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Résultats de l'étude par MEB : Soies cuticulaires observées sur l’antenne de R ferrugineus

à balayage et électroantennographie 2.1 Introduction

2.2. Matériels et Méthodes 1 Matériel vivant

2.3.1. Résultats de l'étude par MEB : Soies cuticulaires observées sur l’antenne de R ferrugineus

Figure 21 : Face interne de l’antenne de Rhynchophorus ferrugineus : Sc : Scape ; F1 – F6 :

segments funiculaires ; Ms : Massue ; D, C et V : Positions dorsale, centrale et ventrale de la surface de la massue retenues pour la prise des clichés par MEB et positionnement

de l'électrode d'enregistrement des EAG.

L’antenne de R. ferrugineus est illustrée à la Figure 21. La surface de la partie apicale de la massue (0,88 ± 0,07 mm2 pour chaque face) est couverte par les structures cuticulaires

fines avec une densité équivalente de 48.000 ± 6.000/mm2 (moyenne ± écart-type) soit envi-

ron 169.000 par insecte) qui forment un tapis et lui donnent un aspect velouté. La densité des F6 F5 F4 F3 F2 F1 V C D Sc MS

soies chez les femelles et les mâles est respectivement équivalente de 46.000 ± 4.000 et 50.000 ± 4.000/ mm2.

2.3.1.1. Types de soies

Quatre types principaux de structures cuticulaires, de type 'soie', ont été observés : Type 1 : C'est le plus abondant avec une densité de 29.000 ± 3.000/mm2. Il s'agit de

soies bifides avec une surface striée (longueur : ≈ 16,2 µm ; Ø : ≈ 3,8 µm (à la base). Chaque branche s'amincit vers l’extrémité et, sur certains clichés en fonction de l’angle de prise de vue, leur extrémité apparaît recourbée comme un crochet (Figures 19 et 22).

Type 2 : il consiste en une soie simple (non fourchue), avec une surface striée, globu- leuse à la base et se rétrécissant subitement, et pourvue d’une extrémité longue paraissant droite ou courte et crochue (Figures 19 et 22) selon les clichés. Il est plausible que cette diffé- rence ne soit qu'apparente et liée à l’angle d'observation comme pour le type 1. La densité de ces soies est de 5.000 ± 2.000/mm2. Elles sont plus grandes que des soies bifides de type 1.

Figure 22 : Structures cuticulaires de différents types sur la surface de la massue antennaire

de Rhynchophorus ferrugineus.

Type 1 Type 4 Type 2

Type 3 : il consiste en une soie simple, lisse, cylindroconique (longueur : ≥ 10,5 µm ; Ø : ≈ 2,8 µm) et avec une densité de 9.000 ± 3.000 par mm2 (Figures 19 et 22).

Type 4 : Ce sont des soies similaires à celles de type 3 mais moins épaisses (Ø : ≈ 0,8 µm) ; elles sont présentes à une densité de 5.000 ± 1.000/mm2 (Figures 19 et 22).

Les différents types de structures cuticulaires observées sur la massue de l’antenne de R.

ferrugineus ont des aspects morphologiques tout à fait semblables à ceux décrits chez R. palmarum par Saïd et al. (2003). Les soies de type 1 sont équivalentes aux soies bifides sans pore cuticulaire ni innervation. Le type 2 correspond aux sensilles à pore apical. Chez R.

palmarum, ces sensilles sont à paroi épaisse et contiennent généralement quatre dendrites

entourées ou non par une gaine. Ce sont des chimiorécepteurs gustatifs comme Saïd l'a mis en évidence par enregistrement unitaire en coiffant leur extrémité d’une électrode contenant une solution de saccharose. Les soies des 3e et 4e types ressemblent respectivement aux sensilles

olfactives basiconiques et trichoïdes décrites de la massue de R. palmarum. Les sensilles basi- coniques de R. palmarum ont une paroi mince et montrent plusieurs pores olfactifs et des dendrites branchées. Les sensilles trichoïdes de cette espèce possèdent une cuticule peu orne- mentée, épaisse et poreuse (moins que celle des sensilles basiconiques), des dendrites non ramifiées et une à quatre cellules (Saïd et al., 2003). Les soies du type 1 pourraient jouer un rôle protecteur des sensilles contre les particules collantes qui maculent l’antenne quand les insectes pénètrent les tissus de palmiers. La longueur plus importante des soies du type 1 en comparaison avec celles des sensilles olfactives est en accord avec cette hypothèse. A part les types susmentionnés, d’autres types, peu abondants, ont été observés sur l’antenne de R.

ferrugineus :

1) des structures cuticulaires cylindriques de type basiconique groupées dans de petites cavités qui se trouvent disposées sur une ligne parallèle au bord des deux surfaces sensorielles de la massue et également dispersées sur la massue (Figure 23) ;

2) des soies similaires au type 2 mais beaucoup plus grosses avec une extrémité courte et crochue (diamètre à la base : ≈ 6,3 µm ; longueur : ≈ 15 µm). Elles existent en nombre très faible, rangées sur la bordure de la massue à la limite entre les deux faces ;

3) des soies nettement plus grandes que les autres (longueur : > 60 µm ; largeur à la base : ≈ 10,5 µm), fortement striées à la base, en nombre faible et rangées sur la périphérie de chaque face de l’antenne (Figure 24). Ces structures sont manifestement équivalentes aux sensilles chaetiques décrites chez R. palmarum (même morphologie et localisation mais présentées comme des sensilles cœloconiques par Saïd en 2003). Ces soies sont considérées

comme des mécanorécepteurs chez R. palmarum d'après leur morphologie externe et l’absence de pores (Saïd et al., 2003).

Figure 23 : Groupement de structures

cuticulaires cylindriques de type basiconique dans les petites cavités sur la

surface de la massue antennaire de

Rhynchophorus ferrugineus.

Figure 24 : Sensilles chaetiques sur la

périphérie de chaque face de la massue de l’antenne de Rhynchophorus ferrugineus.

La densité des différents types de soies sur les différentes positions de la massue anten- naire de deux sexes, d’après les comptages effectués, et les résultats des analyses statistiques réalisées sont respectivement présentés dans les Tableaux 9 et 10.

2.3.1.2. Dimorphisme sexuel au niveau de la densité des soies

L'analyse statistique a mis en évidence un dimorphisme sexuel au niveau de la densité des différents types de soies sur la massue de l’antenne. La densité des soies de type 3 est plus élevée chez les femelles que chez les mâles [F(1,49) = 6,25 ; P = 0,016] mais au contraire, la densité des soies de type 1 est moins élevée chez les femelles que chez les mâles [F(1,49) = 50,33 ; P < 0,001]. Il n’y a pas de différence significative entre les densités de soies de types 2 et 4 entre les deux sexes.

2.3.1.3. Répartition des soies sur la surface de la massue

Les soies de type 2 sont réparties de façon homogène sur la massue de l’antenne. Mais les soies de types 1, 3 et 4 ont une distribution hétérogène entre les faces (interne, externe) de la massue et/ou la position sur les faces (dorsale, centrale, ventrale).

Il y a plus de soies du type 3 sur la face interne que sur la face externe [F(1,49) = 8,11 ;

Il n’y a globalement pas de différence significative entre la densité des soies de type 4 sur les deux faces de la massue. Mais il y a significativement plus de soies de type 4 en posi- tion centrale qu'en positions dorsale et ventrale [F(2, 49) = 4,79 ; P = 0,013]. La même chose est observée pour les soies du type 3 mais seulement sur la face interne de la massue [F(2, 49) = 3,99 ; P = 0,025].

Tableau 9 : Densité (millier par mm2 ; moyenne ± écart-type) des différents types de soies sur

les différentes zones de la massue antennaire de deux sexes de Rhynchophorus ferrugineus.

Type de

soies Face Position Femelle Mâle Moyenne

Dorsale 26,7 ± 1,1 32,1 ± 1,6 29,4 ± 3,1 Centrale 25,3 ± 1,9 30,0 ± 2,8 27,6 ± 3,4 Ventrale 25,4 ± 1,3 30,5 ± 1,7 28,0 ± 3,1 Interne Moyenne 25,8 ± 1,6 30,9 ± 2,2 28,3 ± 3,2 Dorsale 27,9 ± 2,5 32,9 ± 3,6 29,6 ± 3,7 Centrale 29,3 ± 1,9 33,9 ± 5,7 31,0 ± 4,1 Ventrale 27,7 ± 2,8 28,8 ± 0,8 28,0 ± 2,3 1 Externe Moyenne 28,2 ± 2,4 31,9 ± 4,1 29,5 ± 3,5 Dorsale 5,4 ± 1,4 5,5 ± 1,8 5,4 ± 1,6 Centrale 6,1 ± 0,9 5,1 ± 2,5 5,6 ± 1,9 Ventrale 4,1 ± 0,4 5,3 ± 1,3 5,1 ± 0,9 Interne Moyenne 5,4 ± 1,1 5,3 ± 1,8 5,4 ± 1,5 Dorsale 4,2 ± 1,7 5,4 ± 1,2 4,6 ± 1,6 Centrale 6,4 ± 1,5 4,5 ± 4,1 5,7 ± 2,7 Ventrale 5,1 ± 1,7 6,1 ± 4,1 5,4 ± 2,5 2 Externe Moyenne 5,2 ± 1,8 5,3 ± 3,1 5,2 ± 2,3 Dorsale 8,1 ± 1,0 8,9 ± 2,8 8,5 ± 2,0 Centrale 11,6 ± 2,5 11,6 ± 2,9 11,6 ± 2,6 Ventrale 9,1 ± 2,3 7,7 ± 2,1 8,4 ± 2,3 Interne Moyenne 9,6 ± 2,5 9,4 ± 3,0 9,5 ± 2,7 Dorsale 9,5 ± 3,2 6,1 ± 2,8 8,4 ± 3,4 Centrale 9,1 ± 2,9 5,7 ± 1,2 7,8 ± 2,9 Ventrale 9,2 ± 2,6 6,9 ± 1,2 8,4 ± 2,4 3 Externe Moyenne 9,3 ± 2,7 6,2 ± 1,7 8,2 ± 2,8 Dorsale 4,6 ± 0,7 4,2 ± 1,8 4,4 ± 1,3 Centrale 4,7 ± 1,1 6,2 ± 1,7 5,5 ± 1,6 Ventrale 4,1 ± 1,4 5,4 ± 1,3 4,7 ± 1,4 Interne Moyenne 4,5 ± 1,1 5,3 ± 1,7 4,9 ± 1,5 Dorsale 4,5 ± 1,4 3,7 ± 1,2 4,2 ± 1,3 Centrale 5,3 ± 2,3 5,6 ± 2,0 5,4 ± 2,0 Ventrale 3,9 ± 0,8 3,9 ± 0,5 3,9 ± 0,7 4 Externe Moyenne 4,5 ± 1,6 4,4 ± 1,5 4,5 ± 1,5

Tableau 10 : Principaux éléments des analyses de variances réalisées sur la densités des

différents types de soies sur les différentes zones de la massue de l’antenne chez

Rhynchophorus ferrugineus.

Type de

soies F1 : sexe F2 : face positionF3 :

F4 : antenne (sexe face) F1 × F2 F1 × F3 F2 × F3 1 F(1, 49) = 0,33P < 0,001 F(1, 49) = 7,98P = 0,007 F(2, 49) = 2,69P = 0,078 F(3, 49) = 1,64P = 0,192 F(1, 49) = 1,40P = 0,242 F(2, 49) = 0,72P = 0,490 F(2, 49) = 2,80P = 0,071 2 F(1, 49) < 0,01P = 0,946 F(1, 49) = 0,03P = 0,867 F(2, 49) = 0,32P = 0,727 F(3, 49) = 0,37P = 0,772 F(1, 49) = 0,02P = 0,877 F(2, 49) = 1,75P = 0,184 F(2, 49) = 0,49P = 0,614 3 F(1, 49) = 6,25P = 0,016 F(1, 49) = 8,11P = 0,006 F(2, 49) = 1,81P = 0,175 F(3, 49) = 2,03P = 0,122 F(1, 49) = 4,82P = 0,033 F(2, 49) = 0,18P = 0,835 F(2, 49) = 3,99P = 0,025 4 F(1, 49) = 0,65P = 0,422 F(1, 49) = 1,13P = 0,294 F(2, 49) = 4,79P = 0,013 F(3, 49) = 0,99P = 0,405 F(1, 49) = 1,76P = 0,191 F(2, 49) = 1,80P = 0,176 F(2, 49) = 0,40P = 0,675

Les cases sont grisées s’il y a une différence significative entre les niveaux du facteur étudié.