3 Méthode 27
3.4 Recueil des données 30
La collecte des données a revêtu deux aspects :
• une partie des données a été extraite des dossiers médicaux des résidents par les doctorants eux-‐mêmes ;
Méthode 3.4.1 Données extraites des dossiers médicaux
Le recueil a été effectué sur les dossiers des résidents inclus dans l’étude, d’avril à juillet 2012. La temporalité de ce recueil a été définie selon le jour de passage dans l’établissement de la doctorante Anne-‐Laure GASNIER, qui définissait ainsi un « jour-‐référence » pour chaque établissement.
La grille de collecte a été renseignée par les intervenants. 3.4.1.1 Données démographiques
Des données permettant de décrire la population ont été recueillies : âge, sexe, date d’entrée dans l’établissement, le GIR global et les paramètres du GIR les plus susceptibles de refléter la présence de troubles cognitifs, à savoir l’orientation dans le temps et dans l’espace, la communication et le comportement (Annexe 4).
3.4.1.2 Antécédents et pathologies en cours
Les antécédents et les pathologies en cours les plus pourvoyeurs de douleurs chez les personnes âgées ont été recherchés, ainsi que le diagnostic de démence :
• syndrome dépressif ;
• infarctus du myocarde (IDM) ; • accident vasculaire cérébral (AVC) ; • diabète ;
• ostéoporose ; • arthrose et arthrite ; • fractures ;
• cancer ;
• herpès et zona ;
• artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ; • escarre ;
• dénutrition.
3.4.1.3 Evaluation de la douleur par les soignants et échelles d’évaluation Nous avons recherché la présence d’une évaluation de la douleur :
• dans la semaine précédant le jour-‐référence ; • dans le mois précédant le jour-‐référence.
Le type de personnel ayant effectué cette évaluation a été recueilli : IDE, AS, ASH ou autre intervenant, ainsi que l’échelle d’évaluation de la douleur utilisée.
Les différentes échelles d’évaluation de la douleur étaient (Annexe 3) : • l’Echelle Verbale Simple (EVS) ;
• l’Echelle Visuelle Analogique (EVA) ; • l’Echelle Verbale Numérique (EVN) ; • Poan Peuz ;
• l’Echelle Comportementale d’Evaluation de la douleur des Personnes Agées (ECPA) modifiée ;
• l’échelle Algoplus ;
• l’échelle Algoplus modifiée ; • l’échelle Doloplus.
3.4.1.4 Recherche d’une douleur neuropathique
La mention d’une douleur nociceptive, d’une douleur neuropathique ou d’un ou plusieurs items du DN4 (Douleur Neuropathique en 4 questions) ont été recherchés. Le DN4 est un questionnaire qui permet de rechercher la présence d’une douleur neuropathique (Annexe 3).
3.4.1.5 Traitements antalgiques médicamenteux
Les traitements antalgiques médicamenteux prescrits le jour-‐référence ont été recherchés, ainsi que leur mode de prescription : « around the clock » soit de manière systématique répartie sur vingt-‐quatre heures ou « si besoin ». Le mode d’administration des opioïdes forts (voie orale, dispositifs transcutanés ou autres) a été relevé. Une recherche des traitements co-‐antalgiques et/ou actifs sur les douleurs neuropathiques a été réalisée. La présence d’un protocole applicatif permettant aux IDE de délivrer un traitement antalgique du palier 1 au palier 3 si besoin en fonction de l’intensité de la douleur du résident a été recherchée.
Méthode
Les différents traitements antalgiques recherchés étaient : • paracétamol ; • AINS ; • codéine ; • tramadol ; • opioïdes forts ; • antidépresseurs ; • antiépileptiques ; • corticoïdes.
3.4.1.6 Thérapeutiques antalgiques non médicamenteuses
La présence d’activités susceptibles de soulager la douleur (selon les données bibliographiques), a été recherchée au cours du mois précédant le jour-‐référence :
• la kinésithérapie ;
• le changement de position ; • le toucher relationnel ; • le massage ; • l’exercice physique ; • la distraction ; • l’acupuncture ; • l’ostéopathie ; • l’hypnose ; • la relaxation ; • l’aromathérapie ;
• la réflexologie plantaire ; • le TENS ;
• les packs chauds ou froids ;
• la prière qui se traduisait dans les dossiers par la pratique du culte. 3.4.1.7 Pain Management Index (PMI)
Le PMI est un score qui a été créé afin d’étudier l’adéquation entre le traitement antalgique prescrit et l’intensité de la douleur décrite par le patient, dans le cadre des douleurs
d’origine cancéreuses (15). Il compare le traitement antalgique le plus fort reçu par un patient avec l’intensité de douleur qu’il rapporte.
Le traitement le plus puissant est qualifié ainsi : • 0 : aucun traitement antalgique ;
• 1 : antalgique non opioïde ; • 2 : opioïde faible ;
• 3 : opioïde fort.
L’intensité de la douleur est cotée de la manière suivante : • 0 : pas de douleur ;
• 1 : douleur légère ; • 2 : douleur modérée ; • 3 : douleur sévère.
La correspondance entre l’intensité de la douleur relevée dans les dossiers (généralement issue de l’Echelle Verbale Numérique et de l’Echelle Visuelle Analogique) et cette cotation a été effectuée ainsi :
• de 1 à 3 : douleur légère ; • de 4 à 7 : douleur modérée ; • de 8 à 10 : douleur sévère.
Le PMI est ensuite calculé en soustrayant le degré de douleur au type de traitement antalgique. On obtient un score de –3 à +3.
Des résultats négatifs indiquent un traitement antalgique inadéquat tandis qu’un score de 0 et plus indique un traitement adapté.
3.4.2 Données extraites du questionnaire soignant
Les soignants en première ligne pour le dépistage de la douleur (IDE, AS et ASH) ont été interrogés par l’intermédiaire d’un questionnaire anonyme portant sur leur connaissance de la douleur, les outils d’évaluation utilisés et la prise en charge thérapeutique (Annexe 2).
Ce questionnaire a été distribué en juin et septembre 2012, via le cadre de santé de chaque établissement. Les soignants avaient un délai de 15 jours pour répondre et retourner le questionnaire.
Méthode 3.4.2.1 Données démographiques
Afin de décrire la population des soignants interrogés, ont été recherchés : l’âge, le lieu de travail, le poste, le type de contrat, le type d’horaire de travail, la participation à une formation sur la douleur dans les cinq dernières années, la présence d’un référent douleur et d’un protocole sur la douleur dans l’établissement.
3.4.2.2 Outils d’évaluation
Les soignants ont été interrogés sur les situations cliniques motivant une évaluation de la douleur, sur les outils d’évaluation utilisés dans leur établissement, sur leur estimation de la facilité d’utilisation, de la fiabilité et de la reproductibilité de ces outils, et sur la traçabilité de l’évaluation de la douleur.
3.4.2.3 Caractéristiques de la douleur
La connaissance des différents types de douleur (nociceptive et neuropathique), une formation sur la recherche de la douleur neuropathique et la connaissance des items du DN4 ont été recherchés.
3.4.2.4 Thérapeutiques médicamenteuses
Les IDE ont été interrogées sur la présence de prescriptions anticipées nominatives de traitements antalgiques de palier 1, 2 et 3.
3.4.2.5 Thérapeutiques non médicamenteuses
Les soignants ont été interrogés sur la connaissance de l’existence de thérapeutiques non médicamenteuses pour soulager la douleur, sur leur perception de leur utilité, sur leur formation à ces pratiques. Enfin nous avons cherché à savoir si l’application de ces techniques était possible dans leur activité quotidienne et à estimer leur satisfaction quant à la prise en charge de la douleur dans leur établissement.