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Rapport aux études

M10 estime que passer de bac pro à l’université n’est pas conseillé mais faisable : « Tout le monde a des a priori sur le bac pro. Tout le monde pense que tous, tous les élèves qui sont en bac pro veulent ensuite travailler mais c’est pas le cas. Il y en a beaucoup qui veulent faire autre chose que la continuité. » Mais pour lui, qui a « toujours voulu faire préparateur physique dans le milieu du football », s’inscrire en STAPS, c'est pouvoir réaliser un rêve professionnel : être préparateur physique. Un brevet d’État pourrait tout autant lui offrir cette possibilité. Mais aller en STAPS, c’est aussi vivre une expérience étudiante : apprendre et aller en amphithéâtre : « J’avais vu aussi qu’il y avait des diplômes euh, les brevets nationaux, mais ça m’intéressait moins qu’une licence donc, je me suis plus orienté là-dedans. [...] Oui aussi, j’aimais bien l’apprentissage à l’université, être en amphithéâtre, je trouvais ça intéressant donc du coup je me suis plus orienté vers ça. » Pour lui, comme pour tous ceux qui ont un baccalauréat professionnel, l’orientation en STAPS est difficile, risquée et osée et, au lycée, il a bien noté, dans les brochures de l’ONISEP, les faibles chances de réussite : « Oui j’avais vu euh, il y a 4 % d’étudiants de bac pro qui réussissent […] sur le site de l'ONISEP. Donc, voilà. […] Oui ça ne m’a pas refroidi non plus pour aller à l’université. » Pour lui, passer d’un baccalauréat professionnel à l’université n’est pas conseillé : « C’est même pas du tout conseillé. Mais je pense c’est que c’est faisable quand même. Je pense qu’il y a pas mal de bac pro qui, qui peuvent réussir. Parce qu’il y a quand même de très bons élèves en bac pro et qui peuvent réussir ensuite à la fac. »

Pas conseillé mais « faisable », avec de la « motivation », et malgré un niveau de difficulté élevé : « J’ai été déjà très surpris par euh, la difficulté quand même des cours. Et sinon ça va. Mais c’est très intéressant. Déjà que de l’extérieur je trouvais ça très intéressant mais une fois dedans c’est encore plus intéressant. » Il estime s’être bien habitué au monde universitaire et

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D’autres bacheliers professionnels ont semble-t-il eu cette même démarche consistant à préparer l’entrée en STAPS en travaillant des cours récupérés de camarades les précédant, sous les encouragements d’un enseignant d’EPS lui-même bachelier professionnel devenu professeur certifié après une formation en STAPS et l’obtention d’un CAPEPS.

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Alors qu’il est en première année, sa mère qui l’a encouragé à aller en filière professionnelle et qui pensait qu’il se perdrait en STAPS, voit désormais son orientation en STAPS avec une forme de fierté selon lui : « Bah maintenant qu’ils voient que j’ai réussi,

souligne : « C’est vrai que c’est très différent de ce que j’ai vécu au lycée […] au niveau des cours, des, par exemple en sociologie les rédactions consistantes moi j’ai jamais fait ça auparavant donc ça a été nouveau pour moi. Et même au niveau biomécanique, tout ce qui est calcul, moi j’ai pas fait des calculs aussi poussés en lycée pro. » Il ne valide toutefois pas son premier semestre (avec une moyenne de 9,5). Blessé lors du second semestre, il ne peut passer les épreuves : « J’ai eu euh 9,5 je crois donc je me suis dit je vais rattraper avec le 2e, puis du coup je me suis blessé début avril. Donc j’ai tout raté, tous les

écrits, tous les, les pratiques... » Il n’est toutefois pas découragé et il présente cette première année comme « une leçon » : « Je me dis que je ferai mieux l’année de redoublement que cette année-là. Ça m’a servi de leçon, me dire de plus travailler parce que c’était, c’était fini le bac pro, maintenant c’est vraiment la licence. » Il faut dire que ses enseignants STAPS l’encouragent à continuer et à ne pas se réorienter, en DEUST par exemple et ses camarades qui savent d’où il vient (lycée professionnel) sont également optimistes pour lui. Il dit avoir bien vécu sa première année, malgré sa volonté initiale d’être étudiant à l’université Delta en la trouvant intéressante et en estimant ne pas s’être trompé : « Oui c’était très intéressant donc... Je me suis vraiment dit que je ne m’étais pas trompé sur ce que je voulais faire. C’est vraiment ça et j’ai bien fait de choisir cette filière [...] Parce que c’est à la fois enrichissant et à la fois... Vu qu’on travaille dans le cadre qu’on aime et c’est très intéressant. » Si c’était à refaire, il se réinscrirait en STAPS : « Oui sans aucun doute. » Il consacre entre 2 et 5 heures par semaine à son travail universitaire. Il considère très important d’avoir le choix des études pour espérer un métier qui le passionne : « C’est mieux d’avoir le choix pour choisir ce qui, ce qu’on préfère. Si euh, moi je me dis que faire les études ou le travail qu’on n'aime pas, c’est pas, on n'y arrivera jamais longtemps, ça nous passionne pas donc, c’est pas cool. » Il ne se fait pas grande illusion quant aux conditions d’accès au métier de préparateur physique tout en misant sur l’importance de la persévérance : « Bah je pense c’est difficile d’accès, mais euh, comme tous les métiers maintenant liés au sport, presque, que ce soit professeur ou... C’est assez difficile mais si on est persévérant, qu’on travaille, tout le monde peut, on peut réussir. » Il n’est pas non plus bercé par les illusions de salaires mirobolants que l’image du football professionnel pourrait lui renvoyer : « C’est vraiment pas la rémunération qui me... Je sais même pas combien touche un préparateur physique, euh, j’en sais rien, je ne sais pas, c’est pas ma principale motivation, de savoir si il touche beaucoup ou pas, c’est vraiment... » Il n’imagine toutefois pas ne pas réussir à devenir préparateur physique : « J’évite d’imaginer le pire au cas où je ne réussisse pas...»

« Choisir vraiment ce qu’il veulent » : une ligne qu’il voudrait faire partager. Il reste optimiste et aimerait faire partager cette vision qui lui tient à cœur : « J’aimerais beaucoup aider les élèves de bac pro à, à éviter de penser que faire un bac pro c’est ensuite

aller dans la vie active ou faire un BTS lié à ce qu’ils font. Vraiment leur dire que… Ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent ensuite. C’est pas, c’est pas parce qu’ils sont pas en 2de générale là, parce que c’est vraiment... Moi je crois que c’est les enseignants de

bac pro qui nous mettent ces œillères-là, de nous dire “une fois le bac pro fini vous allez soit en BTS soit dans la vie active” mais on peut tout faire, donc voilà. Il y a beaucoup d’élèves de bac pro qui ne font pas la suite logique. C’est vraiment, ça, ça me tiendrait vraiment à cœur de leur expliquer qu’ils peuvent choisir vraiment ce qu’ils veulent. »

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Profil 3, jeunes investis fortement dans le sport et de façon variable