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Dans le cadre de la modélisation, la contribution de l’éducation comparée peut nous aider à mieux comprendre le processus de lutte contre le décrochage dans l’enseignement supérieur. L’objectif des études comparatives consiste à donner une meilleure compréhension des situations au niveau international. Comparer des événements éducatifs dans des contextes différents nous permet de connaître

d’autres cultures. L’on finit donc par mieux en comprendre la nôtre (Groux,1997). Selon Porcher et Groux (1997), l’éducation comparée est une spécialité qui permet, en relation avec des champs disciplinaires variés, d’approcher des réalités éduca- tives internationales ou nationales, de les étudier par le biais de la comparaison, dans leur contexte global, à des fins cognitives, mais aussi pragmatiques, pour tenter de comprendre les problèmes rencontrés et d’améliorer l’existant. (p. 117). Le contexte culturel de notre modèle de dispositif rejoint une des approches pré- sentées par Regnault (2016), car cette dernière permet d’analyser d’une manière compréhensive les faits éducatifs de deux contextes culturels différents de notre recherche. L’auteure souligne que l’approche compréhensive dans le cadre de l’édu- cation comparée « est qualitative, non prédictive et prend en compte les contextes culturels » (p. 21). Ces contextes sont accompagnés des différents acteurs qui font partie des différents dispositifs centres de notre recherche.

3.1 L’approche compréhensive

Pour approfondir sur l’approche compréhensive développée par Regnault (2016), nous signalons que cette approche nous aide à mieux analyser la dimension cultu- relle de notre dispositif. Cette approche donne la « possibilité de dégager des simili- tudes et des différences, de comprendre les processus en jeu dans le comportement des acteurs » (p. 55). Elle indique aussi que le contexte culturel permet la com- préhension de phénomènes. L’importance de la dimension culturelle et donc la di- mension interculturelle nous semble nécessaire pour l’étude comparative de notre recherche. Regnault (2015) signale la valeur de la dimension culturelle dans une définition que l’auteur propose en accord avec Malet sur l’approche compréhensive de l’éducation comparée, cette définition s’ajuste à notre recherche.

La mondialisation culturelle et le rôle croissant des organisations internationales dans l’orientation des politiques éducatives ont donné un nouvel élan à l’éducation compa- rée, en ajoutant à la comparaison interpays celle des effets de processus et de pressions transnationales sur les contextes nationaux d’éducation. L’éducation comparée éclaire alors les phénomènes de médiation et d’hybridation à l’œuvre dans ces contextes d’édu- cation, à travers l’analyse des jeux d’acteurs qui introduisent de la diversité, au-delà

si aujourd’hui, il est important de voir globalement des résultats académiques, éco- nomiques, etc. Il nous paraît important de comprendre et d’interpréter les phéno- mènes à travers le contexte, cela exige de nous approcher de la culture de chaque pays pour dégager les différences et les similitudes du fait éducatif à étudier. Dans cette perspective, l’on trouve deux champs qui se connectent, l’éducation comparée et l’éducation interculturelle « à travers la prise en compte des contextes cultu- rels » . L’éducation comparée est directement liée à l’éducation interculturelle qui « au sens anthropologique renvoie aux normes et valeurs qui caractérisent une société et la différencient des autres » (Regnault, 2015, 2016). Dans ce cadre, l’in- terprétation de chaque acteur selon ses valeurs et normes en contact avec d’autres acteurs va transformer la façon de comprendre le monde. L’auteure signale que « l’approche compréhensive est qualitative, non prédictive et prend en compte les contextes » (Régnault, 2017, p. 93).

3.2 La dimension interculturelle

La lecture et connaissance des contextes éducatifs en France et en Colombie comme une des étapes de notre modélisation, permet la comparaison, dans le but d’une meilleure compréhension. Pour comparer des groupes selon Regnault (2015) l’on s’interroge sur :

l’Autre et sa culture, l’interculturalité dans la comparaison [...] une sorte de synchro- nisation à distance entre sujets qui, bien que ne partageant pas physiquement un espace de coexistence, sont néanmoins engagés dedans et approchent les mêmes confi- gurations culturelles et sociétales ; d’autre part, l’affaiblissement de l’État-nation dans sa vocation moderne d’inclusion, qui favorise le développement d’espaces de reconnais- sance identitaires infra – ou transnationaux, constituent deux enjeux de connaissance importants pour le devenir de l’éducation comparée, parce qu’ils tendent à renouveler la figure de l’étranger, construite par l’idée de nation, et ce faisant celle de l’Autre » (p. 68-69).

L’approche de deux cultures va permettre (comme il est déjà mentionné dans l’ap- proche de l’éducation comparée) de nous faire comprendre le fait éducatif et ten- ter d’apporter un outil pour analyser les dispositifs de prévention du décrochage dans les différentes universités de deux pays concernés dans cette recherche. L’ap- proche comparative dans cette recherche va nous permettre de mieux connaître les

contextes que nous étudions et que nous cherchons à comprendre, en articulant les différents niveaux (macro, exo, méso et micro) des processus éducatifs vécus par les acteurs (Regnault, 2017). La contribution de l’éducation comparée pour notre modélisation est nécessaire grâce à son approche compréhensive, car cela nous per- met comme l’approche le dit, d’avoir une meilleure compréhension des contextes, nous aide à mieux connaître et à mieux comprendre les valeurs dans lesquelles ces sociétés se sont construites, à voir les différences et similitudes des situations étu- diées. Dans notre cas, il s’agit d’étudier les dispositifs de prévention de la France et la Colombie, afin de mieux lire et connaître le processus de prévention du décro- chage dans l’enseignement supérieur.

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