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Résultats bactériologiques des ménages croisés avec leurs source respective Cas des germes banals

27 CHAPITRE 3: RESULTATS ET DISCUSSION

E. coli des

4.2.2.2 Résultats bactériologiques des ménages croisés avec leurs source respective Cas des germes banals

Les résultats du dénombrement des germes banals (flore totale) des sources et des ménages sont consignés dans le tableau IX ci-dessous.

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Tableau IX: Résultats du dénombrement des germes banals Les puits Germes banals

des puits

Germes banals des ménages 1

Germes banals des ménages 2

P1 110 4000 6000

P 2 123 400000 340000

P3 0 2000 40000

P4 3000 350000 0

P5 168 69 0

P6 4000 3500 300

P7 2500 0

P8 30000 20000 25000

P9 1500 3000 20000

P10 3000 70000 20000

Le tableau IX, montre que les germes banals sont dans la grande majorité des cas moins nombreux dans les échantillons issus des puits que dans ceux issus des ménages. Pour les lignes en bleu les ménages sont au même niveau de contamination que les puits. Par contre pour les ménages dont les résultats sont en vert, les échantillons du ménage sont moins contaminés.

Dans ce cas, on pourrait l’expliquer par le traitement à domicile.

Coliformes fécaux

Les résultats du dénombrement des coliformes fécaux sont consignés dans le tableau XII ci-dessous.

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Tableau X: Résultat du dénombrement des Coliformes fécaux Les puits Coliformes

Le tableau X, montre que les coliformes fécaux sont dans la grande majorité des cas moins nombreux dans les échantillons issus des puits que dans ceux issus des ménages à l’exception du ménage 2 du puits P5 de Zinvié-centre et des ménages des puits P1 de Zoumè et P7 du village de Gbodjoko.

Pour les lignes en bleu, les ménages sont au même niveau de contamination que les puits. Par contre pour les ménages dont les résultats sont en vert, les échantillons du ménage sont moins contaminés. Dans ce cas, on pourrait probablement l’expliquer par le traitement à domicile.

Cas des Escherichia coli

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Les résultats du dénombrement des Escherichia coli sont consignés dans le tableau XIII ci-dessous.

Tableau XI: Résultat du dénombrement des Escherichia Coli Les puits

Le tableau XI, montre que les E.coli sont dans la grande majorité des cas plus nombreux dans les échantillons issus des puits que dans ceux issus des ménages. Pour les lignes en bleu, les ménages sont au même niveau de contamination que les puits. Par contre pour les ménages dont les résultats sont en vert, les échantillons de ménages sont moins contaminés. Les bactéries E.coli sont considérées comme le meilleur indicateur de contamination fécale. Leur présence dans l’eau signifie que cette dernière est contaminée par une pollution d’origine fécale et qu’elle peut donc contenir des microorganismes pathogènes.

On pourrait expliquer ce cas par le traitement à domicile ou encore par la non résistance des E.coli pendant un temps donné.

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Cas des Entérocoques fécaux

Les résultats du dénombrement des Entérocoques fécaux sont consignés dans le tableau XIV ci-dessous.

Tableau XII: Résultat du dénombrement des Entérocoques fécaux Les puits Entérocoques

Le tableau XII, montre que les entérocoques fécaux sont dans la moitié des cas moins nombreux dans les échantillons issus des puits que dans ceux issus des ménages. Pour les lignes en bleu, les ménages sont au même niveau de contamination que les puits. Par contre pour les ménages dont les résultats sont en vert, les échantillons de ménages sont moins contaminés.

Dans ce cas, on pourrait l’expliquer par le traitement à domicile.

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Cas des staphylocoques

Les résultats du dénombrement des staphylocoques sont consignés dans le tableau XV ci-dessous.

Tableau XIII: Résultat du dénombrement des staphylocoques Puits plus nombreux dans les échantillons issus des puits que dans ceux issus des ménages. Par contre pour les ménages dont les résultats sont en vert, les échantillons de ménages sont moins contaminés. Là où la situation est renversée, on pourrait probablement l’expliquer par le traitement à domicile.

Vu ces résultats, la contamination commence du puits jusqu’au lieu de consommation.

La contamination commence par la mauvaise hygiène autour du puits, la malpropreté des

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puisettes. Au cours du transport, les femmes se déplacent avec les bassines et les récipients en plastique, à ciel ouvert, mal nettoyé sur la tête exposant l’eau transportée à la poussière. La contamination pourrait s’aggraver par les récipients de stockages mal nettoyés, par les mains sales, par les plastiques de prélèvement de l’eau.

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3.2 DISCUSSION

L’enquête réalisée dans les 11 villages de Zinvié a permis de constater qu’il y a une insuffisance des sources conventionnelles comme les BF, les AEV, la SONEB ; la seule source la plus utilisée et la plus accessible pour les populations est le puits. La majorité des ménages est consciente que l’eau des puits peut contenir des microbes qui peuvent les rendre malade.

Malgré les risques liés à la consommation d’une telle eau, ces populations n’ont pas d’autres alternatives. Les réseaux de distribution publique comme les AEV et la SONEB ne sont pas répandu dans les villages, de plus la SONEB ne couvre que deux villages qui sont Zinvié-Zoumè et Zinvié-Centre dans tout l’arrondissement. Les mêmes constats ont été faits parKPINSOTON (2016) et GOUNOU (2016) qui ont travaillé sur la qualité de l’eau respectivement dans le village Togba Maria Gleta et dans les villages de FANTO et d’Agongbe.

Ceux-ci ont montré que les populations utilisent beaucoup plus l’eau de puits parce qu’elle est la plus accessible; Ils affirment aussi que l’absence de la SONEB et l’insuffisance des AEV dans ces villages complique la situation.

Les analyses physiques des eaux de puits montrent que leurs températures varient entre 27 à 29.5°C.Ces résultats se rapprochent de ceux des travaux de Dégbey et al.,2008 qui ont travaillé sur la qualité de l’eau de puits dans la commune d’Abomey-Calavi au Bénin et qui ont montré que pour 100% des puits, la température des eaux analysées était comprise entre 28,3 °C et 29,9 °C avec une moyenne de 28,56 °C. Il convient de souligner qu’une eau dont la température est située entre 25 et 28 °C constitue un bon milieu de culture pour les micro-organismes de l’environnement, ce qui veut dire que l’élévation de la température des eaux de puits crée des conditions favorables à la pollution des eaux en milieu tropical.

Ces résultats sont conformes à ceux de Aïssi en 1992, de Comlanvi en 1994 à Cotonou et de Assani en 1995 à Grand-Popo, qui ont aussi eu des eaux de températures variant entre 25

°C et 30 °C. Les résultats de températures retrouvées dans notre étude sont aussi de même ordre que ceux obtenus par Moukolo (1993) à Brazzaville (28 °C à 30 °C) et par Djafarou (2004) à Kandi (26 à 28 °C). La conductivité électrique a donné des valeurs comprises entre 16 et 198 µS/cm pour l’ensemble des eaux de puits étudiés. Ces résultats sont comparables à ceux des travaux de Adejuwon et Mbuk (2011).

A l’instar des résultats des analyses microbiologiques obtenues dans le présent travail, KPINSOTON (2016) et GOUNOU (2016) ont remarqué que les puits ne sont pas couverts et

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que des germes pathogènes peuvent y pénétrer facilement. Ils ont dénoncé le manque d’hygiène autour des puits et le non traitement des eaux de puits par la plupart des populations. Les résultats des analyses bactériologiques ont révélés que presque toutes les eaux de puits prélevées sont contaminées (tableau1). Ces résultats montrent clairement la présence des germes nuisibles à la santé dans les eaux de puits consommées dans les différents villages. Ces résultats rejoignent les résultats des enquêtes de KPINSOTON(2016) et celui de GOUNOU (2016) qui ont trouvé que tous les eaux de sources analysées étaient contaminées.

En effet, les normes de qualité pour les eaux de consommation humaine prescrite par les normes microbiologiques en république du Bénin requièrent 50UFC/ml d’eau pour la flore totale en ce qui concerne les eaux non désinfectées, 0/100 ml d’eau pour les coliformes fécaux, les Escherichia Coli, les entérocoques et les staphylocoques. L’analyse microbiologique de l’eau des puits a révélé que tous les puits à l’exception d’un seul sont contaminés. L’origine possible de la contamination des puits par des germes peut s’expliquer par le manque d’hygiène. Ce résultat est en adéquation avec les travaux de APOVO (2014) qui a montré que la mauvaise qualité des eaux de boisson de la commune de Savalou est due au manque de dispositif de protection des puits, de l’absence de latrines et surtout de l’hygiène autour des différents points d’approvisionnement en eau.

En s’inscrivant dans cette même logique, AVOCE (2014) a montré aussi que la dégradation de la qualité bactérienne de l’eau de puits consommée dans la commune de Zogbodomey et une vulnérabilité des puits à l’intrusion de matières extérieures sont dues à l’absence de couvercle ou à la présence de couvercle rudimentaire et que l’origine possible de ces forts taux de coliformes fécaux et totaux peut s’expliquer par la présence de déchets ménagers au voisinage des puits.

Pour les germes retrouvés dans les eaux de puits comme les coliformes fécaux qui est un indicateur de pollution de matière fécale d’origine humaine, des entérocoques fécaux qui est un indicateur de pollution de matière fécale d’origine animale sont favorisés par le vent vu les conditions des puits et des conditions du transport. Par ailleurs les staphylocoques se retrouvent sur la peau, leur présence dans l’eau s’explique par le non lavage des mains, des manipulations de la puisette autour du puits et aussi des conditions du transport. Tous les résultats des analyses microbiologiques dans les ménages ont montrés une densité plus élevée des germes dans l’eau de ménage. Cela s’explique par le fait que les conditions de transport, de stockage et la gestion de l’eau à domicile ne respecte pas les règles d’hygiène. Nos enquêtes

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ont montré que chez la plupart de la population, l’eau est stockée dans les récipients à ciel ouvert ou mal entretenus.

Ces récipients sont parfois laissés sur la cour et donc exposés à la poussière ou même accessibles aux animaux. Ces résultats se rapprochent de ceux obtenus par EGLA (2019) qui a observé que l’eau consommée dans la plupart des ménages d’ADOGLETA n’est pas conforme aux normes microbiologiques. Cet état de chose peut s’expliquer d’après elle, par les conditions d’hygiène dans les ménages, les fréquences de nettoyage des récipients de stockage, d’approvisionnement et de prélèvement de l’eau, ces résultats sont aussi similaires à ceux de YANTIKOUA (2019).Ils sont par contre supérieurs à ceux obtenus par AVOCE (2014) dans son étude sur la qualité de l’eau consommée dans la commune d’Adjohoun. Elle a trouvé en effet, que 100% des eaux analysées sont contaminées par les coliformes fécaux (120 à 1880 colonies) et des coliformes totaux (950 à 2120 colonies).Tous ces germes concourent à des maladies. En effet, la diarrhée et les maux de ventre sont autant de maladies auxquelles sont confrontées les populations.

Ces résultats se rapprochent de ceux de Dégbey, et al .2008 qui ont travaillé sur la qualité de l’eau de puits dans la commune d’Abomey-Calavi au Bénin et qui ont trouvés que 100%

des eaux de puits étudiées présentent une pollution bactériologique Escherichia Coli, streptocoques fécaux, salmonelles, shigelles, Clostridium perfringens et staphylocoques. Ce fait expose la population à des risques de maladies d’origine hydrique qui représentent 54 % de l’ensemble des maladies au Bénin et qui demeurent les principales causes de morbidité ( pour les diarrhées, 8 % pour les affections gastro-intestinales,) et de mortalité (12,5 %), en très grande majorité pour les enfants de moins de 5 ans (Dégbey, et al., 2008)

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CONCLUSION

Les travaux de cette étude ont eu pour but d’évaluer la qualité de l’eau consommée dans l’arrondissement de Zinvié dans la commune d’Abomey-Calavi. Au cours de notre étude l’état des lieux fait a montré qu’il y a une insuffisance de sources conventionnelles comme les BF, les AEV, la SONEB et conformément à la première hypothèse émise, il a été constaté que le puits constitue la seule source la plus utilisée et la plus accessible pour les populations. Mais, contrairement à nos attentes, aucune de ces eaux de puits ne présente une bonne qualité physique. D’autre part, les analyses microbiologiques, confirmant notre dernière hypothèse, ont révélé la présence de germes pathogènes dans ces eaux. Une seule source sur onze a présenté des caractéristiques microbiologiques normales. Au terme de cette étude nous sommes parvenus à la conclusion que, déjà du point de vue physique, toutes les eaux prélevées sont de mauvaise qualité selon la norme de qualité des eaux admise en république du Bénin. Les paramètres microbiologiques ont confirmé cette mauvaise qualité de l’eau en révélant la présence de germes banals, de coliformes fécaux, de staphylocoques, d’entérocoques fécaux et des Escherichia Coli, en provenance de diverses sources de contamination. Les eaux de puits de l’arrondissement de Zinvié sont donc physiquement et microbiologiquement impropres à la consommation. Le présent travail n’ayant pris en compte que des résultats d’analyses physiques et microbiologiques, nous suggérons que des études complémentaires soient effectuées sur les mêmes sources en vue de procéder à une analyse chimique de ces eaux.

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SUGGESTIONS

A l’endroit du Gouvernement

- Poursuivre l’élaboration et l’exécution de programmes qui permettent aux populations d'obtenir de l'eau potable de qualité depuis la source jusqu’à sa consommation ;

- Contrôler l'application des lois qu'il a édictées, notamment en matière de qualité de l'eau et de l'hygiène apportée à cette dernière ;

- Mettre à la disposition des structures compétentes des moyens matériels, financiers et humains adéquats pour la mise en œuvre de sa politique en matière d’eau et assainissement.

A l'endroit de la mairie d’Abomey-Calavi

Procéder à des séances d’information, d’éducation et de communication (IEC) pour un changement de comportement des populations à travers des campagnes d’éducation à la santé.

A l’endroit de la population Mettre en pratique les règles d’hygiène :

- Garder les alentours des points d’eau propres ;

- Laver les mains avant toute manipulation d’eau de boisson ; - Collecter, transporter et stocker l’eau dans des récipients propres.

- Eviter la divagation des animaux aux alentours des points d’eau ; - Assurer la propreté des points d’eau ;

- Couvrir les récipients de transport et de stockage de l’eau ; - Utiliser des récipients propres pour prélever l’eau stockée.

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