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Aujourd’hui, on aborde le « Palais de Trajan » depuis la ruelle qui part du côté oriental de l’esplanade en avant de la citadelle et débouche sur une petite place. Celle-ci est délimitée par trois maisons encore habitées à l’ouest et au sud, par une mosquée remployant des blocs anciens au nord et par le « Palais de Trajan » lui-même à l’est (ph. 18). De cette place une ruelle part sur la gauche vers le nord, vers l’arc dit nabatéen (ph. 19). Une autre sur la droite contourne le « Palais de Trajan » et permet de rejoindre un quartier situé encore plus à l’est. L’édifice qui nous intéresse s’élève à proximité de deux monuments importants de l’histoire urbaine de Bosra (fig. 18) : l’Arc nabatéen, qui, depuis la fin du Ier siècle, créé une articulation entre le Quartier de l’Est et le centre-ville et une église à plan centré de très grandes dimensions, remployant dans sa construction des éléments ayant appartenu à des monuments à vocation probablement cultuelle, d’époques nabatéenne et romaine 283 (ph. 20). Le niveau du sol moderne de la petite place qui permet d’accéder aujourd’hui au « Palais de Trajan » correspond à peu près au niveau de circulation de l’entresol tel qu’il est conservé dans les corps de bâtiment nord et sud. Cette place domine la cour du monument parce que l’étage du corps de bâtiment ouest n’existe plus ; elle recouvre son rez-de-chaussée enterré. La vue s’ouvre donc à l’est sur une cour de forme presque carrée encadrée par trois bâtiments au sud, à l’est et au nord encore conservés en élévation.

En 1855, J.L. Porter signalait déjà la présence de belles résidences privées antiques dans la partie orientale 284, mais le premier explorateur qui mentionne spécifiquement l’existence du « Palais de Trajan » dans ce quartier est M. von Oppenheim,

283 DENTZER 1988, p. 13-34 ; BLANC, DENTZER, SODINI 2007a, p. 137-146 ; BLANC et PIRAUD -FOURNET 2010, p. 275-288.

cinq ans plus tard, en 1899 285. Il l’appelle « fliegenden Schlosses », « Château volant », traduction du nom arabe qui lui a été donné, qa r ayar n, qui, selon la tradition, aurait été apporté là par les jinns 286. Oppenheim d’ajouter que c’est en fait probablement à celui de l’empereur Trajan que ce nom fait référence. Il n’est pas impossible qu’il ait lui-même décidé de cette attribution, du fait peut-être de la paronymie des mots ayar n et tar j n. Cinq ans après, en 1904, Butler entreprend le relevé et l’analyse de cet ensemble palatial, qu’il publie en 1914 287 (fig. 19abc). L’explorateur américain l’appelle « the Palace » et à la fin de sa description explique qu’il est désigné par les habitants comme « Dêr Deradjân », « Cloister of Trajan » 288, le « couvent de Trajan ». Si les mots qa r et dayr s’expliquent par le fait que l’édifice, bâti en périphérie, apparaît comme un ensemble isolé, massif et élevé, de plan carré et refermé sur lui-même, les qualificatifs « volant » et « Trajan » sont à la fois moins sûrs et moins justifiés. Une dernière hypothèse a été proposée. D’après M. Hammad, on peut voir dans le mot « Deradjân » rapporté par Butler le duel du mot arabe « escalier ». Le « Palais de Trajan » deviendrait alors le « palais fortifié aux deux escaliers » 289. Il contient, en effet, deux escaliers à noyaux, quoique fort ruinés, situés chacun aux extrémités sud-ouest et nord-ouest du portique. Cette disposition est remarquable parce que, dans la plupart des constructions domestiques antiques de la région, ce sont des escaliers à volées droites qui grimpent le long de la façade et desservent les galeries et pièces de l’étage. C’est néanmoins la proposition émise, ou rapportée, par Butler, reprise par les chercheurs de la MAFSS, qui a donné le nom de « Palais de Trajan » à cet édifice.

285 OPPENHEIM 1899, p. 201.

286« (…) das der Sage nach von Dschinnen (Genien) hierher versetzt sein soll (…) », OPPENHEIM 1899, p. 201.

287 BUTLER PPUAESIIA 4 1914, p. 255-260, pl. XI-XII et ill. 229.

288 BUTLER PPUAESIIA 4 1914, p. 260.

289 Je remercie Manar Hammad pour cette hypothèse. Il précise que le mot dayr peut être traduit par « couvent », mais aussi par « résidence » et par « forteresse ».

À l’époque du passage de Butler, dans les premières années du XXe siècle, cette grande résidence antique était divisée en plusieurs maisons appartenant à sept familles

paysannes 290. Butler décrit le « Palais » comme un bâtiment ruiné,

presqu’entièrement caché par les constructions modernes. Il y reconnaît malgré tout une grande résidence de nature palatiale, « l’un des édifices les plus intéressants de Bosra » 291, constituée de deux bâtiments disposés de part et d’autre d’une cour, au sud et au nord (fig. 19abc). Selon Butler, le côté est aurait accueilli un bâtiment étroit faisant office de passage permettant de relier les bâtiments sud et nord. À l’ouest, un simple mur aurait séparé la cour de la rue, et c’est de ce côté que se serait faite l’entrée. À cette époque, les constructions agglutinées contre l’édifice, la réoccupation des bâtiments antiques et les taudis (« crude hovels ») élevés dans la cour, ne laissaient voir, depuis l’extérieur, que deux des façades du « Palais » : l’étage de la façade sud extérieure, scandée de grandes fenêtres, et la façade orientale extérieure, à niches, visible depuis l’est, au-delà d’un jardin de pêchers et d’amandiers 292. Cette façade monumentale avait déjà été repérée et représentée sur le plan de la ville réalisé par W. J. Bankes en 1818 293. Même si son plan présente quelques erreurs ou lacunes, que les dégagements de la fin du XXe siècle ont permis depuis de combler, l’explorateur américain a eu beaucoup de mérite pour avoir su distinguer et restituer la nature antique de cet édifice à travers les bâtiments construits à l’époque médiévale, plus probablement ottomane, et les autres constructions plus modestes bâties sur le site. Par ailleurs, il a aussi, en quelques jours, réalisé un travail de description et de relevé extrêmement complet. Lors de son passage, les pièces du rez-de-chaussée du « Palais » étaient en parfait état de conservation, les habitants y vivaient, ainsi que le bétail, moutons et chèvres. On y entreposait le fourrage. La plupart des pièces des étages étaient habitées elles aussi. Cependant, Butler n’a pas pu relever avec le soin qu’il aurait voulu les pièces du rez-de-chaussée du bâtiment sud, trop sombres et trop encombrées de bétail et de paille. Contrairement à aujourd’hui, les pièces de l’étage

290 BUTLER PPUAESIIA 4 1914, p. 255.

291 « One of the most interesting edifices in Bosra »,BUTLER PPUAESIIA 4 1914, p. 255.

292 BUTLER PPUAESIIA 4 1914, p. 223 et 255.

du bâtiment nord existaient encore ; elles étaient alors habitées par une femme, qui a empêché l’explorateur américain de visiter son appartement. Au début du XXe siècle, le bâtiment oriental avait manifestement déjà disparu car Butler ne décrit à cet endroit que des maisons de construction récente, qui ont été démontées lors de la mise en valeur du site. Il y restitue un bâtiment qui n’aurait été qu’un long couloir étroit destiné à relier les bâtiments nord et sud, mais il se trompait, les dégagements réalisés par la DGAMS ont mis au jour les vestiges d’un bâtiment constitué de plusieurs séries superposées de petites pièces de même gabarit. L’explorateur a identifié trois portiques de deux niveaux superposés dans la cour, sur les côtés nord, est et sud. Les portiques nord et sud étaient, selon lui, composés de deux colonnades superposées, le portique oriental d’une galerie portée par des piliers portant des arcs en façade, en témoignent les nombreux voussoirs que Butler a pu voir, galerie surmontée d’une colonnade haute. Il n’a pas pu voir en revanche les vestiges du portique ouest, enterrés à cette époque. Une grande salle triconque occupait une bonne partie de l’étage du bâtiment sud dans l’Antiquité, c’est cette installation qui l’a conduit à appeler cet ensemble « palais » 294. Lorsque Butler l’a visitée et identifiée, elle était divisée en plusieurs parties : l’espace central du triconque était devenu une cour, donnant accès à l’est à l’abside orientale du triconque, fermée en façade et couverte, réunie avec les deux salles situées directement au sud et plus à l’est, pour constituer une résidence, selon le terme de Butler. Il signale bien là une abside ; le mur semi-circulaire qui ferme la pièce à l’est est démonté aujourd’hui et ce démontage a semble-t-il été réalisé à l’époque de la mise en valeur du site dans les années 1980. L’abside ouest et les pièces voisines constituaient une autre partie de la maison 295. La forme semi-circulaire de l’abside orientale aurait pu donner un caractère particulier à la ma fa (la pièce de réception) de cette résidence. Pourrions-nous y reconnaître le salon bosriote de forme polygonale dessiné en 1837 par Léon de Laborde 296 (fig. 9) ? Cette hypothèse est gratuite, car l’archéologue français précise bien que tous les

294 « The southern division of the building is the portion of the ruin that gives it the name of Palace. Here the important feature of the upper floor is a large apartment which is a sort of triconchos ». BUTLER PPUAESIIA 4 1914, p. 259.

295 BUTLER PPUAESIIA 4 1914, p. 259.

296 LABORDE 1837, Bostra, pl. LVIII, 127. Vue de l’intérieur d’une maison arabe au moment du dîner.

Laborde écrit « Le chef de cette pauvre ville, commandant supérieur d’une assez forte garnison, nous reçoit hospitalièrement, et nous trouvons dans l’intérieur de sa maison plus de luxe qu’on n’en pouvait attendre de l’apparence extérieure».

habitants de la ville, à l’époque, s’étaient réfugiés dans la citadelle bâtie dans le théâtre romain. C’est peut-être plutôt dans la citadelle qu’il aurait fallu rechercher ce salon.

Vers 1904, lors du passage de Butler, toutes les pièces du rez-de-chaussée et de l’entresol de l’édifice antique étaient habitées ou servaient de granges pour abriter du fourrage. L’explorateur américain restitue aux quatre angles du « Palais » une tour, mais les vestiges qui se présentent à nous aujourd’hui ne permettent pas de retenir cette proposition. Dans son ouvrage, Butler offre un plan de l’édifice cumulant le rez-de-chaussée au nord et l’étage au sud et distingue ce qu’il a vu, poché en noir, de ce qu’il restitue, en blanc. Ce plan partagé entre deux étages correspond bien, comme il le dit lui-même, aux parties qu’il a pu visiter. Son ouvrage présente aussi deux photographies, trois dessins de blocs d’architecture et huit coupes-élévations. Les dessins produits sont d’une grande utilité pour la restitution du monument, mais ils doivent être exploités avec prudence, car ils présentent des erreurs : nous en constatons dans le dessin du rez-de-chaussée et de l’étage de la façade sur cour du bâtiment nord encore en partie conservés. Au rez-de-chaussée du bâtiment sud, qu’il n’a pas pu réellement voir car les pièces étaient encombrées et trop sombres, Butler restitue, sous le triconque, une grande salle séparée en cinq travées par quatre arcs d’orientation nord-sud, alors qu’en réalité l’on trouve une grande et haute salle séparée en deux travées par un arc orienté est-ouest, encadrée au sud, à l’est et à l’ouest, par trois petites pièces sur deux niveaux. La représentation des pièces voisines présente des erreurs similaires, dans l’orientation des arcs, et les pièces en entresol représentées à l’étage se trouvent en réalité au rez-de-chaussée. La façade sur cour présente d’autres erreurs : il manque six portes et une fenêtre ; de plus l’escalier de l’angle sud-ouest est, contrairement à sa représentation, fermé et se déroule autour d’un noyau. Enfin, pour Butler, ce monument pouvait être classé parmi les plus anciens de l’époque romaine provinciale de la ville, du IIe siècle apr. J.-C. Cette hypothèse repose essentiellement sur les rares éléments de décor qu’il a pu y voir et sur le toponyme du site.

La première mission réalisée par la MAFSS à Bosra en juillet 1974 a été suivie de nombreuses autres, de façon régulière pendant trente-six ans, jusqu’en 2010. Dirigées par J.-M. Dentzer, les premières expéditions ont consisté, entre autres, à explorer et photographier les monuments repérés et décrits par les explorateurs précédents, mais aussi à examiner l’hypothèse d’une occupation et même d’un rayonnement de la ville à l’époque nabatéenne. Dés 1974, J.-M. Dentzer et ses collaborateurs ont réalisé une première couverture photographique du « Palais de Trajan » (treize photographies argentiques en N&B) (pl. 1). L’intérêt qu’ils lui portaient venait du fait qu’il se situait dans le quartier est, un quartier où, à l’époque, émergeaient des ruines des colonnes surmontées de chapiteaux d’époque nabatéenne. Cette année-là, le « Palais » était encore habité. La façade sud sur cour était visible. Un bâtiment manifestement moderne, long et étroit, occupait toute la partie orientale de la cour. Un autre moderne aussi avait été élevé au centre de la cour antique, placé perpendiculairement au bâtiment oriental. Son toit terrasse était desservi par une porte depuis l’étage du bâtiment sud antique et par une autre depuis l’étage du bâtiment nord antique, mais aussi par deux grands escaliers droits bâtis contre les façades sud et nord du long bâtiment central moderne. Les photos montrent encore que l’appartement décrit par Butler aménagé dans et au-delà de l’abside ouest de l’ancien triconque était déjà démonté à cette date. En revanche, une maison de deux étages précédée d’une terrasse haute accessible par un escalier à volée droite prenait appui, perpendiculairement, contre la façade extérieure du bâtiment sud. Elle était occupée, de même que les pièces du rez-de-chaussée du bâtiment nord. Les trente photos prises en 1975 sont tout aussi éloquentes (pl. 2ab). Les maisons sont toujours habitées par plusieurs familles, on peut voir là encore des femmes et des enfants dans la cour, des installations domestiques, comme de grands bidons métalliques faisant office de réservoirs d’eau, de petites plantations en pot, des chaussures abandonnées à l’entrée des pièces, un balai, les empilements de galettes de paille séchée et d’engrais mélangés qui servait au chauffage, des instruments de labour, une rabbia (grande jarre à eau en céramique) installée, selon l’habitude, dans une niche, à l’ombre. Nous

y voyons encore des descentes d’eau métalliques, un câble électrique peut-être, du linge et des tapis qui sèchent.

Cependant, ces photos, des années 1974 et 1975, laissent très peu voir le bâtiment oriental et le bâtiment central qui occupe la cour. De même, elles ne montrent pas les constructions de la partie ouest. Cette lacune dans la documentation est très probablement révélatrice de la modernité des bâtiments qui s’y tenaient. Par ailleurs, lors des fouilles réalisées dans la grande salle des bains en 2009, nous avons mis au jour, directement sous la surface du sol de la place, les piles de fondations des départs de deux arcs parallèles, appuyées contre les murs antiques, qui d’après le matériel récolté avaient dû être installées à l’époque ottomane (fig. 24). La datation tardive de ces installations explique que la DGAMS ait démonté les constructions établies au-dessus du bâtiment ouest lorsqu’elle a entrepris de mettre en valeur le monument antique, à partir des années 1980. Cette mise en valeur a consisté en premier lieu à déloger et à reloger, dans des immeubles modernes construits en périphérie, les familles vivant dans l’édifice antique, en second lieu, à démonter toutes les constructions qui ne paraissaient pas antiques et qui avaient été édifiées dans les pièces du « Palais » et dans la cour. Par la même occasion, la DGAMS consolida, en les jointoyant au mortier, les blocs des murs qui menaçaient la ruine. Les travaux de déblaiement n’étaient pas encore terminés en 1986, comme en témoignent quelques-unes des dix-sept photographies en noir et blanc prises cette année-là, qui montrent d’immenses tas de déblais dans la cour du « Palais » (pl. 3). Ainsi, la description du site faite par Butler 297 au moment de sa visite dans les premières années du XXe siècle, deux photos aériennes datées des années 1930 et prises par l’armée du Levant (ph. 21), une copie du plan du cadastre réalisé dans les années 1960 par la Direction Générale des Antiquités de Syrie et les photos prises par la MAFSS en 1974 et 1975 permettent d’évaluer la forte densité d’occupation de cet ensemble à l’époque ottomane et jusqu’à sa mise en valeur.

En 1986, P. van Ossel a entrepris une étude de cet édifice à partir des documents produits par Butler 298. Sa thèse-annexe à l'Université de Louvain-La-Neuve, non

297 BUTLER PPUAESIIA 4 1914, p. 255-260.

298 Je remercie Paul van Ossel d’avoir transmis ses notes à la MAFSS qui, par l’intermédiaire de Pierre-Marie Blanc, m’en a fait bénéficier.

publiée, était intitulée « Contrairement à l'interprétation énoncée jadis par H. C. Butler, le soi-disant Palais de Trajan à Bosra (Syrie) n'est vraisemblablement pas un édifice résidentiel public du IIe siècle, mais un édifice résidentiel ecclésiastique du Bas-Empire ou de l'époque byzantine ». La matrice de notre travail s’y trouve : un plan détaillé et argumenté, proposant que le monument n’ait pas été élevé à l’époque romaine pré-provinciale ou provinciale comme le suggérait M. Sartre 299, et Butler avant lui, mais que sa construction date de la fin de l’Antiquité. P. van Ossel propose aussi que le bâtiment soit lié à celui voisin qui vient, en 1986, d’être découvert plus à l’est, une très vaste église à plan centré. Le « Palais de Trajan » aurait alors fait office de palais pour l’archevêque. Pour étayer son hypothèse, il compare l’édifice avec le groupe épiscopal d’Apamée et les palais évoqués dans les travaux de N. Duval et de W. Müller-Wiener. Sans développer sa description, il suppose, le premier, la présence de bains privés et observe que le monument n’est pas homogène, que sa construction s’est faite en plusieurs phases dans le temps.

Avec le déplacement des habitants dans les années 1980, et le démontage des constructions modernes, l’architecture du monument devait pouvoir bénéficier d’une étude approfondie. Son exploration a pourtant été limitée par l’état d’abandon dans lequel a été laissé la plupart des structures et des pièces : le sol d’origine des pièces n’est presque jamais visible, soit qu’un remblai ou des gravats le recouvrent, soit qu’il ait été recreusé lors d’une réoccupation d’époque médiévale ou moderne. La citerne et l’angle sud-ouest du rez-de-chaussée ont fait office de poubelle pour le quartier jusqu’aux fouilles que nous y avons menées à partir de 2007. Enfin, les deux plus imposantes pièces du rez-de-chaussée au nord (L. 008 et L. 009) étaient fermées et fort encombrées, servant d’entrepôt pour du matériel agricole 300.

L’observation des ensembles construits autour de la cour centrale laisse voir que le monument désigné sous le nom de « Palais de Trajan » constituait, dans l’Antiquité, un bloc carré compact et isolé, peut-être libre sur ses quatre côtés, sans mitoyenneté.

299 Maurice Sartre, dans sa description de la ville, signale cet édifice et rappelle prudemment l’hypothèse de Butler qui fixait sa construction au IIe siècle. M. Sartre propose, à titre d’hypothèse, d’y voir le palais du gouverneur de Bosra, édifié peut-être à l’emplacement du palais du roi nabatéen Rabbel II. SARTRE 1985, p. 94.

300 Des photographies m’ont été envoyées par des habitants de Bosra en 2015, elles montrent que les portes en bois de ces pièces ont été démontées et qu’une partie de la couverture de l’une d’elle a été détruite par des bombardements.

L’édifice occupe une superficie de 50 sur 43 m, soit 2 150 m2 au sol (fig. 20, 21, 22, 23). Butler, dans sa description, propose 50 sur 33 m, parce qu’il ne pouvait tenir compte de l’existence et de l’épaisseur du corps de bâtiment ouest, détruit et caché par

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