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évaluer le rôle de l'épargne et de l'endettement des salariés

Section 1 Modification des paramètres de base et méthode d'investigation

Il s'agit modifier la valeur de certains paramètres hors ceux déjà déterminés en fonction de U (cf. chapitre 2 section 3), afin d'impliquer l'absence d'épargne et l'endettement des salariés (a). Tous les éléments nécessaires sont alors réunis pour rechercher dans quelles conditions le réseau de paiements suit une évolution viable, sachant que la gestion des entreprises est plus ou moins financiarisée (b).

a. Modification des paramètres de base

Il existe des valeurs de paramètres communes à tous les scénarios, qu'il s'agisse des scénarios de base ou des scénarios « sans épargne et avec endettement des salariés » étudiés dans ce chapitre. Les paramètres en question sont :

Le nombre d'entreprises et de salariés : n=k =2 ;

• Les paramètres relatifs à la viabilité : Ψviab=2 et cf. tableau 3.1 pour les autres paramètres ; • Les paramètres relatifs au temps : cf. tableau 3.2 ;

Les paramètres relatifs à la détermination des intérêts des crédits aux entreprises : cf. tableau 3.3 ;

• Le paramètre de pondération de l'objectivité et de la subjectivité dans l'ajustement des recettes anticipées d'une période à l'autre : δ12=0,5.

Il reste désormais à déterminer les paramètres modifiant les scénarios de base, pour ainsi conduire à des scénarios « Sans Épargne et avec Endettement des Salariés » (SEES). Comme leur nom l'indique, les scénarios SEES proposent une solution au problème posé dans le cas- limite où aucune épargne n'est formée au cours de chaque période, et dans le cas où les salariés empruntent pour financer leurs paiements de consommation. Commençons par l'endettement des salariés. Il existe quatre paramètres relatifs à l'octroi de crédits bancaires à tout salarié h :

• αh et ̌αh les paramètres déterminant le montant octroyé ([H20] et [H25]) ;

• βh le taux d'intérêt sur le montant octroyé ([H21]) ;

• ̌βh le taux d'intérêt sur les crédits additionnels servant à régler la partie non-remboursée de crédits antérieurs ([H24]);

Dans les scénarios de base, les salariés sont supposés ne pas emprunter. Par conséquent, les quatre paramètres étaient nuls. Dans le cadre de la modification des scénarios de base, l'endettement est réintroduit. Dix configurations de ces paramètres sont données. Comme pour les conditions d'endettement des entreprises, chaque configuration est associée à un degré V d'aversion des banques au risque de défaut sur les crédits qu'elles octroient. Les 10 configurations sont données par le tableau 4.1.

Tableau 4.1 : Fixation des paramètres relatifs à l'octroi de crédits aux salariés

Soit V ∈{0 ;1; 2; 3;⋯;9} le degré d'aversion du secteur bancaire au risque de défaut. On pose :

αh= 1 1+V ;

(

̌αh βh ̌βh

)

=

(

−1 0,025 0,05

)

(1+V) ∀h V 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 αh 1 12 13 14 51 16 17 18 19 101 ̌αh -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 βh 0,025 0,05 0,075 0,1 0,125 0,15 0,175 0,2 0,225 0,25 ̌βh 0,05 0,10 0,15 0,2 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50

Le crédit octroyé à un salarié h est déterminé comme une proportion αh du salaire moyen actualisé sur un nombre donné de périodes, à laquelle est soustraite le produit de la somme des crédits additionnels (servant à régler la partie non-remboursée de crédits antérieurs) par un coefficient ̌αh

([H20] et [H25]). Selon le tableau 4.1, plus V est élevé, plus la proportion αh diminue, plus le montant

même du crédit diminue. Dit autrement, plus les banques sont averses au risque de défaut, plus le montant des crédits octroyés est faible afin de limiter les problèmes de remboursement. De même, plus V est élevé, plus les crédits additionnels aux périodes précédentes font diminuer le montant même du crédit. Dit autrement, plus les banques sont averses au risque de défaut, plus elles diminuent le montant des crédits octroyés en cas de problèmes de remboursement dans le passé. Par ailleurs, que βh soit inférieur à ̌βh pour tout V signifie que les intérêts chargés sur les crédits

additionnels sont plus importants.

Faisons désormais en sorte qu'il n'y ait plus d'épargne. Ceci nécessite de modifier la valeur des paramètres relatifs au schéma de paiements de consommation des rentiers. Désormais ̃c1+ ̃c2=1

au lieu de ̃c1+ ̃c2=0,75 (voir [H29] et [H30]). Afin de permettre la comparaison avec les scénarios de

base uniquement en relation avec le taux d'épargne et l'endettement des salariés, tous les autres paramètres relatifs aux schémas de paiements de consommation – ̃c11, ̃c12, ̃c21et ̃c22 ([H18]) –

restent les mêmes, déterminés selon la polarisation impliquée des paiements de consommation. Le tableau 4.2 donne les valeurs de paramètres permettant de tenir compte de tous ces éléments. Par hypothèse, l'entreprise 1 est toujours celle bénéficiant de la polarisation.

Tableau 4.2 : Les paramètres relatifs aux schémas de paiements de consommation, scénarios SEES

Soit W ∈[0 ;1] le degré de polarisation des paiements de consommation. On pose :

(

c̃11 ̃ c21 ̃ c1

)

=

(

0,5 0,5 0,5

)

(1+W) ;

(

̃ c12 ̃ c22 ̃ c2

)

=

(

0,5 0,5 0,5

)

(1−W) W 0 0,25 0,5 0,75 1 ̃ c11 0,5 0,625 0,75 0,875 1 ̃ c12 0,5 0,375 0,25 0,125 0 ̃ c21 0,5 0,625 0,75 0,875 1 ̃ c22 0,5 0,375 0,25 0,125 0 ̃ c1 0,5 0,625 0,75 0,875 1 ̃ c2 0,5 0,375 0,25 0,125 0

En définitive, à chacun des 50 scénarios de base correspond un scénario de base modifié – ou « SEES » – afin d'impliquer l'absence d'épargne et l'endettement des salariés. Chaque paire de scénario a en commun n=k=Ψviab=2, δ12=0,5 et les valeurs de paramètre données par les tableaux 3.1et 3.2. Chaque paire a également en commun une configuration de paramètres parmi les 10 données par le tableaux 3.3 et correspondent à un degré V. Tandis qu'un scénario de base se caractérise par α12= ̌α1= ̌α212=̌β1= ̌β2=0, le même scénario mais modifié se caractérise par une configuration différente de ces paramètres ; 10 configurations sont données par le tableaux 4.1 et correspondent à un degré V. Enfin, tandis qu'un scénario de base se caractérise par une configuration parmi les 5 données par le tableau 3.4 et correspondant à un degré W, le même scénario mais modifié se caractérise par une autre configuration parmi 5, données par le tableau 4.2. Un scénario de base modifié est ainsi désigné par l'expression M

(

V ; W

)

(M pour les « modifications » relatives à l'épargne et à l'endettement).

b. Méthode d'investigation

Dans le cadre de chaque scénario M

(

V ; W

)

: i. On calcule Viab

[

U

]

M(V ;W),⃗R

et Frag

[

U

]

M(V ;W),⃗R

pour un vecteur ⃗R donné ;

ii. On en déduit la relation financiarisation-viabilité associée à ce vecteur, selon la typologie de telles relations établie au chapitre 2 ;

iii. On compare cette relation avec celle obtenue dans le cadre du scénario non-modifié

B

(

V ;W

)

correspondant ;

iv. On répète les étapes i, ii et iii avec différentes vecteurs. v. On analyse l'ensemble des comparaisons ainsi obtenues.

Comme pour les scénarios de base, une propriété permet de mener ces recherches selon le même mode que dans le chapitre précédent :

[P3] ∀M

(

V ;W

)

avec V ∈

{

0 ;1 ;2 ;⋯;9

}

et W ∈

{

0; 0,25; 0,5;0,75 ;1

}

: Soit J

(

R

)

R1 (0) R2(0)∈ℝ +et J x

(

R

)

=

{

R telque J

(

R

)

=x

}

; ∀Jx

(

R

)

: NSolv1

[

U

]

M(V ;W);⃗R

est unique pour tout ⃗R∈Jx

(

R

)

; l' intervalle est noté NSolv1

[

U

]

M(V ;W); x

;

NSolv2

[

U

]

M(V ;W); ⃗R

est unique pour tout ⃗R∈Jx

(

R

)

; l 'intervalle est noté NSolv

2

[

U

]

M(V ; W);x

;

DSolv1

[

U

]

M(V ;W);⃗R

est unique pour tout ⃗R∈Jx

(

R

)

; l' intervalle est noté DSolv1

[

U

]

M(V ;W); x

;

DSolv2

[

U

]

M(V ;W); ⃗R

est unique pour tout ⃗R∈Jx

(

R

)

; l 'intervalle est noté DSolv

2

[

U

]

M(V ; W);x

.

Éléments de preuve : idem que pour considérer [P2] comme vraie.

En conséquence de [P3] et [2.33] : [4.1] ∀Jx

(

R

)

et ∀M

(

V ;W

)

, avec x ∈ℝ + ✴ , V ∈

{

0; 1; 2 ;⋯;9

}

et W ∈

{

0 ; 0,25; 0,5; 0,75; 1

}

: VIAB

[

U

]

M(V ;W); ⃗R =NSolv1

[

U

]

M(V ;W); xNSolv2

[

U

]

M(V ;W);x

Les unicités de NSolv1

[

U

]

M(V ;W);⃗R

et NSolv2

[

U

]

M(V ;W);⃗R

∀⃗R∈Jx

(

R

)

impliquent celle de Viab

[

U

]

M(V ;W); ⃗R

.

Ce nouvel intervalle unique est noté Viab

[

U

]

M(V ; W); x

Puis, en combinant [P3] et [4.1] avec [2.34] :

[4.2] ∀Jx

(

R

)

et ∀M

(

V ;W

)

, avec x ∈ℝ+ ✴ , V ∈

{

0; 1; 2 ;⋯;9

}

et W ∈

{

0 ; 0,25; 0,5; 0,75; 1

}

: FRAG

[

U

]

M(V ;W);⃗R =

(

VIAB

[

U

]

M(V ;W); x

{

0

})

(

DSolv1

[

U

]

M(V ;W); xDSolv2

[

U

]

M(V ;W); x

)

Les unicités de Viab

[

U

]

M(V ;W); x

, NSolv1

[

U

]

M(V ;W);⃗R

et NSolv2

[

U

]

M(V ; W);⃗R

∀ ⃗R∈Jx

(

R

)

impliquent celle de Viab

[

U

]

M(V ;W);⃗R

.

Ce nouvel intervalle unique est noté FRAG

[

U

]

M(V ; W);x

L'investigation est donc modifiée de la manière suivante. Dans le cadre de chaque M

(

V ; W

)

: i. On calcule Viab

[

U

]

M(V ; W), x

et Frag

[

U

]

M(V ;W),x

pour un ratio x donné d'anticipations ;

ii. On en déduit la relation financiarisation-viabilité associée à ce ratio, selon la typologie de telles relations établie au chapitre 2.

iii. On compare cette relation avec celle obtenue dans le cadre du scénario non-modifié

B

(

V ;W

)

correspondant ;

iv. On répète les étapes i, ii et iii avec différents ratios. v. On analyse l'ensemble des comparaisons ainsi obtenues.

Ces analyses sont d'abord effectuées pour des ratios d'anticipations supérieurs/égaux à 1.

Section 2 : Ratio d'anticipations supérieur ou égal à 1, scénarios de base et SEES