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Répartition géographique : un échantillon situé dans la région du grand Montréal

3.3 L’échantillon

3.3.4 Répartition géographique : un échantillon situé dans la région du grand Montréal

Vingt et un des vingt-trois participants venaient de la région de Montréal. Les deux autres participants venaient des centres urbains de Québec et Sherbrooke, deux autres villes universitaires du Québec, Canada.

Le bassin de recrutement localisé à la région de Montréal est directement associé à la possibilité que les participants puissent venir physiquement à l’université afin de pouvoir réaliser l’expérimentation dans le même local où l’ensemble des conditions pouvait être contrôlé de manière identique. Seuls l’horaire et le jour variaient puisqu’il n’était possible de recevoir, selon notre protocole expérimental, qu’un participant à la fois.

3.3.5 Habitudes de recherche d’information exploratoire sur le Web

Pour dresser un portrait précis des habitudes qui pourraient expliquer certains comportements ou différences entre nos deux groupes lors de l’expérimentation, nous avons posé une série de questions visant à recueillir des données sur leurs habitudes et connaissances techniques et technologiques en matière de recherche d’information sur le Web, et plus spécifiquement quant à la recherche d’information de type exploratoire. Nous présentons dans cette section les résultats de cette collecte.

Les chiffres cités dans les prochains paragraphes proviennent des tableaux d’effectifs et de pourcentages en annexes de la thèse (Annexe II, 430).

3.3.5.1.1 Maîtrise de l’informatique

L’habitude d’utiliser un ordinateur permet de présager de l’aisance à utiliser des logiciels et de la tolérance aussi à utiliser un nouvel environnement logiciel. On a mesuré cette habitude selon la durée d’utilisation quotidienne. Dix-huit participants déclarent utiliser un ordinateur au moins sept heures par jour. Les cinq autres personnes déclarent un volume de trois à six heures par jour.

3.3.5.1.2 Pratique de la recherche d’information exploratoire sur le Web

La recherche d’information exploratoire se caractérise par des recherches dont la durée excède celles, plus fréquentes, consistant à retrouver un simple fait connu.

En matière de longues recherches d’information sur le Web (plus de dix minutes), dix déclarent en faire quotidiennement. Les autres participants se répartissent également selon les deux choix de réponses restantes. Sept déclarent n’en faire qu’une à deux fois par semaine, tandis que les six derniers déclarent en faire trois à quatre fois par semaine. En somme, seize participants font des recherche au moins trois à quatre fois par semaine, dont dix quotidiennement. À travers la répartition de ces réponses, on peut penser que les longues recherches sont une pratique qui existe, mais qui n’est pas si fréquente. On observe aussi que les « textuelle » entreprennent plus fréquemment de longues recherches que les « visuelle », mais la différence est assez minime : une variation d’un à deux individus.

Concernant la durée d’engagement que les participants sont prêts à consacrer pour des situations ou des finalités particulières, on remarque que pour l’échantillon au complet treize participants se disent prêts à passer plus de vingt minutes à chercher de l’information sur le Web pour prendre une décision. Les dix autres participants sont dispersé-es à raison de un ou deux participants par catégories de réponses, en deçà des vingt minutes. Deux participants ont spécifié que ce cas était pour eux « non applicable ». Dans le contexte du travail ou des études, seize ont répondu en faveur d’une durée de plus de vingt minutes. On constate le même phénomène d’éparpillement pour le reste des réponses. Pour ce qui relève de la recherche d’information en contexte de loisir (ou passion), dix-neuf des participants se divisent entre deux choix de réponse : sept ont répondu « entre onze et quinze minutes » et douze ont répondu « plus de vingt minutes ». Bien qu’éparpillé, pour au moins la moitié de l’échantillon la durée d’engagement dans la recherche est plutôt longue dans le contexte des loisirs.

Tableau XII Répartition selon la durée que chacun est prêt à consacrer à une recherche dans les contextes donnés

Durée d’engagement pour une recherche

Moins de 2 minutes Entre 2 et 5 minutes Entre 6 et 10 minutes Entre 11 et 15 minutes Entre 16 et 20 minutes Plus de 20 minutes Non applicable Total

Contexte décisionnel

Visuelle (x) 0 0 1 0 1 7 2 11

Textuelle (y) 2 2 0 1 1 6 0 12

Total 2 2 1 1 2 13 2 23

Contexte professionnel ou académique

Visuelle (x) 0 0 1 0 1 9 0 11

Textuelle (y) 0 1 1 1 2 7 0 12

Total 0 1 2 1 3 16 0 23

Contexte des loisirs et des passions

Visuelle (x) 0 2 0 2 0 7 0 11

Textuelle (y) 1 0 1 5 0 5 0 12

Au sein des groupes « visuelle » et « textuelle », la même tendance s’observe à savoir que la majorité déclare être prêt-es à consacrer plus de vingt minutes pour les situations décisionnelles, professionnelles ou académiques. Cette tendance est moins franche dans le contexte des loisirs, où les participants du groupe « textuelle » se divisent entre une durée comprise entre onze et quinze minutes et une durée de plus de vingt minutes. On peut penser que le contexte des loisirs ou des passions suscite suffisamment d’intérêt pour que, quand les participants ne peuvent y consacrer plus de vingt minutes, ils et elles choisiront tout de même d’y consacrer au moins une dizaine de minutes. Ce contexte, où la motivation des participants est probablement plus intrinsèque ou autodéterminée, suscite plus d’engagement apparemment que les autres. Par ailleurs, on peut aussi supputer que c’est un domaine dont la connaissance doit être souvent assez approfondie. Dès lors, le temps passé ne peut être le seul critère sur lequel on peut sonder les pratiques de recherche d’information exploratoire sur le Web.

Ainsi, en dehors de la fréquence et de la durée des recherches, la tâche ou la finalité pour laquelle la recherche d’information exploratoire est requise est aussi un facteur important. Souvent, il s’agit de tâche et de finalité de recherche dont le point commun est la curiosité, la découverte, l’apprentissage, l’analyse et l’exhaustivité. En effet, vingt-trois des répondants déclarent effectivement chercher de l’information pour « en apprendre d’avantage sur un sujet », et vingt pour « s’informer afin de prendre une décision éclairée ». Par contre, la recherche d’information exhaustive ne fait pas l’unanimité. Seulement quatorze sur vingt-trois déclarent faire ce type de recherche d’information. Le classement des recherches, selon leur fréquence au sein des pratiques de recherche, confirme nos observations. En première position, quatorze (six «visuelle» et huit « textuelle ») ont dit qu’ils faisaient, le plus fréquemment, des recherches pour « en apprendre plus à propos d’un sujet peu ou mal connu ». En deuxième position, arrive « rechercher une solution » (six «visuelle » et six « textuelle »). En troisième position, on trouve « prendre une décision éclairée » (cinq « visuelle » et sept « textuelle »). Et enfin, la dernière proposition relève de la recherche exhaustive pour « tout apprendre à propos d’un sujet qui intéresse » (six « visuelle » et six « textuelle »).

3.3.5.1.3 Usages des outils de recherche d’information sur le Web

Premièrement, pour chercher de l’information sur le Web, les moteurs de recherche sont incontournables. Deuxièmement, utiliser un outil n’est pas neutre, surtout dans le cas d’une activité

intellectuelle comme la recherche d’information. En effet, le système d’information conditionne l’accès, la lecture et l’appropriation de l’information. Les réponses au questionnaire confirment la position dominante des moteurs de recherche généralistes qui font l’unanimité dans les outils utilisés, viennent ensuite les moteurs de recherche d’image et de vidéos (vingt sur vingt-trois), les moteurs de recherche de publications scientifiques (dix-huit sur vingt-trois), et enfin Wikipedia (dix-huit sur vingt-trois) et les moteurs de recherche dans les réseaux sociaux (treize sur vingt- trois). A contrario, aucun des participants ne déclarent utiliser des moteurs de recherche proposant une présentation des résultats de recherche classifiés ou visualisés. Ils sont donc tous novices dans l’utilisation de ce type d’outils. Sans surprise, avec de telles majorités dans les réponses, ces constats généraux sur les usages des outils de recherche sur le Web se vérifient de facto à l’intérieur des groupes-tests. Enfin, lorsqu’on interroge les participants sur la tendance à utiliser le même moteur de recherche, vingt des participants répondent par l’affirmative.

En guise de conclusion sur leurs habitudes de recherche, nous avons demandé si, de manière générale, la recherche d’information est une activité qu’ils faisaient avec plaisir. Et par ailleurs, pour savoir s’ils étaient dans des dispositions favorables pour évaluer Carrot2Search durant la phase expérimentale, on a souhaité savoir s’ils et elles aimaient tester de nouveaux outils de recherche. Dans les deux cas, les participants ont répondu majoritairement favorablement.

Presque tous les participants (vingt sur vingt-trois) trouvent que chercher de l’information est une activité plaisante. Et dix-sept ont reconnu aimer essayer de nouveaux outils de recherche. À l’intérieur des groupes, les six qui n’aiment pas nécessairement tester de nouveaux outils se répartissent équitablement au sein des effectifs de chacun des groupes. Les groupes demeurent homogènes sur cette question.

3.3.5.1.4 Langues de recherche

Notre échantillon est en large majorité francophone. Dix-neuf ont déclaré le français comme leur langue maternelle, un a déclaré l’anglais, et trois ont déclaré être bilingues, ou avoir une autre langue maternelle que le français et l’anglais : le mooré (langue parlée dans les pays d’Afrique de l’Ouest) et le roumain. Au niveau de la langue utilisée pour chercher des informations sur le Web, la plupart (quatorze) utilisent aussi fréquemment le français que l’anglais. On attribue ce bilinguisme au bassin de recrutement où les deux langues cohabitent d’une part, et d’autre part, à une adéquation de la langue de recherche au sujet de recherche, lequel peut-être parfois mieux

représenté en anglais qu’en français, et réciproquement. Six n’utilisent que l’anglais, et sept que le français.

3.3.5.1.5 Connaissance et expérience de la visualisation des résultats de recherche

Les participants ont déjà pour quinze d’entre eux entendu parler de visualisation des résultats de recherche. Les vecteurs qui ont amené à cette connaissance – à tout le moins de nom – sont principalement : « en naviguant sur le Web » (neuf), puis à égalité (cinq chacun) « lors d’une discussion avec quelqu’un de son entourage » et « dans le contexte du travail ». Sept n’en ont jamais entendu parler.

Concernant une expérience antérieure d’utilisation d’un système intégrant un dispositif de visualisation, seulement quatre participants déclarent positivement en avoir expérimenté au minimum une fois. Pour trois d’entre eux, il s’agissait du métamoteur Kartoo et pour le dernier, il s’agissait de Carrot2Search. Trois participants ont été peu satisfaits de leur expérience, et un a trouvé l’expérience plutôt satisfaisante.

3.3.6 Domaines de connaissances et expertises académiques ou