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Dans ce chapitre, nous décrivons ci-dessous les résultats obtenus avec la méthode décrite dans la section précédente. Nous présentons, dans un premier temps, les résultats comportementaux. Puis, nous donnons les résultats des analyses obtenus pour les PE liés à la réponse du participant (section 6.3.3.1) et au feedback (section b)). Pour chaque composante, nous présentons les résultats avant et après transformation par le Laplacien de surface.

6.3.1 Données subjectives

6.3.1.1 État de vigilance

L’état de vigilance des participants est modulé par le moment de l’expérimentation (t(16) = 5.56, p < .001).

La comparaison des moyennes indique que les participants étaient significativement moins vigilants à la fin de l’étude (4.88±0.39) qu’au début (3.24±0.30).

6.3.1.2 État émotionnel

Concernant l’état émotionnel des participants, aucun effet du moment de l’expérimen-tation n’est observé sur aucune des variables considérées (Calme/appaisement, Stress, Joie, Ennui).

6.3.2 Données comportementales

Les valeurs des TR et TE moyens sont reportés dans le tableau 6.1.

de même effectué une analyse de variance comparant les essais congruents et incongruents. Nous n’avons observé aucune différence de résultats entre les deux conditions. Les résultats de cette analyse, ainsi que le décours temporel des PE, sont présentés dans l’annexe B.2.3.

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6.3.2.1 Temps de réaction

Le temps de réaction moyen (mTR) est significativement modulé par l’exactitude (F(1,16) = 11.12, p < .005, η2

P = 0.41) et la difficulté (F(2,32) = 33.99, p < .001, ǫGG = 0.997, η2

P = 0.68). En particulier, les temps de réaction sont significativement plus courts pour les erreurs que pour les réponses correctes (voir tableau 6.1). Concernant l’effet de la difficulté, les résultats révèlent (i) des mTR plus courts dans la condition facile que dans les conditions difficiles congruente (p < 0.001) et incongruente (p < 0.001), et (ii) des mTR plus courts dans la condition difficile congruente que dans la condition difficile incongruente (p <0.01).

6.3.2.2 Taux d’erreurs

Le taux d’erreurs moyen (mTE) est aussi modulé par la difficulté de la tâche (F(2,32) = 47.86, p < 0.001, ǫGG = 0.589, η2

P = 0.75). En particulier, le mTE est plus faible dans la condition facile que dans la condition difficile incongruente (p <0.001). Le mTE est éga-lement réduit dans la condition difficile congruente par rapport à la condition difficile incongruente (p <0.001). Le taux d’erreurs moyen ne diffère pas entre la condition facile et la condition difficile congruente.

Les valeurs sont présentées dans le tableau 6.1. Toutes conditions Facile Difficile congruente Difficile in-congruente TR moyens Erreurs 373±7 337±10 384±4 397±8 (ms) Réponses correctes 393±4 367±6 391±5 420±6 TE moyens (%) 15.14±1.82 4.94±0.97 6.76±1.63 33.70±4.14

Table6.1 – Temps de réaction (TR) et taux d’erreurs (TE) moyens pour la tâche d’Erik-sen modifiée, dans les trois conditions de difficulté.

6.3.3 Données électroencéphalographiques

6.3.3.1 Potentiels liés à la réponse

Ce paragraphe présente les résultats des effets de l’exactitude de la réponse et de la difficulté de la tâche sur les grandes moyennes des potentiels évoqués avant (activité mo-nopolaire) et après application d’une transformation par Laplacien de surface (densités de courant). Nous rappelons que les essais congruents et incongruents dans la condition difficile ont été moyennés ensemble dans les analyses statistiques afin qu’elles soient suf-fisamment robustes. Une analyse distinguant les deux conditions de difficulté a toutefois été réalisée à titre illustratif et est disponible dans l’annexe B.2.3.

Activité monopolaire a) ERN/CRN

L’amplitude de la composante négative est significativement modulée par l’exactitude de la réponse du participant (F(1,16) = 68.76, p < .001, η2

P = 0.81) et par l’interaction entre l’exactitude et la difficulté (F(1,16) = 8.99, p < .01, η2

P = 0.36). Les comparaisons de moyennes révèlent que l’amplitude de l’ERN (i.e., pour les essais erronés) est signifi-cativement plus élevée que l’amplitude de la CRN (i.e., pour les essais corrects) dans les

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conditions difficile (p < .001) et facile (p < .001). En revanche, aucune différence d’am-plitude n’est observée entre les conditions facile et difficile, ni pour l’ERN associée aux erreurs ni pour la CRN associée aux réponses correctes. Cependant, l’effet d’interaction est observable dans le fait que l’amplitude de l’onde de différence (ERN moins CRN ; i.e., la différence d’amplitude des PE entre les erreurs et les essais corrects) est significative-ment plus élevée dans la condition facile (−8.10±1.00µV) que dans la condition difficile (−5.26±0.86µV;t(16) =−2.62, p < .05).

Ces résultats sont observables sur la figure 6.4a.

b) Pe/Pc

Concernant les effets sur les composantes Pe/Pc, nous observons que leur amplitude est modulée par l’exactitude (F(1,16) = 34.66, p < .001, η2

P = 0.68), la difficulté (F(1,16) = 6.30, p < .05, η2

P = 0.28) et l’interaction exactitude x difficulté (F(1,16) = 11.40, p < .005, η2

P = 0.42). Les comparaisons de moyennes montrent que l’amplitude moyenne de la Pe (i.e., pour les essais erronés) est significativement plus élevée que l’amplitude moyenne de la Pc (i.e., pour les essais corrects) dans les conditions facile (p < .001) et difficile (p < .05). De plus l’amplitude de la Pe est significativement réduite dans la condition difficile par rapport à la condition facile (p < .05). L’amplitude de la Pc, quant à elle, ne diffère pas entre les deux conditions de difficulté. Enfin, comme pour l’ERN/CRN, l’effet d’interaction est observable dans le fait que l’amplitude de l’onde de différence (Pe moins Pc ; i.e., la différence d’amplitude de PE entre les erreurs et les essais corrects) est signi-ficativement plus grande dans la condition facile (6.01±0.87µV) que dans la condition difficile (3.01±0.90µV;t(16) = −3.38, p <0.005). Ces résultats sont observables sur la figure 6.4b.

Les topographies des différents potentiels évoqués liés à la réponse selon les différentes conditions expérimentales sont également illustrées dans la figure 6.4c.

Densités de courant après transformation par Laplacien de surface a) ERN/CRN

Tout d’abord, nous pouvons observer sur la figure 6.5a, comparativement à la figure 6.4a, que les décours temporels des potentiels évoqués obtenus dans les quatre conditions après application de la transformation de Laplace sur l’activité liée à la réponse sont dif-férents de ceux observés pour l’activité monopolaire sans transformation. En effet, nous observons que l’onde positive interrompant la CRN et l’ERN disparaît après l’application du Laplacien de surface comme précédemment reporté par Allain et coll. [3] et par Van der Borght et coll. [229]. Nous observons aussi une meilleure définition des composantes évoquées sur les topographies 6.5a.

L’analyse statistique réalisée sur l’amplitude des densités de courant de l’ERN/CRN montre un effet principal de l’exactitude (F(1,16) = 30.35, p < .001, η2

P = 0.65). Comme pour l’analyse sur l’amplitude des composantes monopolaires, aucun effet principal de la difficulté n’est observé sur l’amplitude des densités de courant de l’ERN/CRN. De ma-nière intéressante, l’effet d’interaction exactitude x difficulté disparaît avec l’application de la transformation de Laplace (F(1,16) = 2.72, p=.12).

b) Pe/Pc

Nous pouvons observer ici aussi sur les figures 6.5b et 6.5c, comparativement aux fi-gures 6.4b et 6.4c, que l’application du Laplacien de surface définit les potentiels plus clairement, en enlevant l’activité liée à la diffusion du signal EEG. Ici c’est l’activité

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Activité monopolaire Densité de courant ERN / CRN Pe / Pc FRN ERN / CRN Pe / Pc FRN ERN/CRN – – – – – – ERN/CRN Pe/Pc -0.15 – – -0.03 – – Pe/Pc p=.20 p=.78 FRN -0.15 0.06 – -0.17 0.20 – FRN p=.24 p=.63 p=.18 p=.11 P300 0.19 -0.33 -0.25 0.15 -0.23 -0.10 P300 p=.12 p<.01 p<.05 p=.22 p=.06 p=.42

Table 6.2 – Coefficients de corrélation de Spearman et p-values des comparaisons entre les amplitudes des potentiels liés à la réponse et ceux liés au feedback pour les PE mono-polaires (colonnes de gauche) et les PE transformés par le Laplacien de surface (densité de courant ; colonne de droite). Les valeurs en gras correspondent aux corrélations signi-ficatives.