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Résultats de performance

Dans le document Dépistage néonatal MSUD - Avis (Page 53-57)

4. PERFORMANCE DU TEST DE DÉPISTAGE

4.2. Résultats de performance

Le tableau 5 présente les résultats sur la performance, soit la sensibilité, la spécificité, le taux de référence, le taux de détection et la valeur prédictive positive, calculés à partir des données disponibles dans les études primaires retenues.

4.2.1. Sensibilité, spécificité et valeur prédictive positive

La validité du test repose sur sa sensibilité et sa spécificité qui reflètent sa capacité à différencier les patients atteints de ceux non atteints de la maladie. Les données disponibles dans 12 études ont permis de calculer une sensibilité de 100 %, sauf dans une étude où elle a été estimée à 50 % en raison de la présence d’un faux négatif et d’un seul vrai positif [Feuchtbaum et al., 2006]. La sensibilité n’a pas été calculée dans deux études, puisque les auteurs n’ont pas précisé si des faux négatifs avaient été observés (tableau 5) [Yang et al., 2018; Lim et al., 2014]. Toutefois, deux des études retenues avaient appliqué un mode de repérage systématique des faux négatifs. D’après les normes du PQDNSU, un test de dépistage doit avoir une sensibilité supérieure à 99 % [MSSS, 2018]. Ainsi, 11 des 12 études respectent cette norme. Le faible nombre de patients repérés dans certaines études entraîne une imprécision relativement aux estimations de la sensibilité, ce qui explique les larges intervalles de confiance.

D’après les normes du PQDNSU, un test de dépistage doit avoir une spécificité supérieure à 99 % [MSSS, 2018]. Toutefois, les experts du comité consultatif en

dépistage des EIM de l’INESSS ont établi à 99,975 % la spécificité minimale pour un test de dépistage. La spécificité a été estimée entre 99,986 % et 100 % pour les douze études où il a été possible de la calculer (tableau 5). Les auteurs de deux études n’avaient toutefois pas précisé le nombre de faux positifs obtenus [Lindner et al., 2011;

Vilarinho et al., 2010].

Les données disponibles dans 12 des 14 études ont permis de calculer une valeur prédictive positive qui a varié entre 0 % et 100 % (tableau 5). L’étude de Sinclair et ses collaborateurs [2016] rapporte que l’utilisation d’un test de deuxième intention a permis d’améliorer la valeur prédictive positive (VPP) de leur test de dépistage. Les paramètres employés ont changé au cours de l’étude, et l’implantation du test de deuxième intention a permis d’abaisser les valeurs seuils de Xle, de Val et des ratios Val/Phe et Xle/Phe tout en gardant le nombre de faux positifs à un niveau acceptable. Avec les valeurs seuil abaissées, sans test de deuxième intention, la VPP aurait été de 0,57 %, mais avec le test de deuxième intention la VPP a été de 30 %18. L’étude de Sinclair n’a pas été la

17 Les deux patients se développaient normalement et se portaient bien entre les épisodes de décompensation métabolique au moment de la publication.

18 La VPP n’a pas pu être calculée pour la première partie de l’étude, lorsque les valeurs seuils étaient plus élevées, puisqu’aucun cas de leucinose n’a été dépisté. Ces données ne sont pas incluses dans le tableau.

seule à obtenir une bonne valeur prédictive positive. L’étude de Couce et ses

collaborateurs [2011] a rapporté une VPP de 100 %. Cependant, peu d’information sur le protocole de dépistage est disponible. Le projet pilote du dépistage néonatal du

Royaume-Uni [UK NSC, 2013] a obtenu une valeur prédictive positive de 50 % en utilisant deux valeurs seuils pour un seul marqueur (Xle). Le faible nombre de patients soumis au diagnostic dans certaines études entraîne une imprécision concernant les estimations de la valeur prédictive positive et occasionne de larges intervalles de confiance.

4.2.2. Taux de référence et taux de détection

Le taux de référence et le taux de détection reflètent, outre la validité du test, la prévalence de la maladie dans les populations étudiées ainsi que et les ressources à mobiliser pour accomplir les démarches diagnostiques et prendre en charge les patients atteints.

Les données disponibles dans 12 études ont permis de calculer un taux de référence de 0,46 à 13,99 nouveau-nés sur 100 000 participants, ce qui satisfait à la norme établie par le PQDNSU qui vise un taux de référence inférieur à 35 nouveau-nés sur

100 000 participants au dépistage (norme 3.5; [MSSS, 2018]) (tableau 5).

Un taux de détection a été calculé entre 1 cas sur 52 542 et 1 cas sur

504 049 participants au dépistage pour 13 études (tableau 5) [Lund et al., 2020; David et al., 2019; Sinclair et al., 2016; Lim et al., 2014; UK NSC, 2013; Couce et al., 2011;

Lindner et al., 2011; Niu et al., 2010; Vilarinho et al., 2010; Feuchtbaum et al., 2006;

Schulze et al., 2003; Zytkovicz et al., 2001].

Tableau 5 Données sur la performance du test de dépistage néonatal sanguin par MS/MS de la leucinose

Nombres en italique : nombres calculés par l’INESSS à partir de l’information disponible dans l’étude.

Sigles et abréviation : IC95% : intervalle de confiance à 95 %; n.d. : non déterminé; VPP : valeur prédictive positive.

Points saillants

Les modalités du dépistage reposent sur la détection d’une concentration élevée de la leucine combinée à l’isoleucine (Xle). Une variabilité a été observée entre les valeurs seuils employées dans les différents

programmes de dépistage à travers le monde.

Même si la sensibilité, la spécificité et le taux de référence satisfont aux normes établies par le MSSS, les intervalles de confiance de ces valeurs sont larges et les valeurs prédictives positives sont très variables.

En se basant sur les données tirées de la littérature scientifique et adaptées au contexte québécois, entre 1 et 12 nouveau-nés par année pourraient être dirigés vers les centres de référence afin d’y entreprendre une démarche d’évaluation diagnostique.

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