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Chapitre 2. Le décrochage comme une question sociale

2. Les recherches sur les facteurs et des propositions liés aux solutions du

Le progrès d’une nation est lié à beaucoup de phénomènes associés à la mon- dialisation. L’éducation en fait partie. Le décrochage d’un élève ou d’un étudiant du système éducatif a modifié et modifie la manière d’organiser les institutions éducatives, le principe des gouvernements est de garantir l’insertion profession- nelle et personnelle des jeunes. Il nous semble important de souligner que les propositions que nous allons présenter dans cette sous-partie ont une vocation prescriptive. Identifier les facteurs de risque qui enchaînent la sortie précoce de

l’école aide à trouver des moyens pour lutter contre le décrochage. Blaya (2010) indique qu’il est important de « mettre en évidence des facteurs de protection, soit des éléments qui préviennent l’apparition du problème étudié et/ou permettent la résilience chez certains sujets » (p.36). Plusieurs auteurs (Balas, 2012 ; Bernard, 2013 ; Blaya, 2010 ; Bonnéry, 2004) présentent le décrochage comme un problème éducatif qui affecte le développement de l’individu et son insertion dans la société, décrocher dans le secondaire signifie que des individus n’ont pas de diplôme, en ce qui concerne l’enseignement supérieur, les non-diplômés du supérieur ont le bacca- lauréat, mais aujourd’hui la qualification est devenue essentielle pour trouver une place dans le marché du travail, c’est-à-dire que plus la personne est diplômée, plus elle a de chances de trouver un emploi. « Lutter contre le chômage des jeunes, thème politiquement sensible, suppose donc de qualifier au mieux l’ensemble des sortants du système éducatif » (Berthet et Zaffran, 2014, p. 31). L’insertion dans le milieu professionnel joue un rôle important dans la réussite des individus dans la société. Agir contre le désengagement du système éducatif semble indispensable, cependant, Duru-Bellat et Van Zanten signalent que « seule une égalisation de la société peut atténuer les inégalités sociales, et non l’école elle-même, quelles que soient les réformes qu’on met en place » (p. 68, 69). Les mêmes auteurs soulignent que « le jeu des facteurs de méritocratie est fortement biaisé par les facteurs so- ciaux : au-delà du fait que la réussite scolaire et le choix d’une formation ne sont pas sans rapport avec le milieu familial, l’origine sociale continue à exercer une in- fluence sur l’insertion professionnelle du jeune » (1999, p. 68). Ces jeux de facteurs sont des éléments importants pour parler du décrochage. Les effets de ce problème aux niveaux social et économique ont des répercussions importantes sur la so- ciété. C’est un problème d’ordre international qui inquiète les pays émergents et développés (Blaya, 2010). Nous pouvons observer que le décrochage scolaire et uni- versitaire comporte différents facteurs liés aux niveaux sociaux, économiques, in- dividuels, professionnels, psychologiques et familiers. Des chercheurs américains (Audas et al., 2001 ; Alexander et al., 1997) signalent que le décrochage est un processus, c’est-à-dire le dernier stade d’un énorme chemin de désengagement du

nant le décrochage. D’où le besoin de voir le phénomène non seulement d’une façon générale, mais aussi de « s’intéresser aux cas particuliers, à la trajectoire de l’un ou de l’autre de ces élèves potentiellement en situation de décrochage » (Flavier et Moussay, 2014, p. 18). De nombreux projets se font pour combattre le décrochage chez les jeunes. Le rôle des politiques et des institutions éducatives dans le traite- ment du sujet se focalise sur la prévention afin d’aider les jeunes susceptibles de décrocher. Le décrochage est un processus complexe dont la responsabilité n’appar- tient qu’à l’école, il y a aussi des ruptures sociales importantes qui font partie du processus de décrochage. Millet et Thin (2005) considèrent que la rupture scolaire rend visible la rupture sociale.

Le décrochage englobe une diversité de facteurs, il est difficile de parler d’un seul fac- teur de risque. Janosz (2000) souligne que « le décrochage apparaît comme un indica- teur de la qualité d’adaptation sociale des individus. Phénomène ancien, son caractère d’urgence est lié, dans un contexte difficile d’accès à l’emploi, aux risques de troubles personnels ou d’entrée dans la délinquance qui peuvent l’accompagner » (p. 1).

2.1 Les principaux facteurs liés au décrochage dans l’ensei-

gnement supérieur

Un certain nombre d’auteurs font des recherches sur l’enseignement supé- rieur (Annoot, 2012 ; Coulon, 1997 ; Dubet, 2014 ; Romainville et Michaut 2012). Ils ont identifié différentes caractéristiques qui peuvent amener un étudiant à dé- crocher. Les études sur le décrochage scolaire convergent quant aux facteurs liés à cette problématique. En ce qui concerne les facteurs associés au décrochage dans l’enseignement supérieur, il existe une forte similitude avec ceux du décrochage scolaire. Fontaine et Peters (2012) indiquent qu’il existe trois types de facteurs ; les facteurs liés à l’étudiant, les facteurs liés à l’institution et les facteurs liés à la relation étudiant-institution. Les auteurs fondent leurs arguments pour iden- tifier les facteurs du décrochage ou de la réussite de l’étudiant sur plusieurs re- cherches, Passeron et Bourdieu,1964 ; Tinto, 2007 ; Díaz, 2008 ; Apaza et Huamán, 2012 ; Lopera-Oquendo, 2008 ; Barragán et Patiño, 2013. Dans la figure présentée ci-dessous, nous observons que les facteurs individuels et les facteurs associés à l’institution jouent un rôle important dans le fait de décrocher.

FIGURE6 – Les facteurs associés au décrochage universitaire.

Nous estimons que les facteurs montrés situent bien le phénomène du décro- chage. Identifier les raisons pour lesquelles un étudiant prend la décision de décro- cher est varié et complexe. Les recherches faites par Sauvé et al., (2006) montrent que les facteurs liés au décrochage dans l’enseignement supérieur contiennent plu- sieurs caractéristiques d’ordre personnel, d’apprentissage, interpersonnels, fami- liaux, institutionnels et environnementaux. Le tableau ci-dessous rend compte des facteurs et de leurs caractéristiques.

Étant donné la complexité et l’ampleur des facteurs utilisés pour caractéri- ser l’étudiant qui sort sans diplôme du système éducatif, nous nous attachons aux facteurs montrés par Romainville et Michaut (2012), ils font une « synthèse des principaux facteurs de réussite ou d’échec » (p. 257), nous trouvons que la syn- thèse faite par les chercheurs montre d’une manière claire, complète et pertinente tout ce qui caractérise le décrochage ou la réussite de l’étudiant. Nous tenons à signaler que le mot « échec » est utilisé par les chercheurs, nous préférons dans ce cas utiliser le mot « décrochage », étant donné que le mot « décrochage » a un ca- ractère d’ordre institutionnel, c’est un mot plus universel, il est utilisé de manière

Facteurs Description

1. Facteurs personnels Sexe, âge, état psychologique, motifs d’entrée aux études. 2. Facteurs d’apprentis-

sage

Motivation en contexte d’apprentissage, styles d’apprentis- sage, stratégies d’apprentissage, stratégies de gestion.

3. Facteurs interperson- nels

Niveau d’intégration académique, relation avec les autres étu- diants, relation avec le personnel institutionnel.

4. Facteurs familiaux Responsabilités parentales, soutien de la famille et des amis, attitudes de parents face à la scolarisation, intégration travail-famille-étude.

5. Facteurs institution- nels

Type et taille de l’établissement, nombre d’étudiants, difficulté d’adaptation au milieu institutionnel, support à l’apprentis- sage, mode de diffusion de l’enseignement selon le contexte sur campus et à distance.

6. Facteurs environne- mentaux

Appartenance à une minorité ethnique, niveau socioécono- mique, ressources financières, régime d’études et situation géographique.

Tableau 3 – Les facteurs liés au décrochage, Sauvé et al., (2006).

dans cette partie, l’image présentée ci-dessous montre les facteurs d’ordre : socio- démographique, psychologique et le passé scolaire des étudiants, ces facteurs ont des caractéristiques spécifiques, les chercheurs soulignent que ces trois facteurs pèsent sur la réussite des étudiants. Nous observons que pendant le parcours uni- versitaire, il existe des facteurs associés à la condition de vie, aux représentations et aux conceptions de ce qui concerne le savoir, au savoir-faire, au projet d’études, nous pouvons dire que le poids du passé scolaire, l’origine socio-culturelle de l’étu- diant, le projet personnel de l’étudiant et la confiance de l’étudiant dans ses capa- cités sont importants pour la réussite. Tous ces points nous renvoient aux facteurs du décrochage scolaire, nous pouvons considérer que les facteurs sociaux et sco- laires sont toujours présents dans le processus de décrochage soit à l’école, soit à l’université. Un autre élément important à retenir dans notre recherche est l’insti- tution, les recherches de Tinto, Theory of Student Departure (1975, 1987) sont très

utilisées pour tenter de comprendre le décrochage des étudiants. L’ensemble des facteurs et caractéristiques peut influencer la décision d’un étudiant de décrocher ou de réussir.

FIGURE 7 – . Les facteurs associés au décrochage enseignement supérieur, Ro- mainville et Michaut (2012).

2.2 Des propositions de prévention du décrochage

Nous observons que le décrochage est un phénomène complexe, « l’évolution du décrochage est un processus parfois lent, il grandit à l’intérieur de l’individu, ce dernier exprime la décision de décrocher pour le meilleur ou pour le pire de lui- même et de son entourage » (Paramo et Correa, 1999, p. 67,68). Il existe plusieurs manières de voir ce phénomène, plusieurs auteurs convergent sur la complexité du problème : Paramo et Correa (1999) ; Himmel (2002) ; Gonzáles (2005) ; Díaz- Peralta (2008) ; Lopera-Oquendo (2008) ; Romainville et Michaut (2012) ; Neuville et al., (2013) ; Villa-Perez et al., (2013), ils s’appuient sur différentes propositions prescriptives pour expliquer les facteurs associés au phénomène du décrochage.

Ces propositions6 ont un regard heuristique, comme nous l’avons déjà mentionné,

elles ont une importante visée prescriptive, car elles cherchent à trouver des solu- tions à la problématique du décrochage dans l’enseignement supérieur. D’après les recherches des auteurs mentionnés ci-dessus, il existe différents facteurs qui faci- litent le décrochage ou la réussite de l’étudiant, nous présentons des propositions théoriques prescriptives qui nous permettent d’expliquer d’une manière profonde la problématique du décrochage. Ces propositions développent les différents élé- ments déterminants qui caractérisent le processus du décrochage ou de la réussite de l’étudiant. Depuis plusieurs années, la préoccupation du décrochage dans l’en- semble du système éducatif est l’objet d’étude des politiques et une thématique de recherche sur le plan scientifique. Le but des propositions est de comprendre le phénomène du décrochage et tenter de répondre aux besoins spécifiques des étudiants pour qu’ils réussissent leurs études. Ces propositions prescriptives se divisent en cinq sortes : les psychologiques, les sociologiques, les économiques, les organisationnelles et celles de l’interaction.

2.2.1 L’approche psychologique

Il existe plusieurs théories qui traitent le comportement de l’individu ; Fish- bein et Ajzen (1975), avec la théorie de l’action raisonnée, définissent le lien entre les croyances, les normes et les comportements des individus. L’approche psycho- logique plus récente est celle de Bean et Eaton (2001). Dans ces types de propo- sitions, la décision de décrocher dépend du comportement académique antérieur à la rentrée universitaire, à la motivation et à l’engagement vis-à-vis du projet académique. Ce modèle se caractérise sur quatre lignes psychologiques comme le souligne Diaz-Peralta (2008) la théorie de l’attitude et du comportement, la théo- rie de copie, il s’agit de la capacité de s’adapter à un nouveau milieu, la théorie du sentiment d’efficacité, cela concerne la capacité qu’a l’individu de faire des tâches spécifiques, la théorie de l’attribution, cette dernière correspond à la capacité qu’a

6. Plusieurs auteurs parlent des modèles théoriques de réussite, nous avons choisi de parler de propositions afin d’éviter des confusions avec notre modèle de dispositif.

l’individu de contrôler ses actions. Les théories psychologiques portent essentiel- lement sur les caractéristiques de l’individu comme leurs capacités intellectuelles, leurs connaissances, leurs croyances, leur apprentissage, leur comportement, ces théories se centrent sur l’individu. Les institutions éducatives mettent en place des dispositifs de conseil, d’orientation au bénéfice du développement personnel et professionnel de l’individu, avec des caractéristiques spécifiques d’orientation, cependant l’individu se trouve dans un contexte social et académique, pour cela, il nous semble pertinent de nous intéresser aussi aux approches sociologiques, car nous estimons que les caractéristiques de ces deux types de modèles participent à une meilleure compréhension du processus du décrochage ou de la réussite.

2.2.2 L’approche sociologique

Les approches sociologiques soulignent que les facteurs externes conduisent l’individu à prendre la décision de décrocher ou non des études supérieures, ces facteurs externes, en plus des facteurs psychologiques, sont des indices qui per- mettent d’établir si l’étudiant est capable de s’intégrer à l’université. Le modèle de Spady (1970) se base sur le modèle du suicide de Durkheim (1951) ; Himmel (2002) ; Donoso et Shiefelbein (2007) ; Diaz-Peralta (2008). Les auteurs soulignent que ce modèle participe à l’intégration de l’étudiant au système éducatif. L’environnement familial, la cohérence normative, le développement intellectuel, le soutien de pairs et l’intégration sociale sont des facteurs qui, intégrés de manière positive, peuvent aider à la réussite de l’étudiant. Dans ces cas, nous pouvons observer que le facteur de l’environnement familial contribue fortement à la réussite de l’étudiant, selon les recherches de Bourdieu et Passeron (1694) qui signalent que l’école représente un système de socialisation qui donne aux classes privilégiées, en raison de leur capital culturel, une position sociale dominante par rapport à ceux qui manquent de ce capital culturel, cette situation peut mener l’individu à se situer dans une position sociale inférieure. C’est-à-dire que des étudiants qui proviennent d’un ca- pital familial socioculturel favorisé ont un avantage supérieur, en comparaison de ceux qui proviennent d’un capital familial socioculturel moins favorisé. Baudelot

marquée par l’apposition de classes sociales. Enfin, Boudon (1973) souligne que l’individu agit selon sa position sociale, cette position procède selon son origine sociale et son niveau de scolarité. Il dit également que l’inégalité des chances est due essentiellement à la stratification sociale. Créer des stratégies d’aide fondées sur des facteurs qui sont d’une part liés au comportement de l’étudiant en tant qu’individu formé avec des caractéristiques spécifiques, ces dernières rattachées au comportement académique antérieur, aux traits de personnalité, au rendement académique, etc., en plus de facteurs de socialisation qui viennent à compléter l’analyse du processus de décrochage ou réussite de l’étudiant, montre l’intérêt d’agencer des dispositifs pour les étudiants qui entrent dans ce nouvel environne- ment qui est l’université. La capacité d’intégration définira d’une certaine manière le processus universitaire de l’étudiant. Prévenir le décrochage avec l’incorporation des dispositifs basés sur les modèles psychologiques et sociologiques à l’université devient un objectif des institutions. Outre s’intéresser aux déterminants psycholo- giques et sociologiques, les facteurs économiques jouent un rôle important dans le soutien à l’étudiant.

2.2.3 L’approche économique

Plusieurs recherches montrent que les facteurs d’ordre économique sont aussi intégrés dans les possibles solutions au décrochage et à la réussite. Les recherches de Himmel (2002) ; Ishitani et DesJardins (2003) ; Donoso et Schiefelbein (2007) ; Diaz-Peralta (2008) se base sur des recherches faites par Cabrera et al., (2006) qui analysent la réussite de l’étudiant en deux axes : le coût-avantage et les aides fi- nancières aux étudiants, ces deux caractéristiques indiquent que la persévérance de l’étudiant dans son parcours académique est due aussi en bonne partie aux pers- pectives du niveau socio-économique qu’assure la licence choisie. D’autre part, les aides financières peuvent faciliter la vie de l’étudiant pendant les années d’études, le manque d’argent pour assurer les études est un des facteurs associés au décro- chage (Ozga y Sukhmandan 1998). En s’appuyant sur ces types de critères, il est important de souligner que les aides financières facilitent le développement acadé- mique de l’étudiant, étant donné qu’il n’a pas à se préoccuper de cet aspect, toute forme de service financier est une composante qui peut aider à l’intégration et à la

performance académique de l’étudiant, ce modèle présente que la combinaison de plusieurs stratégies de différents ordres peut aider à la réussite de l’étudiant.

2.2.4 L’approche organisationnelle

L’analyse des auteurs déjà mentionnés sur les différents modèles et proposi- tions déjà mentionnés, Himmel (2000) ; Donoso et Schiefelbein (2007) ; Diaz-Peralta (2008), sont convaincus que le décrochage ou la réussite s’attachent aussi aux ca- ractéristiques organisationnelles des universités, il s’agit de la façon dont l’en- vironnement s’organise sur le plan académique et administratif, le bon fonction- nement des deux services permet l’intégration de l’étudiant au nouveau contexte éducatif. Le modèle organisationnel se focalise sur l’institution, le modèle de Pas- carella et Terenzin (1980) montre que l’ensemble des variables liées à l’environ- nement de l’apprentissage, salle de classe, expérience éducative, expérience dans l’apprentissage, ces variables exercent un effet sur le développement de l’étudiant ; Braxton et al., (1997) ; Neuville et al., (2013).

2.2.5 L’approche interactive

L’interaction tient compte de tous les types de facteurs d’ordre psychologique, social et organisationnel, pour parler du décrochage ou de la persévérance dans les études. Tinto (1975, 1987, 1997) explique le processus de décrochage ou de réussite qui résulte d’un nombre d’expériences sociales et académiques. Plusieurs recherches et méthodologies s’appuient sur ces travaux, Bean (1982) ; Girves et Wemmerus (1988) ; Cabrera et al., (1992) ; Braxton et Brier (1989) ; Ménard (2012), etc. Neuville et al., (2013) soulignent que Tinto s’intéresse particulièrement à l’in- tégration sociale. Cette intégration provient d’ « un sentiment de congruence entre l’étudiant et le système social à l’université [. . . ] les expériences sociales telles que les interactions avec d’autres étudiants, la participation aux activités extra- académiques et les interactions informelles avec les enseignants constituent le moteur de l’intégration sociale (Tinto, 1975, p. 107) » (p. 84). En 1987, Tinto sou- ligne que les caractéristiques les plus importantes pour la réussite sont : les ex-

la phase de séparation : l’étudiant se sépare d’un environnement scolaire connu, il doit renoncer aux comportements scolaires et sociaux qui y sont associés. La phase de transition : couvre la période de passage entre l’ancien et le nouveau. L’étudiant commence le processus de séparation de son passé et doit apprivoiser les normes et conduites de son nouveau milieu. La phase d’intégration : l’étudiant doit adopter les normes et les conduites propres à son nouvel environnement sco- laire, ainsi il doit établir des relations avec les enseignants et les autres étudiants, Romainville et Michaut (2012). En 1997, Tinto articule tous les facteurs associés au décrochage ou à la réussite, il donne une importance significative à la salle de classe, selon Ménard ( 2012), « la salle de classe (ou laboratoire) peut constituer le seul lieu où ils ont l’occasion d’entrer en relation avec leurs enseignants et de rencontrer d’autres étudiants, c’est en la salle de classe que se réalise leur inté- gration académique et sociale » (p.182). Cela veut dire que la salle de classe est un contexte social et académique, c’est un lieu d’intégration, la nature de cette in- teraction (salle/étudiant/professeur/pairs) va influencer d’une manière positive ou négative le comportement de l’étudiant dans son parcours universitaire.

FIGURE 8 – La proposition théorique d’intégration, Tinto (1997). Adapté par Mé-

Comme il a été déjà mentionné, les recherches de Tinto sont la référence de plusieurs recherches canadiennes, américaines, latino-américaines, la construc- tion de ses propositions ont connu des modifications depuis 1975, en intégrant tous les facteurs liés au décrochage ou à la réussite. À partir de l’explication du suicide par Durkheim (1951), la décision de l’étudiant de réussir ou de décrocher s’at- tache aux cinq variables présentées ci-dessus : caractéristiques concernant le passé de l’étudiant, l’engagement initial, l’intégration sociale et académique, l’effort de l’étudiant, l’engagement postérieur et les facteurs externes, le facteur économique n’est pas présent clairement dans le modèle, mais dans les facteurs externes, nous pouvons considérer que ce facteur est important pour la réussite de l’étudiant. Pour cela, on en déduit l’importance des approches économiques qui impliquent ce facteur dans le décrochage ou la réussite de l’étudiant. La première année d’études de la licence est une année importante, c’est une année de grandes décisions qui marque le décrochage ou la persévérance en licence du nouvel étudiant. Toutes les années de licence sont déterminantes, mais la première expérience, le premier vécu dans l’institution peut être décisif. Pour cela, il est important de considérer l’implication des politiques éducatives et des institutions dans la prévention du décrochage, leur rôle est essentiel pour obtenir des résultats dans le traitement du décrochage.

3. La stabilisation de la définition du décrochage

dans l’enseignement supérieur

Les recherches de Beaupère et al. (2007) indiquent que le mot « décrochage » dans l’enseignement supérieur diverge du mot « abandon », ce dernier parle du

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