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I. Extraction de tubes membranaires par des moteurs non

4. Modèle de l’extraction de tubes membranaires par les moteurs non

4.4. Modélisation du mécanisme d’élongation à l’extrémité du tube

4.4.2. Résultats numériques

Nous présentons ici des résultats avec pour valeur de ωon 1.5 10−3µm2.s−1, Nous montrerons que cette valeur donne un bon accord avec les expériences (fixer ωon fixe seulement le ρu caractéristique ωoffon). Nous réalisons une simulation numérique suivant l’algorithme décrit ci-dessus à l’aide de Maltab [108]. Nous présentons comme premier résultat un suivi de la longueur du tube en fonction du temps, pour des paramètres particuliers illustrant l’effet de la force sur la croissance du tube. La densité est fixée à ρu = 500µm−2, le nombre de filaments accessibles est nf = 1 et la force f est variable, fig4.6. Sur les trois courbes nous voyons que la longueur évolue par sauts, soit en avant de taille d, soit en arrière et dans ce cas ils peuvent être grands devant d. Avec la condition f = 0, la contribution des sauts de rétraction est plus importante que celle de sauts d’extension, de sorte que la longueur du

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tube décroît. Avec f = 0.7pN le taux de sauts en arrière diminue, la longueur évolue aléatoirement avec une vitesse moyenne apparamment nulle. En augmentant encore f à 2pN , nous observons finalement une croissance moyenne du tube : le renforcement par la force des myo1bs permet d’allonger le tube. Remarquons que le temps caractéristique nécessaire pour observer le comportement moyen augmente sur la deuxième figure, où la vitesse moyenne est proche de 0.

f = 0 pN f = 0.7 pN f = 2 pN

Figure 4.6. – Représentation de l’évolution de la longueur L du tube en fonction

du temps. La densité en myo1b vaut ρu = 500µm−2 le nombre de filaments accessibles est nf = 1, la force du tube f varie comme indiqué. Les barres verticales correspondent à 10 sites sur le faisceau (soit une longueur de 55nm), les barres horizontales correspondent respectivement à 5s, 100s et 5s de gauche à droite.

Après cette première obervation, nous réalisons une simulation numérique de la dynamique du système dans des conditions explorant la gamme des paramètres pertinents physiquement : ρu varie entre 10µm−2 et 5000µm−2 (de l’ordre de la densité de saturation en moteurs décrochés), f la force du tube prend les valeurs 0pN , 0.3pN la force caractéristique de renforcement de la myo1b, et 1pN (Le cas f = 0 pN est un cas limite non réalisable expérimentalement qui illustre le comportement des moteurs en absence de force). Pour étudier l’effet de la coopérativité entre les moteurs nous prenons pour valeurs de nf 1, 2, 3 et 10. Nous mesurons la longueur du tube en fonction du temps L(t). Nous extrayons une série de valeurs de la variation de L sur une durée ∆T : ∆Li = (L(i∆T ) − L((i − 1)∆T ))/∆T (nous fixons ∆T à 10s). Nous estimons la vitesse moyenne v = 1/I PI

i=1∆Li/∆T , et

le coefficient de diffusion Diff = 1/2I∆T P

i(∆Li− v∆T )2. Ces deux estimateurs statistiques convergent en I−1/2. Nous simulons l’évolution de L sur une durée 104s

(I = 1000) pour obtenir une précision suffisante.

Les résultats sont représentés sur la fig 4.7, pour les valeurs de nf 1 et 2. En annexe sont représentés les résultats complémentaires pour les valeurs de nf 3 et 10, fig A.1. On observe que v, fig 4.7.a,b, tend vers −∞ en 0 (voir par exemple la courbe bleue, pour f = 0), cela est dû à l’augmentation de la taille des sauts de rétraction, et pour nf > 1 à l’augmentation de la probabilité d’avoir un seul

4.4. Modélisation du mécanisme d’élongation à l’extrémité du tube 1000 2000 3000 4000 5000 −150 −100 −50 0 50 1 2 3 1 2 3 4 5 6 1 2 3 1 2 3 4 5 1000 2000 3000 4000 5000 −100 −50 0 50 100 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 1010 10 10 -2 -2 +1 n = 1 n = 1 n = 2 n = 2 f f f f v (nm/s) v (nm/s) D (nm /s) iff 2 D (nm /s) iff 2 u (m )-2 u (m )-2 u (m )-2 u (m )-2 a b c d

Figure 4.7. – Représentation de la vitesse moyenne v et du coefficient de diffusion Diff pour nf = 1 (a, c) et nf = 2 (b, d) de la croissance du tube en fonction de la densité ρu, avec une force de tube variable f de 0 pN (bleu), 0.3 pN (vert), 1 pN (rouge). Les flêches en a. pointent le seuil de changement de signe de v pour les

différentes forces.

moteur supportant la force du tube. Quand ρu augmente, le taux d’accrochage des moteurs en avant du tube et de saut d’extension du tube de taille +d augmente proportionnellement, la vitesse varie asymptotiquement de manière linéaire avec ρu. Cette transition entre un régime dominé par les sauts de rétraction et un régime dominé par les sauts d’extension apparaît aussi sur les courbes de Diff, fig 4.7, avec une transition entre les deux régimes bien marquée (la forme de la courbe sera expliquée dans le traitement analytique).

L’augmentation de la force f diminue le taux de décrochage des moteurs suppor-tant le tube et donc le taux de saut de rétraction, elle augmente donc la vitesse v et diminue le coefficient de diffusion Diff. L’effet sur la vitesse est plus marqué pour

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les densités en moteurs faibles, où le poids des sauts de rétraction est important. Notons que la densité pour laquelle la vitesse v devient positive, indiquée par des flèches sur la fig 4.7.a diminue fortement sous une force de 1pN . Ce seuil qu’on nomme ρu est important car il détermine la densité minimale pour allonger un tube. Cet effet est illustré par la fig 4.6.

Quand nf augmente on remarque tout d’abord que la pente de v dans la limite des densités élevées augmente, proportionnellement à nf car le taux d’accrochage des moteurs en avant du tube est proportionnel au nombre de sites accessibles. Cependant ρudiminue quand nf augmente, v n’est pas proportionnel à nf en général. On observe en revanche qu’en agrégeant les variables ρu et nfen nfρules courbes de

v et Diffse superposent, fig4.8. Plus précisement les courbes semblent converger vite vers une même courbe limite quand nf augmente. Seul le cas nf = 1 dévie un peu : comme dans de nombreux phénomènes de coopérativité le cas non coopératif est différent des autres. Cette loi d’échelle suggère donc que ρu ∝ n−1f : l’augmentation de la taille du faisceau facilite l’allongement du tube. Cette loi d’échelle n’a pas d’interprétation évidente. Tâchons à présent d’étudier analytiquement le processus stochastique.