• Aucun résultat trouvé

Chapitre III : Evaluation de la perméabilité intestinale des nouvelles prodrogues de

2. Résultats des chambres d’Ussing :

La méthode de dosage d’albendazole dans la solution Ringer développée et validée a été appliquée avec succès pour la détermination des concentrations d’albendazole et des prodrogues testées dans les échantillons prélevés à partir des chambres d’Ussing.

La figure n°55 présente les chromatogrammes de deux concentrations de la prodrogue « 1a » déterminés par HPLC dans la solution Ringer en utilisant la méthode de dosage développée.

Figure 55 : Chromatogrammes de deux concentrations de la prodrogue « 1a » déterminés par CLHP dans la solution Ringer en utilisant la méthode de dosage développée.

2.1 Courbes d’étalonnages des prodrogues testées :

Pour chaque prodrogue de l’albendazole testée, nous avons préparé une courbe d’étalonnage dans la solution Ringer (figure n° 56 et 57).

Figure 57 : Courbe d’étalonnage de la prodrogue « 1a » validé au niveau de la solution Ringer.

Les résultats de l’absorption, de flux et de la perméabilité apparente de l’albendazole et deux prodrogues sont présentés comme suit :

2.2 Résultats de l’absorption en μg/ml:

Dans cette série d'expériences, nous avons déterminé la perméabilité de l’albendazole ainsi que deux prodrogues de synthèse « 1a et 1d » sur des segments de la muqueuse jéjunale de rats avec la technique des chambres d’Ussing. Les essais ont été appliqués au côté muqueux et quantifiées dans le côté opposé (séreux) tout en recueillant des échantillons toutes les heures jusqu'à 4 heures.

Le tableau n° 3 suivant résume les concentrations absorbées en µg/ml d’albendazole, et des prodrogues 1a et 1d entre une heure et 4 heures après administration.

Tableau 3 : Moyenne des concentrations absorbées d’albendazole et des deux prodrogues 1a et 1d à travers les chambres d’Ussing au cours des 4 heures, (n=6) :

Moyenne des concentrations en µg/ml

Temps en heure Albendazole Prodrogue 1a Prodrogue 1d p**

1h 0,127 ± 0,010 0,773 ± 0,036 0,956 ± 0,062 p<0.05

2h 0,512 ± 0,058 1,419 ± 0,019 1,560 ± 0,035 p<0.05

3h 0,707 ± 0,030 1,831 ± 0,090 1,971 ± 0,201 p<0.05

4h 0,954 ± 0,114 2,376 ± 0,145 2,821 ± 0,261 p<0.05

Figure 58 : Profils des concentrations absorbées en fonction du temps de l’Albendazole et des prodrogues 1a et 1d mesurées dans le compartiment séreux des chambres d’ussing, avec (n=6).

Les profils d’absorptions des deux prodrogues 1a et 1d

montrent une augmentation progressive en fonction du temps avec une valeur maximale de 2,821 ± 0,261µg/ml pour la prodrogue 1d et 2,376 ± 0,145µg/ml pour la prodrogue 1a contre 0,954 ± 0,114µg/ml pour l’albendazole (Figure n°58).

2.3 Résultats du flux muqueux séreux (Jm.s) en nmol/cm².h:

Jm.s = [(Qt2 – Qt1) / (A x (t2 – t1)]

Le tableau n° 4 et la figure 59 montrent les profils du flux de perméabilité mesurés dans la partie muqueuse à la direction séreuse en présence de l’albendazole et ses deux prodrogues (1a et 1d) au bout de 4 heures. Les flux unidirectionnels des deux prodrogues de l’albendazole ont été augmentés d’environ 3 fois par rapport à celui obtenu avec l’albendazole seul, avec des quantités qui progressent de 4,96 ± 0,32 et 4,78 ± 0,22 nmol/cm².h, respectivement pour la prodrogue 1d et 1a au bout de la 1ère heure, à 14,64 ± 1,35 et 13,70 ±

0,90 nmol/cm².h après 4 heures, contre 0,96 ± 0,07 nmol/cm².h pour l’albendazole au bout de

la 1ère heure et 7,20 ± 0,86 nmol/cm².h après 4 heures.

Tableau 4 : Résultats du flux de l’Albendazole et des prodrogues 1a et 1d à travers les chambres d’Ussing exprimés en nmol/cm².h (Moyenne ± SD), (n = 6).

Flux en nmol/cm².h

Temps en heure Albendazole Prodrogue 1a Prodrogue 1d p**

1h 0,961 ± 0,078 4,785 ± 0,227 4,961 ± 0,323 p<0.05

2h 3,866 ± 0,437 8,099 ± 0,122 8,779 ± 0,185 p<0.05

3h 5,343 ± 0,232 10,232 ± 0,562 11,331 ±1,046 p<0.05

Figure 59 : Profils du flux de l’Albendazole et des deux prodrogues 1a et 1d à travers les chambres d’Ussing en fonction du temps.

2.4 Résultats de la perméabilité apparente en cm²/s:

Papp = J (m.s) / C0

Les coefficients de perméabilités apparentes ont été calculés aussi entre 1h et 4h et illustrés dans le tableau n° 5 et la figure 60.

Comme le montre la figure 60, la perméabilité intestinale des deux prodrogues 1a et 1d a augmenté de manière significative en fonction du temps par rapport à la perméabilité intestinale de l’albendazole. La perméabilité apparente (Papp) des prodrogues est trois fois plus élevée que celle du principe actif de l’albendazole ((31,53 ± 2,92 x 10-6 cm/s et 26,52±

1,62 x 10-6 cm/s respectivement pour les prodrogues 1d et 1a) contre (10,64 ± 1,27 x 10-6 cm/s pour l’albendazole) sur une période de flux de 4h).

Tableau 5 : Résultats de la perméabilité apparente de l’Albendazole et des prodrogues 1a et 1d à travers les chambres d’Ussing exprimés en cm²/s (Moyenne ± SD), (n = 6).

Perméabilité apparente (Papp) x 10-6

Temps en heure Albendazole Prodrogue 1a Prodrogue 1d p**

1h 1,421 ± 0,115 8,631 ± 0,410 10,684 ± 0,696 p<0.05

2h 5,713 ± 0,646 15,835 ± 0,220 17,440 ± 0,398 p<0.05

3h 7,894 ± 0,344 20,438 ± 1,014 22,033 ± 2,253 p<0.05

4h 10,641 ± 1,279 26,523 ± 1,624 31,530 ± 2,926 p<0.05

Figure 60 : Perméabilité apparente de l’albendazole et des deux prodrogues calculée à travers la muqueuse jéjunale du rat sur une période de flux de 4h à travers les chambres d’Ussing.

IV. Discussion :

Dans cette étude, les chambres d'Ussing ont été utilisées pour déterminer et comparer les caractéristiques d'absorption de l’Albendazole et deux de ses prodrogues de synthèse (1a et

1d) sur des segments intestinaux du rat. Le tissu intestinal des rongeurs diffère de celui de l’homme par l’absence des valvules conniventes et par sa petite longueur [129] et présente

ainsi le modèle le plus adéquat pour l’étude de l’absorption des médicaments à travers les chambres d’Ussing.

Pour tous les échantillons rapportés, les concentrations des molécules analysées dans le coté muqueux des chambres d’Ussing étaient stables au cours de la durée d’essai, indiquant l’absence de dégradation de l’albendazole et ses prodrogues dans la solution Ringer.

Toutes les molécules (Albendazole ou prodrogues 1a et 1d) ont été détectées dans le coté séreux dès la première heure après la mise en contact avec le tissu, démontrant une diffusion rapide (passive) de la molécule de l’Albendazole à travers le tissu intestinal [50].

D’après la figure 58, on constate que les quantités absorbées des deux prodrogues de l’albendazole (1a et 1d) au bout de quatre heures à travers la muqueuse intestinale du rat étaient trois fois supérieures à la quantité de l’albendazole absorbée (ABZ seul). Cette amélioration a également été constatée après la mesure des flux entre le milieu muqueux et séreux (figure n° 59), où le flux maximal pour la prodrogue 1d était de Jm.s = 14,64 ± 1,35nmol/cm².h, contre 13,70 ± 0,90 nmol/cm².h avec la prodrogue 1a, tandis que le flux obtenu par la molécule d’albendazole n’était que de 7,202 ± 0,865 nmol/cm².h. De même la détermination de la perméabilité apparente (Papp) à travers la muqueuse jéjunale a montré que la diffusion était significativement la plus élevée pour la prodrogue 1d, suivie de la prodrogue 1a puis par l’albendazole (figure n° 60).

Ces résultats sont cohérents avec les observations qu’Annaert et al. ont constaté dans le cadre d’un travail réalisé sur le passage d’un antiviral (Adefovir) à travers la chambre d’Ussing en comparaison avec son dérivé ester (Adefovir dipivoxil) [130].

Les résultats de passage obtenus dans le présent travail montrent que les flux des deux prodrogues ayant diffusé à travers la membrane jéjunale du rat étaient significativement plus importants qu’avec la molécule d’albendazole. Cette amélioration de la perméabilité intestinale pour ces deux prodrogues de l’albendazole est due à la présence des fonctions esters en position n°1 du cycle benzimidazole, qui a notamment augmenté la solubilité dans le liquide physiologique et par conséquent, à faciliter sa pénétration par action directe sur la perméabilité de la membrane de la muqueuse intestinale et ainsi amélioré son absorption par l’épithélium intestinal. Alors que la légère augmentation de la quantité diffusée de la prodrogue 1d par rapport à celle du 1a est due à la présence du cycle aromatique qui a rendu la molécule plus polaire par effet mésomère que la fonction méthyl de la prodrogue (1a).

V. Conclusion :

Les résultats de notre étude expérimentale suggèrent que l’estérification de l’albendazole en position n° 1 augmente significativement l’absorption à travers l’épithélium intestinal.

Chapitre IV : Développement et validation d’une méthode