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Concernant les données socio-démographiques, il n’y aurait pas de différence significative entre les groupes en ce qui a trait à l’âge (F (1,32) = 1.87; p > .05), au poids (F (1,27) = 0.36; p > .05), au revenu familial (F (1,31) = 0.43; p > .05) et au niveau de scolarité (F (1,32) = 0.00; p > .05). La moyenne d’âge du groupe HB+DA (n = 35.53) est légèrement moins élevée que celle du groupe DA (n = 41.20), l’indice de masse corporelle moyen est légèrement plus élevée (n = 38.05) que le groupe DA (n = 36.35), le revenu familial moyen se situe entre 40 000$ et 59,999$ dans les deux groupes et le plus haut niveau de scolarité complété en moyenne est le même pour les deux groupes, soit le niveau collégial.

Les moyennes, les écarts-types et les résultats des MANOVA sont présentés dans le tableau 1. Les analyses de variance comparant les groupes DA et HB+DA indique la présence d’une différence significative entre les deux groupes pour les symptômes dépressifs, les symptômes anxieux et la sévérité des accès hyperphagiques. Le groupe HB+DA présenterait significativement plus de symptômes dépressifs (η2 = 0.14), de

symptômes anxieux (η2 = 0.13) et des accès hyperphagiques plus sévères (η2 = 0.23) que le

groupe DA et ceux-ci présenteraient chacun de larges tailles d’effet.

Selon les seuils de sévérité du BDI-II, les scores obtenus indiquent que les personnes du groupe DA présentent des symptômes dépressifs légers, alors que les

personnes du groupe HB+DA présentent des symptômes modérés. Pour ce qui est de la sévérité des accès hyperphagiques, celle-ci serait modérée pour les personnes du groupe DA et sévère pour le groupe HB+DA. Quant aux symptômes anxieux, le STATE ne possède pas de seuil de sévérité reconnu. Toutefois, il est possible de comparer l’échantillon actuel à un échantillon de 737 étudiantes universitaires (M = 38.03, ÉT = 9.76; Gauthier & Bouchard, 1993). Lorsque comparé, le groupe DA ne se distingue pas significativement de l’échantillon normatif (t = 1.38, p = 0.187), alors que le score obtenu dans le groupe HB+DA est significativement plus élevé (t = 4.145, p = 0.001).

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Aucune différence significative n’a été trouvée entre le groupe DA et le groupe HB+DA en ce qui a trait aux comportements alimentaires, à l’insatisfaction corporelle et à la personnalité. Bien que ces outils ne possèdent pas de seuils établis, il est toutefois intéressant de constater que lorsqu’il est comparé à un groupe de 87 femmes ne présentant pas de problème de comportement alimentaire (restriction : M = 10.60, ÉT = 4.40, désinhibition : M = 7.10, ÉT = 3.10, susceptibilité à la faim : M = 3.80, ÉT = 2.50; Siervo, Boschi, Papa, Bellini & Falconi, 2005), le groupe DA et le groupe HB+DA présentent une moyenne significativement plus basse pour la restriction (t = 2.45, p = 0.027; t = 2.33, p = 0.032), mais significativement plus élevée pour la désinhibition (t = 12.22, p = 0.000; t = 12.05, p = 0.000) et la susceptibilité à la faim (t = 4.05, p = 0.001; t = 5.9, p = 0.000). Pour ce qui est de la satisfaction corporelle liée à l’apparence et au poids, les scores obtenus au BDES dans les groupes DA et HB+DA se retrouve en dessous de la moyenne pour l’apparence (t = 10.27, p = 0.000; t = 17.94, p = 0.000) et pour le poids (t = 12.14, p = 0.000; t = 21.15, p = 0.000) comparativement à un groupe de 133 étudiantes universitaires (apparence : M = 2.50, ÉT = 0.70, poids : M = 2.30, ÉT = 1.00; Mendelson, Mendelson & White, 2001), ce qui signifie que les groupes avec DA sont plus insatisfaits de leur image corporelle.

En ce qui a trait à la personnalité, bien que les différences entre les deux groupes ne soient pas significatives, on observe des tailles d’effet modérées au TCI pour la recherche de la nouveauté (η2 = 0.07), la dépendance à la récompense (η2 = 0.05) et la

persistance (η2 = 0.09). Plus spécifiquement, le groupe HB+DA présenterait moins de

recherche de nouveauté, de dépendance à la récompense et de persistance que le groupe DA. De plus, si l’on compare les résultats obtenus à un groupe de 190 étudiantes universitaires (recherche de nouveauté : M = 50, ÉT = 4.1, évitement du danger : M = 57, ÉT = 5.1, dépendance à la récompense : M = 71, ÉT = 2.6, persistance : M = 48, ÉT = 1.5, auto-détermination : M = 64, ÉT = 4.5; Chakroun-Vinciguerra, Faytout, Pélissolo & Swendsen, 2005), les scores du groupe DA sont significativement plus élevés pour la persistance (t = 4.35, p = 0.001), mais ne se distingue pas significativement pour la recherche de nouveauté (t = 0.08, p = 0.935), l’évitement du danger (t = 1.171, p = 0.260), la dépendance à la récompense (t = 1.36, p = 0.195) et l’auto-détermination (t = 1.81, p =

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0.091). Quant au groupe HB+DA, les scores obtenus sont significativement plus élevés que l’échantillon normatif pour l’évitement du danger (t = 2.76, p = 0.013) et significativement plus bas pour l’auto-détermination (t = 3.14, p = 0.006), mais ne se distingue pas significativement pour la recherche de nouveauté (t = 2.10, p = 0.051), la dépendance à la récompense (t = 0.334, p = 0.742) et la persistance (t = 1.89, p = 0.076).

Comparaison des patrons de relations

Les analyses corrélationnelles des variables à l’étude ont permis de mettre à jour des différences dans les patrons de relations des groupes DA et HB+DA. Les corrélations des groupes DA et HB+DA sont présentées dans le tableau 2.

Dans le groupe DA, on observe d’une part des tailles d’effet faibles à moyennes et une relation positive entre la restriction et les symptômes dépressifs et, d’autre part, la désinhibition et la susceptibilité à la faim, alors que ces relations sont négatives dans le groupe HB+DA. Par rapport à la relation entre les symptômes dépressifs et les accès hyperphagiques, on note une taille d’effet moyenne et une relation positive dans le groupe HB+DA, alors que la taille d’effet est faible et négative dans le groupe DA. La relation entre la satisfaction corporelle (par rapport au poids et à l’apparence) et les accès hyperphagiques est négative dans le groupe HB+DA et démontre des tailles d’effet élevées, contrairement au groupe DA qui présente de faibles tailles d’effet. En d’autres mots, moins il y a de satisfaction par rapport à son poids et son apparence, plus il y a d’accès hyperphagiques dans le groupe HB+DA. Aussi, la relation négative entre la satisfaction par rapport au poids et les symptômes dépressifs et anxieux dans le groupe HB+DA possède des tailles d’effet plus élevées que dans le groupe DA.

Concernant les traits de personnalité, on observe des patrons de relations inversés entre les deux groupes en lien avec l’évitement du danger. Dans le groupe DA, l’évitement du danger possède une relation positive avec la recherche de nouveauté et la dépendance à la récompense et des tailles d’effet faibles, ainsi qu’une relation significativement négative avec l’auto-détermination et une taille d’effet élevée. Au contraire, dans le groupe HB+DA, on observe une relation négative significative entre l’évitement du danger et la recherche

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de nouveauté, ainsi qu’une relation négative avec la dépendance à la récompense et l’auto- détermination et des tailles d’effets très faibles.

Des analyses de modération ont ensuite été réalisées afin d’examiner si l’HB conjuguée à la DA pouvait modérer les relations entre les variables dont des patrons de relations inversés ont été retrouvés pour chacun des groupes. En premier lieu, la désinhibition, la susceptibilité à la faim et les symptômes dépressifs ont été utilisés successivement comme variables dépendantes, avec comme variable prédictive la restriction et comme variable modératrice le groupe (groupe DA ou groupe HB+DA). Ces analyses suggèrent que l’HB ne modère pas la relation entre la restriction et la désinhibition (R2 = .040, F (1, 31) = 1.32, p > .05), la susceptibilité à la faim (R2 = .049, F (1, 31) = 1.62,

p > .05) et les symptômes dépressifs (R2 = .020, F (1, 31) = .76, p > .05). Puis, la recherche de nouveauté, l’auto-détermination et la dépendance à la récompense ont été utilisées successivement comme variables dépendantes, avec comme variable prédictive l’évitement du danger et comme variable modératrice le groupe. Les analyses suggèrent que le groupe semble modérer les relations entre l’évitement du danger et la recherche de nouveauté (R2 = .121 F (1, 31) = 4.96, p < .05) et l’auto-détermination (R2 = .139, F (1,

31) = 6.76, p < .05), mais ne modérerait pas la relation entre l’évitement du danger et la dépendance à la récompense (R2 = .020, F (1, 31) = .67 p >.05). Plus spécifiquement,

comme l’illustre la figure 1, la relation entre l’évitement du danger et la recherche de nouveauté est positive dans le groupe DA (b = 0.068, ÉT = 0.18, t = 0.376, p > .05, LLCI = -0.299, ULCI = 0.434) et négative dans le groupe HB + DA (b = -0.521, ÉT = 0.19, t = - 2.684, p < .05, LLCI = -0.917, ULCI = 0.125). La figure 2 permet quant à elle d’illustrer la relation fortement négative dans le groupe DA pour l’auto-détermination (b = -0.725, ÉT = 0.18, t = -4.117, p < .001, LLCI = -1.084, ULCI = -0.366) et légèrement négative dans le groupe HB+DA (b = -0.051, ÉT = 0.19, t = -0.266, p > .05, LLCI = -0.439, ULCI = 0.338).

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Figure 1. Représentation graphique des effets

modérateurs de l’HB sur le lien entre l’évitement du danger et la recherche de nouveauté.

Figure 2. Représentation graphique des effets

modérateurs de l’HB sur le lien entre l’évitement du danger et l’auto-détermination

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