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13 R´ eduction d’un endomorphisme d’un espace vectoriel

Dans le document 2 Homommorphismes d’anneaux, id´ eaux (Page 39-42)

L’id´eal des 1-mineurs est 2Z et l’id´eal d´eterminant (des 2-mineurs) est 52Z. Donc il suffit de trouver une base (f1, f2) deLtelle que 2f1,26f2 F. Dans ce cas (2f1,26f2) est ecessairement une base deF.

On remarque d’abord quex1etx$2= 5x1x2= 26e2engendrent encoreF. On posef1=e1+ 3e2etf2=e2. Il est clair que (f1, f2) est une base deL. On ax1= 2f1etx$2= 26f2

Exercice 12.7 Soit L un Z-module libre de rang 2. Soit (e1, e2) une base de L et soit F le sous-module deL engendr´e par x1 = 3e1+ 6e2, x2 = 9e1+ 12e2 et x3= 6e1+ 3e2. Donnez une base deL adapt´ee pour F, et la base de F correspondante.

Corrig´e de l’exercice. esulte qu’elle est ´equivalente `a la matrice

3 0 0

13 R´ eduction d’un endomorphisme d’un espace vectoriel

Soient E un K-espace vectoriel de rang fini etu un endomorphisme de E.

R´eduire u, c’est donner une d´ecomposition E = ⊕Ei telle que lesEi sontu-stables (autrement dit telle queu(Ei)⊂Ei) et que la restriction deu`a Ei est ”facile” `a d´ecrire.

Si P ="

akTk ∈K[T], il est clair que P(u) est un endomorphisme de E d´efini par P(u)(x) ="

akuk(x).

Proposition 13.1 Soient E un K-espace vectoriel de rang fini et u un endomorphisme de E. Alors E muni de la structure de K[T]-module d´efinie, pour P ∈K[T] et x∈ E, par P x = P(u)(x) (en particulier T x = u(x)) est un K[T]-module de type fini et de torsion.

Si P est le polynˆome minimal de u, alors P E = (0).

Les sous-K[T]-modules de E sont les sous-espaces vectoriels de E stables pour u.

Soit (ei) une base de E comme K-espace vectoriel. Il est clair qu’elle engendre `a fortiori E comme K[T]-module. Si P est le polynˆome minimal de u, on aP(u) = 0, et

`a fortiori P E= 0, ce qui prouve queE est de torsion.

SiM ⊂Eest un sousK[T]-module, on aT M ⊂M, doncu(M)⊂M. R´eciproquement, siu(M)⊂M, on aQ(u)(M)⊂M, doncQM ⊂M, pour toutQ∈K[T].

Pour la r´eduction des endomorphismes d’un espace vectoriel de rang fini, le th´eor`eme de classification des modules de torsion sur un anneau principal prend donc la forme suivante

Th´eor`eme 13.2 Soient (E, u) un K-espace vectoriel de rang fini muni d’un endomor-phisme. SoientPi, avec1≤i≤setPi+1 ∈PiK[T]les facteurs invariants deu. Il existe une d´ecomposition en sous-espaces vectoriels u-stables E =&s

i=1Ei telle que

1) le polynˆome minimalPi est le polynˆome minimal et le polynˆome caract´eristique de la restrictionui deu `a Ei et Ei+K[T]/PiK[T].

2) Pi divise Pi+1. 3) rgK(E) ="

id0Pi,

4) Ps est le polynˆome minimal de u,

5) Le produit P1...Ps est le polynˆome caract´eristique de u (au signe pr`es).

6) La suite d´ecroissante d’id´eauxPiK[T]est uniquement d´etermin´ee par l’endomorphisme u de E.

D´efinition 13.3 Les polynˆomes unitairesPisont les facteurs invariants de l’endomorphisme u.

On sait qu’il existe une unique suite de polynˆomes unitaires Pi et un isomorphisme de K[T]-modules

φ:E+

%s 1

K[T]/PiK[T]+ ⊕s1K[T]/PiK[T] tel queP1K[T]⊃...⊃PsK[T].

Posons Ei =φ−1(K[T]/PiK[T]). Il r´esulte de la proposition pr´ec´edente que Ei est stable pouru. Remarquons quePi est l’annulateur duK[T]-moduleEi +K[T]/PiK[T], doncQ(ui) = 0 si et seulement siQ∈PiK[T], ce qui prouve bien quePi est le polynˆome minimal de ui. Pour montrer que c’est aussi le polynˆome caract´eristique de ui, il suffit de montrer que rgKEi=d0Pi.

Plus g´en´eralement, notons que siPest est un polynˆome de degr´en, alorsK[T]/P K[T] est un K-espace vectoriel de rang n. En effet, si P = Tn +a1Tn−1 +...+an, alors les ´el´ements cl(1), ..., cl(Tn−1) K[T]/P K[T] forment une base du K-espace vectoriel K[T]/P K[T].

Ces ´el´ements sont lin´eairement ind´ependants car la relation "n1

0 akcl(Tk) = 0 est

´equivalente `a cl("

akTk) = 0, c’est `a dire"n1

0 akTk ∈P K[T], ce qui implique ak = 0 pour 1 k n−1. La division euclidienne montre d’autre part que pour tout k, il existe une relationTk=AP+R, avecd0R < n. Ceci impliquecl(Tk) =cl(R) et montre bien que cl(1), ..., cl(Tn−1)∈K[T]/P K[T] engendrentK[T]/P K[T].

On a donc montr´e 1),2) et 3).

4) CommePidivisePs(pour touti), il est clair quePsannuleE =⊕Ei + ⊕s1K[T]/PiK[T] et que tout polynˆome qui annule ce K[T]-module est un multiple de Ps.

5) CommeE + ⊕s1K[T]/PiK[T] est une d´ecomposition en sous-espace vectoriel stable pour u (la multiplication par T), le polynˆome caract´eristique est alors le produit des polynˆomes caract´eristique.

6) L’unicit´e se d´eduit imm´ediatement du th´eor`eme de structure des modules de type fini et de torsion sur un anneau principal.

Corollaire 13.4 Le polynˆome caract´eristique et le polynˆome minimal deuont les mˆemes facteurs irr´eductibles.

C’est clair puisquePi divisePs pour i≤s.

Exercices 13.5 1) D´ecrivez `a isomorphisme pr`es tous les endomorphismes deK-espaces vectoriels admettant(T−a)3(T−b)3 (aveca#=b∈K) comme polynˆome caract´eristique.

Donnez dans chaque cas les facteurs invariants de u.

2) D´ecrivez `a isomorphisme pr`es tous les endomorphismes de K-espaces vectoriels admettant (T−a)4 comme polynˆome caract´eristique.

Corrig´e des exercices.

1) Il faut d´ecrire toutes les suites d´ecroissantes d’id´eauxPiK[T] telles que le produit des polynˆomes unitaires Pisoit (Ta)3(Tb)3, autrement dit, toutes les possibilit´es pour les facteurs invariants Il y a 9 solutions.

a)P1= (T a)3(Tb)3 ; b)P1= (T a)n(Tb)metP2 = (T a)3n(Tb)3m, avecn+m >0 et n, m1 ;

c)P1 =P2=P3= (Ta)(Tb) ; d)P1= (Ta),P2= (Ta) etP3= (Ta)(Tb)3 (et le mˆeme en permutantaetb) ;

e)P1= (Ta),P2= (Ta)(Tb) etP3= (Ta)(Tb)2(et le mˆeme en permutantaetb).

Autrement dit, siEa etEbsont les espaces propres de rang 3 associ´es aux valeurs propresaetb, on a pour Eatrois d´ecompositions possibles (et pourEbaussi ´evidemment).

Ea/(K[T]/(Ta))3, Ea/K[T]/(Ta)×(K[T]/(Ta))2 mboxetEa/K[T]/(Ta)3.

2) Il faut d´ecrire toutes les suites d´ecroissantes d’id´eauxPiK[T] telles que le produit des polynˆomes unitaires Pisoit (Ta)4. Comme vous le savez, il y a 5 solutions que vous devez d´ecrire.

Exercice 13.6 1) SoitEest unC-espace vectoriel de rang6. Siuest un endomorphisme deE dont le polynˆome caract´eristique est le carr´e de son polynˆome minimal et ayant deux valeurs propres distinctes aet b, d´ecrivez les facteurs invariants possibles de u.

Corrig´e de l’exercice.

1) SoientP1, ..., Psles facteurs invariants deu. On aP1..Ps=Ps2 etd0Ps= 3. Quitte `a permuteraetb, on a n´ecessairementPs= (Ta)2(Tb). Il y a 2 solutions

s= 3, P1= (Ta) etP2= (Ta)(Tb) ; s= 2 etP1= (Ta)2(Tb) =Ps.

Exercice 13.7 1) Soit E est unC-espace vectoriel. Si uest un endomorphisme deE et a une valeur propre de u, montrez que le rang de l’espace vectoriel des vecteurs propres de aest le nombre de facteurs invariants dont (T −a) est facteur.

Corrig´e de l’exercice.

SoientP1, ...Psles facteurs invariants deEetE=Ei, avecEi/C[T]/PiC[T]. Il suffit donc de montrer que si le polynˆome minimal est, au signe pr`es, ´egal `a son polynˆome caract´eristique alors l’espace (propre) des vecteurs propres d’une valeur propre est de rang 1. SoitP ce polynˆome etnson degr´e.

On veut montrer que ker(uaId) est de rang 1, ce qui est ´equivalent `arang(uaId)(E) =n1. Soit F= (uaId)(E) = (T1)E. C’est un sous-espace stable pouru. SoitQle polynˆome minimal de la restriction de u`aF. On a ´evidemmentQ(T1)E=QF= 0. DoncQ(T1) est un multiple deP, ce qui montred0Qn1 etrangFn1.

Exercice 13.8 SoitE est unC-espace vectoriel de rang6. Soituest un endomorphisme de E dont le polynˆome caract´eristique a 2 racines distinctes a et b. On suppose que les espaces propres Ea etEb sont de rangs 3 et2. Quels sont les facteurs invariants deu?

Corrig´e de l’exercice.

P1= (Ta),P2= (Ta)(Tb) etP3= (Ta)(Tb)2.

Exercice 13.9 1) SoitE est unK-espace vectoriel et soituest un endomorphisme deE dont le polynˆome minimalP est, au signe pr`es, le polynˆome caract´eristique. SiP =QR, montrez que rang(kerQ(u)) =d0Qet rang(Q(u)(E)) =d0R.

Corrig´e de l’exercice.

1) On peut supposerQetRunitaires. Soitnle rang deE. On rappelle queF =Q(u)(E) =Q(T)E(par efinition de la structure deK[T]-module) est une sous-espace vectoriel stable pouru.

SoituF la restriction de u `a F. Comme R(u)(F) = R(u)Q(u)(E) = P(u)(E) = (0), il est clair que le polynˆome minimal deuF diviseR. SoitR1 ce polynˆome minimal. On a 0 =R1(u)(F) =R1(u)Q(u)(E) = R1Q(u)(E), doncP =RQdiviseR1Q. Il resteR=R1, doncFest de rangd0R, ce qui impliquerang(kerQ(u)) d0Q=nd0R.

On a ´evidemment montr´e aussirangR(u)(E)d0Q. Mais commeQ(u)R(u) =P(u) = 0, on aR(u)(E) kerQ(u) et on conclut avec les in´egalit´es

d0QrangR(u)(E)rangkerQ(u)d0Q.

14 Matrice de Jordan d’un endomorphisme de C -espace

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