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RÉSUMÉ DES CINQ CHAPITRES DU ROMAN

1.

CHAPITRE PREMIER : LES ÉLÉMENTS DE BASE. (Page 13 à 65)

Dans ce premier chapitre, l’auteur jette les éléments de base et fait le portrait de toute une série de personnages de son entourage (père, mère, frères et amis) et met en exergue la confrontation entre le père autoritaire appelé par dérision le « Seigneur » et le fils rebelle Driss. Le personnage central, c’est le père Haj Fatmi Ferdi dit le « Seigneur », illettré mais riche grâce au commerce de thé qui élève ses sept enfants dans la terreur ; puis son épouse (elle n’est pas nommée) chétive et soumisse qui, astreinte à une vie d’esclavage, finit par se suicider en se jetant du haut de la terrasse de sa maison; ensuite il y a Driss Ferdi, narrateur et l’un des deux principaux protagonistes qui se révolte contre l’autorité abusive de son père. Parmi les thèmes annoncés dans cette première partie, il y a la révolte contre l’autorité excessive du père, l’enfance maltraitée, la situation dégradante d’une mère, la dénonciation de valeurs périmées d’une société musulmane archaïque et sclérosée.

2.

CHAPITRE DEUXIÈME : PÉRIODE DE TRANSITION. (Page 67 à 113)

Cette deuxième partie du récit se passe dans la ville de Fès où le Seigneur a envoyé son fils Driss et son épouse pour prier auprès de la tombe de son feu père le marabout car les affaires du « Seigneur » allaient mal. A Fès elle heurterait son front contre la pierre tombale de feu son père le marabout. Le « Seigneur » en avait exprimé le désir. (p. 70). En arrivant à Fès, ils apprirent que la tante Kenza venait d’être répudiée par son mari pour une question de soupe froide. Là, Driss fait la connaissance de Si Kettani, un fqih arrogant et malhonnête, sollicité par le mari de Kenza pour conclure la réconciliation entre les deux conjoints. Driss n’hésite pas à identifier El Kettani à son père le « Seigneur », son alter ego dans la hiérarchie religieuse et sur lequel il déverse toute la haine accumulée dans le premier chapitre. C’est aussi à Fès que Driss apprend la nouvelle de la mort de son plus jeune frère Hamid tué par le « Seigneur » par une gifle trop forte, ce qui oblige à rentrer précipitamment à Casablanca pour les funérailles. Cette partie est une période de transition en ce sens que la révolte qui devait aboutir à son terme avec la scène du couteau (p. 43) sera reportée à la troisième partie et plus précisément à la scène du crachat (p. 170).

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3.

CHAPITRE TROISIÈME : LE RÉACTIF (Page 115 à 173)

Par définition, un réactif c’est une substance qui prend part à une réaction chimique. C’est une force qui exerce une action, qui réagit. Faisons la synthèse. Dans le premier chapitre, avec la révolte et la haine qui régnait dans la famille, la mort du « Seigneur » aurait abouti si Driss avait lancé le couteau à cran d’arrêt contre son père. Au deuxième chapitre, la révolte passe du « Seigneur » à Si El Kettani sur lequel Driss vide tout son fiel. C’est finalement la mort subite de son petit frère Hamid qui décide Driss à regagner Casablanca. Là, il apprend que Hamid est mort à cause d’une hémorragie cérébrale provoquée par une gifle du « Seigneur ». Driss est très affecté par la disparition de son jeune frère avec lequel s’était nouée une certaine complicité. Il était celui parmi ses six frères que Driss chérissait le plus parce qu’il était aussi le plus vulnérable. Cet incident est donc le réactif qui participe par son effet à un état déjà existant.

4.

CHAPITREQUATRIÈME : LE CATALYSEUR. (Page 175 à 228)

Le catalyseur c’est ce qui déclenche une réaction chimique par sa seule présence. Dans le roman, Le Passé simple, c’est la crise des valeurs du jeune Driss qui renonce à toutes ses valeurs arabes. Il renie d’une façon solennelle, l’Islam et la théocratie musulmane (p. 192) et rejette les valeurs du monde occidental dans lesquelles il s’était récemment refugié et cela après avoir compris le vrai sens des termes : Liberté, Égalité, Fraternité, sujet d’une dissertation à l’examen du baccalauréat (p 204) qu’il avait passé et réussi avec brio. (p. 202). Ses amis Berrada, Roche et Tchitcho en qui il comptait beaucoup pour concrétiser son projet de révolte l’évitaient subitement de peur que le « Seigneur » qui avait des relations d’affaire avec leurs parents respectifs, ne les rompe définitivement. (p. 144) Ainsi, Driss s’est retrouvé seul face à lui-même. C’est ce vide insupportable et inattendu qui joue le rôle de catalyseur chez Driss qui se voit ainsi contraint de retourner à la demeure familiale après avoir juré de ne plus y remettre les pieds. C’est à son retour à la maison de son père, qu’il apprend que sa pauvre mère s’était suicidée en se jetant du haut de la terrasse (p. 254).

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5.

CHAPITRECINQUIÈME : LES ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE. (Page 229 à 273)

C’est la phase finale d’une expérience chimique qui peut représenter l’apogée pour notre roman. « Le chapitre cinq est à cette égard le point culminant du roman comme il aurait pu être le stade final d’une expérience chimique. C’est le chapitre des bilans. »385

Le « Seigneur » repenti et Driss assagi font le bilan de leur passé et de leur mésentente tout au long de ce récit dramatique. Le père semble faire son mea culpa que le fils n’accepte pas. Si le « Seigneur » accuse Driss d’avoir été la cause du suicide de sa mère, à son tour Driss prend son paternel pour responsable de la mort de son frère Hamid. L’histoire des Ferdi prend fin sans prendre fin. D’un côté le « Seigneur » dit : « adieu » à son fils pour clore définitivement ce dossier lamentable de la querelle violente qui s’est déroulée tout au long du récit ; alors que d’un autre côté son fils Driss préfère, lui, parler de : « à bientôt », façon de dire que : « je n’ai pas encore fini de régler mes compte avec vous. » C’est ce qui va se passer huit ans plus tard dans le deuxième roman Succession ouverte (1962), livre qui est considéré comme la suite logique du Passé simple, avec la mort du père, le « Seigneur » et l’héritage qu’il lègue à ses enfants.

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RÉSUMÉ EN FRANÇAIS :

Le premier roman de Driss Chraïbi, Le Passé simple, publié en 1954, s’inscrit carrément dans l’écriture de la révolte et de la contestation. Iconoclaste, il cherche d’un ton virulent, à remettre en question aussi bien la société traditionnelle marocaine qu’il accuse patriarcale, surannée et sclérosée, que la société coloniale européenne qu’il dénonce comme oppressive et raciste.

C’est probablement l’un des rares écrivains qui donna à la littérature maghrébine d’expression française une écriture nouvelle qui la sort des chemins battus suivis jusque-là par des romanciers maghrébins. Ce roman prémonitoire apparait au moment où les peuples du Maghreb commencèrent à revendiquer leur quête de liberté.

L’auteur utilise un discours direct, franc et d’une rare violence qui apporte pour la première fois un souffle nouveau à la littérature maghrébine d’expression française. Le héros- narrateur Driss Ferdi a voulu mettre fin à l’hypocrisie religieuse qui caractérise la société arabo-musulmane en général et combattre l’autorité d’un père tyran appelé par dérision le « Seigneur » qui le maltraite depuis son plus jeune âge.

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