• Aucun résultat trouvé

Des valeurs initiales sont requises pour lalgorithme SAEM, et ont été obtenues à laide dune estimation individuelle des paramètres. Suivant la méthode décrite en section2.1.1, un modèle à effets ixes a été utilisé pour chaque plante, conduisant à une estimation individuelle des paramètres pour chaque plante. Puis, lestimation de la moyenne et la variance des paramètres dans la population a été utilisée comme valeur initiale de lalgorithme. Dautres valeurs initiales ont également été testées pour vériier la consistance des résultats.

1.4.1 Population standard

Dans un premier temps, le modèle a été utilisé pour décrire la population standard des 20 plantes ayant reçu une dose dazote de 136 kg/ha. Parmi les différentes structures de covariance testées, la meilleure au sens des critères AIC et BIC est celle correspondant au cas où le temps thermique de ruptureϕi,2 est indépendant des autres paramètres. En ce qui concerne le modèle derreur, les versions additive et combinée

cest-à-direg =σetg =a+bf respectivement se sont avérées meilleures que la version multiplicative.

Les deux modèles fournissent des résultats similaires en terme destimation, le terme correspondant à la partie multiplicative étant très faible. Finalement, nous avons retenu le modèle derreur combiné car lhypothèse de normalité des résidus nétait pas vériiée avec le modèle purement additif. Les résultats sont présentés dans la Table3.1.

La Figure3.3représente la distribution des observations prédites par le modèle, et montre une bonne prise en compte de la variabilité par le modèle. Le test de normalité des résidus a fourni une p-value de 0.06. La convergence de lalgorithme a été vériiée en utilisant plusieurs jeux de données initiaux. Dautres formulations non linéaires ont également été testées, comme suggéré par Xue et al. 2004, mais ont conduit à des valeurs de AIC et BIC plus élevées voir tableau3.2.

500 1000 1500 2000 2500 3000

010203040506070

Temps thermique

Nombre de feuilles

Observations Médiane

Intervalle de prédiction à 95%

500 1000 1500 2000 2500 3000

010203040506070

F. 3.3 – Prédictions du modèle sur la population standard. La ligne continue correspond à la médiane et les frontières de la zone grisée aux quantiles dordre 5 et 95.

T. 3.2 – Comparaison des différentes versions du modèle.

Modèle TRV p-value AIC BIC

Linéaire par morceaux et indépendance

entreϕi,2et les autres paramètres 0.32 1377 1390 Linéaire par morceaux et matriceΓgénérale - 1380 1396 Linéaire par morceaux et matriceΓdiagonale <0.0001 1399 1409

Modèle de Gompertz - 1604 1610

Sigmoïde - 2140 2155

En utilisant lapproximation 3.5, la moyenne et lécart-type des deux phyllochrones ont été estimées à 39°C jour écart-type = 6.5°C jour pour la première phase et 83° C jour écart-type = 16.0°C jour

pour la deuxième phase. A partir de ces valeurs moyennes, on peut prédire un nombre moyen de 35 feuilles au moment du changement de rythme. Les résultats des tests du rapport de vraisemblance pour les paramètres de variance indiquent que chacun des quatre paramètres du modèle a une variabilité inter-individuelle signiicative, et doit donc être traité comme un effet aléatoire. Cependant, la variabilité est plus forte lors de la deuxième phase, avec une variance plus élevée du temps de rupture par rapport au temps dinitiation et du second phyllochrone par rapport au premier.

Ceci peut être dû au fait que les différences entre plantes observées lors de la première phase de déve-loppement deviennent plus prononcées à mesure que le temps thermique augmente. En effet, les plantes qui ont démarré leur croissance plus tôt que les autres, et avec un phyllochrone plus faible, ont eu tendance à produire plus de feuilles et à pousser plus haut, projetant ainsi de lombre sur leurs voisines qui, de ce fait, reçoivent moins de lumière et produisent moins de feuilles. De façon générale, le temps thermique de changement de rythme est fortement inluencé par lécophysiologie de la plante et par les conditions environnementales.Lemaire2010 a notamment montré que la densité de plantation avait une forte in-luence sur ce paramètre, alors que les phyllochrones eux restaient stables dune densité à lautre. Ce point sera également développé dans la section suivante.

Un autre résultat intéressant de notre modèle est la non corrélation entre le temps thermique de rupture et les autres paramètres, ce qui peut signiier que ce changement de rythme intervient lorsquun nombre

T. 3.3 – Estimation des paramètres pour la comparaison des doses dazote. Dans la dernière colonne, les p-value correspondent au test de Wald lorsquil sagit des covariables, et au test du rapport de vraisemblance pour les para-mètres de covariance variabilité inter-individuelle.

Paramètre Estimation Écart-type p-value Temps thermique d’initiation

β0 147 11

0n,0 242 11 <0.001 β0h,0 252 11 <0.001 Rythme d’apparition des feuilles lors de la première phase

β1 0.0219 0.0008

1n,1 0.0257 0.0008 0.002 β1h,1 0.0263 0.0008 <0.001 Temps thermique de rupture

β2 1860 43

2n,2 1580 41 <0.001 β2h,2 1640 41 <0.001 Différence de rythme d’apparition entre les deux phases

β3 -0.012 0.0008

3n,3 -0.0137 0.0008 0.15 β3h,3 -0.0136 0.0008 0.18 Variabilité inter-individuelle

σ0 41.6 5.2 <0.001

σ1 0.00373 0.00035 <0.001

σ2 170 18 <0.001

σ3 0.00357 0.00036 <0.001

Corrélations

σ01 0.54 0.11

03 -0.46 0.12

13 -0.77 0.06

-σ 0.98 0.022

-ixé de feuilles a été atteint, et ne dépend donc pas directement de la vitesse à laquelle les feuilles ont été émises par la plante, ni de la date démergence.

1.4.2 Comparaison des doses d’azote

Les résultats de la comparaison des différentes doses dazote sont présentés dans le tableau 3.3, et la distribution prédite par le modèle est représentée sur la Figure3.4.

Le temps thermique dinitiation a été plus tardif pour les plantes ayant reçu un traitement azoté

p < 0.001 pour les deux doses. Ceci peut sexpliquer par leffet néfaste que peut avoir lazote sur la germination, en particulier sil se trouve concentré en trop grande quantité à proximité de la graine Dray-cott et Christensen, 2003. Aucune différence signiicative na été relevée entre les deux niveaux de dose

p= 0.51¹.

1. Les p-values pour la comparaison entre les deux doses dazote ont été obtenues en relançant le modèle avec pour classe de référence la dose standard dazote. Cela a permis dobtenir des tests de Wald portant dune part sur la différence entre une dose nulle dazote et la dose

500 1000 1500 2000 2500 3000

010203040506070

F. 3.4 – Prédictions du modèle en fonction de la dose dazote reçue. La ligne continue représente la médiane et les lignes pointillées les quantiles dordre 5 et 95.

Cet effet négatif a pu être contrebalancé par un rythme dapparition des feuilles plus rapide chez les plantes fertilisées lors de la première phase de développement, même si lutilisation dune forte dose na pas permis daugmenter signiicativement ce rythme p= 0.62.

Le temps de rupture et donc le changement de phase se fait plus tôt chez les plantes ayant reçu un apport azoté p < 0.001 pour les deux doses, mais, comme pour les autres paramètres, cette différence nest pas signiicative entre les deux doses dazote.

Aucune différence signiicative na été observée sur la différence de rythme entre les deux phases de développement. Le rythme dapparition des feuilles lors de la première phase étant plus élevé pour les plantes fertilisées, cela signiie donc que le rythme dapparition des feuilles reste plus élevé pour ces plantes au cours de la deuxième phase de développement. Cela signiie également que ce changement de rythme, qui se traduit par un ralentissement de la vitesse dapparition des feuilles, et donc un allongement du phyllochrone, a le même effet quel que soit la dose dazote reçue.

En utilisant les valeurs moyennes de chaque paramètre, le nombre de feuilles émises au moment du changement de phase est estimé à 37 pour les plantes sans azote, à 34 pour celles ayant reçu une dose normale et à 36 pour celles ayant reçu une forte dose. On remarque donc quen plus dêtre indépendant des autres paramètres, le temps de rupture semble également associé à un nombre de feuilles relativement stable dune dose à lautre, et situé autour de 35–36 feuilles.

La dose normale dazote était probablement suffisante pour permettre aux plantes de ne pas subir de stress azoté, puisquaucune différence signiicative na été relevée entre les deux différentes doses.