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D’UNE RÉFORME AMBITIEUSE

I. Les effectifs des séries conduisant au baccalauréat II. Les séries sciences et technologies industrielles STI

page 60 page 62 III. Les séries sciences et technologies de laboratoire STL page 74 IV. Les séries sciences et technologies tertiaires STT page 76 V. La série de sciences médico-sociales SMS

VI. Les autres séries : la série hôtelière

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I. LES EFFECTIFS DES SÉRIES CONDUISANT AU BACCALAURÉAT

Poids relatif des séries technologiques dans les classes de terminales

Il est plus facile de saisir la problématique des séries technologiques quand on a en tête l’ordre de grandeur de l’effectif des élèves qui empruntent les différentes voies menant au baccalauréat. Toutefois, pour éviter de noyer le lecteur dans un trop-plein de données numériques, nous nous bornerons à citer celles qui concernent la classe de terminale au cours de l’année scolaire 1999/2000 (encadré 6). Il s’agit des effectifs décomptés par l’Education nationale et l’Agriculture en France métro-politaine et dans les DOM, Sur un total de 620 000 élèves inscrits, la répartition est à peu près la suivante : les séries générales, avec 330 000 élèves environ, rassemblent un peu plus d’un élève sur deux ; les sé-ries technologiques forment 200 000 élè-ves, soit près d’un élève sur trois. Les baccalauréats professionnels qui ont connu la plus forte croissance à partir de leur création en 1986 semblent plafonner

autour de 90 000 candidats par an, soit environ un élève sur sept.

Les flux respectifs des différentes séries ont enregistré des variations au cours des années 90. Sauf inversion de la tendance, le dispositif s’oriente pour le moment vers une pondération des trois voies qui s’inscrit dans une progression arithméti-que de type 1, 2, 3 : un élève est en termi-nale professionnelle pour deux élèves en terminale technologique et trois élèves en terminale générale. À l’intérieur des trois voies, les différentes séries évoluent de façon plus différenciée. C’est ainsi que, dans la voie générale, on assiste à une érosion de la série littéraire de plus en plus désertée par les garçons, alors que la série S et la série ES ne connaissent qu’une faible croissance relative. C’est aujourd’hui la voie technologique qui en-registre la croissance la plus marquée, essentiellement dans son volet tertiaire.

Encadré 6

Répartition des élèves de terminales générales et technologiques en France métropolitaine (hors agri-culture)

Terminales générales Terminales technologiques rénovées

Autres terminales technologiques

Effectifs Totaux

S L ES STT STI SMS STL Hôtel MD BT

Public 126 343 55 711 70 008 80 002 41 021 13 146 5 994 2 315 349 2 375 397 264 Privé 33 985 13 621 21 718 17 375 6 311 8 630 1 655 590 31 258 104 174 Ensemble 160 328 69 332 91 726 97 377 47 332 21 776 7 649 2 905 380 2 633 501 438 Répartition 32, 1 13, 8 18 , 3 19, 4 9, 4 4, 3 1, 5 0, 6 0, 1 0, 5 100, 0

% filles 42, 9 81, 8 62, 6 64, 1 7, 2 95, 5 53, 9 41, 5 57, 9 37, 4 55, 1

Répartition à l’intérieur de la voie tech-nologique

Le recensement global pour l’année sco-laire 1999/2000 montre que la voie technologique a conduit au niveau du baccalauréat un total de 201 161 élèves

54 lauréat un total de 201 161 élèves qui se sont répartis presque à égalité entre gar-çons (48, 3 %) et filles (51, 7 %). Pour obtenir ce résultat, il faut adjoindre aux données de l’éducation nationale celles des séries correspondantes de l’enseignement agricole (baccalauréat et brevet technologiques).

Les séries STT ont accueilli un élève de la voie technologique sur deux (50, 2 % exactement), alors que les séries STI ont à peine retenu un élève sur quatre (24, 2

%). Vient ensuite la série SMS qui attire 11, 2 % des candidats, suivie d’un peloton plus serré formé par les séries STL, les baccalauréats technologiques agricoles et les brevets de techniciens agricoles avec

chacun 3, 5 % des effectifs. Les effectifs des autres séries (hôtellerie, brevets de techniciens EN et musique et danse) se situent plus en retrait(Encadré 7).

Au cours de la décennie 90 qui a vu une reprise de la croissance des effectifs de la voie technologique après la chute consé-cutive à l’arrivée des baccalauréats pro-fessionnels, il apparaît que cette dernière s’effectue au profit exclusif des séries ter-tiaires (STT, SMS, hôtellerie et musique et danse) où les filles ne cessent de progres-ser en nombre comme en proportion.

Dans le même temps, les séries STI et STL stagnent sur un plateau, sans parve-nir à attirer une proportion raisonnable de filles.

Encadré 7 : Les enseignements technologiques (en métropole et dans les DOM)

Public Privé Public + Privé

Hors enseignement agricole

Techno. industrielles 39 364 3 008 42 372 5 814 523 6 337 45 148 3 531 48 709 Technologies tertiaires 28 719 54 548 83 267 7 641 10 164 17 805 36 360 64 712 101 072 Techno de laboratoire 2 811 3 312 6 123 781 874 1 655 3 592 4 186 7 778 Médico-social 554 13 256 13 810 499 8 153 8 652 1 053 21 409 22 462

Musique et danse 151 198 349 9 22 31 160 220 380

Hôtellerie 1 346 989 2 335 361 22ç 590 1 707 1 218 2 925

Brevet de technicien 1 538 837 2 375 109 149 258 1 647 986 2 633

Total 74 483 76 147 150

631

15 214 20 114 35 328 89 697 96 262 185 959

% de l’ensemble EN 40, 4 33, 5 36, 6 32, 0 34 , 7 33, 5 38, 6 33, 8 36, 0 Enseignement agricole

Bac. Techno. Agricole 3 869 1 571 5 440 1 622 527 2 149 5 491 1 998 7 489 Brevet de Tech. Agricole 848 1 246 2 096 1 139 4 480 5 619 1 987 5 726 7 713 Total 4 717 3 817 8 534 2 761 5 007 7 768 7 478 7 724 15 202

Près de quarante ans après l’introduction de la mixité dans les Lycées, tout se passe comme si les séries du baccalau-réat où cette mixité est une réalité fai-saient figure d’exceptions. Dans la plupart des séries technologiques, l’écrasante supériorité d’un sexe sur l’autre sexe est la règle. Dans les séries STI, la proportion

globale des filles ne dépasse guère 7 %.

Plus grave encore, si on met à part la sé-rie très particulière “ arts et création indus-trielle ” dont le rattachement à la voie STI peut être considéré comme artificiel, la présence des filles tombe à 4 %. À l’opposé, plusieurs séries du domaine ter-tiaire n’attirent que 4 % de garçons (SMS et la série communication et sciences ad-ministratives de STT).

55 Il est certain qu’à l’intérieur de la voie technologique proprement dite (sans les BT), la répartition des effectifs nationaux n’est pas satisfaisante, affichant 31 % des élèves inscrits dans les séries industrielles au sens large (STI et STL) et 69 % dans les séries tertiaires (STT, SMS, hôtellerie, musique et danse). À l’inverse, la réparti-tion des garçons (56 % d’entre eux dans les filières industrielles et 44 % dans les filières tertiaires), apparaît plus proche des besoins de l’économie.

Pour corriger le déséquilibre apparent en-tre l’offre d’emplois et la demande de for-mation de la part des jeunes, il faudrait toutefois se méfier de solutions trop sim-ples comme celles qui consistent à freiner (avec quels moyens ?) le développement des séries tertiaires dans l’espoir de récu-pérer la mise au profit des séries indus-trielles. On sent bien que c’est l’attractivité des sections industrielles qu’il faut renou-veler et conforter, en pensant notamment aux arguments qu’on pourrait faire valoir auprès des filles.

II - LES SÉRIES SCIENCES ET TECHNOLOGIES