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7. Description et caractérisation des aires urbaines de Besançon et Dijon

7.1. Les deux régions d’étude

Située à une heure l’une de l’autre par l’autoroute, Dijon et Besançon sont respectivement préfectures des régions Bourgogne et Franche-Comté (Carte 7.1). L’aire urbaine de Dijon, composée de 214 communes, s’étend sur 2 271 km² kilomètres carré et rassemble 326 600 habitants (24ème sur 354 en France). Celle de Besançon, formée de 234 communes, est moins étendue et moins peuplée : 1 661 km² pour 222 381 habitants (37ème).

Carte 7.1 - Les aires urbaines de Dijon et Besançon

Le Tableau 7.1 fournit quelques caractéristiques des communes des aires urbaines de Dijon et Besançon. Alors que les deux couronnes périurbaines ont quasiment le même nombre d’habitants, l’agglomération de Dijon est beaucoup plus peuplée que celle de Besançon (236 953 habitants contre 134 376), Dijon ayant plus d’habitants (149 867) que Besançon (117 733) et surtout une banlieue beaucoup plus peuplée (87 086 contre 16 643). Les communes de la banlieue dijonnaise comptent entre 1 043 et 16 253 habitants (pour Chenôve, troisième commune la plus peuplée de la Côte-d’Or après Dijon et Beaune) et huit communes sur les quatorze ont plus de 5 000 habitants. Les communes de la banlieue de Besançon sont beaucoup plus

petites puisqu’elles ne comptent que 367 à 3 036 habitants. Les densités confirment la différence de peuplement entre les deux agglomérations. Dijon est deux fois plus dense que Besançon (3 709 hab./km² contre 1 810) et le rapport est encore plus fort pour les banlieues (Dijon : 693 ; Besançon 290). Le tissu urbain bisontin est très lâche : la citadelle, l’omniprésence des collines à proximité du centre de Besançon, la présence de nombreux espaces boisés ou agricoles donnent à certains secteurs de l’agglomération bisontine, et même à l’intérieur du périmètre communal de la ville de Besançon, des allures de communes rurales. Dijon ne compte aucun espace boisé ou agricole sur son périmètre communal qui est entièrement urbanisé, à l’exception des espaces verts aménagés (parcs, jardins publics, cimetière, etc.), des réserves foncières (campus universitaire) et des emprises ferroviaires ou militaires, ces dernières faisant l’objet d’une restructuration urbaine d’envergure. Les communes de la banlieue ont, en revanche, un tissu urbain moins dense et plus lâche.

Tableau 7.1 - Caractéristiques des communes des aires urbaines de Dijon et Besançon Nombre de

communes Superficie (km²) Population Densité (hab./km²) Dijon Besançon Dijon Besançon Dijon Besançon Dijon Besançon Ville-centre 1 1 40 65 149 867 117 733 3 709 1 810 Banlieue 14 10 126 57 87 086 16 643 693 290

Pôle urbain 15 11 166 122 236 953 134 376 1 427 1 098

Périurbain 199 223 2 105 1 539 89 678 88 005 43 57

Aire urbaine 214 234 2 271 1 661 326 631 222 381 144 134

Source : INSEE, Recensements de la population de 1999

Comme le montre le Tableau 7.2, les communes périurbaines sont peu peuplées : la moitié ont moins de 239 habitants que ce soit dans le périurbain de Dijon ou dans celui de Besançon. Leur taille moyenne est comparable avec un écart-type élevé. Les densités de population, très faibles comparées à celles des deux pôles urbains, sont plus élevées dans le périurbain de Besançon (les surfaces communales étant plus petites) : la moyenne est de 62 habitants par kilomètre carré autour de Besançon et 51 autour de Dijon.

Tableau 7.2 - Caractéristiques des communes périurbaines de Dijon et Besançon Population 1999 Densité (hab./km²)

Dijon Besançon Dijon Besançon

Médiane 239 239 29 38

Moyenne 451 395 51 62

Ecart-type 573 485 65 73 Source : INSEE, Recensements de la population de 1999

Le Tableau 7.3 présente les évolutions démographiques observées dans les aires urbaines de Dijon et Besançon entre 1990 et 1999. Au cours des années 1990, les communes de l’aire urbaine de Dijon ont gagné 13 727 personnes, soit un accroissement de + 0,5 % par an. Cette croissance repose exclusivement sur l’excédent naturel qui s’élève à 15 683 personnes. Les migrations sont déficitaires avec l’extérieur puisque 1 956 départs n’ont pas été remplacés. A l’intérieur de la zone, la croissance de la population suit un schéma d’étalement urbain : l’augmentation est d’autant plus forte qu’on s’éloigne de la ville centre. Entre 1990 et 1999, la population de Dijon croît de 0,2 % par an, celle de la banlieue de 0,4 % et celle de la couronne périurbaine de 0,9 %. L’agglomération (Dijon et banlieue) gagne toujours des habitants. Cependant cet accroissement est dû au seul mouvement naturel, le bilan migratoire étant négatif : le mouvement de départ vers la périphérie est plus important que l’afflux de jeunes qui viennent étudier ou chercher un travail dans l’agglomération. Le périurbain, quant à lui, bénéficie d’un accroissement important de population, soutenu par un bilan naturel et un solde migratoire excédentaires.

Tableau 7.3 - L’évolution naturelle et migratoire

dans les aires urbaines de Dijon et Besançon entre 1990 et 1999 Soldes entre 1990 et 1999 Population

en 1999 Global Naturel Migratoire

Aire de Dijon 326 631 13 727 15 683 - 1 956 Dijon 149 867 3 164 6 904 - 3 740 Banlieue 87 086 3 338 5 663 - 2 325 Périurbain 89 678 7 225 3 116 4 109 Aire de Besançon 222 381 14 229 10 786 3 443 Besançon 117 733 3 905 7 431 - 3 526 Banlieue 16 643 1 247 95 1 152 Périurbain 88 005 9 077 3 260 5 817 Source : INSEE, Recensements de la population de 1990 et 1999

L’aire urbaine de Besançon a gagné 14 229 personnes, soit un accroissement annuel de + 0.7 %. Comme dans l’aire de Dijon, le solde naturel est positif (+10 789). En revanche, alors que dans la première le solde migratoire est négatif, il est positif dans l’aire de Besançon qui enregistre un gain de 3 443 personnes entre 1990 et 1999. L’étalement urbain est également perceptible ici : la population de Besançon croît de 0,4 % par an, celle de sa banlieue de 0,9 % et celle de la couronne périurbaine de 1,2 %. Le bilan naturel alimente l’accroissement de population de Besançon et l’excédent migratoire celui des communes de sa banlieue. Les communes du périurbain ont, quant à elles, des bilans naturel et migratoire positifs.

Entre 1990 et 1999, au sein de l’aire urbaine de Dijon, 15 443 personnes ont déménagé du pôle urbain vers la couronne périurbaine et 8 673 personnes ont effectué le mouvement dans l’autre sens. Cela concerne respectivement 13 318 et 5 916 personnes dans l’aire urbaine de Besançon. Par ailleurs, plus de 80 % des périurbains actifs occupés, à Dijon comme à Besançon, travaillent hors de leur commune de résidence. L’intensité des mobilités résidentielles et des déplacements domicile-travail quotidiens entre ces deux entités permet d’avancer l’hypothèse d’une certaine unicité du marché du travail et du marché immobilier dans les deux zones d’étude.

En 1999, l’aire de Dijon compte 151 525 logements, soit 14 % de plus qu’en 1990, et celle de Besançon 103 050 (+16 %). Durant la période, la population des deux aires augmente respectivement de 4 % et 7 %. L’accroissement plus important du nombre de logements s’explique par la diminution de la taille des familles, l’augmentation de la monoparentalité, la décohabitation et l’augmentation du nombre de personnes vivant seules. Les résidences principales représentent 90 % des logements dans les deux aires et c’est dans le périurbain que leur nombre a le plus fortement augmenté (+ 16 % autour de Dijon et + 21 % autour de Besançon). Si globalement, les maisons individuelles représentent 42 % des résidences principales dans l’aire urbaine de Dijon, leur proportion augmente avec l’éloignement à la ville centre : la part est de 18 % à Dijon, 47 % dans les communes de banlieues et 91 % dans le périurbain. Ce schéma est perceptible autour de Besançon qui compte 44 % de maisons individuelles. Cependant, dans la banlieue de Besançon, composée de communes peu peuplées, l’habitat est assez semblable à celui des communes périurbaines : 75 % des résidences principales de la banlieue sont des maisons individuelles, contre 74 % dans le périurbain.

L’étalement urbain renforce la présence des maisons individuelles : elles représentent 8 % des logements construits à Dijon entre 1990 et 1999, 45 % dans la banlieue contre 91 % dans le périurbain. Dans l’agglomération bisontine, ces taux sont plus élevés et la banlieue ne se distingue pas de la couronne périurbaine : les maisons individuelles représentent 18, 81 et 84 % des résidences principales construites entre 1990 et 1999. A Dijon, 41 % des logements sont occupés par leur propriétaire contre 31 % à Besançon. Le pourcentage des occupants propriétaires de leur logement augmente avec l’éloignement à Dijon : 59 % dans les communes de banlieues et 80 % dans la couronne périurbaine. Autour de Besançon, les propriétaires représentent 75 % des occupants dans la banlieue et 74 % dans le périurbain.

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