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Graphique 1 : Ratio elèves/ordinateurs dans les différents établissements

Les managers utilisent le plus souvent l’ordinateur pour les tâches administratives, les emplois de temps et les calculs de notes.

Les enseignants utilisent de plus en plus les TIC pour améliorer les cours, pour chercher des sujets d’évaluation et des exercices d’application.

Les enseignants trouvent que l’ordinateur facilite leur travail et améliore l’apprentissage :’’oui, ça facilite la compréhension, c’est plus rapide, les élè- ves comprennent plus facilement. Ils ont les images

qu’ils voient, ce qui les aide à comprendre’’. Ils perçoivent bien l’impact de l’ordinateur : ‘’L’im- pact de l’ordinateur/Internet est le renforcement de nos connaissances dans les disciplines que nous apprenons et que nous allons enseigner plus tard, mais aussi le renforcement de notre culture générale, dit un élève - maître indicateur 6.3.1. L’ordinateur nous permet de produire des documents et le groupe d’élèves de citer un exemple : ‘’L’apprentissage de verbes composés (phrasals verbs en anglais). Cet apprentissage a créé beaucoup de discussions en

classe, mais après avoir fait beaucoup de recher- ches sur Internet, nous avons élaboré avec notre professeur un document de 32 pages qui a mis tout le monde d’accord’’.

Les enseignants ne sont pas tous d’accord sur l’in- fluence de la langue maternelle sur l’utilisation des TIC. Certains trouvent que l’impact existe surtout au niveau des écoles primaire où le niveau en français est très bas, sinon pour eux le problème de l’abon- dance de la documentation en anglais ne se pose pas. En effet ils pensent que le français est bien présent sur le net et qu’ensuite avec les outils de traduction on peut s’en sortir. Pour d’autres au contraire la langue est un élément important et il est souhaitable que les langues africaines soient présentes sur le net, comme le chinois, l’arabe etc.

On note que plus le niveau d’éducation des acteurs est élevé, plus l’utilisation de l’ordinateur est élevé ; cela s’applique également à l’âge (plus les acteurs sont âgés, moins ils utilisent l’ordinateur). Malgré cela, l’ordinateur est entré dans l’usage courant des établissements mais c’est comme un permis de conduire : si vous ne pratiquez pas, vous ne pouvez pas vous maintenir à un bon niveau. Il y a aussi le coût prohibitif des ordinateurs qui décourage les jeunes dans l’utilisation permanente de l’ordinateur. Les enseignants trouvent que le travail devient plus facile et plus rapide avec l’outil informatique. Le graphique 2 nous montre que les TIC sont utilisés dans l’enseignement des certaines disciplines. Cette utilisation varie de huit à zéro disciplines suivant les établissements. Toutefois cette utilisation n’est pas fonction du statut public ou privé.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 Nombres de disciplines 1 Etablissements

Nombre de disciplines utilisant les TIC

CSMU2 Senou Kodonso ENSUP CSMU1 CFP LBAD LCAD IFM MK2

Les élèves utilisent les ordinateurs pour apprendre, pour se distraire et échanger. Ils sont convaincus que l’ordinateur et l’Internet jouent un rôle important dans les travaux scolaires et constituent des complé- ments pour les cours dispensés par les enseignants. Ils trouvent aussi que l’ordinateur facilite la compré- hension et avec Internet la recherche d’information est plus rapide et le gain de temps. Les élèves ont

constaté que l’utilisation de l’ordinateur et Internet a permis une nette amélioration de l’apprentissage des langues, de la grammaire, la conjugaison, les mathématiques, les sciences, l’histoire et la géo- graphie. Au niveau des lycées beaucoup d’élèves disposent de blog, mais les enseignants ne profitent de cet outil pour un usage éducatif. Au niveau des apprenants le problème de genre ne se pose pas car Graphique  : utilisation des tiC dans l’enseignement des disciplines

tout le monde à accès aux ordinateurs pour le même temps. Les élèves disent qu’ils apprennent en ne s’ennuyant pas avec l’ordinateur.

Toutefois les avantages que trouvent les élèves et les enseignants dans l’usage de l’ordinateur, sont limités par un certain nombre de problèmes. En effet les dix établissements enquêtés sont confrontés à des difficultés matérielles et de formations des ressources humaines. Le nombre d’ordinateurs est nettement insuffisant, ce qui se traduit par un temps de travail sur machine de une à deux heures par semaines pour les élèves. Ce temps est considéré comme insuffisant par la majorité des élèves. En plus la bande passante est généralement insuffisante variant entre 128 et 512Kb, et en plus il y a des in- terruptions fréquentes. Les établissements publics ne disposent pas d’un technicien pour l’entretien et le dépannage des ordinateurs. Mais le plus grand défis des établissements est la formation des enseignants, la majorité des enseignants n’ont pas reçu de for- mation initiale en intégration pédagogique des TIC. Certains ont suivi de stage d’initiation à l’utilisation des ordinateurs et la suite bureautique. Certains ont suivi une initiation à l’utilisation d’Internet et des outils de recherche. Ce déficit de formation constitue un handicap important pour une utilisation courante des TIC dans l’enseignement et l’apprentissage. Cela ressort très clairement au niveau de l’indicateur 4.11.1 où les élèves demandent des enseignants bien formés à l’utilisation des TIC afin qu’ils puissent être mieux formés.

Une autre difficulté qui ressort de notre étude, c’est le manque de productions ; On le constate aussi bien chez les enseignants que chez les élèves. En effet les seules productions qui sont cités par les apprenants c’est surtout des textes fait au cours des exercices d’apprentissage de l’ordinateur ou pour des exposés. Ce constat confirme aussi le niveau de formation des enseignants, qui n’offrent pas d’occasion de productions aux élèves.

Ces constats semblent être général pour l’ensemble des pays francophones, hormis le Sénégal ou il existe une politique de tarification préférentiel pour la connexion les établissements scolaires à Internet. Dans l’ensemble des pays les acteurs perçoivent les avantages que leur offre l’ordinateur et Inter-

net, mais le problème de formation des ressources humaines semble être aussi un handicap majeur. L’ensemble des établissements dispose au moins d’ordinateur même si le nombre n’est pas toujours suffisant, ou si les ordinateurs ne sont pas connectés à Internet.

Conclusion

Nous avons tiré des leçons de l’enquête. Les TIC sont bien connus et appréciés dans les établisse- ments scolaires et universitaires au Mali. Les ac- teurs sont conscients de la valeur ajoutée qu’elles apportent dans le processus d’apprentissage et dans l’amélioration de la qualité de l’apprentissage. Au Mali, la volonté politique pour l’intégration des TIC est là qui se concrétise par la création et l’opé- rationnalisation d’une Agence Nationale chargée spécifiquement de la question et qui couvre tout le territoire.

Nous constatons que les administrateurs utilisent tous les TIC pour les travaux administratifs (cour- rier, calcul des notes, inscription, bulletin scolaire, etc.). Le net est aussi couramment utilisé pour s’in- former, échanger avec d’autres collègues et parents. De l’avis des administrateurs les TIC constituent un moyen puissant pour améliorer la qualité de l’édu- cation dans les établissements. Ils trouvent que ces technologies doivent être intégrées dans le processus d’enseignement/apprentissage.

Les éducateurs se servent de l’ordinateur et Internet pour se former, améliorer et actualiser les cours, choisir des exercices et des sujets d’évaluation. Ils pensent tous que l’ordinateur et Internet sont là pour les aider et faciliter leur travail. Certains pensent que les TIC ont eu un impact sur leur façon d’enseigner, mais ceux qui n’utilisent dans l’enseignement disent qu’il n’y a pas d’impact. Tous ceux qui utilisent les TIC constatent une amélioration du niveau des apprenants en français, grammaire, conjugaison et surtout dans les secondes langues (Anglais, Espa- gnol etc.)

Quand aux apprenants, ils pensent que l’ordinateur a un impact très important sur les apprentissages et l’accès à l’information. Il déplore le fait que tous les enseignants ne sont pas tous compétents et le

temps consacré à l’ordinateur qui est très insuffisants compte tenue du nombre de postes et les effectifs des établissements.

Les défis aux quels les établissements maliens sont confrontés sont nombreux en matière de TIC. Il y a l’absence d’un cadre stratégique national d’in- tégration des TIC dans les cursus éducatif, ce qui fait que la plupart des écoles ne dispose pas d’un plan de renouvellement du par cet d’un politique d’intégration des TIC. Les TIC ne sont pas dans le programme officiel, cela aussi est un frein pour son développement. Le personnel enseignant n’est pas formé et beaucoup hésite pour une utilisation régulière des TIC dans leur enseignement. Le parc est souvent vétuste et en nombre insuffisant pour le public scolaire visé. Il se pose aussi le problème de maintenance et d’entretien du matériel et le coût des ordinateurs et de la connexion Internet. De plus les enseignants qui ont accepté d’utiliser le potentiel que leur offre les TIC pour améliorer la qualité de leur enseignement ne bénéficie d’aucun avantage ce qui n’encourage pas d’autres à les imiter. Tous les acteurs interrogés sont favorables à l’inté- gration des TIC dans les cursus scolaires.

La question est aujourd’hui de savoir comment faire pour que le plus grand nombre accède à l’or- dinateur/Internet, comment régler les problèmes d’énergie en milieu rural et dans les périphéries, comment minimiser les coûts reliés à Internet en particulier, la communication, même si on constate ça et là de réels efforts pour moduler les coûts. Avec la politique sectorielle d’intégration des TIC dans l’éducation, qui est entrain d’être adoptée, on pense que cette question trouvera sa solution. En effet il est prévu de construire et équiper des salles informatiques aussi bien en milieu urbain que ru- ral, de recruter des spécialistes et de nommer des conseillers pédagogiques TIC dans tous les Centres d’animation pédagogique et former les enseignants pour une intégration pédagogique des TIC.

L’enquête a montré que les acteurs sont prêts, créa- tifs et disponibles pour s’engager résolument dans le développement des TIC dans le système éducatif.

Recommandations

Le dialogue politique a permis de dégager treize recommandations qui sont les suivantes :

1 Mettre officiellement les TIC dans les program- mes d’enseignement, au niveau de tous les ordres d’enseignement.

2 Trouver des sources d’énergie pour installer un centre informatique dans chaque école.

3 Mettre la question des langues nationales au centre des TIC et procéder à leur intégration pédagogique dans les apprentissages, de manière officielle.

4 Donner la priorité des connexions aux structures de formation universitaire en mettant en place un plan de financement à cet effet.

5 Promouvoir la formation à distance à l’Univer- sité.

6 Développer l’énergie solaire et la rendre acces- sible et promouvoir les ordinateurs qui consom- ment moins d’énergie.

7 Prendre des dispositions politiques urgentes pour que l’enseignement supérieur dispose de connexion et d’outils informatiques.

8 Créer un centre de ressources pédagogiques à travers les TIC.

9 Mettre en place un système d’appui à l’équipe- ment informatique des enseignants.

10 Concrétiser la volonté politique d’intégrer péda- gogiquement les TIC dans l’enseignement. 11 Réformer le Centre National d’Education (CNE)

pour qu’il prenne sa place de leadership pédago- gique TIC, en mettant en place une plate-forme d’enseignement.

12 Mettre en place les cellules TIC dans les dépar- tements ministériels, en particulier à l’Education Nationale.

13 Constituer des équipes nationales en vue de la né- gociation et de l’obtention d’outils informatiques à coûts réduits pour tous les ordres d’enseigne- ment.

ANNExE