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Le traumatisme psychique

3- Les réactions de stress :

Face a un évènement majeur, le sujet réagit par le stress ; cette notion a été introduite par le physiologiste canadien Selye, c’est une réaction de l’organisme a toute agression quelle qu’elle soit. a partir de 1956 Selye a généralisé cette notion de stress a toute réaction de l’individu face aux changements de son environnement ; donc il y a des di-stress en réaction à des nuisances mais aussi il y a des eu-stress en réponse à des nouvelles heureuses .

Mais le stress lié a des évènements traumatisants est tout a fait différent, il induit une réaction qui selon Crocq (2000, p 14) « une réaction biologique, physiologique et psychologique d’alarme, de mobilisation et de défense de l’individu face à une agression ou a une menace. »

Donc la réaction de stress est une réaction adaptative, elle permet à l’individu d’affronter les évènements et les situations extrêmes. Cette réaction se caractérise par :

- effets physiologiques : augmentations de la tension artérielle, libération du sucre sanguin, fuite de la masse sanguine de la périphérie vers les organes centraux, augmentation du rythme cardiaque…

- effets psychologiques : focalisations d’attention, mobilisation de l’énergie psychique et incitation a l’action.

Donc la réaction de stress est une réaction utile, elle met l’individu en état d’alerte et de disponibilité ce qui lui permet de faire face a un danger.

Instinct de survie danger

Décharge d’adrénaline (quasi réflexe)

Réaction biologique réaction psychologique

Réaction physiologique

Cette réaction de stress survient juste après l’évènement traumatisant en l’occurrence dans les 24 heurs suivant l’incident ; bien qu’elle est salvatrice elle peut s’accompagner de symptômes gênants :

- Sur le plan neurovégétatif :

Pâleur, sueur, évanouissement, troubles respiratoires, nausées, accélérations du rythme cardiaque….

- Sur le plan moteur :

Automatismes des gestes, lenteurs ou précipitation des gestes, tremblements... - Sur le plan psychique :

Tension inhabituelle, impression de « non réalité », effet de surprise, peur de danger, sentiment d’être en détresse extrême.

Cette réaction de stress ne peut durer plus de quelques heures et évoluera avec ou sans intervention vers la résolution et le sujet se sentira épuisé, soulagé et euphorique.

Il existe deux types de réaction de stress :

3-1- Réaction de stress adaptée : Qui s’exprime par la focalisation d’attention, hyper

vigilance et la mobilisation des capacités de l’individu qui vont lui permettre de faire face au danger.

3-2- Réaction de stress inadaptée ou dépassée : Elle s’exprime sous quatre formes :

- la réaction de sidération : Caractérisée par une stupéfaction intellectuelle, une stupeur affective et une inhibition volitionnelle et motrice figeant le sujet dans le danger. - la réaction d’agitation : Se traduisant une gesticulation désordonnée, incohérence

motrice et verbale, ne permettant pas au sujet de fuir le danger.

- La réaction de fuite panique : C’est une fuite solitaire ou collective, impulsive et inconsidérée ne soustrait pas le sujet au danger mais elle peut l’y précipiter.

- La réaction d’automatisme : S’exprime par des comportements apparemment adaptatifs comme l’exécution automatique de gestes ou séquences de gestes sans être consciemment décidés et souvent sans but ; ces réactions sont fréquentes.

On peut schématiser ces réactions de stress comme suit :

Réaction de stress

Stress adapte stress inadapté ou dépasse

-focalisation d’attention sidération, agitation, action -mobilisation des capacités automatique, fuite panique

Après la réaction de stress (adaptée ou dépassée), l’évolution de l’histoire traumatique se fera soit que le sujet reprendra ses capacités et son fonctionnement normal sans aucun symptômes, soit après une phase dite de latence plus au moins longue allant de quelques heures a quelques années, le sujet présentera un syndrome psycho traumatique.

3-3 -La phase de latence :

C’est une phase appelée aussi phase d’incubation, de contemplation, de rumination respectivement par Charcot, Janet et Freud, elle est variable suivant les sujets et les conjonctures et peut aller de quelques heures à quelques années, c’est une phase constante dans tout syndrome psycho traumatique.

Il s’agit du temps nécessaire au psychisme pour élaborer et mettre en place de nouvelles défenses. Elle peut être muette sans aucun symptômes pouvant croire a une évolution normale ou bien au contraire on peut assister a tous le troubles rencontrés dans la sémiologie psychiatrique :

Troubles du caractère, de l’humeur, des crises d’angoisse, des conduites toxicomaniaques, troubles psychosomatiques, des conduites de suicide.

Cette phase de latence prépare le terrain à l’installation du syndrome psycho traumatique à l’occasion de petits incidents.

3-4 Le syndrome psycho traumatique :

Le syndrome psycho traumatique se manifeste essentiellement par le syndrome de répétition par lequel le sujet est replongé dans l’expérience traumatique avec toute sa charge émotionnelle.

3-4-1 Le syndrome de répétition :

Le syndrome de répétition est pathognomonique des états post traumatiques Quelque soit les symptômes accompagnant le tableau clinique.

Le syndrome de répétition est bien structuré et élaboré, il se présente selon les modalités suivantes :

- la vision quasi hallucinatoire de la scène traumatisante tandis que le sujet ne s’y attend pas, la scène brusquement se présente devant ses yeux, il est replongé dans son vécu traumatique avec des réactions émotives : frayeur, pâleur, transpiration, accélération cardiaque.

- La survenue dans l’esprit du sujet le souvenir de l’évènement traumatisant indépendamment de sa volonté qui ne peut s’y soustraire accompagner de la charge émotionnelle.

- La rumination mentale sur les conséquences du traumatisme, conséquence sur la destinée du sujet, sur ses rapports avec les autres, la perte de travail, le sentiment d’être incompris….

- Crises émotives de répétitions avec vécu de terreur - L’apparition de gestes ou d’actes moteurs insensés

- Participation active du patient : besoin permanent de raconter l’évènement, d’en parler ou l’attirance morbide vers les lectures ou les spectacle de la violence.

- Le phénomène le plus fréquent est la reviviscence nocturne ou le cauchemar de répétition, le sujet revit à travers les cauchemars la scène traumatisante avec de réveils terrifiants accompagnés de cris, de pleurs et de réactions d’angoisse.

Le syndrome de répétition peut être isole ou alors accompagne de symptômes non spécifiques.

3-5 Symptômes non spécifiques :

Les symptômes non spécifiques accompagnant le syndrome de répétition peuvent se rencontrer dans toute la sémiologie psychiatrique : asthénie physique, psychique et sexuelle, anxiété

Symptômes psycho- névrotiques divers : hystériques, phobiques, obsessionnelles Troubles psychosomatiques

Troubles de conduites : crises excito-motrice, fugues, tentatives de suicide, anorexie, toxicomanie….

En plus des symptômes non spécifiques le syndrome se caractérise par un triple blocage de la personnalité :

Blocage de la fonction de filtration : Qui se traduit par l’incapacité de distinguer dans l’évènement les stimuli dangereux des stimuli banaux d’où l’état d’alerte permanente. Blocage de la fonction de présence : se traduit par la perte d’intérêt pour les activités antérieurement motivantes, l’aboulie, l’impression de l’avenir bouche.

Blocage de la fonction d’affection : Se traduit par l’incapacité d’aimer réellement les autres et l’impression de n’être ni aimé, ni compris.

Le sujet traumatisé n’est plus comme avant, l’évènement traumatique l’a modifié dans son être, dans sa manière de voir et de percevoir.