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Répartition spatiale des déchets métallurgiques et des objets métalliques par ensemble

Les déchets du travail du fer

6.1 Répartition spatiale des déchets métallurgiques et des objets métalliques par ensemble

Les zones d’activité 1 et 4 ainsi que la ferme 6 renferment un peu plus de 90 % des déchets découverts à Develier-Courtételle (fig. 190). C’est aussi dans ces mêmes zones que se trouvent pres-que tous les bas foyers du site, soit une douzaine, dont deux po-tentiels. L’étude est consacrée toutefois aux ensembles en respec-tant la progression d’ouest en est, définie dans le CAJ 13. Globalement, dans les trois zones précitées, le pourcentage des parois scorifiées en tant qu’éléments de construction des bas foyers prédomine nettement sur celui des scories ferrugineuses et des scories coulées (la catégorie prédominante, celle des calottes, est bien entendu toujours exclue ; fig. 191). A l’opposé, le pour-centage des scories ferrugineuses est nettement supérieur dans tous les autres ensembles, à l’exception du petit sondage non re-présentatif T1 (trois quarts de parois scorifiées).

6.1.1 La ferme 1

La ferme 1 est située à l’extrémité occidentale du hameau de Develier-Courtételle ; on peut donc supposer que les déchets mé-tallurgiques découverts ont été produits soit sur place, soit dans la zone orientale voisine (F2/Z1), très riche en restes (fig. 191 et 193). Malgré la présence de quelques concentrations de dé-chets et la faible présence de battitures dans un bas foyer poten-tiel (structure 253, chap. 6.2.1), les indices quant à l’existence d’un atelier de transformation et de travail du fer dans cette ferme restent trop ténus.

Outre des quantités très faibles, la répartition des différents types de déchets va dans le même sens, puisqu’elle est similaire à celle de toutes les autres unités dépourvues de structures métallurgi-ques (fig. 192). Seule l’hypothèse d’une érosion par le ruisseau tout proche autoriserait d’envisager l’existence ancienne d’une A l’intérieur des deux ensembles les plus riches, à savoir les zones

d’activité 1 et 4, avec respectivement 22,5 et 65 % du total des déchets, la représentation tient compte aussi bien des structures en lien plus ou moins direct avec l’activité métallurgique que de plusieurs zones de rejet distinctes (fig. 193-194). Ces dernières correspondent à des concentrations de matériel scorifié situées à une certaine distance des structures métallurgiques.

Fig. 193 Répartition des déchets et du mobilier dans les fermes 1 et 2 et la zone d’activité 1.

Fig. 193 (suite) Répartition des dé-chets et du mobilier dans les fer-mes 1 et 2 et la zone d’activité 1.

Vu l’absence apparente – lors de la fouille et en début d’étude – de toute structure liée à la métallurgie et compte tenu de la petite quantité de déchets scorifiés, aucune scorie provenant de la ferme 1 n’a été analysée.

Il faut toutefois ajouter qu’un cinquième du total des déchets de forge se retrouve dans la ferme 1 ; la proportion est à peine plus faible pour le corpus des objets métalliques (fig. 233). Pour ces déchets élaborés et ces objets métalliques, douze pièces ont été analysées en détail. Elles sont majoritairement constituées de mé-tal d’origine externe.

6.1.2 La ferme 2 et la zone d’activité 1

Dans la partie occidentale du site (F1, F2/Z1 et Z2), 95 % des dé-chets se concentrent dans la ferme 2 et la zone d’activité 1, ce qui représente un cinquième de la totalité des déchets métallurgiques du site (fig. 190, 191 et 193). La superposition ou la juxtaposition des structures successives appartenant soit à la ferme 2, soit à la zone d’activité 1, rend difficile l’attribution du mobilier à l’une ou l’autre entité (CAJ 13, chap. 6).

La zone d’activité 1 ayant été définie en raison de la présence mas-sive de déchets scorifiés dans la partie septentrionale de la ferme 2, la majorité de ces déchets lui est donc attribuée (fig. 190). En l’absence de toute stratigraphie verticale ou horizontale signi-ficative concernant les déchets scorifiés, on ne peut exclure, à ce stade, que les trois voire quatre zones de travail de la zone d’ac-tivité 1, qui comportent des déchets associés, forment une unité qui s’échelonne dans le temps et dans l’espace.

Les cinq zones de rejet identifiées dans la ferme 2 et la zone d’ac-tivité 1 renferment les trois quarts des déchets de cet ensemble (chap. 6.2.2 et annexe 7). De plus, ces cinq zones de rejet sont, à une exception près, en relation directe avec un ou plusieurs bas foyers. Au nombre de huit en zone d’activité 1, dont un potentiel, ces foyers possèdent en moyenne chacun 9,2 kg de fragments de paroi scorifiée.

Cet ensemble a aussi livré la plus grande part des déchets de forge identifiés : plus d’un sur trois y a été en effet découvert. Le corpus de mobilier est lui aussi très important, sa part dépassant légèrement 20 % des objets mis au jour sur le site. Les analy-ses montrent que dans cet ensemble, la majorité des déchets et des objets métalliques étudiés – 47 % – sont d’origine locale (fig. 202).

La répartition des déchets scorifiés et métalliques, de même que celle des objets à l’intérieur de chacune des cinq zones de rejet définies (R1 à R5), sera présentée en détail (chap. 6.2.2).

6.1.3 La zone d’activité 2

Avec environ 16 kg, la présence de déchets métallurgiques dans cet ensemble est insignifiante. Elle constitue en effet moins de 0,5 % de la totalité du mobilier métallurgique. Seule la partie sud de la zone d’activité 2 est représentée sur la carte des zones

Un seul déchet de forge a été identifié dans la zone d’activité 2 et la part du mobilier métallique est la plus faible de tous les ensembles du site. Aucune analyse n’a été effectuée sur ce corpus très anecdotique.

6.1.4 La zone d’activité 3

Seule la partie orientale de cette zone a été analysée. Son étude a été réalisée dans le contexte de la zone d’activité 4 de laquelle elle est limitrophe (fig. 194). Avec près de 80 kg de résidus scorifiés, la quantité relevée y est moins négligeable que pour l’ensemble de la zone d’activité 3. Elle reste cependant insuffisante – en l’absence d’une structure métallurgique – pour en donner une interpréta-tion plus précise. Nous sommes d’avis qu’une ou plusieurs struc-tures situées en amont, sur le versant méridional du ruisseau, ont disparu (voir Z4, chap. 6.1.5 et 6.4).

Un seul déchet de forge a été identifié dans la zone d’activité 3. En corollaire avec les déchets scorifiés, le mobilier métallique est plus important dans la zone d’activité 3 que dans la zone d’acti-vité 2 : les scories y sont cinq fois plus nombreuses et les objets métalliques deux fois et demi. En l’absence de toute structure mé-tallurgique, aucune analyse n’a été entreprise sur le matériel de la zone d’activité 3.

6.1.5 La zone d’activité 4 et les bassins

La zone d’activité 4 renferme à elle seule pratiquement les deux tiers de l’ensemble des déchets métallurgiques du site (fig. 190). Si l’essentiel a été découvert dans un ensemble de trois bassins désaffectés (CAJ 13, chap. 9), l’existence de deux structures en lien direct avec le travail du fer (aire de forge 14 et bas foyer 15 ; chap. 6.2.4) sur la pente méridionale de la zone d’activité 4 est à relever. La situation en bas de pente, à proximité de l’ancienne berge du ruisseau ou à l’intérieur des bassins évoqués, conjuguée à l’absence de structures de combustion, désigne ces surfaces en tant que zones de rejet. La répartition spatiale permet d’en mettre trois en évidence et de prendre en compte quatre structures, dont les deux susmentionnées (fig. 194 ; chap. 6.2.4). Les quantités de déchets trop importantes ne permettent toutefois pas une interpré-tation de la répartition entre ces trois zones de rejet. Les proportions entre les différents types de calottes sont proches de celles valables pour l’ensemble du site. Ceci n’est pas étonnant en soi étant don-né la part dominante de ces résidus, issus de la zone d’activité 4, dans l’ensemble des déchets scorifiés du site : un peu plus des deux tiers en nombre et presque autant en poids. La proportion des seules scories en forme de calotte est similaire (fig. 192 ; chap. 6.2.4). Il faut souligner que la partie méridionale de cette zone a été tronquée par l’érosion : les alentours des structures métallurgiques 14 et 15 sont ainsi très dégradés. Le niveau de circulation contemporain de l’époque de fonctionnement de ces structures métallurgiques fait lui aussi totalement défaut. La situation est bien différente pour les déchets de forge dont la rareté contraste avec l’abondance des autres déchets métallurgi-ques. Ce déficit est le résultat très probable d’opérations de tri ou de recyclage du métal. Le mobilier métallique s’y retrouve dans une proportion similaire : 6 % de l’ensemble, ce qui est

insigni-6.1.6 La ferme 3

La très faible quantité de déchets scorifiés (10 kg) est répartie de façon aléatoire sur la surface de cette ferme (fig. 195). Il est fort probable qu’aucun foyer métallurgique n’ait existé dans cet en-semble. C’est le seul sans déchets de forge.

Il s’agit du plus faible corpus d’objets métalliques rencontré à Develier-Courtételle avec celui de la zone d’activité 2 ; il possède respectivement 30 et 61 pièces. Un unique objet a été analysé et l’origine de son métal est externe. Ce fait isolé ne permet aucune interprétation.

ferme 5. Les calottes y constituent plus de 90 % des quelque 22 kg de déchets (fig. 189-190 et annexe 6). Le solde est caractérisé par une quantité importante de parois scorifiées (1,4 kg). Ces chiffres permettent de supposer la présence, à proximité, d’un bas foyer en lien avec la métallurgie mais qui n’aurait pas été découvert dans le cadre des fouilles. En effet, ce sondage mis à part, toute la partie située au nord du ruisseau actuel n’a pas pu faire l’objet d’investigations. Toute interprétation spatiale s’avère donc illu-soire. Comme il l’a été précisé en introduction, aucun déchet de forge, ni aucun objet n’ont été mis au jour dans ce sondage.

6.1.9 La ferme 5

Avec 120 kg de résidus environ, cet ensemble est assez énig-matique (fig. 197). Il y a en effet trop de matériel scorifié pour une simple zone de rejet secondaire, éloignée de toute structure métallurgique. Toutefois, et malgré des concentrations évidentes de déchets, les indices manquent pour cerner l’endroit exact où le métal aurait pu être travaillé.

A ce stade de nos connaissances, il n’est pas possible de mettre en relation les déchets contenus dans la ferme 5 avec ceux de la ferme 6 voisine. Les vestiges liés aux activités dont ces scories sont issues semblent faire défaut.

Un même constat concerne les déchets de forge. Avec plus de 20 % de ces derniers, la ferme 5 renferme un nombre important de déchets élaborés, mais leur distribution ne contribue pas plus à localiser un atelier de travail du métal. Il n’est toutefois pas

Fig. 195 Répartition des déchets et du mobilier dans la ferme 3.

Fig. 196 Répartition des déchets et du mobilier dans la ferme 4.

6.1.7 La ferme 4

Le volume des résidus métallurgiques (17,5 kg) découverts ne permet pas de donner une interprétation spatiale détaillée de cet-te ferme : il est aussi peu important que dans la zone d’activité 2 et que dans la ferme 3. La répartition de ces matériaux semble toutefois un peu moins aléatoire que dans les autres ensembles, d’autant plus qu’ils se retrouvent mélangés à une plus grande quantité de mobilier.

Dans la ferme 4, la répartition du faible échantillonnage de dé-chets élaborés apparaît, elle aussi, comme un peu moins aléatoi-re, car limitée au sud-ouest de cette unité (fig. 196). Ces déchets de forge doivent pourtant former un rejet secondaire (chap. 6.2), aucun foyer métallurgique n’étant envisageable dans cette petite unité. Un seul déchet a été analysé et l’origine de son métal est locale. Ce cas isolé ne permet aucune déduction. La part du mo-bilier contraste avec celle des déchets et est légèrement supérieure à celle de la zone d’activité 4. Comme de coutume, plus de la moitié de ces pièces sont des fragments, ce qui ne contribue pas à rendre plus explicite ce corpus.

6.1.8 Le sondage T1

On peut relever une assez forte concentration de déchets dans la petite surface du sondage T1 situé plus au nord, en direction de la

envisageable de considérer cette ferme comme une simple zone de rejet secondaire. D’abord parce que la répartition des déchets de forge correspond relativement bien aux deux zones perçues à propos de la répartition des déchets scorifiés (chap. 6.2.5). Ensui-te parce que la présence de plusieurs outils destinés au travail des métaux (chap. 6.3.2) renforce considérablement l’hypothèse de l’existence d’un tel atelier dans la ferme 5. Le corpus du mobilier métallique mis au jour (38 %) est considérablement plus étoffé que celui des deux autres grands ensembles riches en objets (F1 et F2/Z1) avec respectivement 17 % et 21 % du mobilier métallique de Develier-Courtételle.

6.1.10 La ferme 6

L’ensemble métallurgique de la ferme 6 est isolé, si on le com-pare à ceux décrits plus haut (fig. 198). Il constitue le seul

en-(structure 59). Les déchets mis au jour comptent plus de 90 % de calottes. Les quelque 20 kg restant sont pour les deux tiers des parois, pour un cinquième des scories coulées et pour un peu plus de 10 % seulement des scories ferrugineuses (fig. 191). Près de 13 kg de paroi scorifiée du bas foyer témoignent soit d’une réfection régulière et plus fréquente que dans d’autres zones, soit d’une meilleure conservation de ces déchets de construction à proximité de leur lieu d’utilisation (chap. 6.2.6).

On constate une nouvelle fois un déficit marqué en déchets de forge, qui contraste fortement avec l’importance des déchets métallurgiques et la présence d’une structure métallurgique. Les objets métalliques sont, eux aussi, bien peu présents dans cet ensemble, avec moins de 5 % du corpus global. Aucun des qua-tre objets analysés ne témoigne d’une origine locale ; il en va de

6.2 Les structures métallurgiques et les zones