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Redynamiser le développement et l’adaptation de notre capital humain en responsabilisant davantage nos écoles, collèges et universités et en

 Sortir d’ici 7 ans du groupe des provinces récipiendaires de la péréquation

VII. Redynamiser le développement et l’adaptation de notre capital humain en responsabilisant davantage nos écoles, collèges et universités et en

poursuivant une politique d’immigration plus agressive

178. Dans un contexte de globalisation des marchés, la croissance économique et l’avantage concurrentiel relatifs des sociétés reposeront de plus en plus sur deux facteurs reliés que sont d’abord la réduction des distorsions implicites (effets pervers) qu’entrainent les interventions sociales et économiques de leurs gouvernements et ensuite la qualité de leurs ressources humaines, plutôt que sur leurs technologies spécifiques ou leurs dotations en ressources matérielles et naturelles. La globalisation des marchés permet et permettra d’accéder à de grands marchés dans lesquels la compétence dominera. Il est crucial pour le Québec de pouvoir compter sur des entreprises capables d’affronter cette concurrence basée sur la qualité et la compétence de leurs ressources humaines. D’où l’importance des mécanismes incitatifs à la performance dans le développement et la mise à jour continuelle des compétences. La tâche est colossale car les embûches seront nombreuses. La mise sur pied d’un système de développement du capital humain de haute performance soulèvera l’opposition musclée des milieux s’opposant à une véritable reddition de compte et se complaisant dans un système moins efficace et efficient que souhaitable (véritables juments de Diomède38).

179. Il faut ainsi (i) favoriser la prise en charge par chaque individu du développement et du maintien de son capital humain et de son portefeuille de compétences; (ii) développer les outils et instruments de gestion de risque face aux changements inéluctables dans l’environnement économique des individus (fermeture d’usine, déplacement des emplois, création de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités, délocalisation, etc.); (iii) impliquer de manière crédible les entreprises et organisations privées et publiques dans les programmes de formation des compétences aux niveaux collégial et universitaire en favorisant la formation en entreprise des compétences techniques, en exigeant d’elles des

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Les juments de Diomède, roi de la Thrace, avaient la fâcheuse habitude de dévorer les humains. Pour les capturer, Hercule dut massacrer l’armée de ce dernier, les cruels et barbares Bistones, ce qu’il fit naturellement avec sa massue et ses mains nues. Après avoir jeté le tyran Diomède dans l'auge des juments, Hercule les ramena enchainées à Mycènes. On raconte que les juments furent plus tard sacrifiées à la déesse Héra sur le mont Olympe.

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analyses rigoureuses et crédibles de leurs besoins futurs, en favorisant le travail supervisé (stages) durant les études; (iv) revoir de fond en comble les mécanismes actuels de financement des institutions d’enseignement (écoles, collèges et universités) pour les soumettre à des mécanismes incitatifs puissants et crédibles, en mettant l’accent sur l’efficacité et la compétence avec lesquelles elles s’acquittent de leur mission de produire et de former une relève scientifique et professionnelle compétente dont l’économie et la société ont et auront grandement besoin et d’assurer la formation continue, la mise à niveau et le renouvellement du portefeuille de compétences des citoyens; (v) revoir notre approche à l’immigration et à l’insertion des immigrants aux niveaux social et économique en favorisant une hausse significative du nombre d’immigrants et leur insertion plus rapide et plus accueillante non seulement dans le tissu social québécois mais aussi dans leurs domaines respectifs de compétence.

180. Les régions du monde les plus dynamiques ont en commun un haut niveau de scolarisation de leur population. Ceci implique nécessairement la mobilisation et la participation de tous les acteurs sociaux, qu’ils soient issues du milieu éducatif, social, politique ou du monde des affaires. Pour contribuer au positionnement du Québec comme société du savoir et société culturelle, il est impératif de favoriser une réelle valorisation de l’éducation et de la formation à tous les niveaux et aller bien au-delà de la langue de bois et de la pensée magique, tout aussi affligeantes qu’omniprésentes dans ce secteur.

181. Il faut au premier chef responsabiliser davantage les intervenants par la mise en concurrence des écoles, et donc de leur financement, et ce, pour véritablement valoriser l’énorme potentiel sous utilisé et sous exploité que représentent les compétences déjà présentes au sein du réseau des écoles tant publiques que privées. Il faut aussi considérer la possibilité d’une restructuration de la formation professionnelle afin de permettre aux élèves qui souhaiteraient s’y orienter de pourvoir le faire dès leur année de secondaire IV et ce, afin de mieux répondre aux besoins et velléités de ce groupe d’élèves tout en assurant le marché du travail d’une main-d’œuvre technique et professionnelle de haute qualité39

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39Voir à ce sujet les publications suivantes de l’Institut économique de Montréal : N. Larocque et M. Boyer, « Décentraliser la

gestion des écoles : des idées venues d’ailleurs », avril 2007 http://www.iedm.org/uploaded/pdf/fevrier07b_fr.pdf ; M. Boyer, « Formation professionnelle : à la recherche du temps perdu », septembre 2008

http://www.iedm.org/uploaded/pdf/sept08_fr.pdf ; M. Boyer, « Pour une réforme des écoles publiques », Le Soleil, 31 octobre 2009 http://www.iedm.org/main/show_editorials_fr.php?editorials_id=765

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182. Nous avons déjà dénoncé le caractère catastrophique du décrochage scolaire au secondaire, en particulier à Montréal. Il faudra plus que des projets pilote pour secouer le Québec à ce niveau : il faut penser en termes de responsabilisation des élèves et de leurs parents, d’offre de programmes, de demande de compétences et surtout de responsabilisation et d’autorité des intervenants au sein des écoles. Nous y reviendrons ci-dessous.

183. Parallèlement, il faut assurer une plus grande autonomie et une plus grande responsabilisation de nos universités afin de promouvoir leur qualité, améliorer leur financement et accroître le taux de fréquentation universitaire. Il faut de toute urgence repenser le système des frais de scolarité qui sont maintenus à des niveaux anormalement bas, voire désastreux pour la qualité de nos universités. Il faut mettre fin au paternalisme réducteur et destructeur dont souffrent les universités québécoises : le gouvernement du Québec devrait annoncer ses subventions aux universités et les laisser ensuite fixer librement, à l’intérieur de balises générales, leurs frais de scolarité selon le domaine et le niveau de formation en fonction de leurs domaines de compétence respectifs et de la concurrence à laquelle elles font face au Québec et à l’international.

184. Il est important en contrepartie que le gouvernement et les universités mettent sur pied un système efficace et incitatif de financement des étudiants universitaires, entre autres grâce à (i) des bourses adéquates à l’intention des étudiants de milieux moins bien nantis et des étudiants exceptionnels et (ii) des programmes de prêts remboursables en proportion du revenu futur (RPR) afin de partager les risques inévitables dans l’acquisition de compétences supérieures.

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