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La recherche de l’homme : la philosophie morale d’Adorno

« Le sentiment de notre existence dépend pour une bonne part du regard que les autres portent sur nous : aussi peut- on qualifier de non humaine l’expérience de qui a vécu des jours où l’homme a été un objet aux yeux de l’homme. »

Primo Levi, Si c’est un homme.

« Chacun saura aisément retrouver chez la bête, quoique dans un degré inférieur, les mêmes traits ; et ainsi on se convaincra suffisamment par le spectacle de l’animalité souffrante, combien la souffrance est le fond de toute vie. »

Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation.

§ 21. Avant-propos : peut-on déverrouiller la « cage d’acier » ?

L’analyse de la réification dans l’œuvre d’Adorno peut conduire à un profond pessimisme sur la possibilité même d’un monde meilleur. Comme démontré précédemment, la réification a des conséquences autant objectives que subjectives. Dans son aspect objectif, la réification est synonyme du triomphe de la rationalité instrumentale ; une rationalité qui doit servir des fins utilitaires et qui est un outil au service d’une domination des humains entre eux et de la nature. Dans son versant subjectif, la réification pénètre jusqu’à « l’âme des travailleurs » pour reprendre l’expression de Lukács dans Histoire et conscience de classe. Ainsi, la réification s’introduit dans toutes les sphères de la vie humaine avec pour conséquence des modifications importantes dans la façon dont les individus se comportent entre eux, notamment en raison d’une plus grande déshumanisation et d’une plus grande froideur dans les rapports intersubjectifs. Dans ce chapitre, deux idées seront étudiées. Dans un premier temps, la philosophie morale d’Adorno sera exposée, puis dans un deuxième temps, il sera question de penser l’émancipation par-delà la réification.

Adorno rapporte dans Trois études sur Hegel que le monde dans lequel nous vivons est « un monde dans lequel tout ce qui est mérite de périr ».197 Il semble ainsi qu’à l’instar du Méphistophélès

de Faust, Adorno n’affirme jamais, mais nie toujours.198 Ainsi, il est permis de se demander si

l’autodestruction de la raison, énoncée par Horkheimer et Adorno dans La dialectique de la raison, s’est produite ? Dès lors, est-il encore possible de penser l’émancipation ? Penser l’émancipation est, après tout, l’élément central du programme de la Théorie critique. La Théorie critique a-t- elle abandonné cet objectif ? Le début des années 50 marque le retour d’Horkheimer et d’Adorno en Allemagne et le contexte historique de l’époque semble confirmer leur pessimisme. À ce sujet, Jean-Marie Vincent écrit :

La théorie critique est renforcée dans son appréciation pessimiste de l’évolution du monde par la suite des événements : guerre froide, échec de la « déstalinisation », prospérité capitaliste et guerre du Vietnam. Par le fait même elle se trouve confrontée à une difficulté majeure : comment concilier l’absence de toute issue avec le maintien d’une attitude critique qui ne soit pas a-théorique et contribue malgré tout à ouvrir l’avenir sur la fin de la domination.199

Ce moment est, en quelque sorte, une croisée des chemins pour Horkheimer et Adorno qui emprunteront des avenues différentes pour répondre à cette question. Horkheimer optera pour une sorte de résignation, ne publiera plus aucune œuvre majeure et entrera dans une forme de mysticisme à la fin de sa vie.200 C’est donc sur les épaules d’Adorno que reposeront les espoirs

de la Théorie critique. Il devient d’ailleurs la figure dominante du mouvement à partir du moment où il succède à Hokheimer à la direction de l’Institut en 1953. L’objectif de ce chapitre sera de relativiser cette lecture purement négative et pessimiste de la Théorie critique en montrant qu’il est possible de reconstruire à travers l’œuvre d’Adorno une philosophie morale et politique cherchant à accomplir l’émancipation.

Avant d’amorcer cette analyse de la théorie morale et politique d’Adorno, une clarification apparaît toutefois nécessaire. Il est nécessaire de noter qu’Adorno utilise l’hyperbole comme stratégie argumentative, ce qui l’a peut-être amené à « surinterpréter » la modernité, pour

197 Adorno, Theodor W. Trois études sur Hegel, Payot, 1979, p. 33

198 Vandenberghe, Frédéric. Une histoire critique de sociologie allemande : Aliénation et réification, La découverte, 1997, tome 2, p. 57

199 Vincent, Jean-Marie. La théorie critique de l’école de Francfort, Op. Cit., p. 129-130 200 Ibid., p. 130

reprendre l’expression de Frédéric Vandenberghe. Adorno écrit au sujet de son utilisation de l’hyperbole dans le texte Que signifie : repenser le passé ? :

J’ai exagéré le côté sombre, suivant la maxime selon laquelle de nos jours seule l’exagération permet encore de transmettre la vérité. Ne prenez pas mes remarques fragmentaires et souvent rhapsodiques pour du bavardage facile : celui-ci fait lui- même cause commune avec le malheur. Mon intention était de mettre en évidence une tendance cachée par la façade lisse du quotidien, avant qu’elle ne déborde les digues qui lui sont imposées pour le moment ; ce danger est objectif.201

Ainsi, la citation de F.H. Bradley qu’il place en exergue de la deuxième partie de Minima Moralia prend tout son sens : « Where everything is bad, it must be good to know the worst ».202

L’exagération de la négativité absolue permet ainsi de dépasser la « façade lisse du quotidien »203,

pour reprendre l’expression d’Adorno et de faire émerger la structure réifiée et réifiante sous- jacente. Adorno pense que le changement ne pourra advenir que si, par une négativité extrême, on s’aventure dans les couches les plus profondes de l’analyse en laissant ainsi de côté les phénomènes de surfaces : « Peut-être la possibilité d’un changement en général dépend-elle de notre capacité à devenir conscient de la négativité la plus extrême, celle qui est à l’œuvre dans les couches les plus profondes et pas seulement dans d’éphémères phénomènes de surface. »204 Sur

cette négativité absolue d’Adorno, Frédéric Vandenberghe écrit : « si son négativisme tend vers l’absolu, c’est bien parce qu’il présuppose que le monde ici-bas est le mal absolu, la négativité parfaite qui ne peut être ni transfigurée ni relevée, qu’on peut seulement reconnaître dans sa négativité absolue. »205 Nous verrons dans la suite qu’il faudra relativiser cette vision purement

négative de la théorie morale d’Adorno. Malgré tout, la fin de cette citation fait ressortir l’objectif d’une prise de conscience qui n’est possible qu’en grossissant le trait au maximum, ce à quoi s’est affairé Adorno dans ses écrits. Par l’utilisation de l’hyperbole, Adorno souhaitait accomplir un second objectif. En effet, il cherche à montrer comment ce danger de chute dans la barbarie est toujours présent. Il s’agit en quelque sorte d’une vocation pédagogique. Il écrit dans Éduquer après

Auschwitz : « On parle d’une menace de rechute dans la barbarie. Mais ce n’est pas une menace,

201 Adorno, Theodor W. « Que signifie : repenser le passé ? », Modèles critiques, Op. Cit., p. 124 202 Adorno, Theodor W. Minima Moralia, Op. Cit., p. 113

203 Adorno, Theodor W. « Que signifie : repenser le passé ? », Modèles critiques, Op. Cit., p. 124 204 Adorno, Theodor W. Métaphysique. Concept et problèmes, Payot, 2006, p. 185

Auschwitz fut cette rechute ; mais la barbarie persiste tant que durent les conditions qui favorisèrent cette rechute. »206

§ 22. Une morale du « petit »

La question demeure ouverte quant à savoir ce que le titre Minima Moralia signifie. Les interprètes soulignent fréquemment que cette formule est un détournement de la Magna Moralia, qu’on peut traduire par « Grande morale », d’Aristote. Une traduction littérale de l’expression « minima moralia » nous amène à croire qu’il s’agirait à l’inverse d’une « petite morale ». De plus, il semble que cette idée de la recherche du « petit » soit présente dans la pensée d’Adorno dès ses premiers écrits. Il écrit dans L’actualité de la philosophie : « car sans doute l’esprit ne peut-il pas produire ni saisir la totalité du réel ; mais il peut s’immiscer dans le petit, et, dans le petit, faire éclater la mesure du rien de plus que l’étant. »207 Dans cette section, il sera question de cette

morale du petit que présente Adorno dans Minima Moralia.

Un des aphorismes les plus célèbres de Minima Moralia proclame que le « tout est le non vrai ».208 La tentation de voir là une autre affirmation hyperbolique est possible, mais il est

important de rechercher le sens derrière cette affirmation. Cette affirmation doit être analysée en opposition à la posture hégélienne de la Phénoménologie de l’esprit qui énonce que « le tout est le vrai ». Adorno souhaite ainsi réfuter cette prétention de la pensée à s’égaliser au tout. De plus, la formule de Hegel est jugée intenable par Adorno en raison des limites inhérentes à la pensée et au caractère réifié de la société. Adorno renverse donc la thèse hégélienne, la totalité est maintenant marquée par la fausseté. Cette totalité est fausse, car elle ne fait jamais totalement justice à l’individualité ; le triomphe du concept dans la recherche de l’identité ne peut que travestir le sujet en cherchant à aplanir le non-identique :

cette reconnaissance tacite du primat de l’universel par rapport au particulier, voilà justement en quoi réside non pas seulement l’illusion de l’idéalisme, qui hypostasie les concepts – mais aussi son inhumanité qui, à peine l’a-t-elle appréhendé, ravale le particulier au rang d’un simple moment intermédiaire et, finalement, ne s’en arrange

206 Adorno, Theodor W. « Éduquer après Auschwitz », Modèles critiques, Op. Cit., p. 235 207 Adorno, Theodor W. « L’actualité de la philosophie », Op. Cit., p. 172

que trop facilement de la souffrance et de la mort, au nom d’une réconciliation qui n’intervient en fait que sur le plan de la réflexion : c’est en fin de compte la froideur bourgeoise, qui s’empresse de souscrire à l’inévitable.209

En mobilisant le concept de « froideur bourgeoise », Adorno souhaite démontrer qu’une conséquence subjective de la réification se répercute dans la pensée. Jean Grondin résume cette idée en affirmant que « c’est avant tout l’injustice, voire l’inhumanité de la catégorie idéaliste de totalité que récuse Adorno ».210

C’est pour toutes ces raisons qu’Adorno se tourne vers le négatif. Ce moment du négatif est celui de l’individuel refusant de se subsumer à l’universel. Il s’agit d’abord et avant tout d’une négation de l’universel que représente l’équivalence marchande. Il s’agit également d’une négation qui s’éprouve en continu par une attitude : la résistance. Cette résistance doit provenir de l’individuel, du particulier, du non-identique. Ainsi, les deux principes sous-jacents à la philosophie morale d’Adorno sont la primauté de l’individualité se réalisant dans le négatif et la non-intégrabilité de la souffrance. Nicolas Tertulian voit le principe cardinal de la philosophie morale d’Adorno : « dans la volonté de défendre, sur tous les plans, les droits imprescriptibles du singulier, du particulier, de l’individuel, contre la pression envahissante des mécanismes suprapersonnels, contre la puissance dominatrice des systèmes totalitaires, contre l’hégémonie répressive de ce qu’il appelle la “mauvaise universalité” ».211 Adorno ne propose pas non plus

une pure individualité abstraite, mais de délivrer l’individualité du principe d’identité. Il sera question ultérieurement de l’idée de la non-intégrabilité de la souffrance chez Adorno.

Adorno reste toutefois prudent, il souhaite éviter que ne s’érige en nouvelle méthode la subsomption de l’universel sous le particulier. Même cette position ne peut être affirmée. Ce qu’Adorno propose est une pensée dialectique qui refuse toute position définitive dans le but de sauvegarder ce moment du négatif. La pensée doit être constamment critiquée et doit s’autocritiquer sans ménagement. Cette idée est ce que Jean Grondin appelle « l’indécision systématique de la pensée d’Adorno » caractérisé par le mot « presque ». Il écrit que la pensée

209 Ibid., § 46, p. 100-101

210 Grondin, Jean. « L’éthique d’Adorno », Op. Cit., p. 513

211 Tertulian, Nicolas. « Lukács, Adorno et la philosophie classique allemande ». Archives de philosophie, 47, 1984, p. 192-193

d’Adorno : « refuse toute position définitive, dans le but de sauvegarder la part de l’imprévisible, de la nuance, du fugitif, de l’incommensurable, du micrologique, du non-dogmatique, en un mot, de l’individuel ».212 Faut-il comprendre qu’aucune position ne peut être définitive en matière de

morale ? Horkheimer est peut-être celui qui a le mieux répondu à cette question dans un texte qu’il écrit en 1970 suite au décès d’Adorno La théorie critique hier et aujourd’hui. Ce qu’Horkheimer montre est en quelque sorte la pétition de principe de la philosophie morale d’Adorno : « nous pouvons indiquer où est le mal, mais non l’absolument juste ».213 Le juste, le bien absolu est hors

d’atteinte, nous ne pouvons pas les nommer. Le mal et la souffrance sont cependant identifiables. C’est cette idée que représente Adorno en identifiant la « non-répétition d’Auschwitz » comme impératif catégorique. La répercussion politique de cette idée est aussi énoncée très clairement par Horkheimer dans le même texte :

Nous avions conscience — et c’est là un moment décisif dans la Théorie critique de l’époque, comme dans celle d’aujourd’hui — que l’on ne peut déterminer cette société juste à l’avance. On pouvait dire ce qui était mauvais dans la société de l’époque, mais on ne pouvait pas dire ce que serait le bien ; on pouvait seulement travailler à ce que le mal disparaisse finalement.214

§ 23. La vie bonne est-elle possible ?

Dans cette section, il sera de nouveau question de la possibilité de la vie bonne, mais sous un angle différent, soit l’angle politique. La suite de ce texte traitera du livre Problems of Moral

Philosophy, ouvrage posthume d’Adorno, qui contient les cours qu’il a donnés sur des questions

de philosophie morale. Nous verrons que ce qu’il développe ici rejoint parfaitement ses conclusions se trouvant dans la Dialectique négative et dans Minima Moralia. Pour ce faire, l’analyse portera essentiellement sur la dernière leçon contenant la conclusion de son cours, et qui pose justement la question de la possibilité de résister à la vie fausse. Pour reformuler la question, une vie bonne est-elle encore possible dans un monde qui est, lui, entièrement faux ? Bref, Adorno pose la question de la possibilité même de faire de la philosophie morale aujourd’hui. La réponse d’Adorno consiste à adopter le point de vue de la critique de façon permanente. La vie est à ce point déformée et réifiée, qu’il est impossible d’établir ce qu’Adorno appelle « a canonical plan

212 Grondin, Jean. « L’éthique d’Adorno », Op. Cit., p. 516 213 Horkheimer, Max. Théorie critique, Payot, 2009, p. 333-334 214 Ibid., p. 330

for good life », une sorte de recette pour bien conduire sa vie. Adorno propose un renversement, qu’on retrouvait déjà dans un fragment de La dialectique de la raison où il écrit : « plutôt que le bien, c’est le mal qui est l’objet de la théorie ».215 Il ajoute que « son élément [à la théorie] est la liberté,

son thème, l’oppression ».216 Sous l’angle de la liberté et de l’oppression, la question devient donc

éminemment politique et rejoint cette volonté d’émancipation qui est pour Adorno le fondement même de ce que devrait être l’entreprise philosophique.

Dans la suite de cette leçon, Adorno risque une réponse au sujet de la vie bonne : « The only thing that can perhaps be said is that good life today would consist in resistance to the forms of the bad life that have been seen through and critically dissected by the most progressive minds. »217 Adorno est conscient de la grande négativité de ce qu’il avance, mais il demeure

persuadé qu’en dehors de cette prescription rien ne peut être avancé sur cette question. Le sujet doit concentrer ses efforts dans la résistance face à tout ce qu’il y a de déréglé dans ce monde. La résistance est la seule issue pour le sujet, il doit résister à la tentation d’intégrer ce monde, de se taire, d’accepter tacitement l’état des lieux et de ne plus rien faire pour le changer. Adorno appelle ce phénomène la tentation du « join in ». Bien que conscient de la difficulté de ce qu’il propose, Adorno croit qu’il est possible, à partir de la conscience des conséquences néfastes de cette vie et de sa souffrance inhérente de demeurer vigilant et de faire changer les choses à petite échelle autour de nous. Pour y parvenir, l’individu doit avoir la capacité de s’autocritiquer constamment et il doit être conscient de sa propre faillibilité. La vertu cardinale de la morale, dans une telle réflexion, est la modestie, le sujet doit être humble. En d’autres mots, il faut avoir une conscience, mais s’abstenir de se figer dans ses convictions. Il faut refuser de s’enfermer dans sa subjectivité, il faut accepter de ne pas être chez soi.

Adorno termine en posant la question du relativisme qui est une objection qu’on peut présenter à sa morale étant donné qu’il se refuse à l’édicter de façon positive. Adorno est peu intéressé à discuter de cette objection, car elle est pour lui une pseudo-question. Il est évident que nous ne pouvons pas savoir ce qu’est le bien absolu, ou ce qu’est la norme à suivre pour mener nos vies, nous ne savons même probablement pas ce qu’est la nature de l’homme ni même

215 Adorno, Theodor W. La dialectique de la raison, Op. Cit., p. 231 216 Idem.

ce que représente l’humanité. En revanche, nous savons tous de façon profonde et intuitive ce qu’est l’inhumain, l’abject, ce qui est impossible à tolérer. C’est précisément là-dessus que doit s’édifier l’entreprise morale de nos jours : dénoncer ce qu’il y a de profondément inhumain dans le monde dans lequel nous vivons. Le moyen pour y parvenir, et c’est là peut-être le seul versant positif de cette présentation de la morale que fait Adorno est un saut direct vers la sphère du politique. Il fait cette affirmation à la toute fin de son dernier cours sans aller plus loin dans l’explication : « In short, anything that we can call morality today merges into the question of the organization of the world. We might even say that the quest for the good life is the quest for the right form of politics, if indeed such a right form of politics lay within the realm of what can be achieved today. »218

§ 24. Souffrance et chair : pour un matérialisme en morale

Avant de tenter de définir la philosophie morale d’Adorno, il est important de rappeler que ce dernier n’a jamais exposé sa conception de la vie juste de manière systématique. Il faut ainsi reconstruire sa pensée au travers des fragments qu’il a laissés. On sait malgré tout qu’Adorno accorde une grande importance à cette question comme en témoigne ce passage de la dédicace de Minima Moralia dans lequel il critique le fait que la philosophie ait abandonné la question de la « doctrine de la vie juste ».219 Ainsi le besoin pour la philosophie prend racine dans

l’idéal normatif de la vie juste.220 Il s’agit plus précisément pour Adorno d’énoncer une doctrine

de la vie juste émanant de ce moment de rupture qu’est « Auschwitz ». L’expérience du camp est pour Adorno un référent incontournable qui marque profondément toute sa philosophie et particulièrement sa philosophie morale :

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