= −∂tAkikv±i + Akikve±· ∇v±ive±· ∇Akikvi±− AkikBe±· ∇Bi±+Be±· ∇AkikBi±, (4.2.7) où l’on a adopté la convention d’Einstein sur la sommation des indices répétés i, k ∈ {1, 2, 3}. Le terme source G dans (4.2.6) est défini comme suit :

G:= −2v0· ∇0tf + (v0· ∇0)∇0f · v0(B0· ∇0)∇0f · B0

, (4.2.8)

où la notation “0” désigne les parties tangentielles :

4.2. REFORMULATION DU PROBLÈME 69

La résolution du système (4.2.6) (à t ∈ [0, T ] fixé) requiert la condition nécessaire de compatibilité suivante que doivent vérifier les termes sources F± et G, obtenue en intégrant par parties la première équation de (4.2.6) : X ± Z Ω±J F±dx = Z Γ G dx0. (4.2.9)

En utilisant les définitions (4.2.7) et (4.2.8), ainsi que les identités de Piola (4.2.3), on montre après quelques calculs que la condition de compatibilité (4.2.9) se réécrit :

X ± Z Ω±Jt (AT) · v± + ev±· ∇ (AT) · v±B · ∇e (AT) · B± dx = − Z Γ h v · N − ∂tf 3v · N − B · N 3B · Ni dx0. (4.2.10)

On voit facilement que la condition de compatibilité (4.2.10) est satisfaite dès lors que la vitesse v± et le champ magnétique B± sont à “divergence” nulle, c’est-à-dire vérifiant (AT) · v± = (AT) · B± = 0, et s’ils vérifient de surcroît les conditions de saut ∂tf = v+· N = v· N et B+· N = B· N = 0 sur le bord fixe Γ. Nous aurons donc besoin d’assurer ces contraintes non-linéaires afin de pouvoir définir la pression (Q+, Q) en tout temps. La difficulté, contrairement au cas “sans nappe” étudié au Chapitre 3, est qu’on ne peut pas incorporer “facilement” ces contraintes dans les espaces fonctionnels Bρ,r,σ définis au Chapitre 2, car cela ne définirait plus un espace vectoriel. C’est notamment pour cette raison que l’on choisira dans ce chapitre de se reposer sur la démonstration du théorème de Cauchy-Kowalevskaya donnée par Baouendi et Goulaouic [BG78] ; on reviendra plus en détails sur ce point dans la Section 4.3 ci-dessous.

Supposons pour l’instant que F±et G sont des termes sources quelconques appartenant respectivement à H1(Ω±) et H32(Γ), satisfaisant en outre la condition de compatibilité (4.2.9). Si, pour tout t ∈ [0, T ], le front f vérifie la condition de petitesse kf(t)k

H52(T2) < ε0 (pour une certaine constante numérique

ε0 >0 fixée), alors le problème (4.2.6) est bien posé dans H3(Ω+) × H3(Ω). C’est-à-dire, il existe une unique solution (Q+, Q) de (4.2.6) appartenant à H3(Ω+) × H3(Ω) telle queX

±

Z

Ω±Q±= 01. De plus, la solution satisfait l’estimation de régularité elliptique suivante (on renvoie aux notations (2.3.13) du Chapitre 2 pour les normes associées aux espaces de Sobolev) :

kQ±k3,± ≤ C0kF±k1,±+ kGk

H32(Γ)



, (4.2.11)

où C0 > 0 est une constante ne dépendant que de ε0. On ne détaille pas la démonstration du caractère bien posé de (4.2.6), dont on pourra trouver des éléments de preuve dans [CMST12]. La démonstration repose principalement sur des outils classiques de l’analyse elliptique tels que le théorème de Lax-Milgram que l’on applique dans l’espace de Hilbert

H

:= n (u+, u) ∈ H1(Ω+) × H1(Ω) [u] = 0 et X ± Z Ω±u±dx = 0o .

Ensuite, pour obtenir une estimation dans H2(Ω±), on évalue les quotients différentiels d’ordre 2 (voir [Eva98]). Le gain d’une dérivée supplémentaire se fait par récurrence, en estimant convenablement les commutateurs qui apparaissent (voir [CMST12, p.268]).

Une première étape consistera à étendre l’estimation (4.2.11) dans l’espace Bρ,3,σ(Ω+) × Bρ,3,σ(Ω), dès lors que les termes sources F± et G seront pris respectivement dans Bρ,1,σ(Ω±) et Bρ,3

2(T2). Nous traiterons ce point ultérieurement dans la Section 4.5.

1La condition de moyenne sur Q±n’est qu’une convention de normalisation, car la détermination de la pression, à t fixé, se fait à une constante près.

70 CHAPITRE 4. NAPPES DE TOURBILLON-COURANT INCOMPRESSIBLES ANALYTIQUES

Nous venons de voir que la résolution du système (4.2.6) nécessitait la condition de compatibilité (4.2.9). Cette condition est vérifiée notamment grâce aux contraintes de “divergence” nulle sur la vitesse et le champ magnétique, c’est-à-dire :

∀ t ∈[0, T ], (AT) · v± = (AT) · B± = 0 dans Ω±.

La difficulté est que ces opérateurs “divergence” dépendent eux-même du front inconnu f et présentent donc une structure non-linéaire, ce qui rend peu aisée l’utilisation de ces contraintes. Pour palier à cette difficulté, on se démarque des travaux de Coulombel et al. [CMST12] et de Sun et al. [SWZ15], en donnant une nouvelle formulation du problème (4.2.4) inspirée de Trakhinin [Tra09].

4.2.2 Une nouvelle formulation du problème

Reprenons la formulation (4.2.4) du problème des nappes de tourbillon-courant en domaines fixes, dont les inconnues sont (v±, B±, f) (on omet la pression Q± car elle s’obtient implicitement en fonction de (v±, B±, f) via la résolution du problème de Laplace (4.2.6)). À partir de (v±, B±, f), nous définissons des “nouvelles” inconnues (u±, b±)2 comme suit :

u± := a v± = (J v±

1, J v2±, v±· N) et b± := a B± = (J B±

1 , J B2±, B±· N), (4.2.12) où l’on rappelle la définition (4.2.2) de la comatrice a. On remarque que les termes ev± etBe± dans (4.2.4) se réécrivent aisément en fonction de (u±, b±), car on a :

e

v± = u±− ∂tψ e3

J , Be

± = b±

J ,

e3désignant le troisième vecteur de la base canonique de R3. L’avantage de définir ces nouvelles inconnues

u± et b± est que l’on peut réécrire les conditions de saut, les conditions de bord, et les contraintes de “divergence” du système (4.2.4) très simplement.

Les contraintes de “divergence”. Commençons par les contraintes que doivent satisfaire la vitesse

v±et le champ magnétique B±dans (4.2.4). Grâce aux identités de Piola (4.2.3), les “divergences” de v± et B± se réécrivent très simplement en fonction des nouvelles inconnues u± et b±, car nous avons :

(AT) · v± = 1

J ∇ · u

± et (AT) · B± = 1

J ∇ · b

±. (4.2.13)

L’avantage que l’on tire de (4.2.13) est que nous nous sommes ramenés à l’opérateur divergence d’ori-gine, donc linéaire et à coefficients constants. Les nouvelles inconnues u± et b± seront donc cherchées à divergence nulle en tout temps :

∀ t ∈[0, T ], ∇ · u±(t) = ∇ · b±(t) = 0 dans Ω±

. (4.2.14a)

Les conditions de saut. En terme des inconnues (u±, b±), les conditions de saut dans (4.2.4) se réécrivent de la façon suivante :

tf = u+ 3 = u

3 et b+3 = b

3 = 0 sur Γ. (4.2.14b)

En particulier, nous avons à présent affaire à des conditions linéaires sur le saut de u3 à travers Γ et sur la trace de b+

3 et b 3 sur Γ.

2Prêtons attention au fait qu’à partir d’ici, la notation u±ne fait plus référence à la vitesse qui intervenait dans le système de départ (4.1.2).

4.2. REFORMULATION DU PROBLÈME 71

Les conditions sur les bords fixes Γ+ et Γ. De la même façon, les conditions sur les bords fixes dans (4.2.4) se réécrivent, en utilisant (4.2.1) :

u+3 = u

3 = 0 et b+3 = b

3 = 0 sur Γ±. (4.2.14c)

Ce sont une fois de plus des conditions linéaires.

Les équations vérifiées par u± et b±. Compte tenu de la définition (4.2.12), nous pouvons écrire les équations d’évolution que doivent satisfaire u± et b± dans les domaines Ω±. Au sein de ce paragraphe, nous utilisons à nouveau la convention de sommation d’Einstein sur les indices répétés ; nous réservons la notation i pour désigner des indices tangentiels appartenant à {1, 2}, et nous noterons k des indices appartenant à {1, 2, 3}.

Commençons par les équations que doit vérifier la vitesse u±, et omettons temporairement les expo-sants ± pour alléger l’écriture. Nous avons, pour i = 1, 2 :

tui + u · ∇ui J b · ∇bi J − ∂3 tψ ui J  − uiuk − bibkkJ J2 + J ∂iQ − ∂iψ ∂3Q = 0, (4.2.15a) et pour la composante normale u3 :

tu3 + u · ∇u3 J b · ∇b3 J + ∂i tψ ui J  + uiuk − bibk ikψ J2 − ∂iψ ∂iQ + 1 + ∂iψ∂iψ J 3Q = 0. (4.2.15b) De la même façon, les équations que doit vérifier le champ magnétique b sont données par :

∀ i= 1, 2, ∂tbi + u · ∇bi J b · ∇ui J − ∂3 tψ bi J  − biuk − uibkkJ J2 = 0, tb3 + u · ∇b3 J b · ∇u3 J + ∂i tψ bi J  + biu3 − uib3 iJ J2 = 0. (4.2.15c) (4.2.15d) On adjoindra au système d’équations (4.2.15) des données initiales (u±

0, b±0) vérifiant les contraintes (4.2.14), et un front initial f0. À t fixé, il convient de remarquer que si la vitesse u±appartient à Bρ,3,σ(Ω±), alors par continuité de l’application “trace” de H3(Ω±) dans H5

2(Γ), nous aurons ∂tf ∈ Bρ,5

2(T2) en vertu de (4.2.14b). À ce stade, il reste encore à éclaircir le point de savoir si l’on cherchera également le front

f dans Bρ,5

2(T2), ou bien si nous devrons gagner un indice de régularité Sobolev pour chercher f dans

Bρ,7

2(T2). On reviendra sur cette discussion à la Section 4.3.

Le problème de Laplace satisfait par la pression Q±. Le problème de Laplace associé à la pression est identique à celui donné par (4.2.6) ; nous le réécrivons ci-après en fonction des inconnues u± et b±, et utilisons les identités de Piola (4.2.3) pour nous ramener à l’opérateur de divergence classique. Nous

avons alors : − ∇ · a AT ∇Q± = J F±, dans [0, T ] × Ω±, [Q] = 0, sur [0, T ] × Γ, 1 + |∇0f |2  3Q] = G, sur [0, T ] × Γ, 3Q± = 0, sur [0, T ] × Γ±. (4.2.16)

Les termes sources J F±et G dans (4.2.16), dont on rappelle les définitions (4.2.7) et (4.2.8), se réécrivent en fonction de u± et b± comme suit (on omet les exposants ± pour plus de clarté) :

J F = 1 J ku``uk − ∂kb``bk 2 ∂kJ J2 uiiuk − biibk + 2 ∂iJ ∂kJ J3 uiuk − bibk + 2 ∂ijψ J2 ui3uj − bi3bj2 ∂jJ J2 uijuj − bijbj. (4.2.17a)

72 CHAPITRE 4. NAPPES DE TOURBILLON-COURANT INCOMPRESSIBLES ANALYTIQUES

Dans (4.2.17a), nous avons adopté la convention de sommation d’Einstein sur les indices répétés, et avons réservé la notation i et j pour désigner des indices tangentiels appartenant à {1, 2}, et la notation k et ` pour des indices appartenant à {1, 2, 3}. Enfin, le terme source G se réécrit :

G= −

2 u0· ∇0tf + (u0· ∇0)∇0

f · u0(b0· ∇0)∇0

f · b0

. (4.2.17b)

Dorénavant, on se concentre sur le système (4.2.15), (4.2.16), (4.2.17) adjoint des contraintes de di-vergence nulle et des conditions de bord (4.2.14), puis on cherche à en construire une solution analytique (u±, b±, f) dès lors qu’on se donne une condition initiale (u±

0, b±0, f0). À ce stade, on cherche à savoir com-ment résoudre le problème des nappes de tourbillon-courant dans l’échelle analytique, par une méthode de point fixe “du type Cauchy-Kowalevskaya”. L’avantage de la formulation de ce problème en terme des inconnues (u±, b±, f) est que l’on a pu réécrire la majorité des contraintes et des conditions de bord du système (4.2.4) comme des expressions linéaires. De la même manière qu’au Chapitre 3, on pourrait être tenté de les intégrer dans la définition des espaces Bρ,r,σ, pour ensuite appliquer le théorème de Cauchy-Kowalevskaya tel qu’on l’a énoncé au Théorème 3.2.2. Toutefois, la condition associée à la vitesse normale (à savoir ∂tf = u+

3 = u

3) n’est en soi pas linéaire, et contient deux informations : d’une part, le saut de

u3 doit être nul (ceci apparaît effectivement comme une condition linéaire) ; d’autre part, cette condition permet de définir ∂tf comme étant la trace commune de u+

3 et u

3. Rappelons que nous avons besoin de ces deux équations afin que la condition de compatibilité (4.2.10) soit vérifiée, pour pouvoir résoudre en tout temps le problème de Laplace (4.2.6). En conséquence, nous n’entrons plus exactement dans le formalisme du Théorème 3.2.2, et il nous faut adapter les arguments de la preuve donnée par [BG78], ce qui fait l’objet de la partie suivante.