MEmODOLOGIE, RESULTATS ET INTERPRETATION
RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
5.1. Recommandations de politique
A l'analyse des résultats de notre étude, il ressort que le prix du pétrole n'influence pas significativement la croissance économique au Sénégal qui est un phénomène de long terme.
Ce résultat vient confirmer les conclusions de rupture de la relation entre Pm et prix du pétrole par Hooker (1999) selon laquelle l'hypothèse d'asymétrie entre prix de pétrole et Pm n'est pas convaincante sur la période récente.
Cependant, la hausse durable des prix du pétrole pourrait mettre en péril la croissance économique du Sénégal et être la source de nouveaux conflits. Le pouvoir politique se doit donc de prendre des mesures visant à limiter les tensions sur les prix, notamment par une réduction de la consommation de pétrole. Pour que cela soit possible, il faudrait :
);> Faire d'une priorité nationale permanente de la relance des économies d'énergie
dans tous les secteurs d'activité ;
);> Améliorer l'utilisation des énergies par leur diversification en favorisant le
développement des énergies renouvelables dans le bâtiment et la production d'électricité.
);> Optimiser la mobilité à travers des politiques d'aménagement du territoire et
d'urbanisme qui intègrent les contraintes en matière de maîtrise de l'énergie.
);> Financer les infrastructures nécessaires pour le développement des transports
publics, du transport combiné et du fret ferroviaire visant à contenir l'explosion du transport aérien et routier.
~ Lancer de grands programmes de recherche, notamment sur le transport
« intelligent », les énergies renouvelables et solaires et la gestion des déchets ;
~ Sensibiliser durablement l'opinion publique aux enjeux énergétiques afin de modifier les comportements individuels et collectifs
Aussi sommes-nous arrivé à la conclusion que la formation brute de capital fixe et la croissance de l'année précédente influencent positivement et significativement la croissance économique du Sénégal.
A la lumière des résultats obtenus et des enseignements tirés, nous formulons des recommandations de politiques, aux autorités susceptibles d'améliorer davantage la croissance économique du Sénégal. Ces recommandations vont dans le sens de la stimulation de la croissance économique à travers la promotion des investissements publics et privés et se focalisent sur les dépenses publiques et privées.
• Promotion des dépenses publiques
Les autorités devront mettre d'avantage 1' accent sur un accroissement des dépenses d'infrastructure, de recherche et de formation qui sont source de croissance. L'éduction étant un secteur clé. Tout doit être mis en œuvre pour une amélioration de ce secteur. Cela passe par une multiplication des investissements dans le domaine de la formation ; la construction des salles de classe et la valorisation du métier de l'enseignant. Un capital humain, bien formé dans un pays permet d'accroître la croissance économique. Il faudrait aussi accroître les investissements au niveau des infrastructures (routes, transports etc.) afm d'attirer les investisseurs étranger.
• Promotion des dépenses privées
Des mesures devront être prises pour améliorer les conditions de vie des ménages. Dans ce sens, les autorités devront subventionner à grandes échelles les produits de premières nécessités.
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5.2. Conclusion
La préoccupation essentielle de la présente étude était d'analyser l'impact d'une hausse du prix international du pétrole sur la croissance économique du Sénégal. Les conclusions du traitement des données annuelles de 1969 à 2006 qui se dégagent après l'estimation d'un modèle de croissance de Barro peuvent se résumer comme suit:
La hausse du prix international du pétrole n'a pas une incidence significative sur la croissance économique du Sénégal et seu1es la formation brute de capitale fixe (FBCF) constituée de investissements publiques et privées et la croissance de 1' année précédente affectent significativement la croissance économique sénégalaise. Mais que la technologie et les facteurs institutionnels représentés par la constante influencent significativement la croissance économique du Sénégal.
La transformation logarithmique nous a permis de capter l'importance de ces facteurs qui ont une influence significative sur la croissance économique du Sénégal. On notera qu'une hausse de 10% de la FBCF accroît la croissance économique de 0,4%; et qu'une amélioration de la croissance antérieure de 1 % permet un accroissement de la croissance de 0,86 %.
Même si les signes des autres variables introduites dans le modèle sont conformes aux attentes, il n'en demeure pas moins que celles-ci n'expliquent pas significativement la croissance économique. II s'agit du prix du pétrole (PET) et de l'ouverture (OUV). Les résu1tats du test de la causalité nous ont emmené à conclure que le prix international de pétrole ne cause pas au Sénégal, au sens de Oranger, la croissance économique et la FBCF.
Par contre, la FBCF et la CROISR(-1) causent, à la Oranger, la croissance économique. Il est donc préférable de prédire la croissance économique du Sénégal en connaissant les investissements publics et privés et la croissance économique précédente.
Les résu1tats de cette recherche pourraient être appréciés dans un contexte où le marché international du pétrole affiche une instabilité certaine et dans un contexte socio-économique particu1ier du milieu d'étude accentué par les adaptations méthodologiques effectuées.
Cependant, nous restons conscients que, comme toute recherche, cette étude ne manque pas de lacunes. En effet sur ce sujet, il faut signaler que l'analyse a été menée sur la base d'un
modèle de croissance couvrant la période 1969 à 2006. Considérant l'accentuation de la volatilité du marché de pétrole depuis 2003, nous reconnaissons qu'il aurait naturellement été intéressant d'utiliser une modélisation V AR afin de mieux apprécier le phénomène étudié.
Ceci aurait été d'autant plus intéressant que les données concernant le prix du pétrole sont livrées mensuellement. Nous sérions certainement confrontés à un problème de données au niveau de certaines de nos variables d'études qui n'existent seulement qu'annuellement. Nous avons pensé à trimestrialiser nos données comme cela se fait par ailleurs; mais la trimestrialisation des données annuelles, bien que la méthodologie soit scientifique, est peu . réaliste de notre point de vue pour bien apprécier l'impact réel de la hausse du prix du pétrole sur la croissance économique. Ainsi, dans le cadre de ce travail de recherche, avons-nous opté délibérément de renoncer à l'utilisation de données mensuelles à délais de réaction relativement courts pour permettre d'apprécier l'impact de la hausse du prix du pétrole sur la croissance économique.
Nos travaux n'ont pas tenu compte des variables comme l'inflation, les IDE, etc. qui pourtant, au regard de la littérature développée sur la question, influent de manière significative sur la croissance économique. De futures recherches pourraient s'interroger sur ces éventuelles corrélations.
Malgré ces quelques faiblesses relevées, nos travaux ont le mérite d'avoir contribué un tant soit peu à édifier sur la manière dont la hausse du prix du pétrole influe la croissance de l'économie sénégalaise, et d'aider ainsi à une meilleure orientation dans l'élaboration des mesures initiées en matière de politiques.
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ANNEXES
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ADF en niveau PP en niveau ADF en Différence Première VARIABLES
'tu 'tt 'tu 'tt 'tu 'tt
LCROISR 0,96 -2,12 5,16 -1,85 -5,508 -5,968 LFBCF -1,71 -1,59 - 1,71 -1,16 -6,398 -6,488
LOUV -2,01 -2,16 -1,55 -1,25 -6,218 -6,13 8
LPET -2,22 -2,15 -2,22 -2,15 - 5,85 3 -7,788
Annexe 1: Test de stationnarité
Note: 8, b etc indique respectivement le niveau de significativité à 1, 5 et 10 pour cent.
'tu: sans tendance, 'tt: avec tendance Source : Nos propres estimations
PP en Différence Première
'tu 'tt
-8,148 -12,488
-6,408 -6,488
-6,268 -6,168
-5,853 -5,788