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En consultant le TERMIUM Plus®, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada42, j’ai découvert qu’il existe deux types de pléonasmes : les pléonasmes littéraires et les pléonasmes vicieux. Les pléonasmes littéraires permettent à celui qui les emploie d’insister sur un élément. En ce sens, leur utilisation n’est pas fautive. Cependant, « Quand le pléonasme n’ajoute rien à la force ou à la grâce du discours, il est dit “vicieux »43. » C’est ce deuxième cas de figure que j’ai rencontré dans ma traduction :

Hoe slim we ook zijn, micro-organismen die er al 3 miljard jaar zijn geweest en zich hebben aangepast om onder de meest

Notre intelligence importe peu, car les micro-organismes, qui existent depuis déjà trois milliards d’années et qui se sont adaptés pour

42Source : la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada

URL :

https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/chroniq/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_autr8hLNoSpw1N4c&page=9E7I-lyeJhmA.html (Page consultée le 30 mai 2020)

43Source : la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada

URL :

90 extreme omstandigheden te overleven, zijn steeds in staat gebleken om zich aan te passen.

survivre dans les conditions extrêmes, savent toujours s’adapter. (P. 34)

Étant donné que l’auteur du texte commet la faute, le traducteur pourrait être tenté d’effectuer ce pléonasme également. Pourtant, traduire meest extreem par les plus extrêmes reviendrait à garder le pléonasme de l’auteur, puisqu’il s’agit d’une répétition inutile. En effet, le mot

extrême signifie déjà « Qui est au plus haut point, au dernier degré ou à un très haut degré44. » De ce fait, employer le mot plus est superflu, car il n’ajoute rien au discours.

Lorsque je me suis aperçue de ce pléonasme, j’ai pris la décision de l’éviter dans le texte en français. En tant que traductrice de ce texte, je souhaite que ma traduction comporte le moins de fautes de langue possible. Par conséquent, quand j’ai la possibilité d’éviter une faute de français tout en ne modifiant rien au sens du texte source, je choisis de saisir l’opportunité.

I. Tournures indélicates

Pour terminer ces commentaires, je voudrais donner un exemple de tournure de phrase indélicate de l’auteur et expliquer comment je l’ai appréhendé. Il m’est arrivé de traduire des phrases de l’auteur et puis de me rendre compte que quelque chose n’était pas tout à fait correct dans la façon dont c’était exprimé. Voici un exemple :

Mensen worden blootgesteld aan kankerverwekkende virussen die dikwijls voorkomen bij dieren in de voedselketen, zoals leghennen, eieren, braadkippen en melkkoeien.

L’homme est exposé à des virus cancérigènes qui surviennent souvent chez les animaux de la chaine alimentaire, comme les poules, les œufs, les poulets de chair et les vaches laitières. (P. 44)

J’ai tout d’abord automatiquement traduit eieren par œufs en français. Ensuite, en relisant la phrase, je me suis aperçue que j’avais commis ce que Delisle appelle dans son Glossaire une impropriété, c’est-à-dire une « Faute de langue qui consiste à attribuer à un mot un sens inexact ou contraire à l’usage45 ». En effet, les œufs ne sont naturellement pas encore des animaux, ils ne peuvent donc pas faire partie des exemples d’animaux de la chaine alimentaire. Pour 44 Source : Le Petit Robert en ligne

URL : https://pakket67.vandale.nl/zoeken/zoeken.do (Page consultée le 27 mai 2020)

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appréhender cette difficulté, j’ai d’abord voulu d’effectuer ce que J. Delisle appelle une explicitation, c’est-à-dire « introduire dans le texte d’arrivée, pour plus de clarté ou en raison de contraintes imposées par la langue d’arrivée, des précisions sémantiques non formulées dans le texte de départ, mais qui se dégagent du contexte cognitif ou de la situation décrite 46». Ainsi, en écrivant les poules et les œufs qu’elles pondent, l’énumération est composée de groupes nominaux dont le mot central est toujours un animal. Néanmoins, il est important de se demander si l’auteur veut bien parler d’œufs de poules ou s’il s’agit de tous les œufs consommés par les humains.

Cette réflexion m’a obligée à tenter de trouver une autre solution. En effet, je ne peux pas dire qu’il s’agit d’œufs de poule si je n’en suis pas sure. J’ai alors envisagé la possibilité de remplacer le mot poule par volaille, pour régler ce problème. Une vérification rapide dans le dictionnaire en ligne Le Petit Robert me confirme que le terme volaille est le bon : « Ensemble des oiseaux qu’on élève pour leurs œufs ou leur chair47. » Cependant, un autre problème se présentait à moi : toutes les volailles n’attrapent peut-être pas les virus cancérigènes dont parle l’auteur. Il s’agissait alors encore d’une erreur, je ne pouvais donc pas utiliser cette option-là non plus.

J’avais exploré beaucoup de pistes et il était temps de prendre une décision définitive. Je ne voulais pas porter la responsabilité de la présence d’une erreur de sens dans la traduction. Par conséquent, je n’avais pas d’autre choix que de commettre une faute de langue en répétant celle que l’auteur avait commise. J’estime avoir accompli mon devoir de traductrice en ayant essayé de trouver une solution pour éviter la tournure de phrase indélicate du texte source.

46 DELISLE (Jean), « Glossaire », La traduction raisonnée, 2e édition, University of Ottawa Press, 2003, p. 40.

47 Source : Van Dale en ligne

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VII. Conclusion :

Comme je l’ai mentionné dans l’introduction de ce mémoire, les sujets abordés par le texte que j’ai choisi m’intéressaient beaucoup. J’étais donc enchantée de pouvoir approfondir mes connaissances en plusieurs domaines. La traduction comportait un grand nombre de défis que j’ai apprécié relever. La langue du texte source, par exemple, est celle dans laquelle j’ai le plus de difficultés. J’ai aussi rencontré des problèmes dans la traduction de certains passages maladroitement écrits. Néanmoins, je ne regrette nullement mon choix de livre.

L’accomplissement de ce travail m’a été extrêmement enrichissant à plusieurs niveaux. Sur le plan professionnel, j’ai acquis une méthode de recherche documentaire bien plus efficace que ce qu’elle ne l’était avant de commencer ce travail. J’ai appris à ne pas m’arrêter trop tôt dans mes recherches, à mieux cibler les sites à consulter lors de ces recherches, et surtout à vérifier correctement les informations que je trouvais. J’ai aussi découvert qu’il était parfois préférable d’interrompre ses recherches et de les reprendre un peu plus tard plutôt que d’insister. Le fait de passer à autre chose et puis de revenir sur le problème peut nous permettre d’avoir les idées un peu plus claires et de trouver une solution.

En ce qui concerne la traduction, elle a répondu à mes attentes pour plusieurs raisons. Tout d’abord, mon lexique s’est enrichi et ma vitesse de traduction s’est accrue. Je n’avais jusque-là jamais dû traduire une telle quantité de mots et, bien que j’aie constaté une amélioration de mes capacités de traduction au cours de mes années de master, je trouvais cette évolution trop lente. Ce travail m’a parfois amenée à passer des journées entières à ne faire que traduire et je me suis alors rendu compte que plus je traduisais, plus le vocabulaire à utiliser me venait facilement à l’esprit. Cela m’a vraiment conforté dans l’idée que j’aimais traduire et que j’avais hâte de commencer ma vie professionnelle.

J’ai aussi fortement apprécié la traduction de ce livre parce que les sujets abordés m’intéressaient énormément. J’ai beaucoup appris lors de la lecture du livre, mais également lors de sa traduction, grâce à la recherche documentaire. De plus, j’ai rencontré beaucoup de difficultés que j’ai appris à appréhender au mieux. La traduction partielle de ce livre a donc été une expérience très enrichissante.

La rédaction des commentaires m’a également beaucoup enthousiasmée. L’aspect des commentaires que j’ai le plus apprécié est le fait de pouvoir justifier ma traduction en m’appuyant sur de la théorie. La rédaction de commentaires est effectivement une démarche

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que je ne serai probablement plus amenée à faire dans le futur, mais je trouve qu’il est important pour un traducteur d’apprendre à justifier ses choix. Je serai en effet certainement amenée à les justifier au cours de ma vie professionnelle, c’est pourquoi le fait d’avoir dû en expliquer quelques-uns m’a été bénéfique. J’ai effectivement trouvé une méthode pour les rédiger, j’ai aussi découvert de nouvelles théories et j’ai approfondi des connaissances que j’avais déjà. Sur le plan personnel, la réalisation de ce mémoire m’a appris à m’organiser sur le long terme. Il est vrai que mon expérience à l’université m’avait déjà appris à ne pas remettre le travail à plus tard, mais l’organisation avait ici encore plus d’importance. Le haut niveau de difficulté de la traduction ne m’a pas permis de réaliser une bonne estimation du temps que j’allais y consacrer. J’avais en effet initialement prévu de terminer la traduction en janvier, avant de commencer mon stage, mais il s’est avéré que je ne l’ai terminée que pendant le stage et j’ai aussi dû commencer à rédiger mes commentaires durant celui-ci. Il a donc fallu que j’organise au mieux mes semaines et que je respecte au maximum les plannings. L’accomplissement de ce mémoire marque la fin de ces années universitaires et me remplit de fierté. Terminer cette année par la rédaction d’un tel travail n’en est que plus enrichissant. Mon promoteur, M. Perrez, et ma co-promotrice, Mme Étienne, ont évidemment collaboré avec moi, mais le travail que j’effectuais pour ce mémoire m’obligeait à assumer plus de responsabilités qu’auparavant. Le terminer représente donc déjà un grand accomplissement pour moi.

Je conclurai ce mémoire par dire qu’il m’a permis d’acquérir de l’expérience et que j’en suis reconnaissante. J’ai eu l’opportunité de mettre à profit un grand nombre de compétences que j’ai apprises au cours de mes années d’étude à l’université. Je pense que c’est précisément ce que l’on peut espérer d’un travail de fin d’études.

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VIII. Bibliographie

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