• Aucun résultat trouvé

Répartition géographique des sièges de la sureté nationale

CHAPITRE I : LA VILLE ET LES GRANDES AGGLOMERATIONS : SITUATIONS DANS LE MONDE

ETAT DE SECURITE EN ALGERIE : « LA CRIMINALITE EN HAUSSE »

IV.4. Répartition géographique des sièges de la sureté nationale

La commune de Constantine dispose de 17 sièges de la sureté nationale. Leur répartition géographique à travers les neuf secteurs urbains que comporte l’agglomération de Constantine n’est pas proportionnelle à l’effectif de population, ni à la surface du secteur urbain. Ils se répartissent comme suit :

116 Archives des documents de la FAO. « Le contexte urbain actuel et les défis pour les SADA, www.fao.org/docrep/003/.../ab788f06.htm

117 Statistiques de la Sureté Nationale, et de la Gendarmerie, cité par,

لو : د ر ي ر ا ط و ا ر ط ء ا و د ا ط " ا ر ا رد ل د ةر! ذ فو$ ا و % ار رو !د ا ذ ا ار & ا 2009

76

Tableau n° 4 : Répartition des commissariats de la sécurité publique à Constantine

Secteur urbain Nombre de commissariats N° du centre de sureté

Sidi Rached 04 01-02-10-15 El Kantara 02 03-13 Sidi Mabrouk 02 17-04 5 Juillet 02 07-06 Les Muriers 02 14-08 Bellevue 02 16-05 El Gammas 01 11 Boudraa Salah 01 09 Ziadia 01 12 Total 17 /

[Source : Khenchoul T. Mémoire de Magister Déc. 2009]

D’après le tableau ci-dessus le secteur urbain Sidi Rached118 dispose de 4 commissariats de police. En plus de sa population résidente, il est le réceptacle d’un nombre élevé de population exogène quotidiennement.

Par ailleurs, en dépit de la forte densité de population et d’habitat évaluée à 102 habitants /hectare soit 13 constructions/hectare, les secteurs urbains El Gammas, Ziadia, et Boudraa Salah ne disposent que d’un seul siège de sureté national, malgré le taux d’infractions comparativement très élevé au sein de ces quartiers.

77

Carte n° 1: La répartition des sièges de la sureté nationale par secteur urbain de 1962 – 2008 à Constantine

78

A travers la carte ci-dessus, nous constatons que l’implantation des sièges de la sureté nationale n’occupe pas les endroits stratégiques à travers la ville ou à travers les secteurs urbains.

Durant la période 1962 - 1970, Constantine ne bénéficiait que de 5 sièges de la sureté nationale répartis comme suit : deux commissariats de police au niveau du secteur urbain de Sidi Rached, un, au niveau du secteur urbain de belle vue, un autre au niveau du secteur urbain de Sidi Mabrouk, et le cinquième à El Kantara.

Quant à la période 1990 – 2000, l’Algérie a connu une effervescence sociale, cette période très houleuse a bousculé le pays vers des événements tragiques. La violence a pris diverses formes, attaques de force de l’ordre, des attentats, assassinats des personnalités politiques, militaires et même civiles, massacres de familles ou villages entiers en périphérie urbaine. Face à cette insécurité, l’Etat à renforcer les dispositifs de sécurité dans les villes algériennes, en un laps de deux ans, Constantine a bénéficié de six sièges de sureté nationale en plus, [cf. carte n°1].

a. Le rôle de la police

Un léger aperçu sur le rôle de la police. Dans l’exercice de ses attributions, la police exécute les missions de la police administrative et de la police judiciaire tendant à assurer la sûreté, la salubrité, et la tranquillité publique. Elle collabore à l’éducation du citoyen par le respect des lois, la prévention de la délinquance, la protection de l’environnement ainsi que la défense et la protection civile. En Algérie, la couverture sécuritaire du territoire nationale a atteint actuellement 70 %, la police nationale compte environ 170.000, dont 14 000 femmes policières119. La couverture sécuritaire par rapport au nombre d’habitants par policier s’élève à environ un policier pour 1054 habitants. Nous constatons une grande différence par rapport aux normes internationales qui préconise 1 policier pour 300 habitants.

L’ensemble des enquêtes et études les plus récentes permettent d’affirmer que le taux de couverture de la police par rapport à la population n’entraine pas une baisse significative des actes délictueux. En d’autres termes, la croissance des effectifs de la police n’entraîne pas automatiquement une diminution de la délinquance et de la criminalité. C’est dire, que ce n’est

pas tant le nombre de policiers qui est déterminant sinon la qualité des rapports

79

police / population. Depuis quelques années, les services de la police urbaine se sont orientés vers une police de proximité. La technique de la police de proximité consiste en un rapprochement de la police et de la population. Elle est caractérisée par une occupation maximum du terrain par des patrouilles à pied ou motorisées. Elle marque une police plus proche de la réalité et plus efficace et plus rapide dans ses interventions.

b. La police et la sécurité de proximité

Dans le cadre du renforcement de l’action de la police de proximité, les services de la sûreté de wilaya d’Alger viennent de mettre sur pied une nouvelle forme de prestation. Il s’agit de cabines d’informations baptisées poste de police d’information et d’assistance, ces cabines implantées dans des places et lieux à grande densité démographique assurent plusieurs prestations.

Cette initiative a été prise par le premier responsable de la sécurité urbaine suite aux besoins accrus de la population en matière d’informations et de services. L’objectif recherché à travers les postes de police d’information et d’assistance est d’assurer une disponibilité permanente aux citoyens et de concrétiser par la même la fonction sociale de la police par le biais de l’orientation et l’assistance.

A noter que, le service est assuré de 7h à 20h tous les jours de la semaine. Les postes en questions sont dotés de moyens très sophistiqués, de micro-ordinateurs reliés à une banque de données interne, des talkies-walkies et des lignes téléphoniques spécialisées. Cette procédure a été appliquée à Alger fin mars 2005. Dans l’attente de sa généralisation à travers le territoire algérien.120

Aussi, les organismes chargés de la sécurité ont tenté de mettre en place des territoires d’intervention des services de la police urbaine et de la gendarmerie nationale au niveau de chaque secteur urbain de la ville [cf. carte n°2] tendant à assurer la sureté, la protection de l’environnement.

120

80

Carte n° 2 : Répartition des territoires d’intervention de la sureté nationale et de la gendarmerie

[Source : Traitement personnel +ة *( ," $ %& ﺣ! " ر ي ا ا ط او ا":ل + ,رد %, ا ِ /ا 0 ا ِ 7 1 ا , ِ /ا 0 ا 1 ا و ا 2" ا ضر ا م 56 5* , 2009

81 Conclusion

D’après les rapports de la police et de la gendarmerie nationale, la criminalité est en hausse durant ces dernières années. En effet, la situation est critique ses répercussions sont très néfastes.La violence suscite un sentiment d’insécurité chez les habitants.

La sécurité dans la ville est la responsabilité de tous les acteurs de la ville. D’une part, la responsabilité du citoyen face à l’ordre établi par la réglementation, les coutumes et les traditions, d’autre part, la responsabilité les autorités locales par leurs pouvoirs légitimes d’intervention et de protection. Pour une meilleure sécurité urbaine, tous les acteurs de la ville doivent être partenaires.

Notre pays a beaucoup d’efforts à fournir dans le secteur de l’emploi, et de l’éducation surtout que le taux de déperdition scolaire va en crescendo, il varie entre 400 000 et 500 000 exclus par an. Quittant l’école prématurément, les adolescents confrontés à l’oisiveté ne font qu’alimenter une délinquance sans cesse grandissante.

82 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Au terme de cette approche thématique et contextuelle, nous pourrons tirer plusieurs enseignements. L’accroissement du pourcentage de la population habitant les grandes villes, l’augmentation du nombre de grandes villes et l’apparition de vastes agglomérations sont un fait impressionnant des temps modernes. En l’absence de régulation de la croissance, la ville s’étale de façon anarchique, sans infrastructures cohérentes, sans services à la population, ouvrant la voie aux ghettos, à l’habitat informel, en véhiculant des problèmes sociaux, urbanistiques et économiques. En effet, la problématique périurbaine a beaucoup évolué. La majorité des auteurs s'intéressent, à ce territoire encore mouvant et complexe.

En Algérie, l’urbanisation périphérique continue à être un processus majeur de transformation de l’espace qui est en perpétuel changement et souvent qualifié de « chantier ». En effet, les espaces périphériques sont mal maîtrisés, les risques de dysfonctionnement territorial sont nombreux. De grandes surfaces vierges ont été dévolues à une construction diffuse, A. Durand Lasserve souligne que « Cette forme de production foncière a connu un élan considérable au cours des deux précédentes décennies dans la plupart des villes du tiers monde : en Amérique Latine durant les années 1960 (Bogota, El Salvador), au Maroc, en Tunisie, en Egypte, au Pakistan, en Inde pendant les années 1970. ».121

Les résultats des recherches ont mis l’accent sur les répercussions et les incidences de quartiers périphériques. Ils ont associé certaines variables urbaines tels que l’immigration et la mobilité urbaine accélérée avec l’émergence des incivilités et des comportements violents dans les quartiers d’habitat.

Le phénomène de la violence est considéré comme l’un des plus anciens et le plus répandu dans les sociétés, mais cela diffère suivant les causes et les raisons qui ont conduit à ce phénomène. De nombreuses études et théories ont porté sur les relations entre les comportements de l’homme et son environnement. Les études concernant l’évaluation du phénomène de la délinquance et de vandalisme dans les quartiers d’habitat ont révélé l’importance de la densité infantile et juvénile. Les quartiers en question sont les plus prédisposés à la dégradation et à la

121DURAND-LASSERVE A. : « L’exclusion des pauvres dans les villes du tiers monde. Accès au logement », L’Harmattan. Paris, 1986, p. 27 - 28.

83

prolifération de comportements d’incivilités et de violence. Ces désordres urbains renforcent l’impression d’une dégradation des conditions de vie et entretiennent un climat générateur d’insécurité.

Charles Booth pense que l’environnement urbain est responsable des maux sociaux. En effet, Henri Rey souligne : « Les malaises des périphéries est le résultat d’un ensemble de processus de marginalisation. ».122 En l’occurrence, la notion de marginalité est intégrée implicitement dans la plupart des travaux scientifiques récents, La marginalité demeure de nos jours, sujet de débat polémique. Elle pourrait évoquer l’exclusion, la pauvreté, l’éloignement par rapport au centre, la dégradation du milieu naturel…etc.

Quand aux relations de voisinage, voilà le constat majeur qui se dégage ; la permanence de la résidence familiale favorise la conformité de l’ensemble des habitants et contribue à la création des sentiments communautaires entre occupants du quartier. La sociabilité au sein du quartier permettait l’élargissement des cercles de connaissance entre habitants.

De ce qui précède, il convient de toucher un mot sur les violences au niveau des quartiers informels en Algérie et particulièrement à Constantine. L’étalement de la ville à la périphérie a engendré d’énormes disparités. La problématique des quartiers d’habitat informel se situe autour de leur sous équipement et leur aspect précaire et insalubre. De ce fait, la marginalité spatiale de ces quartiers a accentué leur marginalité sociale. Ces quartiers semblent être les lieux propices de convergence des maux sociaux les plus divers. Cela nous renvoi à soulever les différents facteurs socio-économiques pouvant être la cause de l’évolution de la violence tels que : la pauvreté, la déchirure familiale, la démission des parents, la pression psychique sur l’enfant, la manque de loisirs, le chômage, la délinquance juvénile résultat de l’échec scolaire…etc.

Disposons « d’outils théoriques » nécessaires à la compréhension de notre objet de recherche, nous allons maintenant pouvoir aborder la deuxième et la troisième partie de notre travail en l’occurrence la phase exploratoire. Avant de présenter et d’analyser le phénomène de violence et son impact sur l’environnement urbain, il nous semble important de présenter dans la deuxième partie, les territoires à l’intérieur desquels il évolue. Pour ce faire, il nous paraît nécessaire de présenter une analyse urbaine des deux quartiers d’étude à savoir Boudraa Salah et El Gammas.

122

84 INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE

La partie théorique nous a permis de mettre en exergue les différentes théories et concepts caractérisant le domaine de la recherche sur les violences en milieu urbain. Cette seconde partie repose sur une présentation du cadre d’étude. Afin d’alimenter les bases de cette étude, il est apparu nécessaire dans le premier chapitre d’aborder le développement des villes algériennes et l’évolution des périphéries. Par la suite, nous approcherons l’extension de l’habitat « auto-construit » informel ainsi que les lois mises en place durant ces dernières années pour lutter contre ce phénomène. Dans le second chapitre, nous aborderons la ville de Constantine comme aire d’étude (étalement urbain, croissance urbaine anarchique, désordre spatial, genèse de l’habitat informel, etc.). Les deux derniers chapitres mettent en évidence une analyse urbaine détaillée des deux quartiers cibles Boudraa Salah et El Gammas.

Ainsi, la présente étude urbaine tend à décrire les traits dominants du terrain d’étude, les caractéristiques physiques de sa situation et de sa localisation. Elle permet d’analyser les facteurs et processus d’évolution du schéma urbain dans l’espace et dans le temps ; et à essayer d’établir les problèmes urbains auxquels est confrontée la population.

CHAPITRE V : URBANISATION ET PERIPHERIE : VERS UNE NOUVELLE