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Rôle du cortex insulaire dans l’aversion olfactive et l’aversion

Résumé de l’article

L’AOC et l’AGC sont deux apprentissages alimentaires reposant sur l’association

d’un SC chimiosensoriel nouveau (odeur ou goût) avec un SI viscéral (malaise).

Parce que l’AOC ne peut supporter un IIS long au contraire de l’AGC (quelques

minutes contre plusieurs heures), l’odeur a longtemps été considérée comme un SC

non critique comparée au goût. Jusqu’à récemment, l’odeur était utilisée en mode

distal et ne stimulait que la voie olfactive orthonasale. Mais des travaux récents ont

montré que l’ingestion de l’odeur (présentation proximale/distale) permettait de

stimuler en plus la voie olfactive rétronasale et d’induire une AOC avec un IIS long

(Slotnick et al., 1997 ; Chapuis et al., 2007). Nous avons d’abord montré qu’il était

possible d’induire dans la cage d’élevage des animaux une AOC comparable à

l’AGC si l’odeur est ingérée : association SC-SI unique, IIS long, et rétention

importante.

Nous avons ensuite évalué si ces apprentissages possédaient des bases

neurobiologiques communes. Notre attention a été retenue par le CI, structure

incontournable dans l’AGC et présentant des afférences olfactives et viscérales. Les

études lésionnelles n’ont à ce jour révélé aucune implication du CI dans l’AOC

(Tableau 4) mais cette approche lésionnelle peut induire des réorganisations

fonctionnelles palliant l’absence du CI. Une approche pharmacologique s’imposait

pour bloquer le CI lors de l’acquisition, la consolidation ou les rappels récent et

ancien de l’AOC et de l’AGC.

L’inactivation du CI par infusion de lidocaïne, anesthésique local, n’a aucun effet

sur l’acquisition de l’AOC mais perturbe fortement celle de l’AGC. Pour étudier les

mécanismes de consolidation, nous avons utilisé l’anisomycine, un inhibiteur de

synthèse protéique. L’infusion d’anisomycine dans le CI n’a pas d’effet sur l’AOC,

mais perturbe encore une fois l’AGC. Enfin nous montrons que l’inactivation du CI

n’a pas d’effet sur les rappels, récent (2 jours) ou ancien (36 jours), de l’AOC, tandis

que ceux de l’AGC sont affectés.

Ces résultats soulignent une implication différentielle du CI dans l’AOC et

l’AGC : nécessaire à aucune des étapes de la formation ou du rappel de l’AOC,

il est en revanche indispensable à celles de l’AGC.

1er article

Critical role of insular cortex in taste but not odour

aversion memory

Desgranges Bertrand

1

, Sevelinges Yannick

1

, Bonnefond Mathilde

1, 2

, Lévy Frédéric

1

,

Ravel Nadine

2

and Ferreira Guillaume

1

1

Laboratoire de Comportement, Neurobiologie et Adaptation, CNRS UMR6175,

INRA UMR85, Université Tours, F-37380 Nouzilly, France

2

Laboratoire de Neurosciences Sensorielles, Comportementales et Cognitives,

CNRS UMR5020, Université´ Lyon I, 50 avenue Tony Garnier, F-69366 Lyon, France

CHAPITRE 2 :

Rôle du l’amygdale basolatérale dans la

formation et le rappel l’aversion olfactive

conditionnée.

Chapitre 2, 1

ère

partie : rôle du noyau basolatérale de l’amygdale

dans l’acquisition et le rappel de l’aversion olfactive conditionnée

Résumé de l’article

Le premier chapitre a révélé que le CI n’était pas nécessaire aux différentes

étapes de l’AOC. En continuant à investiguer les bases neurobiologiques de l’AOC,

nous nous sommes focalisés sur une autre structure de convergence des

informations olfactives et viscérales, déjà connue pour jouer un rôle dans les

apprentissages olfactifs, le NBL. Les études lésionnelles montrent que ce NBL est

important pour l’AOC (Tableau 4), sans toutefois préciser à quel moment de

l’apprentissage. Nous avons utilisé une approche pharmacologique, avec le

muscimol, agoniste des récepteurs GABAα, pour bloquer l’activité excitatrice du NBL

durant l’acquisition et les rappels récents et anciens de l’AOC.

L’infusion de muscimol dans le NBL avant la présentation de l’odeur, perturbe

fortement l’AOC. Mais cette même infusion réalisée entre le SC et le SI n’a aucun

effet sur l’AOC, suggérant que le NBL est important pour le traitement du SC mais

pas du SI ou de l’association SC-SI. Le fait que l’inactivation du NBL avant la

présentation de l’odeur perturbe l’acquisition de l’inhibition latente confirme

l’importance de cette structure dans l’encodage de l’odeur. Enfin les infusions de

muscimol dans le NBL affectent le rappel récent (2 jours) mais plus fortement le

rappel ancien (28 jours) de l’AOC, ce qui laisse penser que le NBL serait impliqué à

très long terme dans l’AOC. Par ailleurs, l’inactivation du NBL ne perturbe ni la

perception olfactive, ni l’expression d’une aversion spontanée (pour la quinine). De

plus les effets de l’inactivation du NBL sur l’AOC ne sont pas la conséquence d’un

apprentissage sous dépendance d’état.

Ces résultats suggèrent que le NBL est nécessaire à l’encodage et au rappel

d’une mémoire olfactive. Précisément, le NBL apparaît particulièrement critique

pour le traitement du SC olfactif. De plus, le NBL semble jouer un rôle

permanent dans l’expression de l’AOC et pourrait être l’une des bases

neurobiologiques sous-tendant le stockage à long terme de la mémoire

olfactive.

2ème article

The basolateral amygdala is necessary for the encoding

and the expression of odor memory

Yannick Sevelinges, Bertrand Desgranges, and Guillaume Ferreira

Laboratoire de Comportement, Neurobiologie et Adaptation, CNRS UMR6175, INRA

UMR85, Université Tours, F-37380 Nouzilly, France

Chapitre 2, 2

ème

partie : Le NBL dans la consolidation de l’AOC

Résumé de l’article

Si le NBL est important pour l’acquisition et le rappel de l’AOC (cf. étude

précédente), la question de son implication dans la consolidation n’a pas encore été

explorée. Comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, l’utilisation de

l’anisomycine permet de bloquer la synthèse protéique nécessaire à la consolidation

d’une mémoire. Nous avons donc infusé de l’anisomycine au sein du NBL à

différents moments pour mesurer son importance dans la consolidation de l’AOC.

Réalisée avant la présentation du SC, l’infusion perturbe fortement l’AOC. Par

contre, juste après le SC, cela n’a aucun effet. Ces résultats suggèrent que

l’anisomycine provoque des déficits dans la formation de la représentation de l’odeur

ou de l’association SC-SI plutôt que dans l’intégration du SI. L’infusion d’anisomycine

dans le NBL avant le SC affecte fortement la mémoire à long terme mais pas la

mémoire à court terme indiquant une atteinte spécifique de la consolidation de

l’AOC. L’infusion d’anisomycine dans le NBL ne perturbe ni le fonctionnement du

NBL, ni la perception olfactive et n’entraîne aucune mort cellulaire au sein de

l’amygdale. Cette intervention pharmacologique induit une diminution importante et

localisée de la synthèse protéique puisque l’expression de la protéine Fos dans le

NBL et le noyau central de l’amygdale, mais pas dans le cortex piriforme adjacent,

décroît de 65-70%.

Ensemble, ces résultats suggèrent que la synthèse protéique dans le NBL,

et éventuellement dans le noyau central, est nécessaire à la consolidation de

l’AOC.

3ème article

Anisomycin infusion in the amygdala impairs

consolidation of odor aversion memory

Bertrand Desgranges, Frédéric Lévy and Guillaume Ferreira

Laboratoire de Comportement, Neurobiologie et Adaptation, CNRS UMR6175, INRA

UMR85, Université Tours, F-37380 Nouzilly, France

CHAPITRE 3 :

Mise en place d’un modèle comportemental de

préférence olfactive conditionnée et implication

du noyau basolatérale de l’amygdale et du

cortex insulaire.

Chapitre 3 : Mise en place d’un modèle comportemental de