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Ratio d'anticipations supérieur ou égal à 1, scénarios de base et SEES L'étude des scénarios de SEES comparés à leurs homologues de base débouche sur trois

évaluer le rôle de l'épargne et de l'endettement des salariés

Section 2 Ratio d'anticipations supérieur ou égal à 1, scénarios de base et SEES L'étude des scénarios de SEES comparés à leurs homologues de base débouche sur trois

propositions. Chacune d'elles apporte une voire deux contributions à la résolution du problème posé. Les trois propositions sont présentées tour à tour avec leurs contributions respectives (a, b et c). Les différentes contributions sont ensuite rassemblées, pour ainsi former la solution dans le cas où l'évolution du réseau de paiements est déterminée (en dernière instance) par des ratios d'anticipations supérieurs ou égaux à 1, à la fois dans le cadre des scénarios de base et des scénarios SEES (d).

a. La proposition 1 et ses deux contributions à la résolution du problème

Cette proposition est d'abord présentée (§1), avant d'en dériver deux contributions à la résolution du problème posé (§2 et §3).

§1. Proposition 1

Dans le cadre des scénarios de base modifiés pour impliquer l'absence d'épargne et l'endettement des salariés ;

Pour un degré donné de polarisation parmi ceux étudiés ;

Si les entreprises anticipent leurs recettes à la période initiale de leurs activités de telle façon que rapporter l'anticipation de la première entreprise à celle de la seconde donne un nombre supérieur/égal à 1 :

Suite aux modifications précédentes, la relation financiarisation-viabilité optimale, en termes de souhaitabilité à la limitation inférieure proche de zéro (et sans limitation supérieure), reste possible sauf si le degré W de polarisation est maximal (c'est-à-dire qu'une entreprise bénéficie de tous les paiements de consommation au détriment de l'autre entreprise).

Pour les degrés 0, 0,25 et 0,50 de W, cette relation est obtenue de deux manières :

• Comme pour les scénarios de base, le ratio d'anticipations doit prendre une valeur précise, tout comme le degré V d'aversion des banques au risque de défaut.

Mais à la différence des scénarios de base, une autre manière existe : le degré V doit prendre une autre valeur précise, auquel cas le ratio d'anticipations doit être supérieur ou égal à une valeur précise.

Pour le degré 0,75 de W, la manière reste la même que dans le cadre des scénarios de base : la relation optimale est possible uniquement pour la combinaison d'un ratio spécifique et d'un degré V spécifique.

Le tableau 4.3 récapitule les résultats obtenus dans le cadre des scénarios SEES et les compare avec ceux obtenus dans le cadre des scénarios de base.

Tableau 4.3 : Les conditions d'une relation financiarisation-viabilité optimale dans les scénarios de base et les scénarios SEES, ratios d'anticipations supérieurs ou égaux à 1

y+h est un nombre au voisinage supérieur de x, avec h → 0+

Degré W de polarisation

Ratio x des anticipations banques au risque de défautDegré V d'aversion des

Base SEES Base SEES

0 2+h 2,75+h 0 ou 1 6 [8 ;+∞[ 5 0,25 3+h 3,25+h 2 ou 3 7 ou 8 [8 ;+∞[ 6 0,50 3,75+h 3,875+h 4 ou 5 8 ou 9 [16;+∞[ 7 0,75 4,8125+h 4,6125+h 6 ou 7 9 1 6+h ∅ 7 ou 8 ∅

Cette proposition, ainsi que les deux suivantes, pourront être vérifiées dans l'annexe 5 où figurent une série d'explications appuyées d'illustrations graphiques.

§2. Première Contribution de la proposition 1 à la résolution du problème posé

Selon la littérature existante (cf. chapitre 1), la financiarisation de la gestion des entreprises peut ne pas être un facteur de crise en l'absence d'épargne et/ou avec l'endettement des salariés. Dans les termes du cadre théorique qui est le nôtre, une telle financiarisation ne remettrait en cause la viabilité (de l'évolution du réseau de paiements) que dans des cas exceptionnels. Par conséquent, la relation financiarisation-viabilité en termes de souhaitabilité à la limitation inférieure proche de zéro et sans limitation supérieure serait généralisée pour tous les ratios d'anticipations, tous les degrés d'aversion au risque de défaut et tous les degrés de polarisation.

Pourtant, en modifiant les scénarios de base de manière à impliquer l'absence d'épargne et l'endettement des salariés, une telle généralisation n'a pas lieu. Trois cas sont possibles.

En premier, le degré de polarisation des paiements de consommation est de 0, 0,25 ou 0,50. Dans ce cas, le caractère exceptionnel de la relation financiarisation-viabilité optimale a seulement

diminué par rapport aux scénarios de base :

• Avec l'absence d'épargne et l'endettement des salariés, la relation financiarisation-viabilité optimale est possible pour un nombre plus important de combinaisons de ratios d'anticipations et de degrés d'aversion au risque de défaut (à degré donné de polarisation). Dans le cadre des scénarios de base, il existe seulement une combinaison de ce type. Dans le cadre des scénarios SEES, il existe en plus un ensemble de telles combinaisons, consistant en un degré d'aversion au risque de défaut et un ratio d'anticipations parmi tous ceux supérieurs ou égaux à une valeur spécifique (à degré donné de polarisation).

• Toutefois, nous nous situons (toujours) dans une économie de marché aux décisions décentralisées. Il n'existe pas de concertation entre les différents agents pour que leurs anticipations (entreprises), leur degré d'aversion au risque de défaut (banques) et leurs paiements de consommation (salariés et rentiers) se combinent de manière à réaliser la meilleure relation financiarisation-viabilité possible. Supposons même que, sans se concerter, les entreprises formulent leurs anticipations initiales de recettes de telle manière que le ratio correspondant d'anticipations figure parmi ceux permettant la relation optimale. Il faudrait que les banques connaissent les paiements de consommation des rentiers et des banques, en déduisent le degré de polarisation correspondant de ces paiements, et qu'elles aient la volonté d'ajuster leur aversion au risque de défaut en fonction du ratio et du degré précédents.

Par conséquent, malgré l'absence d'épargne et l'endettement des salariés, la relation

financiarisation-viabilité optimale reste l'exception plutôt que la règle, quoique dans une moindre mesure. En outre, la portée de cet enseignement doit être relativisée. Même si les précédentes

combinaisons sont désormais plus nombreuses, elles se caractérisent par des degrés V plus élevés par rapport aux scénarios de base (de 0 à 5 contre 5 à 9 ; cf. tableau 4.1) mais dont l'occurrence est moins plausible d'un point de vue empirique, comme suggéré à la section 1 du chapitre 3.

Le second cas se produit si le degré de polarisation de 0,75 :

• On est dans la même situation que si l'épargne était à 25% et si les salariés ne s'endettaient pas : il existe seulement une combinaison spécifique d'un ratio d'anticipations et d'un degré d’aversion au risque de défaut, parmi toutes les combinaisons possibles, et pour laquelle la relation optimale se produit ; le tout une fois connu le degré de polarisation.

En outre, par rapport aux scénarios de base, la combinaison du ratio x et du degré V conduisant à la relation optimale se caractérise par un V plus élevé mais dont l'occurrence est moins plausible d'un point de vue empirique (6 ou 7 contre 9 ; cf. tableau 4.1). Par conséquent, en raison de l'absence d'épargne et de l'endettement des salariés, la relation

financiarisation-viabilité optimale est encore plus exceptionnelle.

Enfin, le troisième cas est celui où le degré de polarisation des paiements de consommation est maximal. Dans ce cas, l'absence d'épargne et l'endettement des salariés ont carrément supprimé la possibilité d'une relation optimale. Il n'est même plus question d'exceptionnalité.

Sachant que les ratios étudiées impliquent la prémisse 3 aux côtés des prémisses 1 et 2 (cf. chapitre 3), la proposition 1 permet de compléter comme suit la première contribution de la proposition 1 à la section 1 du chapitre 3 :

Dans le cadre des prémisses 1, 2 et 3 (cf. chapitre 3, section 2.a), fournies par la méthode de résolution du problème élaborée aux chapitres 1 et 2 :

Il est exceptionnel que la financiarisation de la gestion des entreprises soit souhaitable avec un minimum de limitations pour éviter la crise.

Modifier les paramètres afin d'impliquer l'absence d'épargne et l'endettement des salariés ne fait que réduire/augmenter le caractère exceptionnel de la précédente souhaitabilité.

Telle est la première contribution de la proposition 1 à la résolution du problème posé.

§3. Deuxième contribution de la proposition 1 à la résolution du problème posé

Plus le degré W de polarisation est élevé, plus le degré V d'aversion figure parmi les plus élevés pour la réalisation de la relation financiarisation-viabilité optimale ; ou cette dernière disparaît avec une polarisation maximale (cf. tableau 4.1). Ainsi, plus le degré de polarisation est

élevé, moins les conditions de financement permettant une relation financiarisation-viabilité optimale semblent empiriquement plausibles, plus la réalisation d'une telle relation est problématique, voire est impossible. Ceci fut déjà rencontré même avec une épargne (fixée par

hypothèse à 25%) et sans endettement des salariés, à l'occasion de la seconde contribution de la proposition 1 à la section 1 du chapitre 3. Cette contribution peut ainsi être complétée de la manière suivante :

Dans le cadre des prémisses 1, 2 et 3, fournies par la méthode de résolution du problème élaborée aux chapitres 1 et 2 :

Plus la répartition des paiements à destination des entreprises perd en homogénéité (au bénéfice de l'entreprise anticipant autant voire plus de recettes que l'autre entreprise à la période initiale de leurs activités ; cf. prémisse 2), plus il est exceptionnel que la financiarisation de leur gestion soit souhaitable avec un minimum de limitations afin d'éviter la crise.

Ceci est valable même si les paramètres sont modifiés afin d'impliquer l'absence d'épargne et l'endettement des salariés.

Telle est la seconde contribution de la proposition 1 à la résolution du problème posé.

b. La proposition 2 et ses deux contributions à la résolution du problème La même démarche est deux temps est suivie :

§1. Proposition 2

Dans le cadre des scénarios de base modifiés pour impliquer l'absence d'épargne et l'endettement des salariés ;

Pour un degré donné de polarisation parmi ceux étudiés ;

Si les entreprises anticipent leurs recettes à la période initiale de leurs activités de telle façon que rapporter l'anticipation de la première entreprise à celle de la seconde donne un nombre supérieur/égal à 1 :

Excepté pour le degré maximal de polarisation (à savoir 1), la structure des relations financiarisation-viabilité en dehors de la relation optimale reste identique malgré les modifications précédentes, à trois différences près :

Situation 1 : le ratio d'anticipations est inférieur à celui conduisant à une relation

optimale. Dans cette situation, la relation est de type Caf pour les degrés V inférieurs à celui conduisant à la relation optimale puis Claf pour les degrés suivants. L'absence financiarisation est préférable du point de vue de la viabilité. Par rapport aux scénarios de base, il peut uniquement s'agir du type Caf. Telle est la première des trois

différences avec les scénarios de base.

En outre, la limitation de la compatibilité est d'autant plus importante que V est élevé voire que le ratio d'anticipations est élevé (tout en étant inférieur au ratio permettant la relation optimale).