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Les résultats sont présentés en cinq sections. Dans la première section, les données descriptives sont présentées. Cette section comprend également une description de la réduction des données de la codification des émotions des enfants dans les différentes tâches. La seconde section porte sur la première hypothèse ; des liens bivariés entre la sensibilité maternelle, les modèles de manifestation émotionnelle des enfants et la sécurité d’attachementpar des corrélations bivariées sont présentés. La troisième partie porte sur la deuxième hypothèse ; des liens indirects entre la sensibilité, les modèles de manifestation émotionnelle et l’attachement, liant les trois variables, y sont décrits. La quatrième section porte sur la troisième hypothèse ; les enfants manifestant un attachement sécure manifestent de moins hauts niveaux d’expressions de colère/frustration, de tristesse ou de peur. La dernière section porte sur la quatrième hypothèse ; les enfants manifestant un attachement désorganisé manifestent davantage de peur dans leur modèle d’expression émotionnelle.

Données descriptives

Réduction des données de manifestations émotionnelles

Les données descriptives pour les manifestations émotionnelles des enfants dans les deux tâches sont résumées dans les tableaux 2 (tâche de limitation) et 3 (tâche de nouveauté). Puisque la durée des tâches varie de 20 à 60 secondes, les scores présentés dans ces tableaux ont été calculés par la somme des cotations. Les données émotionnelles provenant de chacune des tâches à 8 mois ont dû être réduites par le biais d’analyse en composante principale afin de permettre leur intégration dans le présent mémoire. Pour chacune des tâches, les corrélations bivariées entre les principales cotes incluses dans ces analyses de réduction sont rapportées au Tableau 4 (tâche de limitation) et au Tableau 5 (tâche de nouveauté). L’expression de tristesse ne figure pas dans les manifestations émotionnelles présentées dans le Tableau 5 en raison de son absence lors de la codification de la tâche de nouveauté.

Ces corrélations indiquent, pour la tâche de limitation, que les regards vers le parent et l’assistante sont très peu associés aux expressions faciales ou aux vocalisations positives ou négatives, justifiant qu’on puisse les exclure de l’analyse de réduction des données dans la suite

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des résultats. Par ailleurs, les corrélations entre les différentes expressions faciales et les vocalisations justifient leur inclusion dans la stratégie de réduction des données.

Pour la tâche de nouveauté, la situation est semblable, mais les corrélations indiquent une différence pour les regards envers le parent et envers l’assistante qui sont, pour cette tâche, associés à davantage d’expressions, notamment les manifestations de peur (parent et assistante), les manifestations de joie (parent), d’intérêt (assistante) et les vocalisations négatives (parent). Dans ce contexte, il est important de tenir compte de ces deux indicateurs dans la stratégie de réduction des données.

L’utilisation d’un score critère de Eigen d’au moins 1.00 révèle la présence de trois facteurs pour les émotions suivantes codées dans le cadre de la tâche de limitation : peur, tristesse, colère, joie, intérêt, vocalisations positives, vocalisations négatives. Une analyse en composante principale avec rotation varimax révèle la structure factorielle présentée au Tableau 6, expliquant 74,15% de la variance totale. Les indices de saturation révèlent que le premier facteur reflète un mélange de peur et de joie, alors que des vocalisations positives, des expressions de joie et des manifestations de peur cohabitent dans ce même facteur. Le second facteur concerne davantage des expressions d’émotions négatives en lien avec la manifestation de colère et de vocalisations négatives. Le troisième concerne la tristesse. Dans ce troisième facteur, les indices de saturation de peur et d’intérêt (saturation négative) sont également importants.

Le Tableau 7 présente les résultats de l’analyse en composante principale avec rotation varimax pour les manifestations suivantes évaluées dans le cadre de la tâche de nouveauté : peur, colère, joie, intérêt, vocalisations positives, vocalisations négatives, regard parent, regard assistante. L’utilisation d’un score critère de Eigen d’au moins 1.00 révèle la présence de quatre facteurs. L’analyse avec rotation varimax démontre que ces facteurs expliquent 76,28% de la variance totale. Le premier facteur comprend des indices au-dessus de .400 pour les manifestations de peur, des vocalisations négatives et des regards vers le parent. Ce premier facteur a été identifié comme étant en lien avec les manifestations de peur. Le second, davantage associé à la joie, implique des saturations élevées pour les manifestations de joie et de vocalisations positives. Le troisième concerne davantage un manque d’intérêt. L’expression d’intérêt est négativement

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associée à ce facteur, alors que les regards vers l’assistante sont positivement associés à ce facteur. Enfin, le quatrième facteur concerne l’expression de colère. La seule variable à avoir une saturation élevée pour ce facteur est la manifestation de colère.

Hypothèse 1

Liens bivariés entre la sensibilité maternelle, les modèles de manifestation émotionnelle des enfants et la sécurité d’attachement

Les corrélations bivariées entre la sensibilité maternelle et les variables dérivées de la SE (sécurité et désorganisation) vont dans le sens habituel des hypothèses de ce domaine : la sensibilité prédit directement la sécurité de l’attachement et inversement la désorganisation. Cependant, ces trois variables associées à l’attachement ne convergent que très peu, et de manière non significative sur le plan statistique, avec les facteurs provenant des tâches de limitation et de nouveauté. Les corrélations réalisées entre les trois facteurs émergeant de la tâche de limitation ainsi que les quatre facteurs provenant de la tâche de nouveauté, avec la sécurité d’attachement et la sensibilité, ne permettent pas de soutenir l’hypothèse 1. Ces résultats sont présentés au Tableau 8.

Hypothèse 2

Liens indirects entre la sensibilité, les modèles de manifestation émotionnelle et lattachement, liant les trois variables

Ces corrélations ne laissent entrevoir aucun effet indirect ou médiatisé du lien entre la sensibilité et les variables de l’attachement par le biais des facteurs émotionnels dérivés des tâches de limitations et de nouveauté. Néanmoins, les analyses d’effets indirects ont été réalisées utilisant la stratégie Process (Hayes, 2017) dans le progiciel SPSS (v. 25.0). L’effet indirect de chacun des sept facteurs dérivés de la codification des tâches de limitation et de nouveauté a été vérifié par le biais d’une analyse indépendante, faisant référence au modèle quatre de Process. Ces analyses ont été réalisées, dans un premier temps, avec la sécurité d’attachement comme variable dépendante et, dans un deuxième temps, avec la désorganisation de l’attachement comme variable dépendante. Donc, au total, 14 différentes analyses ont été réalisées (sept facteurs émotionnels X deux variables dépendantes). Conformes aux résultats des analyses bivariées, en aucun cas les résultats n’ont

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révélé un effet indirect significatif. Nous sommes dans l’obligation de rejeter l’hypothèse 2 voulant que les manifestations émotionnelles des enfants feraient le lien entre la sensibilité et les variables de l’attachement.

Hypothèse 3

Les enfants dans un attachement sécure manifestent de moins hauts niveaux dexpressions de colère/frustration, de tristesse ou de peur.

Les corrélations bivariées présentées dans le Tableau 8 illustrent l’absence de liens entre la sécurité de l’attachement et les niveaux d’émotions négatives telles qu’illustrées par les facteurs des deux différentes tâches. Dans ce contexte, il est impossible de rejeter l’hypothèse nulle.

Hypothèse 4

Les enfants dans un attachement désorganisé manifestent davantage de peur dans leur modèle dexpression émotionnelle.

Finalement, afin d’examiner si les enfants dans un attachement désorganisé manifestent davantage de peur dans leur modèle d’expression émotionnelle que les enfants dont l’attachement n’est pas désorganisé, ces mêmes corrélations du Tableau 8 sont consultées. Aucun résultat significatif n’est observé. Afin d’examiner cette question de manière plus exhaustive, les liens entre les cotes brutes de manifestations de peur dans les deux tâches ont été mis en relation bivariée avec la désorganisation. Ici aussi, aucun lien significatif n’est observé. En raison de l’absence de différences significatives entre les groupes, il est impossible de confirmer cette hypothèse.

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