VII. DES SÉJOURS À L’ÉTRANGER MIEUX VALORISÉS, TANT DU POINT DE VUE
4. La reconnaissance des acquis liés au séjour est plus souvent jugée utile, la validation
La courbe du taux de reconnaissance des acquis d’expérience continue sa progression. En 2020 près des deux tiers des jeunes « partants » en ont bénéficié, avec une hausse de 4 points depuis l’an dernier. 5 % ont même cité plusieurs reconnaissances (Graphique 135).
GRAPHIQUE 135.AVEZ-VOUS BÉNÉFICIÉ D’UNE RECONNAISSANCE DES ACQUIS DE VOTRE EXPÉRIENCE DE MOBILITÉ INTERNATIONALE ?(EN %)
Source : INJEP-CREDOC, Baromètres DJEPVA sur la jeunesse, 2020, 2019, 2018, 2017 et 2016.
Champ : Ensemble des jeunes métropolitains âgés de 18 à 30 ans ayant effectué un séjour à l’étranger d’au moins 15 jours (hors vacances).
Parmi les 18-30 ans qui ont expérimenté la mobilité internationale au cours des cinq dernières années, près des deux tiers (63 %) ont bénéficié d’une reconnaissance de ce séjour.
Les jeunes hommes sont proportionnellement plus nombreux à en bénéficier (69 %, + 6 points, vs 50 % des jeunes femmes). Cette proportion atteint 70 % parmi les étudiants du supérieur, voire 78 % parmi les diplômés d’un bac + 4 et 72 % des diplômés d’un bac + 5, et 73 % des étudiants ou élèves qui travaillent. Près des deux tiers (68 %) des jeunes en emploi aujourd’hui ont bénéficié d’une reconnaissance. Cette proportion atteint même les trois quarts (76 %) des cadres contre 57 % des employés. L’exploitation de l’enquête « Génération 2013 »18 nous enseigne que, toutes choses égales par ailleurs, les jeunes partis à l’étranger ne semblent pas avoir plus de chance d’être en emploi, en revanche, ils accèdent à des postes plus qualifiés. Trois ans après leur sortie du système éducatif, ils sont plus nombreux à occuper un poste à responsabilité. Tandis que seuls 13 % des jeunes n’ayant pas effectué de séjour à l’étranger au cours de leurs études sont cadres, ils sont trois fois plus nombreux (35 %) lorsqu’ils ont effectué un séjour
18 CALMAND Julien, ROBERT Alexie, op. cit.
52 53 54 59 63
2016 2017 2018 2019 2020
A bénéficié d'une reconnaissance
des acquis de l'expérience de mobilité internationale sous au moins une forme
+ 4 pts + 5 pts
d’études court et financé, et cinq fois plus nombreux (65 %) lorsqu’il s’agissait d’un séjour long financé. La mobilité internationale jouerait donc sur la « qualité » de l’insertion professionnelle. Par ailleurs les chercheurs du Centre d’études et de recherche sur les qualifications (CEREQ) pointent les différences entre jeunes à la fois dans l’accès à la mobilité internationale, et dans la valorisation de ces séjours au sein de leur parcours professionnel. Les jeunes issus de familles modestes expérimentent moins souvent les séjours à l’étranger. Lorsqu’ils partent, les séjours sont plus courts, moins souvent liés à une reconnaissance (l’obtention d’un diplôme ou d’une certification), et moins valorisables sur le marché du travail.Parmi les jeunes dont au moins un parent est cadre, 70 % des séjours sont certifiants contre 45 % pour les jeunes d’origine populaire.
Ces reconnaissances s’inscrivent majoritairement dans un parcours de formation, 80 % des jeunes partis pour au moins une raison liée aux études en ont bénéficié contre 59 % de ceux qui sont partis pour au moins une raison liée à l’emploi. Le taux de reconnaissance est particulièrement élevé lorsque les jeunes sont partis dans le cadre d’un stage de fin d’études (83 %). Il est sensiblement moindre dans le cadre d’un stage professionnel (80 %) ou lorsque le séjour s’inscrit dans la continuité des études (79 %).
Si le taux de reconnaissance est nettement inférieur lorsque le séjour international est directement motivé par la recherche d’emploi (54 %), ou l’occupation d’un poste (52 %), il est en revanche plus élevé qu’en moyenne quand le jeune est parti à l’étranger pour effectuer une mission dans le cadre de son travail (Graphique 136).
GRAPHIQUE 136. PART DES JEUNES AYANT BÉNÉFICIÉ D’UNE RECONNAISSANCE DES ACQUIS SELON LES MOTIFS DE DÉPARTS (EN %)
Source : INJEP-CREDOC, Baromètres DJEPVA sur la jeunesse, 2020.
Champ : Ensemble des jeunes métropolitains âgés de 18 à 30 ans ayant effectué un séjour à l’étranger d’au moins 15 jours (hors vacances). 63 80 83 80 79 59 54 52 71 72 Ensemble des 18-30 ans
Au moins une raison liée aux études Un stage de fin d’études
Un stage professionnel Poursuivre les études Au moins une raison liée à l’emploi Rechercher un emploi Occuper un emploi Faire une mission professionnelle dans le
cadre de son travail
Au regard des bénéfices liés au séjour international, le taux de reconnaissance est nettement moins élevé parmi les jeunes partis pour se faire des amis ou des connaissances (57 %), - 6 points par rapport à l’ensemble des jeunes partis en mobilité internationale.
La validation de crédits dans le cursus de formation reste en tête des reconnaissances citées et concerne près d’un jeune partant sur quatre. Cette proportion est proche des années 2017 et 201819 et reste relativement stable. La valorisation des acquis d’expérience (VAE), citée en deuxième position, concerne près d’un jeune partant sur cinq (18 %). Ce type de reconnaissance poursuit sa progression depuis 2016 et a augmenté de 6 points au cours de ces cinq vagues du baromètre. Enfin, 13 % des jeunes se sont vu délivrer un certificat de type Youth Pass, Euro Pass…, proportion relativement stable au regard des années antérieures, à l’exception de l’année 2019, marquée par une forte hausse.
En cumulant les 4 vagues d’enquêtes, on observe que parmi les reconnaissances citées, certains types de diplômes sont surreprésentés :
– les diplômés du supérieur (32 %, + 9 points), et particulièrement les titulaires d’un bac + 5 (41 %, + 21 points) sont plus enclins à avoir bénéficié d’une validation de crédits (ECTS/ECVET) dans leur cursus de formation. Cette reconnaissance concerne un tiers des jeunes partis pour au moins une raison liée aux études ; – les titulaires d’un bac + 2, ont sensiblement plus cité la valorisation des acquis d’expérience sensiblement 20 % (vs 18 % en moyenne) ;
– tandis que les certificats de type Youth Pass ou Euro Pass (13 %) sont un peu plus cités par les titulaires d’un CAP, BEP (15 %) ou équivalent (15 %), d’un bac + 2 (15 %), d’un bac + 4 (16 %).
Enfin près d’un jeune sur quatre (37 %) n’a pas bénéficié d’une reconnaissance des acquis. Parmi eux, 17 % auraient apprécié que leur expérience soit reconnue. Ce taux est stable sur les trois dernières vagues du baromètre.
Un jeune sur cinq considère en outre qu’elle n’est pas utile dans son cas, une proportion en forte diminution depuis 2016 (- 7 points) [Graphique 137].
19 Le taux de validation de crédits a diminué en 2019, en lien avec la baisse de la mobilité enregistrée parmi les étudiants du
GRAPHIQUE 137.AVEZ-VOUS BÉNÉFICIÉ D’UNE RECONNAISSANCE DES ACQUIS DE VOTRE EXPÉRIENCE DE MOBILITÉ INTERNATIONALE ?(EN %)
Source : INJEP-CREDOC, Baromètres DJEPVA sur la jeunesse, 2020, 2019, 2018, 2017 et 2016.
Champ : Ensemble des jeunes métropolitains âgés de 18 à 30 ans ayant effectué un séjour à l’étranger d’au moins 15 jours (hors vacances). 23 18 13 15 17 20 18 17 17 16 17 24 24 13 12 13 17 29 23 14 10 13 20 26 21 12 12 15 21 27 Oui au travers de la validation de crédits
dans votre cursus de formation (équivalence ECTS/ECVET)
Oui au travers d'une valorisation des acquis d'expérience (VAE)
Oui au travers de la délivrance d'un certificat (Youth Pass, EuroPass, …)
Oui par un autre moyen
Non, mais vous auriez apprécié que cette expérience soit reconnue
Non, et cette reconnaissance n'est pas utile pour vous
2020 2019 2018 2017 2016 N'a pas bénéficié d'une reconnaissance des acquis
de l'expérience de mobilité internationale A bénéficié d'une reconnaissance des acquis de l'expérience
de mobilité internationale sous au moins une forme
- 7 pts +6 pts