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La chèvre « commune » de France a su s’adapter au fil des siècles aux conditions dans lesquelles elle était élevée par l’Homme. Les éleveurs ont consciemment ou non sélectionné des caractères tels que la productivité, la résistance aux maladies, etc., et ont permis l’acquisition de phénotypes particuliers et reconnaissables, créant ainsi des races locales dans de nombreuses régions françaises. Les races caprines locales au cours du XXème siècle sont progressivement remplacées par des races très productives et mieux adaptées à la production intensive laitière (meilleure conformation des mamelles, meilleures capacités de production laitière, poils moins longs, etc.), introduites en France dans les années 20 et originaires de Suisse et de l’Est de la France. Ces races locales ont, dans les années 60-70, quasi disparu. Les associations d’éleveurs des races locales en déclin vont alors commencer à rechercher la reconnaissance de l’Etat afin d’obtenir des aides et conserver le patrimoine génétique, et donc la diversité génétique des races caprines françaises. Des programmes de conservation, soutenus par l’Institut de l’Elevage, vont être mis en place à partir des années 80 et vont aboutir à l’officialisation des races locales.

Aujourd’hui, 14 races caprines sont officiellement reconnues par le Ministère de l’Agriculture. Parmi elles, deux races originaires de l’Est de la France et de Suisse sont grandement majoritaires car elles représentent plus de 90% des effectifs nationaux et 97,1% du total des lactations recensées au Contrôle Laitier Officiel en 2015 (Institut de l’Elevage 2016a): l’Alpine et la Saanen. 11 autres races sont des races locales, dont 8 sont présentes en métropole. Parmi ces races locales, 5 (Provençale, Fossés, Massif Central, Péi et Lorraine) sont des races à très petits effectifs (< 1000 chèvres) qui survivent grâce à des associations d’éleveurs dans le cadre de programmes de conservation, 3 autres (Poitevine, Rove et Pyrénées) ont été sauvées de l’extinction et sont maintenues à des effectifs de quelques milliers de chèvres, les 3 dernières (Corse, Boer et Créole) ont des effectifs intermédiaires stables dus à l’isolation géographique de leurs milieux d’élevage. La dernière, la race Angora serait originaire d’Asie et a la particularité d’être élevée pour sa production de laine. Le Tableau 1 présente les effectifs des races officielles, classées par ordre chronologique d’officialisation. Toutes ces races sont fédérées et gérées par Capgenes.

Rapport de stage de fin d’études Claire OGET

Figure 2 : Photographie d'une chèvre Saanen (Source : Capgenes)

Figure 3 : Photographie d'une chèvre du Rove (Source : Capgenes)

Figure 1 : Photographie d'une chèvre Alpine (Source : Capgenes)

Nous allons voir à présent brièvement les différentes caractéristiques de ces races, dans l’ordre décroissant des effectifs en commençant par les races présentes en métropole, afin de mettre en lumière la diversité phénotypique des chèvres françaises.

Chèvre Alpine (chamoisée)

Originaire des Alpes françaises et suisses, la chèvre Alpine (Figure 1) est la chèvre la plus répandue en France avec environ 450 000 chèvres dont 150 072 au Contrôle Laitier Officiel en 2015, soit 57,1% des lactations quantifiées (Institut de l’Elevage 2016a). Elle a été introduite en France dans les années 20 et s’est installée dans tout le Centre et l’Ouest de la métropole. La création du Livre Généalogique en 1930 a abouti à l’officialisation de la race. Cette chèvre a remplacé les races locales lors de son expansion et plus particulièrement la chèvre de Savoie présente dans les Alpes françaises, aux patrons de couleurs plus variés, qui n’est pas officialisée aujourd’hui. Reconnaissable grâce à sa robe dite « chamoisée » (de couleur jaune foncé à brune claire) au poil ras et de gabarit moyen (la femelle pèse entre 50 et 70 kg, le bouc entre 80 et 100 kg), la chèvre Alpine s’adapte à tous les types d’élevage (stabulation, pâturage). Elle possède aujourd’hui une grande capacité de production laitière avec en moyenne 909 kg de lait par lactation en 296 jours (Institut de l’Elevage 2016a) grâce au développement du schéma de sélection depuis les années 70. Ce schéma de sélection a eu pour objectif depuis sa création l’amélioration des qualités laitières (quantités de lait, de matière protéique et de matière grasse, et taux protéique et butyreux) et prend également en compte aujourd’hui la morphologie (plus particulièrement des mamelles) et le nombre de cellules somatiques dans le lait (Danchin-Burge 2012). Ainsi, elle possède au dernier Contrôle Laitier Officiel en 2015 de bons taux avec en moyenne un taux protéique (TP) de 33,3 g/kg et un taux butyreux (TB) de 37,6 g/kg (Institut de l’Elevage 2016a).

Chèvre Saanen

Originaire de la vallée de la Saane dans le canton de Berne en Suisse, la chèvre Saanen (Figure 2) est la plus répandue à travers le monde, et la deuxième race caprine française en termes d’effectifs, avec environ 350 000 chèvres dont 105 088 au Contrôle Laitier Officiel en 2015, soit 40,0% des lactations quantifiées (Institut de l’Elevage 2016a). Implantée plutôt dans le Sud de la France depuis les années 50, la chèvre Saanen s’est rapidement répandue sur tout le territoire français après la création du Livre Généalogique en 1955. Cette race, de robe uniformément blanche au poil ras et de grand gabarit (la femelle pèse entre 50 et 90 kg, le bouc entre 80 et 120 kg), s’adapte très bien à la production laitière intensive. Soumise au même schéma de sélection que la race Alpine, elle se distingue de cette dernière par ses très grandes capacités laitières avec en moyenne 954 kg de lait par lactation en 308 jours et ses taux un peu plus faibles avec en moyenne un TP de 32,0 g/kg et un TB de 35,5 g/kg (Institut de l’Elevage 2016a).

Chèvre du Rove

La chèvre du Rove (Figure 3) est originaire de l’arrière-pays méditerranéen (village du Rove). Présente au XIXème siècle au sein des grands troupeaux ovins qui transhumaient, cette race possède des qualités laitières exceptionnelles avec en moyenne un TP de 31,2 g/kg et un TB de 41,0 g/kg, malgré une quantité de lait produite faible (en moyenne 273 kg de lait par lactation en 179 jours) (Institut de l’Elevage 2016a), qui sont à l’origine du fromage la brousse du Rove. Après avoir frôlé l’extinction en 1979 (effectif estimé à 500 individus) à la suite de l’arrêt de la transhumance à pied et la mise en place de la prophylaxie pour l’éradication de la brucellose, cette race a survécu grâce à l’Association de Défense des Caprins du Rove (ADCR). Connue pour sa couleur rouge avec parfois quelques petites mouchetures blanches, et surtout grâce à sa cornure très développée, la chèvre du Rove est capable de

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Figure 6 : Photographie d'une chèvre Poitevine (Source : Capgenes)

Figure 5 : Photographie d'une chèvre des Pyrénées (Source : Capgenes)

Figure 4 : Photographie d'une chèvre Angora (Source : Capgenes)

valoriser les terrains très pauvres. Cette race est aujourd’hui sauvée de l’extinction avec plus de 10 000 chèvres présentes dans environ 150 élevages dont un au Contrôle Laitier Officiel, et est inscrite dans un programme de conservation bien géré par l’ADCR et soutenu par l’Institut de l’Elevage. Race mixte (à la fois destinée à la production de viande et de lait), 90% de son effectif est présent dans le grand Sud-Est (Danchin-Burge 2008).

Chèvre Angora

Présente au Tibet en 2000 av. J.-C., la chèvre Angora (Figure 4) a été importée en Turquie dans la province d’Angora (aujourd’hui Ankara) au XIème

s. Cette chèvre produit une fibre de grande qualité, la fibre Mohair, transformée en vêtements importés en France de Turquie dès le XVIème s. La race est importée en France au XIXème s. pour le développement de l’industrie du Mohair. Cette première population disparaît au cours du XXème s. et c’est à partir des années 80 que de nouvelles importations sont réalisées depuis le Canada, le Texas, l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces individus sont les souches de la race actuelle puisqu’aucune importation n’a été réalisée depuis, établissant ainsi une variabilité assez restreinte (Institut de l’Elevage 2011). Aujourd’hui, un programme de sélection est mis en place par Capgenes, en collaboration avec l’INRA et l’Institut de l’Elevage avec 2 500 chèvres (35 élevages) dans le noyau de sélection, qui permettent la diffusion du progrès génétique vers les 4 000 chèvres de la race. Ce schéma a pour objectif l’obtention d’animaux de 18 mois, produisant des fibres d’un diamètre inférieur à 30 microns (Danchin-Burge 2012). Les producteurs valorisent leurs produits grâce à la charte qualité « Le Mohair des Fermes de France ».

Chèvre des Pyrénées

Originaire de toute la chaîne pyrénéenne de l’Ariège à l’Atlantique, la chèvre des Pyrénées (Figure 5) était considérée au début des années 90 comme quasi disparue en raison de la désertification et de la concurrence des races sélectionnées. Cette race mixte, à l’origine présente dans les troupeaux ovins destinés à la production de viande, est de format moyen à poils longs et de robe souvent noire mais pouvant être « décolorée par le soleil ». C’est grâce à des actions réalisées par le Conservatoire du Patrimoine Biologique Régional (CPBR) de Midi-Pyrénées et le Conservatoire des Races d’Aquitaine, qui ont permis la création de l’Association Chèvre des Pyrénées, que la race a pu être sauvée. Elle comptabilise aujourd’hui environ 3 300 chèvres. La majorité des élevages sont allaitants avec une spécialisation dans la production de chevreaux (20% des élevages sont fromagers, Ricordeau et al. 1999). Les 3 élevages laitiers contrôlés (57 chèvres) montrent une production laitière modeste (en moyenne 312 kg de lait par lactation en 214 jours) avec des taux faibles (TP de 29,0 g/kg et TB de 30,3 g/kg) (Institut de l’Elevage 2016a). Cette race est également connue pour avoir une forte structuration par vallée (Ricordeau et al. 1999) et un taux de consanguinité élevée (Cañón et al. 2006).

Chèvre Poitevine

Originaire de Poitou-Charentes, cette race locale (Figure 6) de couleur brun foncé avec ventre et face intérieure des membres blancs, aux poils longs, comptait au début du XXème s. plus de 40 000 individus qui alimentaient les laiteries de la région. Dans les années 20, une succession d’épidémies de fièvre aphteuse a décimé les troupeaux qui ont été reconstitués grâce à des croisements avec les races Alpine et Saanen qui se développaient dans cette région. En 1947, les fromageries coopératives des Deux-Sèvres et de la Vienne créent le Livre Généalogique Caprin Poitevin. Cette race, officialisée assez tôt par rapport aux autres races locales, n’a finalement pas suivi le mouvement d’amélioration génétique à la suite de l’union des organismes de sélection au sein de l’UPRA caprine en 1966. Les effectifs diminuent face aux performances plus faibles de la race (520 kg de lait par lactation en moyenne en 259 jours, Institut de l’Elevage 2016a). En 1986, l’Association pour la Défense et le

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Figure 8 : Photographie de chèvres des Fossés (Source : Capgenes)

Figure 9 : Photographie de chèvres du Massif Central (Source : Capgenes)

Figure 7 : Photographie de chèvres Provençales (Source : Capgenes)

Développement de la Chèvre Poitevine (ADDCP) est créée et redynamise la race. Aujourd’hui, la race compte plus de 3 000 chèvres dont 483 sont au Contrôle Laitier Officiel. Les taux historiquement forts, sont aujourd’hui plus faibles que ceux des races sélectionnées (TP de 30,9 g/kg et TB de 34,0 g/kg) (Institut de l’Elevage 2016a) malgré une particularité connue de cette race qui est la fréquence importante (environ 40%) de l’allèle fort originel B1 de la caséine αs1 qui confère au lait une bonne capacité fromagère (Ricordeau et al. 1996).

Chèvre Provençale

La chèvre Provençale (Figure 7) est la chèvre locale de tout l’arrière-pays provençal. A l’inverse de la chèvre du Rove, cette race ne transhumait pas et restait sur l’exploitation. Race locale avec un bon potentiel laitier (en moyenne sur 34 chèvres : 691 kg de lait par lactation en 272 jours d’après les résultats de Contrôle Laitier Officiel de 2009), elle a frôlé l’extinction au début des années 90 avec environ 200 individus. Sa redynamisation a été effectuée à partir de 1999 grâce à une poignée d’éleveurs regroupés au sein de l’Association de sauvegarde et de développement de la chèvre Commune Provençale. La chèvre Provençale est aujourd’hui inscrite dans un programme de conservation géré par l’Institut de l’Elevage. Cette race n’a jamais subi d’uniformisation au niveau de la couleur de sa robe. On peut la reconnaître grâce à son poil mi-long, sa grande carrure et ses oreilles longues et pendantes. On évoque chez les auteurs anciens (Buffon 1755 et Mauron 1947) une origine syrienne à cette race dont l’héritage principal, malgré les nombreux croisements avec des chèvres européennes, reste aujourd’hui ces oreilles plutôt pendantes.

Chèvre des Fossés

Le berceau d’origine de la chèvre des Fossés (Figure 8) est le grand Ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Basse Normandie). Cette race relique, qui compte actuellement 1 040 chèvres, a été sauvée par les actions réalisées par l’Institut de l’Elevage, accompagné d’opérateurs régionaux tels que l’Ecomusée du Pays de Rennes, dès le milieu des années 90. En 2007 est créée l’Association de Sauvegarde et de Promotion (ASP) de la Chèvre des Fossés qui permet aujourd’hui d’assurer la survie de la race au sein d’un programme de conservation soutenu par l’Institut de l’Elevage. Particulièrement bien adaptée au climat humide, cette race de petit format possède des poils de longueur variable. Sa capacité laitière est faible d’après les résultats de Contrôle Laitier Officiel de 2012 avec 260 kg de lait par lactation en 216 jours (moyenne sur 60 chèvres). La couleur de la robe n’est pas uniformisée mais les éleveurs préfèrent les robes pie. Aujourd’hui élevée au sein de toutes petites exploitations, cette race semble avoir été particulièrement bien conservée en raison d’un berceau d’origine non localisé dans une région caprine, mais aussi en raison de la présence de plusieurs souches bien variables qui annonce une structuration forte de la population ainsi que de la dynamique de reproduction (toutes les femelles sont mises à la reproduction et le nombre de femelles mises au même bouc est généralement faible).

Chèvre du Massif Central

Comme beaucoup d’autres races locales françaises, la chèvre du Massif Central (Figure 9), originaire du Centre de la France (Massif Central, Limousin, Berry, Vallée du Rhône) avait quasiment disparu lors de l’introduction des races sélectionnées. Ce n’est qu’en 1994 que la Fédération pour promouvoir l’Elevage des Races domestiques Menacées (FERME) lance une opération de sauvegarde qui aboutit à la création de l’Association pour le Renouveau de la Chèvre du Massif Central (ARCMC) en 1996. La race qui compte aujourd’hui 930 chèvres, inscrite dans un programme de conservation soutenu par l’Institut de l’Elevage, n’est pas standardisée sur sa couleur de robe. En 2015, 2/3 des chèvres contrôlées au contrôle laitier officiel et simplifié (sur 57 individus) produisaient

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Figure 11 : Photographie d'une chèvre Corse (Source : Capgenes)

Figure 12 : Photographie de chèvres Créoles (Source : Capgenes)

Figure 13 : Photographie d'une chèvre Boer (Source : Capgenes)

Figure 10 : Photographie d'une chèvre de Lorraine (Source : Capgenes)

entre 176 et 368 kg de lait par lactation sur une durée variant de 152 à 249 jours, soit une production modeste, avec des taux compris entre 25,7 et 30,4 g/kg pour le TP et 25,1 et 35,2 g/kg pour le TB, soit un lait plutôt pauvre (Institut de l’Elevage 2016b). D’après la littérature, cette population serait hétérogène car elle engloberait les populations des Cévennes, du Mont D’Or, d’Auvergne et du Falgoux.

Chèvre de Lorraine

La chèvre de Lorraine (Figure 10) est la dernière race en date à avoir été reconnue officiellement en 2012. Originaire du pays lorrain, cette race locale laitière, d’une robe herminée grise, est le fruit de croisements entre la chèvre commune et les chèvres introduites par la Société Régionale d'Acclimatation du Nord-Est pendant la guerre. Après avoir frôlé l’extinction en 2006 avec seulement 78 individus recensés, l’Association des « Amis de la Chèvre de Lorraine » a permis la redynamisation de la race. C’est aujourd’hui la race caprine française présente en métropole avec le plus petit nombre d’animaux (625).

Chèvre Corse

Race locale, la chèvre Corse (Figure 11) n’a jamais été en voie d’extinction grâce à l’insularité de son berceau d’origine. En effet, les races sélectionnées introduites depuis la Suisse ne sont pas arrivées jusqu’en Corse, permettant à la race locale de survivre sans avoir subi de chute d’effectif ou d’épisodes de croisement. Cette race de petit gabarit (la femelle pèse entre 30 et 40 kg, le bouc entre 45 et 60 kg), à la couleur non standardisée, possède des poils longs qui sont le fruit de l’adaptation aux parcours épineux de son environnement. Race mixte, on élève le « cabri de Noël » sous la mère, et on transforme le lait en de nombreux fromages locaux dont le bruccio. Aujourd’hui, on compte 29 000 chèvres dont 3 684sont au contrôle laitier non officiel. La capacité laitière de cette race est assez modeste avec les 2/3 des chèvres produisant entre 121 et 330kg de lait par lactation sur une durée variant de 144 à 258 jours mais riche avec un TP compris entre 28,6 et 35,6 g/kg et un TB compris entre 35,3 et 51,8g/kg (Institut de l’Elevage 2016b).

Chèvre Créole

La chèvre Créole (Figure 12), élevée en Guadeloupe, département français d’outre-mer, est une population caprine locale qui s’est développée suite à de nombreuses importations (Afrique, Inde, Europe). Cette appellation de race est également celles d’autres races des îles des Caraïbes et d’Amérique du Sud. Le génotype de cette race serait proche des races africaines. La chèvre Créole possède une très bonne adaptabilité aux contraintes climatiques du milieu tropical ainsi qu’une reproduction aisée, associée à des taux de fertilité et de prolificité élevés, et de bonnes qualités maternelles. On remarque peu d’homogénéité de couleur de robe chez cette race à viande, avec cependant une fréquence élevée de la couleur noire. Elevée pour sa production de cabris, cette race, qui compte environ 10 000 chèvres, possède un schéma de sélection grâce à la coopérative Cabricoop en collaboration avec la Chambre d’Agriculture de la Guadeloupe et l’INRA, avec 300 mères dans la base de sélection. Ce schéma de sélection a pour objectif l’amélioration des caractères de production (croissance, rendement carcasse), mais aussi des qualités maternelles et de l’adaptation au milieu.

Chèvre Boer

La race Boer (Figure 13), présente aujourd’hui sur l’île de la Réunion, département français d’outre-mer, est originaire d’Afrique du Sud, issue d’un croisement entre les races locales et les races laitières européennes. Cette race à viande a ensuite été introduite sur l’île de la Réunion en 1976 où

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Tableau 2 : Résultats d'une étude de variabilité génétique sur 4 races caprines (Source : d’après Institut de l'Elevage 2011).

Population de référence Nombre moyen de générations connues Nombre efficace d’ancêtres Consanguinité moyenne en 2009 Poitevine 1 989 5,23 60 3,4 % Saanen 125 797 6,34 51 2,4 % Alpine 183 611 7,81 46 2,5 % Angora 1 229 5,69 34 2,1 %

Figure 14 : Photographie de chèvres Péi (Source : Capgenes)

elle a été croisée à nouveau aux races locales. Reconnue officiellement en 2011, la chèvre Boer est principalement de couleur blanche avec une tête rousse. Elle compte aujourd’hui environ 2 000 chèvres. Cette race est soutenue par l’Association Réunionnaise de Sélectionneurs de Cabri (ARSEC) qui souhaite mettre en place un schéma de sélection dans les années à venir, avec l’appui de Capgenes.

Chèvre Péi

Race à viande locale de l’île de la Réunion, la chèvre Péi (Figure 14) fait partie intégrante du patrimoine culturel et historique réunionnais. Absorbée par la race Boer au cours du XXème siècle, cette race possède une diversité de phénotypes. Ses particularités sont d’une part, une très bonne capacité de reproduction avec de bonnes qualités maternelles, et d’autre part une forte résistance aux pathologies. Cette race rustique, reconnue officiellement en 2011, et qui compte actuellement environ 500 chèvres, va certainement bénéficier dans les années à venir d’actions d’associations locales afin de préserver ces qualités.

3 Etudes de diversité génétique déjà réalisées sur les races caprines

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