2.3 Modèle à états de joints
2.3.3 T ransition entre les diérents états
2.3.3.1 Critère d'ouverture loal
Après avoir développé une méthode permettant d'identier le omportement eetif
pour haque état de joints, un ritère doit être introduit an de dénir l'état des joints
danslastruture.Laonstrution dee ritèrepourraits'appuyersurlesmodèles
dévelop-pésdanslesartilesde [Luiano et Sao, 1997 ,Luianoet Sao, 1998 ℄.Eneetdanses
publiations, un ritère énergétique et un ritère ohésif de type Coulomb ont été dénis
pour passerd'un étatdejoint àl'autre. Le ritèreénergétiquereposesurladétermination
desénergiesderupturequidoiventêtreidentiéesexpérimentalement,equiestloind'être
évident lorsque les ruptures sont fragiles. Dans la littérature, deux typesde rupture sont
majoritairementrépertoriés àl'interfaebrique/mortier:rupture entrationeten
isaille-ment [Abdouet al.,2006 , Kawa et al.,2008 ℄. Ces observations onduisent à l'utilisation,
dans ette thèse, d'un ritère en deux parties : un ritère de tronature en tration et
unritère de typeMohr-Coulomb en isaillement. L'ouverture desjointsdépend don des
ontraintes normales et tangentielles à l'interfae brique/mortier, et don des ontraintes
à rupture lors de es solliitations. Ces ontraintes sont à l'éhelle de la brique,
'est-à-direl'éhelle loale, alors quelasimulation de lastrutureave lesMHE donneseulement
des grandeurs marosopiques. Le ritère doit être apable de déteter l'état des joints
et don le omportement équivalent orrespondant à et état. Un passage de l'éhelle
lo-ale à l'éhelle globale doit don être eetué dans le ritère. La formulation du ritère
est présentée i-après tandis que lepassage du loal au global sera abordédans la partie
suivante.
An de traduire les ouvertures de joint en isaillement et en tration, le ritère doit
s'exprimer en fontion des ontraintes loales. Soient
σ ii
les ontraintes normales dans ladiretion
i
etσ ji
les ontraintes tangentielles à l'éhelle loale. Le ritère d'ouverture des jointspeut s'érirede lamanièresuivante :
σ ii > f t
ou
q
σ 2 ji + σ ki 2 > f cis
(2.29)
où
f t
etf cis
dénommentrespetivement lesvaleursàruptureentrationet enisaillement del'interfae brique/mortier. Leritèreassoieainsiunritère detronatureentrationàunritèredetypeMohr-Coulomb.Cedernierestmodiéandeonsidérerl'évolutiondela
valeuràruptureenisaillementenfontionduhargement normal.Eneet,untermeaété
ajoutéà l'équation lassique pour prendre en ompte l'érouissagede lavaleur à rupture
lorsdesolliitationsenompression.Lavaleuràruptureenisaillement
f cis
s'exprimealorsomme suit :
f cis = c − 1
2 tan φ (1 − sign(σ ii )) σ ii
(2.30)ave
sign(σ ii ) = −1
siσ ii < 0 sign(σ ii ) = 1
siσ ii > 0
ave
c
la ohésion de l'interfae brique/mortier etφ
l'angle de frottement. La gure 2.20 illustreleritère de transitionentre les diérentsétats de joints.PSfragreplaements
2 3 ( σ 22 > f t
ou
p
σ 12 2 + σ 23 2 > f cis
( σ 33 > f t
ou
p
σ 13 2 + σ 2 23 > f cis
( σ 33 > f t
ou
p
σ 13 2 + σ 23 2 > f cis
( σ 22 > f t
ou
p
σ 12 2 + σ 2 23 > f cis
Figure 2.20 Critère d'ouverture.
2.3.3.2 Passage du loal au global
Le ritère a été dénià l'éhelle loalean de prendre en ompte lesparamètres
phy-siquesintervenantdansl'ouverturedesjoints.Maintenantqu'ilestexpliité,ilestnéessaire
dedénirles relationsentrelesontraintesloales etles ontraintes marosopiquesissues
delasimulation.Pour ela,une approhesimilaireauxtravauxdeNguyen[Nguyen,2007 ℄
a été adoptée. Le omportement de la maçonnerie évolue au ours des solliitations, une
formeinrémentalepourl'érituredesontraintesestdonlaplusadaptée.Deplusomme
le omportement loal est linéaire, la relation entre les hamps loaux et marosopiques
peut s'érire d'aprèsl'équation2.7:
dσ = B (k) : dΣ
(2.31)ave
B (k)
letenseur deloalisationdesontraintes pour l'état(k)
. Enombinant laloideomportement duMatériauHomogène Équivalentave l'équationpréédente,onendéduit
queletenseurde ontrainte mirosopiquedépendlinéairement dutenseurdedéformation
marosopique :
dσ = B (k) : dΣ = B (k) : A (k) : dE = L (k) : dE
(2.32)ave
A (k)
le tenseur des oeients d'élastiité marosopiques de l'état numéro(k)
etL (k)
, le tenseur des oeients physiques de l'état numéro(k)
, qui permet de dénir laontrainte loale onnaissant la déformation globale. Il est déni ainsi omme le produit
doublement ontraté du tenseur de onentration
B (k)
et dutenseur d'élastiitéA (k)
. Letenseur de ontraintes loales résulte alors de l'intégration de l'équation 2.32 entre l'état
initial et l'étatourant:
Étantdonnéqueleomportement desMHEestélastiquelinéaireparmoreaux,l'équation
préédente peut s'érire souslaforme :
σ = X p
n=1
L n : ∆E n + σ
0
(2.34)où
p
est lenombre de hangements d'états de joints au ours d'un hargement donné,σ 0
letenseur desontraintes initiales et
L n
orrespond au omportement assoiéà l'étapen
du matériau. Le terme
∆E n
représente le tenseur de déformation globale durant l'étape numéron
. And'illustrerette équation, prenonsl'exemple d'un essaide trationdansla diretion perpendiulaire aux joints horizontaux. Le matériau homogène peut passer, parexemple,par3étapes(p=3) :état0,état3puisl'état2-3(gure2.15).Danseaslà,les
étapes1,2 et 3orrespondent respetivement auxétats dejoints 0,3et 2-3.
L'équation2.34permet d'exprimerles ontraintes tangentielleset normales àl'éhelle
loale et ainsi de réérire le ritère (2.29) en fontion des déformations marosopiques,
dansleasoù iln'y apas deontrainte initiale:
Pour obtenir l'expression omplète des ontraintes loales, il faut don déterminer les
oeients
L (k) ijlm
pour les diérentsétats de joints. Comme dérit préédemment 4as se distinguent dans le as des maçonneries sans joint de mortier dans une diretion. Pourhaun deesétats, ladétermination dees onstantesestexpliitée par lasuite.
État 0
Dansetétatdejoint,lamaçonnerie delaelluleélémentaire estontinuepuisquetousles
joints sont parfaitement fermés. Pour le ritère d'ouverture, la ontrainte normale loale
est assimilée à la moyenne des ontraintes loales normales sur toute la surfae S (gure
2.17).Le ritèrepeut alors s'érirediretement :
D'aprèslarelationmarosopique ontrainte-déformation
Σ = A : E
,leritèred'ouverture seformuleen fontion des déformations marosopiques. Ainsi, par exemple, leritère entrationdevient :
Σ ii = P 3
j=1
A iijj E jj > f t
(2.37)e quipermet de déduireles oeientssuivants:
Dansetétatdejoint,lastruturen'estplusunmilieuontinu(gure2.16),lesoeients
doivent donêtredéterminésnumériquement. Leritèred'ouverturedansladiretion
i
estdonné par laformule suivante :
Pour estimer les oeients
L 2 iijj
etL 2 ijij
avei 6= j
, 5 hargements élémentaires doivent être appliqués sur les bords de la ellule hétérogène. Les oeientsreherhés sont alorsdéduits en divisant lamoyenne desontraintes loales
σ ii
par ladéformation appliquée :
Danseasoùlesjointshorizontauxsontouverts,lastruturedelaelluleélémentaire est
omposéede3tranhesontinues(gure2.16).Cetétatdejointsestdonunaspartiulier
de l'état 0. Ainsi les ontraintes loales dans la diretion
i
('est-à-dire dans la diretion perpendiulaireauxjointshorizontaux)oinidentavelesontraintesmarosopiquesdansladiretion
i
,ainsiquelesontraintestangentielles.Onobtientdonlesrelationssuivantes:σ ii = Σ ii , σ ij = Σ ij
avei 6= j
. Le ritère d'ouverture s'éritalors :Lesoeientsd'ouverture seprésentent ainsisous laforme: