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CHAPITRE 5 LES RÉSULTATS

5.2.2. Expérience 1 : résultats des francophones peu expérimentés (G1-FR)

5.2.2.2. Réponses d’identification correctes en fonction de la longueur de phrases (G1-

Nous allons maintenant regarder les résultats en fonction du facteur longueur des phrases.

Globalement, les pourcentages de réponses correctes pour les phrases longues s’est élevé à 0.33, et plus spécifiquement à 0.30 pour les énoncés de longueur moyenne et 0.29 pour les courts. La longueur ne semble donc pas être un facteur très important pour l’identification des locuteurs par région car il n’y a guère de différence sensible entre les réponses correctes des trois types de phrases. Toutefois, les proportions suivent un schéma logique. C'est-à-dire qu’il est tout de même légèrement plus facile de correctement catégoriser les phrases longues que les courtes. Nous pouvons constater le détail par variété dans le graphique suivant.

0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1

SE NE IR W

Régions

Proportions SE

NE IR W

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Figure 5.2.2.2.a. Réponses correctes en fonction de la longueur de phrases (G1-FR)

Dès lors que nous regardons les résultats par région, nous constatons que les deux catégories les mieux identifiées n’ont pas reçu le même traitement. Pour SE, les phrases courtes sont plus facilement identifiées (0.50) par rapport aux phrases moyennes (0.40) et longues (0.43).

Ceci est contraire à la tendance générale que nous avions trouvée pour les proportions totales.

Par contre, la catégorie NUK suit bien ce même schéma et les énoncés les plus longs sont les mieux identifiés. Étant donné les taux faibles pour les autres régions, le facteur de la longueur n’a pas vraiment d’impact chez les francophones. Toutefois, dans trois cas sur cinq (IR, NUK et W), les énoncés courts suscitent le taux d’identification le plus faible.

À l’aide d’un matrice de confusion, nous allons regarder quelles types de confusions il y a eu pour les différentes longueurs de phrase.

- Résultats des francophones pour les phrases longues par région (réponses en proportions)

En ce qui concerne les énoncés longs, les variétés qui sont correctement identifiées sont NUK (0.69) et SE (0.43). Les accents de l’Angleterre du Nord sont aussi bien classés comme IR (0.20), NE (0.20) mais surtout SE (0.25). Ce qui suggère que leur traitement est dû au hasard.

Les variétés d’Irlande et du Pays de Galles sont catégorisées en premier lieu comme accents non-natifs. Étant donné les taux généralement peu élevés des résultats, nous ne les

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soulignons que dans la catégorie NUK, Bradford y est davantage associée (0.82) par rapport à Londres (0.57).

- Résultats des francophones pour les phrases moyennes par région (réponses en proportions)

Les réponses pour IR et NE sont éparpillées dans les cinq catégories de façon assez homogène. Cela laisse encore supposer qu’elles ne peuvent qu’être dues au hasard. SE et NUK sont à nouveau les seules catégories correctement classées, bien que dans des proportions légèrement inférieures que celles des phrases longues, 0.40 et 0.60 respectivement. Comme lors des énoncés longs, le Pays de Galles est davantage identifié à un accent non-natif (0.28).

En ce qui concerne le détail par ville, dans le groupe NE, Liverpool est fortement associé à un accent non-natif (0.43). À l’intérieur de la catégorie NUK, les locuteurs de Bradford y sont moins classés (0.54) que lors des phrases longues, alors que ceux de Londres le sont davantage (0.66). Nous pouvons visualiser ces résultats dans un graphique mosaïque un peu plus loin.

- Résultats des francophones pour les phrases courtes par région (réponses en proportions)

Nous sommes partie du principe qu’il est logique de penser que plus les énoncés sont courts, moins il y a d’indices pour arriver à identifier la zone géographique des locuteurs. C’est ce qui semble être le cas ici et ce, malgré les difficultés que connaissent les non-natifs pour identifier les régions. Ainsi, à l’exception de la catégorie NUK, toutes les autres régions sont d’abord identifiées comme des accents de l’Angleterre du Sud. Parfois, il y a peu de différence entre les proportions. Par exemple, NE est classé en premier dans la catégorie SE (0.29) puis, comme un accent du Nord à la hauteur de 0.24. Les variétés de Londres et de Bradford continuent à être identifiées en tant que NUK. Cette fois-ci, c’est à nouveau Bradford qui est davantage perçu comme un accent non-natif (0.62) par rapport à Londres (0.42). D’autres éléments apparaissent dans le détail des résultats par ville pour les énoncés

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courts : dans le groupe NE, Newcastle est à nouveau davantage associé au Nord de l’Angleterre (ce taux n’a cessé d’augmenter) à hauteur de 30% pour les énoncés courts et Leeds continue à être classée comme un accent du Sud. La variété de Liverpool n’est plus identifiée comme un accent non-natif mais plutôt un accent du Sud. Ce résultat renforce l’idée que l’accent est perçu comme quelque peu « neutralisé » dans les phrases courtes par les francophones non-natifs.

Afin d’avoir un vue d’ensemble voici le graphique correspondant à nos commentaires ci-dessus.

Figure 5.2.2.2.b. Distribution des réponses en fonction des provenances géographiques suggérées et en fonction de la longueur de phrases (%).

Dans ce graphique, il est clair que les deux accents de la catégorie NUK ainsi que l’accent de Cambridge sont globalement les plus correctement identifiés. Pour tous les autres accents, les

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blocs sont plus ou moins homogènes pour les cinq catégories. Ce graphique nous permet également de voir que la longueur des phrases a peu d’impact et que les francophones non-natifs ne mettent pas à profit la durée supplémentaire des énoncés longs pour mieux identifier l’origine des locuteurs. Nous pouvons dire qu’à l’exception des variétés P, J et C, les non-natifs ne savent pas identifier les accents britanniques, parfois à tel point qu’ils prennent des accents anglais pour des accents non-natifs.