• Aucun résultat trouvé

B- Méthodes de travail

2- Résultats des analyses bactériologiques

Figure 16 : Teneur en fluorures des eaux échantillonnées.

Les eaux échantillonnées sont pauvres en fluor. En effet, les concentrations en fluorures varient de 0,17 à 0,28 mg/L avec une moyenne de 0,205 mg/L, ce qui montre que la majorité des eaux des forages ont une concentration qui tourne autour de 0,2 mg/L. Il est à signaler que toutes ces concentrations sont largement en dessous de la concentration maximale fixée par l’OMS qui est 1,5 mg/L.

2- Résultats des analyses bactériologiques

Les résultats des analyses bactériologiques des eaux échantillonnées sont représentés sur les figures 17 et 18.

Coliformes totaux et coliformes fécaux.

Figure 17 : Teneur en coliformes totaux et fécaux des eaux échantillonnées.

Cette figure 17 montre que toutes les eaux échantillonnées présentent des valeurs

34 nombres de germes les plus élevés sont dénombrés dans l’eau prélevée à Gblon. La concentration des coliformes totaux avoisine 336/100 mL et celle des coliformes fécaux est de 48/100 mL dans cette localité. Notons que toutes ces valeurs dépassent extrêmement la recommandation de l’OMS qui est 0/100 mL pour les eaux de boisson.

Les résultats des analyses bactériologiques montrent également que les streptocoques fécaux sont abondamment présents dans l’eau de forage de Gblon à raison de 140/100 mL. Ces germes sont totalement absents dans les eaux des forages d’Ogblonmey et Kindji mais leur concentration avoisine 2/100 mL dans la localité d’Ounmey. Exceptées les eaux des forages d’Ogblonmey et de Kindji, celles des deux autres localités présentent des valeurs qui ne respectent pas les normes de l’OMS soit 0/100 mL.

(Figure 18)

Figure 18 : Teneur en streptocoques fécaux des eaux échantillonnées.

Il est important de mentionner que le rapport coliformes fécaux/streptocoques fécaux était considéré comme un élément informatif de 1er ordre pour déterminer si une pollution fécale est d’origine animale ou humaine. Ainsi, la quantification de la flore de contamination fécale a permis d’établir ce rapport (R = CF/SF) au niveau des eaux des quatre forages étudiés.

35 Tableau I : Détermination de la source de pollution à partir du rapport CF/SF.

Localités Ogblonmey Kindji Gblon Ounmey

Rapport (CF/SF) - - 0,343 14

Source de pollution Animaux ou Hommes

Animaux ou Hommes

Animaux Hommes

De ce tableau, on constate que le rapport de Gblon (0,343) est inférieur à 0,7, ce qui indique une pollution animale et celui d’Ounmey (14) est supérieur à 4 donc une pollution humaine. Les rapports des autres localités à savoir Ogblonmey et Kindji sont presque inexistants à cause de l’absence totale des streptocoques fécaux dans les eaux de forages desdites localités.

36 B- DISCUSSION

Les résultats des analyses physico-chimiques présentés dans ce travail ont montré que le pH, la conductivité, le calcium, le magnésium, les chlorures, les nitrates, les nitrites et les fluorures peuvent être considérés admissibles et ne présentent aucune incidence sur la qualité de l’eau des forages étudiés. Les valeurs moyennes du pH (7,8), du magnésium (8,086 mg/L) et des nitrites (0,0375 mg/L) sont conformes à celles obtenues par BRICHA Saadia et al., (2007). Les valeurs moyennes de la conductivité (203,85 µs/cm) et des nitrates (14,96 mg/L) sont largement inférieures aux résultats trouvés par DOVONOU Flavien (2008). Notons que tous ces paramètres sont compatibles aux normes pour les eaux de consommation.

Les résultats des essais physico-chimiques ont révélé également l’existence d’une couleur élevée (148,5 UCV) des eaux dans toutes les localités. Cette grande variation de la couleur n’est rien d’autre que la présence des matières organiques colorées (substances humiques, fer, etc.). Ce taux élevé peut aussi être lié à la nature géologique des sols traversés par l’eau lors de son infiltration. Bien qu’une eau colorée ne comporte aucun danger pour la santé, la présence de couleur met mal à l’aise les consommateurs même si l’eau est de bonne qualité.

De façon générale, la valeur moyenne du fer (0,728 mg/L) n’est pas conforme à la norme prévue par l’OMS. En effet, le fer est l’un des minéraux les plus présents dans la croûte terrestre, ce qui explique sa présence dans les eaux souterraines. Ainsi, les concentrations de fer observées dans la commune notamment celle de la localité de Gblon (2,19 mg/L) pourraient avoir une origine naturelle. Même si le fer ne pose pas de risques sérieux pour la santé, sa présence peut indiquer que l’eau souterraine est de mauvaise qualité et peut être révélateur de l’existence d’autres problèmes susceptibles d’avoir des effets nocifs pour la santé.

Par ailleurs, les eaux souterraines provenant des forages hébergent de fortes densités d’indicateurs de contamination fécale. Les fortes concentrations de coliformes totaux, de coliformes fécaux et de streptocoques fécaux peuvent être attribuées à l’influence du lac qui reçoit des déchets divers pouvant le polluer. Ces résultats sont en adéquation avec ceux de DOVONOU Flavien (2012) qui a montré que la pollution de l’eau du lac Nokoué est due au dépôt de branchages dans le lac, aux dépotoirs sauvages d’ordure implantés le long de la berge du lac Nokoué à Cotonou et à la défécation qui se fait directement dans les eaux. Pour BRICHA Saadia et al., (2007),

37 l’intensité de la pollution des eaux souterraines dépend du type du sol et de la dose en polluants. Selon ces chercheurs, les eaux superficielles chargées en microorganismes s’infiltrant dans le sol sablonneux, parviennent à la nappe sans avoir bénéficié d’une filtration efficace, et occasionnent une multitude de pollutions ponctuelles. L’eau d’une nappe phréatique est d’autant plus vulnérable que le sommet de la nappe est proche de la surface du sol, que les terrains qui surmontent l’aquifère sont perméables et que les sources superficielles de pollution sont importantes. (Boutin, 1987 cité par BRICHA Saadia et al., (2007)).

En outre, la forte concentration de coliformes totaux des eaux de forage d’Ahomey-Gblon est similaire à celle obtenue par DOVONOU Flavien (2008) qui est de 300/100 mL dans un puits à Ahouansori Towéta 1, une localité dépourvue de toute disposition d’assainissement et fortement peuplée. Ses résultats en coliformes fécaux (1900/100 mL) et en streptocoques fécaux (200/100 mL) dans ce même puits sont largement supérieurs à ceux trouvés dans l’eau d’Ahomey-Gblon.

Cette élévation de concentration peut s’expliquer par plusieurs facteurs dont la divagation des animaux dans le milieu, l’utilisation directe de leurs excréments comme engrais pour fertiliser le sol, l’absence de latrines et d’un système de collecte et d’évacuation des ordures ménagères puis la faible profondeur de la nappe phréatique.

Ces divers facteurs peuvent être à l’origine de la contamination des eaux souterraines dudit village. Selon BRICHA Saadia et al., (2007), << les rejets d’élevage du bétail ainsi que l’utilisation du fumier comme fertilisants, contribuent à la pollution des eaux souterraines. L’augmentation de la concentration en coliformes totaux, en coliformes fécaux et en streptocoques fécaux est due à l’augmentation du niveau piézométrique qui accélère la propagation des polluants microbiologiques qui se trouvent sur le sol ou piégés dans la zone insaturée. Une fois que le polluant franchit la barrière de la zone insaturée, la propagation du polluant ne rencontre plus d’obstacles. Les bactéries ainsi recueillies peuvent être entraînées par l’écoulement de la nappe vers les puits ou forages >>.

Le rapport coliformes féaux / streptocoques fécaux varie d’une localité à une autre et est inférieur à 0,7 à Gblon et supérieur à 4 à Ounmey. Ces résultats confirment les observations de Jagals et al., (1995) (cité par Saadia BRICHA et al., (2007)) qui montrent qu’un rapport CF/SF élevé (> 4) peut être considéré comme un bon indice d’une contamination d’origine humaine et un rapport faible (< 0,7) montre que cette contamination est d’origine animale. On peut alors en déduire que les eaux de forage de

38 Gblon sont contaminées par des matières fécales d’origine animale et que celles de Ounmey sont contaminées par des matières fécales d’origine humaine.

39 CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Les résultats de l’analyse physico-chimique de l’eau consommée à Ganvié, Ahomey-Gblon et Ahomey-Ounmey, ont montré que le pH, la conductivité, le calcium, le magnésium, les chlorures, les nitrates, les nitrites et les fluorures sont conformes aux normes et ne présentent aucun danger pour la consommation. Par ailleurs, la couleur affiche des teneurs supérieures aux normes de 15 UCV. Ces résultats confirment la présence des matières organiques colorées ou des métaux comme le fer, le manganèse etc... dans les eaux. La présence très élevée de germes indicateurs de contamination fécale constitue sans doute une menace pour les habitants qui utilisent l’eau de ces forages pour leurs besoins.

Ainsi, à l’issu de ce travail, nous suggérons aux autorités :

- de sensibiliser les populations et de les inciter à traiter l’eau avant sa consommation, et de les rassurer qu’on peut faire reculer toutes les maladies d’origine hydrique par un approvisionnement suffisant en eau salubre et par l’amélioration de l’assainissement des points d’eau et des conditions d’hygiène ; - de faire un contrôle permanent de la qualité des eaux des forages ;

- d’étendre le réseau d’adduction d’eau potable et de multiplier les bornes-fontaines dans les quartiers non encore suffisamment dotés ;

- d’encourager la promotion et la vulgarisation des latrines écologiques (ECOSAN), ce qui permettrait de minimiser la pollution du lac par les matières fécales ;

- de mettre en place un système de collecte, d’évacuation et de traitement des ordures ménagères produites par les populations lacustres.

En ce qui concerne les populations lacustres, nous leur suggérons :

- d’adopter des mesures de potabilisation de l’eau à domicile (la chloration permanente des puits, l’aquatab, la décantation…);

- d’adopter des mesures d’hygiène de l’eau dans les maisons (contenants propres, distance réglementaire (15m au moins) entre les puits et les fosses/latrines).

40 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1- BRICHA Saadia et al., 2007. Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique de la nappe phréatique M’nasra (Maroc). Afrique science. 391-404 p.

2- DOVONOU F., 2008. Pollution des plans d’eau au Bénin. DEA en Environnement.

UAC.

3- DOVONOU F., 2012. Pollution physico-chimique et bactériologique du lac Nokoué : Causes et conséquences. Doctorat en hydrologie et gestion intégrée des ressources en eau. UAC.

4- FANDOHAN, 2010. Caractérisation physico-chimique des eaux souterraines de la commune d’Abomey. Rapport pour l’obtention de la licence professionnelle.

GEN/EPAC/UAC. 43 p.

5- GAUJOUS, 1995 : La pollution des milieux aquatiques (Aide-mémoire), Paris, 74 p.

6- HAMDI S. et AITKACI ISMAL M., 2008. Contribution à l’étude des paramètres physico-chimiques et bactériologiques de l’embouchure de l’oued Béni-Messous.

DUEA, Sciences de la mer.

7- HERMANN, 2006. Eau-Assainissement-Hygiène pour les populations à risques.

Editeurs des sciences et des arts, 6 rue de la Sorbonne, 75005 Paris.

8- HOUENOU K., 2011. Caractérisation physico-chimique des eaux souterraines de la commune de Kpomassè. Rapport de fin de cycle pour l’obtention de la licence professionnelle. EPAC/UAC, 45 p. Unies sur l’évaluation des ressources en eau. 5ème Forum mondial de l’Eau, 3ème Ed. 103 p.

12- Rodier J., 1978. Analyse de l’eau : eaux naturelles, eaux résiduaires, eau de mer.

7ème Ed Bordas Paris.

41 13- SAMARI B. S., 2008. La caractérisation physico-chimique et bactériologique des eaux souterraines de la commune de DJIDJA. Rapport de stage pour l’obtention de la licence professionnelle. EPAC/UAC, 43 pages.

42 TABLE DES MATIERES

DEDICACE……….………….i

REMERCIEMENTS………...ii

SOMMAIRE……….………..iii

SIGLES ET ABREVIATIONS……….iv

LISTE DES TABLEAUX………...v

LISTE DES PHOTOS………..………v

LISTE DES FIGURES……….……….…..………….v

RESUME………..………..………..vii

ABSTRACT………..………….viii

INTRODUCTION……….………..1

PROBLEMATIQUE………...3

OBJECTIFS………...4

Objectif général……….4

Objectifs spécifiques……….…4

HYPOTHESES……….……….4

PREMIERE PARTIE : revue de la littérature, présentation du milieu d’étude et du lieu de stage I- REVUE DE LA LITTERATURE………...……..……...………..………5

A- Généralités sur l’eau………...…..5

1- L’eau sur la terre………....5

2- Source de l’eau………..………5

3- Sources d’approvisionnement en eau………...……….5

3-1- Eaux de surface………..5

43

3-2- Eaux souterraines………...6

4- Pollution de l’eau………..……….7

5- Définition d’une eau potable………..………..7

B- Généralités sur quelques paramètres physico-chimiques et bactériologiques de l’eau………..……….7

6- La répartition ethnique de la commune……….………….18

44

7- Les groupes religieux………...18

8- Economie de la commune……….……...18

III- PRESENTATION DU LIEU DE STAGE……….………19

DEUXIEME PARTIE : méthodologie, résultats et discussions I- METHODOLOGIE……….………20

45

 Les nitrites……….………….31

 Le fer……….…………..32

 L’ammonium………...32

 Les fluorures……….33

2- Résultats des analyses bactériologiques……….………….34

 Coliformes totaux et fécaux……….34

 Streptocoques fécaux………...34

B- Discussions………..………...36

CONCLUSION ET SUGGESTIONS……….…………..39

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………..……….40

TABLE DES MATIERES………42 ANNEXES………

46

Tableau II : RESULTATS DES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES ET BACTERIOLOGIQUES DES EAUX PRELEVEES.

47

Tableau III : NORMES NATIONALES ET DE L’OMS BENIN OMS pH 6,5 < pH < 8,5 6,5 < pH < 8,5

T°C - 25

Conductivité - 2000

Calcium 100 100

Magnésium 50 50

Chlorures 250 250

Bicarbonate - -

Couleur 15 15

Nitrites 3,2 0,1

Nitrates 45 45

Ammonium - 0,5

Iode - -

Fluorures 1,5 1,5

Fer 0,3 0,3

Phosphates - 5

Sulfates 500 400

Dureté totale 200 500

C. Totaux 0 0

C. Fécaux 0 0

S. Fécaux 0 0

48

GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES GERANTS DE SYSTEME DE

Documents relatifs