• Aucun résultat trouvé

2. Les moyens de lutte contre les nématodes gastro-intestinaux : les anthelminthiques de

2.2 Limites des anthelminthiques de synthèse

2.2.3 Résistance des populations de nématodes aux AHs

 Définition de la résistance et de la multi-résistance aux AHs

Des populations de nématodes GIs résistantes aux AHs sont des populations ayant génétiquement a uis la apa it de r sister à des o e tratio s d’u AH (ou de plusieurs dans le cas de multi- résistances) qui leur était précédemment létale (Prichard et al., 1980; Sutherland et Leathwick, 2011). Ce caractère se transmet de façon héréditaire (Coles, 2002).

 Situation de la résistance aux AHs

Globalement, quelles que soient les molécules, les premiers cas de résistance aux AHs apparaissent environ 10 ans après leur mise sur le marché. Les premiers cas de résistances aux benzimidazoles ont par exemple été remarqués en 1970 (Kaplan, 2004; Waller, 2006).

La recrudescence des résistances des populations de nématodes face à ces molécules est

aujou d huiàf ue teàda sàdeà o eu à levagesàdeàpetitsà u i a tsàpuis u o àd o eàdesà

r sista es à toutes les lasses d’AHs de s th se (Cezar et al., 2010; da Cruz et al., 2010; Scott et al., 2013; Van-den-Brom et al., 2015), en particulier chez les caprins (Chartier et al., 2000). Des cas de multi-résistances ont été décrits dès les années 1980 en Afrique du Sud, Australie et Nouvelle- Zélande (Van Wyk et al., 1987; Besier, 2007; McKenna, 2010) puis en Asie (Chandrawathani et al., 2004), Amérique latine (Sczesny-Moraes et al., 2010) et aux USA (Kaplan et Vidyashankar, 2012). E àEu ope,àdesà sista esào tà t à e tio es,à eàsiàellesàso tà oi d esà ueàda sàd aut esà régions du globe (Paraud et al., 2009). En France, une forte prévalence des résistances aux benzimidazoles a été rapportée chez les chèvres et les moutons à vocation laitière, mais peu de résistances au lévamisole ont été répertoriées (Chartier et al., 1998; 2001). Un cas de double résistance au benzimidazole et lévamisole a été confirmé dans un élevage de caprins laitiers (Paraud et al., 2009). Desàsuspi io sàdeà sista esà àl ive e ti eào tà t à isesàda sàdesà tudesà datant de 2001-2002 (Chartier et al., 2007) et une étude récente a montré un cas de double

sista eà àl ive e ti eàetà àlaà o ide ti eà hezàdesàovi sà Pa audàetàal.,à .

Des résistances envers des associations de plusieurs molécules actives ont également été documentées (Mariadass et al., 2006; Playford et al., 2014).

Chez les autres espèces animales, les résistances sont moins souvent mentionnées. Elles sont arrivées rapidement chez les nématodes digestifs des porcs et des chevaux (Gerwert et al., 2002; T ave saàetàal.,à àetàso tàaujou d huiàégalement décrites chez les bovins (Wolstenholme et al., 2004), notamment pour les espèces intestinales du genre Cooperia spp. (Demeler et al., 2012; Geurden et al., 2015; Merlin, 2017).

 M a is eàd a uisitio àdeàlaà sista e

Trois mécanismes généraux de résistance aux AHs (et par généralisation à tout xénobiotique) ont été décrits (Prichard et al., 1980; Waller, 1986; Kotze et Prichard, 2016) :

- Modification de la cellule ou molécule cible ;

- Modifi atio sà desà voiesà ta oli uesà i duisa tà l i a tivatio à ouà l li i atio à apideà des molécules AHs ;

- Amplification du nombre de cellules ou molécules i lesà pou à dilue à l a tivatio à desà mol ulesàáHsàda sàl o ga is eàduàve .

2.2.3.1 Résistance due aux nématodes (facteurs intrinsèques)

Des facteurs inhérents aux nématodes eux-mêmes peuvent favoriser la diffusion des allèles de résistances. Plus les trichostrongles sont prolifiques, plus les générations futures arrivent en nombre et plus la résistance va se diffuser. Par ailleurs, plus la durée du cycle biologique est courte et plus les nouvelles générations résistantes vont arriver rapidement (Wolstenholme et al., 2004).

Ces caractéristiques sont remarquables chez H. contortus (espèce prolifique, cycle biologique (période prépatente) court), ce qui explique la forte prévalence des résistances aux AHs dans cette espèce de nématode gastro-intestinal àl helleà o dialeà(Jackson et Coop, 2000; Wolstenholme et al., 2004; Besier et al., 2016a).

2.2.3.2 Résistance due à l’appli atio des traite e ts (facteurs extrinsèques) Cesàfa teu sàso tàp i ipale e tàli sàau àp ati uesàd levageà S ithàetàShe a ,à .à La pression du traitement (nom eàdeàt aite e tsàáHsàeffe tu s,àg alisatio àd appli atio àestà un facteur prépondérant dans la mise en place des résistances (Besier et al., 2016a).

E à asà d i trodu tio d’a i au parasit s par des vers résistants dans un troupeau sensible a hatàd animaux ou changement des lots), les nématodes résistants vont se reproduire avec les sensibles et augmenter le pourcentage de résistants au sein des populations (Wolstenholme et al., 2004). Ceci est contraire au principe de la « stratégie de refuge » Ce co eptà o espo dà àl id eà de maintenir une proportion de nématodes, non exposés aux traitements et donc demeurant sensibles aux AHs au sein de la population totale (Jackson, 1993; Coles, 2002) (Waghorn et al., 2008; Leathwick et al., 2009; Kenyon et Jackson, 2012; Besier et al., 2016b).

En raison des pratiques des éleveurs, certains animaux sont traités fréquemment et avec la même lasse d’AHs (Besier et al., 2016b). Ces deux facteurs peuvent augmenter les résistances. De plus, parfois les animaux sont traités avec une dose i suffisa te d’AH de s th se, par une mauvaise appréciation du poids ou ignorance de particularités métaboliques des caprins (la nécessité d adapte àlesàdosesà hezàlesà h v esàestàsouve tàig o e à Besie àetàal.,à .àCetteàdose sera seulement léthale pour les vers les plus sensibles (homozygotes « sensibles ») et la proportion

d all lesà sista tsà lesà ho oz gotesà « résistants » et aussi les hétérozygotes

« sensibles/résistants ») (Barnes et al., 1995) va augmenter considérableme tà auà sei à d u eà famille (cas souvent relevé chez les benzimidazoles).

Les anthelminthiques de synthèse, représentés par quatre familles à large spectre, sont apparus dans les années 1950. Ils peuvent être employés pour des buts préventif ou curatif. Depuisàplusieu sàd e ies,àl usageàdesà ol ulesàdeàs th seàestà e isàe à auseàe à aiso àdeà p o l esàdeàto i it à u ellesàe ge d e tà su àlesàp tu esàetàpa àlaàp se eà ve tuelleàdeà résidus dans les produits animaux), et par l appa itio àdeà sista esàe ve sàtoutesàlesà lassesà d a thel i thi uesà hi i uesàda sàlesàpopulatio sàdeà atodes.

Desàsolutio sàalte ativesàso tàdo à e he h esàafi àdeàli ite àl utilisatio à uasi-exclusive de esàáHsàetàli ite àl appa itio àdeàpossibles résistances.

3. Les alternatives aux moyens actuels de lutte contre les

NGIs

Compte-tenu des limites inhérentes aux AHs de synthèse, des équipes travaillent actuellement sur la recherche de méthodes alternatives afin de traiter les strongyloses GIs. Ces recherches sont axées sur trois moyens de lutte : r duire l’origi e des o ta i atio s (notamment par de ouvellesà p ati uesà d levage ,à améliorer la résistance de l’hôte et moduler la biologie des nématodes (Figure 5) (Torres Acosta et Hoste, 2008; Besier et al., 2016b).

Figure 5 : Trois principes de lutte contre les nématodes (flèches roses) sur le cycle de développement des nématodes

(Source : Torres Acosta et Hoste, 2008).

. Cha ge e t des prati ues d’ levage au pâturage

Afin de réduire les sources de contamination, deux leviers peuvent être actionnés afin de bloquer le cycle des nématodes GIs : diminuer la quantité de larves dans le milieu extérieur ou di i uer le o ta t e tre l’hôte et les larves (Hoste et al., 1997; Heckendorn, 2007).

Ce tai esàp ati uesàd levageàpeuve tàpe ett eàd àpa ve i à Po oy, 2006; Colvin et al., 2008) comme déplacer des animaux sains sur des parcelles non contaminées (principe de p ve tio .à Ce ià està possi leà e à asà deà dispo i ilit à deà pa ellesà p op esà auà sei à d u à levageà (exemple : parcelles retournées). Sans-disponibilité de ce type de parcelles, attendre la mort naturelle des larves L3s présentes avant de remettre des animaux dans ces pâtures peut répondre à ce principe de prévention (Hoste et al., 2004). Cependant, ceci est peu efficace en régions tempérées compte-te uà duà te psà deà su vieà i po ta tà desà la vesà essit à d i o ilise à lesà pâtures pendant à à à ois .àáàl i ve se,àlaà thodeàs av eàeffi a eàda sàlesàzo esàt opi alesà infestées par H. contortus car les larves L3 ne survivent que quelques semaines (Mahieu et Aumont, 2009).

La dilutio à pe età deà dui eà leà is ueà d i festatio à e à di i ua tà la quantité de L3s sur le pâturage, en di i ua t le o re d’a i au pr se ts sur la par elle (Etter et al., 2000), ou en mélangeant les animaux (sensibles et résistants ou pâturage mixte commun à plusieurs espèces animales, comme bovins-ovins, en pâturage simultané ou alterné) (Waller, 2006; Besier et al., 2016b).

Finalement, l appli atio àdeàsubstances chimiques (chaux) ou de moyens physiques (exploitation desàp tu esàap sàfau heàouà etou e e tàpa àla ou àpeuve tà dui eàl i festatio à Hou za g e- Adote, 2004; Hoste et al., 2004). Certains champignons nématophages sont également un moyen de lutte biologique puisque leurs mycéliums émettent des pièges qui paralysent les L3s (Kelly et al., 2009).

. A

liorer la r sista e de l’hôte