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Résilience à travers les facteurs-de-protection-versus-facteurs-de- risque

C- Le syndrome psycho-traumatique

7. Résilience à travers les facteurs-de-protection-versus-facteurs-de- risque

(a) Définitions

Nous avons constaté que la liste des facteurs de protection est non-exhaustive dans la

Littérature scientifique, mais il est important de préciser ce qu’on entend par facteur de protection. _________________________________________

(1) GELDES. A. Bébé chou http://www.casafree.com/modules/xcgal/displayimage.php?pid=13802

http://www.educspe.com/dossiers/actualites-La définition proposée par Michael RUTTER (1985) nous semble bien convenir :

«les facteurs de protection font référence aux influences (valeurs) qui modifient, améliorent ou transforment la réponse d’une personne face à un événement qui prédispose à une mauvaise adaptation » (1). Il insiste néanmoins sur trois points

1- Ce n’est pas l’effet agréable du facteur de protection qu’il faut prendre en considération, mais bien les qualités positives qu’il entraîne.

2- Le facteur de protection joue un rôle déterminant, même en l’absence de situation Pathogène, «leur rôle est de modifier la réponse à une future adversité plutôt que de stimuler le développement normal.

3- Le facteur de protection n’a pas qu’un effet tampon sur l’événement adverse : il va plutôt conduire à développer les potentialités qui permettront alors d’y répondre de manière adéquate. À Friedrich LÔSEL (1994) (2) ajoute que les facteurs de protection n’ont pas, tous, le même poids, ils peuvent avoir des effets de modérés à puissants, et ils ne sont pas indépendants les uns des autres, mais reliés de telle façon que les ressources sociales peuvent renforcer les ressources personnelles et que les facteurs personnels peuvent déclencher des réactions positives dans les réseaux de soutien.

Michel LEMAY (1999) d’ajouter : « Il est évident qu’un certain nombre de conditions biologiques, socio-affectives et socioculturelles sont absolument nécessaires pour permettre l’épanouissement d’un sujet. Il est tout aussi évident qu’on a besoin, pour se bâtir, d’un accompagnement parental ou substitutif formant à la fois enveloppe, creuset et lieu d’expérimentation » (3).

Cette dernière affirmation permet d’introduire la différence qui peut être faite entre un facteur de protection et un facteur ressource.

En effet, selon TIET et al. (1998) : «Le facteur de protection a un effet tampon sur un risque élevé, mais aucun effet sur un risque faible. Le facteur ressource a toujours un effet efficace face à un risque faible ou élevé » (4).

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(1). RUTTER. M . (1985). Résilience in the face of adversitv. Protective factors and resistance to pschiatric disorder British Journal ofPsychiafry.. p. 600.

(2). LÔSEL. «La résilience chez l’enfant et adolescent ». L ‘Enfance dans le Monde. BICE. 1994. p. 10. (3) LEMAY. (1999) . «Réflexions sur la résilience ». Franconville Saint-Agne : ERES,. p. 93.

(4). QQ. TIET et al. (1998). «Adverse life events and résilience ». Journal Anierican Acadernic Child Adolescence Psychiatry.. p. 12

(b) Vulnérabilité, risque, protection ; l’interaction

Il est aussi important d’avoir à l’esprit qu’il faut aujourd’hui raisonner en termes de processus. Ainsi, la résilience serait un processus de négociation du risque : les facteurs protecteurs

s’opposant au risque, et les facteurs de vulnérabilité conduisant à succomber à ce risque «L’effet de protection ou de vulnérabilité n’est donc évident que combiné au risque.

Alors qu’il est fréquent dans les milieux populaires d’expliquer ce genre de résilience simplement en termes de traits de caractère individuels, la résilience est plutôt le résultat de l’action réciproque d’un risque et divers facteurs de protection (Fraser et Richman, 2001) (1).

La métaphore qui suit donne un éclaircissement. La pluie qui tombe symbolise l’adversité (le risque) à laquelle une personne est exposée au cours de sa vie. Quant au parapluie, il abrite et protège les valeurs personnelles et sociales disponibles pour neutraliser les effets de ce risque. Il importe cependant de rappeler et de retenir que la résilience n’est opérante qu’en réponse à la présence de conditions de risque ; et que la possession de valeurs pertinentes personnelles et sociales n’est pas suffisante en elle-même à assurer un résultat positif. Caractéristique n’est pas facteur. En fait, il est impossible de comprendre tout à fait le concept de la résilience sans faire référence aux facteurs de protection.

Comme l’ont souligné Richman et Fraser, ces facteurs touchent les caractéristiques individuelles ou les conditions du milieu qui aident les personnes à « résister ou à neutraliser les risques auxquels elles sont exposées » (2001:4) (2).

En d’autres mots, les facteurs de protection diminuent la possibilité qu’une personne jugée vulnérable à une conséquence particulière souffre, en fait, de toute autre conséquence néfaste associée à cette vulnérabilité.

A l’instar des facteurs de risque, les facteurs de protection sont habituellement différenciés selon qu’ils découlent de caractéristiques individuelles, de relations de soutien au sein de la famille ou d’un milieu hors de la sphère familiale (3).

En ce qui a trait de la façon réelle d’agir des facteurs de protection pour neutraliser les effets du risque, les chercheurs sur la résilience ont adopté un point de vue « interactif » selon lequel des facteurs de protection ne feraient qu’intervenir dans une association de facteurs de risque.

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(1).RRICHMAN, J. Et FFRAZER. M. (2001). Résilience in childhood : the role of risk and protection. In J. Richman et M. Fraser éd. Westport: Praeger, pp 1-12.

(2). ).RRICHMAN, J. Et FFRAZER. M. (2001) ibid. pp 1-12.

En d’autres mots, les facteurs de protection, très peu actifs lors de situations peu stressantes, ont tendance à apparaître chez les personnes qui vivent un niveau élevé d’adversité. Leur action est partagée en trois principaux volets(1) :

1-En premier lieu, les facteurs de protection peuvent agir comme un tampon pour atténuer les conséquences négatives des situations de risque.

2-En second lieu, les facteurs de protection peuvent servir à rompre une chaîne négative de risques.

3-Enfin, en troisième lieu, les facteurs de protection peuvent prévenir l’apparition initiale d’un facteur de risque.

Au cours de la dernière décennie, la recherche a accordé beaucoup d’attention à l’évaluation de l’importance relative des divers facteurs de protection.

Certain nombre d’études récentes ont souligné le rôle d’intermédiaire clé joué par la génétique dans certaines conditions de risque ou des troubles de comportement durant l’enfance. D’autres comme Werner (1993) (2), ont découvert que les cas de réussite étaient le résultat d’un mélange de facteurs, notamment un tempérament délicat, des habiletés et des valeurs qui leur permettent d’utiliser avec efficacité les capacités personnelles, les styles de parentage qui favorisent les compétences et l’estime de soi, le soutien à l’extérieur de la famille et l’offre de possibilités au moment des étapes de la transformation de la vie