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Plusieurs sortes de répétitions apparaissent dans le texte source, et la façon de les traiter varie en fonction de chacune. Comme je l’ai mentionné dans mes commentaires généraux, P. Holst a tendance à se répéter. Le lecteur rencontre parfois plusieurs fois la même phrase, la même explication, voire le même paragraphe dans le texte. Les répétitions peuvent aussi simplement concerner des informations ou des mots. La proximité de ces répétitions varie également d’une situation à l’autre. Dans ce point de commentaire, je présente plusieurs exemples de répétitions rencontrées au cours de ma traduction ainsi que mes différentes approches pour les traduire. La plupart du temps, j’ai conservé les répétitions dans le texte parce que je considère que le traducteur doit d’abord tenter d’être fidèle au texte source. Par conséquent, il arrive qu’un même paragraphe contienne deux fois une information quasiment identique :

86 Als voeding veel dierlijke eiwitten bevat, zal een in het lichaam aanwezige tumorcel sneller groeien en delen.

Si une cellule tumorale est présente dans un organisme et que la nourriture consommée est riche en protéines animales, la cellule se développera et se divisera plus rapidement. (P. 57)

Ook een zich delende kankercel groeit sneller indien voeding veel dierlijke eiwitten bevat.

Aussi, une cellule tumorale en division se développera plus rapidement si la nourriture consommée est riche en protéines animales. (P. 57)

Dans le cadre se trouvent la première et la dernière phrase d’un même paragraphe. Bien que ces phrases soient très similaires et que l’on pourrait considérer que cette répétition d’informations soit superflue, l’auteur a pris la décision de les écrire toutes les deux, j’ai donc respecté cette décision.

Il m’est également arrivé de constater la double existence d’une même phrase, que j’ai encore conservée. Les phrases suivantes apparaissent donc à deux endroits différents dans les textes :

In 2012 was kanker de oorzaak van 31% van alle sterfgevallen in Nederland (Eurostat).

En 2012, le cancer était la cause de 31 % des décès aux Pays-Bas (source : Eurostat). (P. 15, 16)

Le prochain exemple porte sur la triple répétition d’un mot en l’espace de quelques lignes. Cette répétition peut paraitre incohérente, c’est pourquoi j’ai décidé d’en parler. Les trois phrases contenant ce mot se trouvent dans le tableau ci-dessous :

1) Carcinoom (kanker) is de ongereguleerde groei van basale stamcellen in huid of slijmvliezen (epitheelcellen).

Le cancer de type carcinome est une croissance incontrôlée de cellules souches basales de la peau ou des muqueuses, les cellules épithéliales. (P. 55)

2) Zelfs levercellen zijn sterk gespecialiseerde epitheelcellen.

Les cellules du foie sont également des cellules épithéliales très spécialisées. (P. 55)

87 3) Veel kankers ontstaan door lang

aanhoudende infecties binnen huid en slijmvlies (epitheelcellen).

Beaucoup de cancers sont causés par des infections chroniques dans la peau et les muqueuses (les cellules épithéliales). (P. 55) Les phrases du tableau apparaissent dans le même ordre que dans le texte. Dans la première phrase, l’auteur place le mot epitheelcellen entre parenthèses juste après ce qu’il représente, c’est-à-dire le syntagme nominal basale stamcellen in huid of slijmvliezen. Les cellules épithéliales ont donc été définies par l’auteur et j’ai fait de même en français. Au paragraphe suivant, l’auteur mentionne une seconde fois le mot sans le définir, il considère probablement que ce n’est pas nécessaire puisqu’il l’a déjà fait. Encore une fois, je me conforme à sa volonté. Cependant, cette dernière semble avoir changé au troisième paragraphe, car l’auteur redéfinit puis rementionne le mot entre parenthèses. C’est une décision qui me parait incohérente, car les deux dernières phrases du tableau se suivent dans le texte, bien qu’elles fassent partie de deux paragraphes différents. Si le lecteur sait de quoi il s’agit la deuxième fois que le mot est mentionné, il est plus que probable qu’il le sache toujours à la phrase suivante. J’ai tout de même effectué cette répétition également, parce que je n’ai pas voulu prendre le risque de commettre une erreur en omettant d’expliquer qu’ici aussi, il s’agit des cellules épithéliales. N’ayant aucune qualification en médecine, je pourrais facilement me tromper. L’incohérence que j’ai cru relever ne l’est peut-être pas pour un médecin. C’est la raison pour laquelle le traducteur doit être extrêmement vigilant lorsqu’il décide de prendre des libertés dans la traduction d’un texte de vulgarisation scientifique.

Cependant, les situations ne sont pas toutes identiques et certaines d’entre elles nécessitent des approches différentes. Le dernier exemple de cette liste concerne un tout autre genre de répétitions :

In Japan en Korea is de grootschalige invoer van rund- en varkensvlees na de Tweede Wereldoorlog of na de Koreaanse Oorlog begonnen. In 1970 in Japan en 1990 in Korea werd een sterke stijging van de aantallen van darmkanker vastgesteld.

Après respectivement la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée, le Japon et la Corée ont connu une importation massive de viande bovine et porcine. Une forte augmentation du nombre de cancers du côlon a été constatée dans les deux pays, respectivement en 1970 et en 1990. (P. 19)

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Comme J. Delisle la définit dans son Glossaire, « La répétition […] Si elle est abusive, elle devient alors une faute de langue et révèle un vocabulaire pauvre ou un style maladroit41. » Afin d’éviter de commettre une faute de langue en français, j’ai évité la répétition des deux pays en les rassemblant sous une entité qui les rassemble. De cette façon, le lecteur sait évidemment de quels pays il s’agit, car on vient tout juste d’en parler, mais en plus, il n’a pas l’impression que le texte est écrit de façon maladroite. J’ai tout de même été obligée d’ajouter le mot

respectivement avant les dates pour que le lecteur comprenne à quel pays chaque date se rapporte.

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