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Aperçu de l'économie sénégalaise

Les déséquilibres macroéconomiques que le Sénégal a connu et qui se sont aggravés au cours des années 70 ont contraint les autorité sénégalaises à mettre en œuvre diverses politiques économiques dans le cadre des politiques d'ajustement structurel de l'économie vers la fm des années soixante-dix. Il s'agit essentiellement de la mise en œuvre des programmes économiques et financiers pour les périodes 1979-1991 et 1994-2000 avec les institutions de Bretton Woods avec comme objectifs principaux (i) le rétablissement des grands équilibres, (ii) la maîtrise de l'inflation et (iii) la réalisation d'une croissance économique saine et durable.

La Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) conçue initialement pour être mise en œuvre en 2007 a pour ambition d'accélérer la croissance pour que celle-ci soit enfin profitable aux pauvres en doublant notamment le Pffi par tête dans un délai de quinze ans. Mais quels sont les traits caractéristiques de l'économie sénégalaise?

Comme le dit Daffe (2005), une analyse de l'économie sénégalaise met en exergue quatre caractéristiques, à savoir (i) un faible taux de croissance du Produit Intérieur Brut (Pffi), (ii) une hypertrophie des activités tertiaires et informelles, (iii) un faible niveau du taux d'épargne et du taux d'investissement ainsi que (iv) une forte incidence de la pauvreté et des inégalités.

Dans ce qui va suivre, nous mettrons surtout l'accent sur l'évolution du taux de croissance ainsi que sur celui de l'investissement pour lequel nous prendrons la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF) en guise d'illustration.

2.4.1. Evolution du taux de croissance

Depuis les années 60 jusqu'au milieu des années 90, le taux de croissance a évolué en dents de scie. En effet, de 2,2% sur la période 1960-69, le taux a atteint 3% sur la décennie des années 70. De 1980 à 1984, le taux de croissance a chuté jusqu'à 1,8% avant de connaître une amélioration de 1985 à 1993 en se stabilisant à 2,2% comme le montre la graphique ci-dessous. Pendant ce temps, le taux de croissance démographique estimé à 2, 7% sur la période 1960-94 était quelque peu supérieur au taux de croissance. Au cours des années 60 et 70, l'économie sénégalaise fut tirée par un secteur agricole assez performant avec la production arachidière ainsi que par le secteur industriel.

La dévaluation du FCF A intervenue en 1994 a été bénéfique pour l'économique sénégalaise qui a vu son activité un peu plus soutenue. En effet, on a vu un taux de croissance économique dépasser la barre de 4% pendant que le taux de croissance démographique se stabilisait à 3% en moyenne sur la période 1994-2003 comme l'illustre la figure 2.5 ci-après, le Sénégal a connu un taux de croissance de 4,9% sur la période 1994-2000 et 4,7% de 2000 à 2003.

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Figure 2.5: Evolution du taux de croissance du

Pm

au Sénégal

6

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-Q) 4

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-0 2 1 - -r - - -

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1960-1969 1970-1979 1980-1984 1985-1993 1994-2000 2001-2003 Périodes

Source: Daffe(2005) et Cabral (2005)

Après une baisse du taux de croissance en 2006 qui s'est située à 2,1 %, l'activité économique a de nos jours repris du fait notamment de la relance du secteur agricole ainsi que du redéploiement des activités des Industries chimiques du Sénégal. Ainsi, les taux de croissance réelle étaient estimés à 4,5% et 5% en 2007 et 2008 respectivement selon PNUD (2008).

L'analyse de la de la contribution relative des différents secteurs au PIB met en exergue l'importance du secteur tertiaire depuis les années 60 où sa part dans le

Pm

a oscillé entre 4 7 et 51% dans le première moitié des années 80 et de 1994 à 2004 respectivement (voir figure 2.6 ci-dessous).

Figure 2.6: Evolution de la contribution sectorielle au

Pm le

Primaire •secondaire CTertiaire

1

1960-1979 1980-1984 1985-1993 1994-2000 2003-2007

Source: Cabral (2005) et Délégation de la Commission Européenne au Sénégal (2008)

En ce qui concerne le secteur primaire, on se rend compte que sa part a eu tendance à se contracter depuis les années 70 en passant de 24% sur la période 1960-79 à 18% de

1994-2004. Cela s'explique par les problèmes du secteur agricole depuis les années soixante puisque selon Daffe (2005), la part de l'agriculture dans le PIB est passé de 15,4% sur la période 1960-79 à seulement 10% sur la période de 1994-2000. Sur la période 2003-2007, la part de ce secteur a chuté du fait peut-être des problèmes pluviométriques même si ceux-ci se sont estompés ces dernières années.

La part du secteur industriel dans le PIB a connaît une hausse tendancielle depuis les années 60. De 1960-79 à 1980-84, elle a passé de 12% à 16% respectivement avant de se stabiliser à 18% depuis 1985 à 2000 comme le montre le graphique ci-dessus. Malgré les perturbations qu'a connu le secteur industriel notamment à travers les Industries chimiques du Sénégal (ICS), la part de ce secteur s'est quelque peu relancée en atteignant 21% sur la période 2003-2007 grâce notamment aux performances des industries extractives et la reprise des activités des ICS.

Pendant ce temps, quel a été le comportement de l'Investissement?

2.4.2 Evolution de l'investissement

Jusqu'au milieu des années 90, l'économie sénégalaise s'est caractérisée par un faible niveau du taux d'investissement malgré d'innombrables efforts d'ajustement dans ce domaine. En effet, de 11,2% enregistré sur la période 1960-1979, le taux s'est stabilisé à 12,5 de 1980 à 1984 et à seulement 12,6% de 1985 à 1993.

n

faudra attendre la période post-dévaluation pour assister à une reprise de l'investissement sous la houlette surtout du secteur privé avec notamment les entrées des investissements directs étrangers. En effet le taux d'investissement a pu passer à 19% sur la période 1994-2000 et à 25% de 2000 à 2005 selon Dramani et Laye (2008). La figure 2. 7 met en exergue le phénomène.

Figure 2.7: Evolution du taux d'investissement du Sénégal (en pourcentage)

lolnv.Total •1nv. privé DJnv. PÜblic 1

1960-1969 1970-1979 1980-1984 1985-1993 1994-2000 2000-2005 Source: Daffé (2005), Dramane et Laye (2008)

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En analysant l'investissement total en termes d'investissement public et privé, on peut apprécier les efforts que le secteur privé a dû déployer pour soutenir l'activité économique surtout après la dévaluation intervenue en 1994.

20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

-Figure 2.8: Evolution des taux d'investissement public et privés

1-+--lnv. privé ----lnv. Public 1

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-1960-1969 1970-1979 1980-1984 1985-1993 1994-2000 2000-2005 Source: Daffé (2005), Dramane et Laye (2008)

Selon la figure 2.8 ci -dessus, l'on peut dire que la part du secteur privé est passée de 3,4% au cours des années soixante à 25% sur la période 2000 à 2005. Certes, l'on note une nette amélioration du taux. Cependant, compte tenu du rôle que doit jouer le secteur privé dans la création des richesses, des efforts restent à faire pour la consolidation de la croissance enregistrée par l'économie sénégalaise depuis la dévaluation.

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