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CHAPITRE V : URBANISATION ET PERIPHERIE : VERS UNE NOUVELLE CONFIGURATION URBAINE DES VILLES ALGERIENNES

Polyclinique 6 écoles primaires fondamentales

Terrain de sport

Siège d’arrondissement APC

2 CEM Antenne OPGI PTT

4 mosquées Sureté

nationale

Maison de jeunes Cimetière

1 technicum Marché

[Source : Investigation personnelle 2010]

Le quartier est dépourvu d’infrastructures de sport, de jeux et de loisirs. La mosquée demeure l’élément vital et dominant ; elle est le premier équipement structurant du quartier, elle représente pour la population « l’élément d’unicité ».

Enfin, nous pourrons dire que les équipements existants n’ont pas été compatibles avec les besoins de la population d’El Gammas. Un souk informel occupant les trottoirs de l’axe principal du quartier fut éradiqué en mai 2009, pour le remplacer par un marché couvert.

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Tableau 17 : Tableau synoptique des deux zones d’étude : Boudraa Salah et El Gammas

Boudraa Salah El Gammas

Structure physique

- Tissu colonial selon un schéma orthogonal (cité de recasement). - Tissu de forme régulière (cité de recasement).

-Tissu post - indépendant, très compact (auto-construit).

- Ilot de petite et moyenne dimension. - Parcelles formes irrégulières et variées.

- Tissu post- indépendant, moyennement compact (chalets).

- Tissu de forme régulière (chalets à l’état initial).

- Tissu post- indépendant, très compact. - Ilot de petites dimensions.

- Ilot de formes irrégulières et variées.

Processus d’urbanisation

- L’animation commerciale se situe sur l’axe principal et le routes secondaires. - Transition direct du privé au public. - Les espaces de regroupement sont la rue, la ruelle, l’impasse et les rues piétonnes, les terrains vagues et la forêt.

- Les façades sont ouvertes vers la rue et les ruelles piétonnes.

- Ruelles non accessibles aux véhicules.

- L’animation commerciale se situe sur l’axe principal au niveau des chalets. - l’animation commerciale se situe sur l’axe principal et sur les voies secondaires au niveau de l’habitat auto-construit. - Transition direct du privé au public.

- Les espaces de regroupement sont la rue, la ruelle, l’impasse et les rues piétonnes, les terrains vagues et la forêt.

- Les façades sont ouvertes vers la rue et les ruelles piétonnes.

- Rues non accessibles aux véhicules.

Conditions juridiques et processus de production architecturale - Illégalité du foncier : construction sans permis de construire.

- Parcelle réduites.

- Construction à plusieurs étages.

- Les chalets ont subit des transformations horizontales et verticales.

- Auto construction et auto gestion de l’espace.

- Occupation de toute la parcelle.

- Différents types d’architectures.

- Maison extravertie.

- Illégalité totale du foncier : construction sans permis de construire.

- Parcelle réduites.

- Construction à plusieurs étages.

- Les chalets ont subit des transformations horizontales et verticales.

- Auto construction et auto gestion de l’espace.

- Occupation de toute la parcelle.

- Différents types d’architectures.

- Maison extravertie.

178 Conclusion

Le quartier El Gammas est largement marqué par une absence de bien-être. La forte concentration d’habitat et de population ne favorise point la bonne gestion de l’environnement urbain du quartier. Ce dernier est marqué par une organisation à caractère mélangé et diffus. L’hétérogénéité des types d’habitat existants, configuration spatiale anarchiques et désordonnées est une source de crainte des habitants et des pouvoirs publics.

Sur le plan social beaucoup reste à faire, particulièrement en ce qui concerne la destinée des habitants des chalets et des bidonvilles. Malgré la volonté des habitants de s’insérer dans le processus d’urbanité, la création de la vie urbaine n’a pu aboutir. La marginalité physique de ces quartiers a accentué leur marginalité sociale.

Le logement constitue un facteur d’équilibre essentiel, c’est aussi un facteur d’équilibre et de stabilité. C’est un moyen d’insertion et d’intégration à la société. Le conseil national économique et social (CNES) insiste sur le fait que « le logement est sans conteste, le besoin le plus sensible, satisfaire une telle demande peut s’avérer un puissant stimulant pour la stabilité des populations. »

Dans ce sens, la pression des habitants, la crise de logement et le chômage sont tels qu’il est impossible pour les pouvoirs publics de détruire les constructions illégales et d’appliquer l’interdiction absolue de l’exercice des activités commerciales dans les espaces à usage d’habitation.

Ainsi le mouvement de régularisation ne peut être perçu comme un changement d’attitude positif de la part de l’administration, mais comme « un passe – droit » qui s’est imposé. En effet, de grandes opérations de restructuration sont en cours pour améliorer les conditions d’habitat. Cependant, il reste encore beaucoup à faire du point de vue des infrastructures et des équipements socio-économiques nécessaires à la vie urbaine.

179 CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

L’Algérie post indépendante voit sa périphérie s’urbanisait par les logements collectifs et l’habitat précaire. Aujourd’hui, en plus des lotissements réglementés, se sont les constructions individuelles informelles qui se développent sans que les pouvoirs publics parviennent à y mettre fin.

L’explosion démographique et l’exode rural vers les grands centres urbains, les retards accumulés dans la réalisation des logements sociaux vont encourager les lotissements informels et les constructions illicites. « La progression de l’étalement, comme nous le constatons, bouleverse les plans d’urbanisme pré-établis. Ajouter à cela, le peu de rigueur dans l’application de ces derniers et les villes sont obligatoirement confrontées à un dysfonctionnement auquel il est difficile de répondre. ».160

En effet, l’absence d’une politique rigoureuse du foncier est à l’origine de multiple dysfonctionnement dans l’organisation et la gestion des périphéries. Dans ce sens, devant l’urbanisation périphérique galopante, Constantine cumule plusieurs handicaps devant la production anarchique de l’habitat informel à savoir, absence de réseaux d’assainissement (VRD), déficit en eau potable, absence de ramassage des ordures ménagères, équipements et services déficitaires etc. Afin d’atténuer les effets de cette urbanisation incontrôlée, les pouvoirs publics mettent en place de nouveaux instruments d’aménagement du territoire et de planification spatiale, mais qui ne sont toujours pas appliqués.

L’étude de la morphogenèse des deux quartiers Boudraa Salah et El Gammas révèle des particularités quant à leur création. Le quartier Boudraa Salah est né de la période coloniale, il s’est développé à partir d’un noyau originel formé par la cité de recasement, construite dans le but de regrouper les habitants occupant les bidonvilles situés dans la périphérie proche et de surveiller la population autochtone. Avec le temps, la cité se retrouve inadaptée aux besoins et mode de vie des habitants. Des transformations ont été effectuées ; les maisons qui bordent la rue ont bénéficié d’un permis de construire, par contre celles qui sont à l’intérieur de la cité sont toujours à l’état initial mais dans une situation très précaire.

160 ARAMA Y. : « Péri-urbanisation, mondialisation, modernisation des villes l’exemple de Constantine. », Thèse de Doctorat d’Etat, Option Urbanisme, 2007, p. 155.

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D’autres habitations spontanées sont venues se greffer occupant les terrains privés dont le statut reste indéterminé. Par conséquent le parcellaire initial et les extensions ont subi des transformations suivant le mode de vie et les besoins des habitants.

Quant au quartier El Gammas, s’est développé pratiquement sur un terrain nu (mises à part quelques maisons au nombre de trois à quatre implantées par ci et par là sur les terrains privés). La cité de transit formée de chalets a été la première implantation urbaine qui date de 1977. La deuxième extension s’est faite grâce à l’initiative des propriétaires fonciers suite à la vente de parcelles de terrain aux particuliers par des actes « sous seing privé ». Le quartier adopte un tracé confus et dense dans sa structure globale due essentiellement à la structure des ilots et aux moyens limités des habitants. Cette situation influe négativement sur le côté hygiénique et sanitaire des quartiers. La séparation entre l’espace privé et l’espace public est assurée par un système de rues, de ruelles et d’impasses. Dans les quartiers à caractère informel, la rue est l’espace urbain déterminant qui structure le quartier.

Les deux quartiers en question présentent des similitudes quant à l’organisation et la structuration de l’espace urbain. Cependant, ce type d’habitat à caractère informel a favorisé l’émergence de beaucoup de problèmes liés aux aspects suivant : hygiène, aménagement, équipements, sécurité etc. Malgré ces problèmes, l’habitat auto-construit informel continue d’évoluer et de s’insérer dans le cadre urbain, tout en essayant de s’adapter aux exigences de la vie moderne. Le bien-être des habitants est affecté du fait de la concentration de la pauvreté d’une moindre qualité de l’habitat et de l’environnement.

A l’issue de cette partie, nous pourrons affirmer que les quartiers informels font ressortir une véritable marginalité socio-spatiale. Effectivement, l’amélioration de la qualité du parc logement et la lutte contre l’habitat auto-construit se place au centre des préoccupations du développement durable et de l’aménagement du territoire.

Une fois que le bases théoriques de notre travail de recherche sont posées et le territoire d’étude analysé dans son contexte urbain ; il nous est possible maintenant, de détailler les aspects méthodologiques, l’analyse et l’interprétation des données que nous allons utiliser dans la suite de notre recherche à savoir la troisième partie.

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