• Aucun résultat trouvé

1. Contexte

1.3. Accompagnement de proximité des personnes âgées institutionnalisées dans la maîtrise de

1.3.2. Gestion institutionnelle du risque d’altération de la santé orale des personnes âgées

1.3.2.2. Répartition des tâches au sein des personnels de proximité et de coordination

Dans les institutions médicalisées hébergeant des personnes âgées, l’ensemble des tâches relatives à l’accompagnement de la santé orale pré-citées relèvent du rôle de l’Infirmier Diplômé d’État (IDE). En effet, il dispose notamment des compétences pour « évaluer une situation clinique

et établir un diagnostic dans le domaine infirmier », « concevoir et conduire un projet de soins infirmiers », « mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique », « initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs », « communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins », « organiser et coordonner des interventions soignantes », ou encore « informer et former des professionnels et des personnes en formation » [111]. L’IDE « donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu » [112].

→ Dans le cadre de son rôle propre, il peut « élaborer, avec la participation des membres de

l’équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative » [113]. Il est

également chargé de « la conception, de l’utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers » [113]. Les soins sur rôle propre sont « liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie » [113]. Ils visent à « compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution

d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes » [113], à « identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement », et comprennent « son information et celle de son entourage » [114]. Les actes suivants relèvent notamment du rôle propre

infirmier : les « soins et procédés visant à assurer l’hygiène de la personne et son environnement » ; la « surveillance de l’hygiène et de l’équilibre alimentaire », « l’aide à la prise des médicaments

présentés sous forme non injectable » ; la « vérification de leur prise » ; la « surveillance de leurs effets et l’éducation du patient » ; les « aspirations des sécrétions d’un patient qu’il soit ou non

intubé ou trachéotomisé » ; le « recueil des observations de toute nature susceptibles de concourir à la connaissance de l’état de santé de la personne et appréciation des principaux paramètres servant à sa surveillance » ; les « soins de bouche avec application de produits non médicamenteux ». L’IDE peut assurer les soins relevant de son rôle propre « avec la collaboration des aides-soignants et des aides médico-psychologiques qu’il encadre dans les limites de la qualification reconnue à ces derniers du fait de leur formation » [115].

→ Les « soins de bouche avec application de produits médicamenteux et, en tant que de besoin,

aide instrumentale » relèvent du rôle prescrit [116].

En EHPAD, l’IDE assure les soins relevant de son rôle propre avec la collaboration des Aides-Soignants (AS), des Aides Médico-Psychologiques (AMP) / Auxiliaires de Vie Sociale (AVS) / Accompagnants Éducatifs et Sociaux (AES), des Assistants de Soins en Gérontologie (ASG) et des agents de service « faisant-fonction d’aides-soignants » (Agents de Service Hospitalier qualifié (ASH) dans le secteur public) [117].

→ L’AS « dispense des soins de prévention, de maintien, de relation et d’éducation à la santé pour

préserver et restaurer la continuité de la vie, le bien-être et l’autonomie du résident » [118]. Il

dispose notamment des compétences pour : « accompagner une personne dans les actes essentiels

de la vie quotidienne en tenant compte de ses besoins et de son degré d’autonomie » ; « apprécier l’état clinique d’une personne » ; « rechercher, traiter et transmettre les informations pour assurer la continuité des soins » [119]. L’AS a notamment pour fonctions de : « dispenser des soins d’hygiène bucco-dentaire et des soins de bouche non médicaux en fonction de l’autonomie et du handicap » ; « aider à la prise de médicaments sous forme non injectable » ; « donner des conseils simples aux familles et aux patients sur l’hygiène de la vie courante » ; « recueillir les informations concernant les soins et les patients », « transmettre les observations et mesures réalisées » ; et

« montrer et expliquer les modalités de réalisation des activités aux stagiaires en formation » [118].

→ L’AMP, l’AVS et l’AES exercent la même activité sous la responsabilité de l’IDE. Le diplôme d’AES remplace et fusionne les diplômes d’AMP et d’AVS depuis 2016. L’AES réalise « une

qu’en soient l’origine ou la nature » [120]. Il a notamment pour fonctions de : « participer à la définition du projet personnalisé » ; « organiser et ajuster son intervention en fonction des évolutions constatées au quotidien » ; « aider aux soins d’hygiène en fonction de l’autonomie ou du handicap » ; « aider à la prise de médicaments » (si c’est un acte de la vie quotidienne) ;

« observer, identifier et transmettre les signes révélateurs d’un problème de santé, de détresse ou de

douleur, tout état inhabituel de la personne » ; « transmettre et rendre compte de ses observations et de ses actions à son encadrement, à l’équipe et/ou aux partenaires dans un but de cohérence, d’adaptation et de continuité de l’accompagnement » ; et « accompagner les nouveaux professionnels et stagiaires » [120]. Il doit « évaluer ce qui relève d’une intervention d’urgence, immédiate à court terme, ou d’une vigilance dans la durée », « appliquer les principes et les éléments d’hygiène de base pour la réalisation de la toilette », ou encore « accompagner le développement de l’autonomie de la personne en utilisant des aides techniques » [120].

→ Les ASG sont des AS et des AMP ayant suivi une formation préparant à la fonction d’ASG. Cette formation apporte des « savoirs et savoir-faire relatifs à la maladie d’Alzheimer et maladies

apparentées permettant un accompagnement adapté des personnes atteintes de cette maladie »

[121].

→ Les ASH qualifiés « sont chargés de l’entretien et de l’hygiène des locaux de soins et participent

aux tâches permettant d’assurer le confort des malades » [122].

En EHPAD, tous ces professionnels sont encadrés par un médecin coordonnateur [123], et par un Infirmier Diplômé d’État référent si « l’état de santé des résidents nécessite une présence

paramédicale permanente » [124].

→ Le médecin coordonnateur assure l’encadrement médical de l’équipe soignante. Son existence est censée garantir « une meilleure qualité de prise en charge gérontologique et une maîtrise

adaptée des dépenses de santé » [125]. Pour un EHPAD dont la capacité d’accueil autorisée est

comprise en 60 et 99 places, le médecin coordonnateur doit être présent à mi-temps [123]. Son rôle est notamment de définir les priorités de soins avec l’équipe soignante, de faciliter la coordination avec les autres prestataires de soins externes à l’institution, ou encore de contribuer à une bonne organisation de la permanence des soins [125]. Quatorze missions lui sont octroyées par décret,

parmi lesquelles : l’élaboration, la coordination et la mise en œuvre du projet général de soins de l’établissement et par voie de conséquence des projets de soins personnalisés, avec le concours de l’équipe soignante ; l’évaluation et la validation de l’état de dépendance des résidents et de leurs besoins en soins requis ; le contrôle de l’application des bonnes pratiques gériatriques et la contribution à l’évaluation de la qualité des soins ; l’élaboration d’une liste de médicaments à utiliser préférentiellement, en collaboration avec les médecins traitants des résidents ; la contribution à la mise en œuvre d’une politique de formation et la participation aux actions d’information des professionnels de santé exerçant dans l’établissement ; l’élaboration d’un dossier type de soins [125].

→ L’IDE référent travaille en collaboration avec le médecin coordonnateur. Sur le terrain, il a une fonction similaire à celle du cadre de santé. Il constitue « la personne ressource pour le personnel

soignant de l’établissement », et il « assure un bon suivi des prescriptions médicales, dans le respect de soins et aides gérontologiques de qualité » [124]. Il « veille à la bonne exécution des actes accomplis par les personnes dont il coordonne ou encadre l’activité, qu’il s’agisse d’infirmiers, d’aides-soignants, d’aides médico-psychologiques, d’étudiants en soins infirmiers ou de toute autre personne placée sous sa responsabilité ». Il est « responsable des actes qu’il assure avec la collaboration des professionnels qu’il encadre », et il « veille à la compétence des personnes qui lui apportent leur concours » [126].

Dans les structures d’hébergement non médicalisées pour adultes handicapés, les AMP/AES exercent leur activité sous la responsabilité d’Éducateurs Spécialisés (ES) et de Moniteurs- Éducateurs (ME). L’ES et le ME accompagnent la personne dans le développement de ses capacités de socialisation, d’autonomie, d’intégration et d’insertion [127,128]. Ils élaborent leur intervention en fonction de l’histoire de la personne et de ses potentialités psychologiques, physiques, affectives, cognitives, sociales et culturelles. Ils doivent « savoir repérer, apprécier en équipe les indices

inquiétants concernant la santé ou la mise en danger des personnes confiées » [127,128].