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Les règles humaines concernant le sabbat

Dans le document La divinité de Christ. John Mac Arthur (Page 95-99)

car Jésus avait disparu de la foule qui était en ce lieu. Depuis, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : Voici, tu as été guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. Cet homme s’en alla, et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. C’est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat. Mais Jésus leur répondit : Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis. À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu (Jean 5.9-18).

Les règles humaines concernant le

dérive du verbe hébreu shabbat qui signi e « se reposer »,

« cesser », « arrêter ». Le septième jour de chaque semaine, les Israélites devaient cesser leur travail pour xer leur attention sur l’honneur dû au Seigneur. Au cours des quinze siècles qui suivirent la promulgation du décalogue, depuis le temps de Moïse jusqu’au ministère de Jésus, un grand nombre de règles et de prescriptions rabbiniques furent ajoutées au commandement du sabbat ; elles faisaient de l’observance de ce jour une charge écrasante (voir Matthieu 15.6,9). Pas moins de vingt-quatre chapitres du Talmud (le texte fondamental du judaïsme rabbinique) insistent sur les règles relatives au sabbat et détaillent méticuleusement les aspects presque innombrables de ce qui dé nissait un comportement acceptable pour ce jour-là.

Les règles fastidieuses applicables au sabbat n’épargnent pratiquement aucun aspect de la vie. Elles ont toutes pour but d’inspirer un comportement qui méritera le plaisir de Dieu. Il y a des prescriptions concernant le vin, le miel, le lait, le fait de cracher, d’écrire, la lessive. Tout ce qui peut être considéré comme un travail est interdit. Ainsi, le jour du sabbat, les scribes ne doivent pas porter leurs plumes pour écrire, les tailleurs ne doivent pas porter leurs aiguilles et les étudiants leurs livres.

S’ils le font, ils seront tentés de travailler le jour du sabbat.

D’ailleurs il est interdit de porter tout objet plus lourd qu’une gue séchée. Si l’objet a été ramassé dans un espace public, il ne peut-être déposé que dans un espace privé. S’il est lancé en l’air, il doit être attrapé avec la même main. L’attraper avec l’autre main est considéré comme un travail et donc une violation du sabbat. Ce jour-là, on ne doit tuer aucun insecte, ne pas allumer ni éteindre un feu ou une lampe. Il est interdit d’acheter ou de vendre quoi que ce soit. Tout bain est interdit, car de l’eau

pourrait se répandre sur le sol et le laver accidentellement. On ne peut déplacer aucun mobilier dans la maison, car cela pourrait faire des sillons dans le plancher en terre battue, ce qui correspondrait au labour des champs.

Il est interdit de bouillir un œuf, même si la personne ne fait que le poser sur le sable chaud du désert. Il ne faut pas laisser un radis dans le sel, car il devient une sorte de cornichon, et le saumurage, considéré comme un travail, est interdit.

Les malades ne peuvent recevoir que le traitement qui les maintient en vie.

Tout traitement médical qui améliore leur santé est considéré comme un travail et donc proscrit. Il n’est même pas permis aux femmes de se regarder dans un miroir, car elles pourraient être tentées d’arracher quelques cheveux gris. Il leur est également interdit de porter des bijoux, car ceux-ci sont plus lourds qu’une

gue séchée.

D’autres activités sont bannies le jour du sabbat, notamment la lessive, la teinture de la laine, la tonte des moutons, le lage de la laine, faire ou défaire un nœud, semer, labourer un champ, récolter, nouer des gerbes, battre le blé, moudre le blé pour en faire de la farine, malaxer de la pâte, chasser un cerf ou une biche – ou en préparer sa chair. L’une des restrictions les plus intéressantes à souligner concerne la distance qu’il est permis de parcourir le jour du sabbat : pas plus de 1 000 mètres (ou faire plus que mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf pas). Toutefois, pour des questions pratiques, les rabbins avaient imaginé des moyens de contourner cette restriction. Si quelqu’un plaçait de la nourriture au 1000e mètre de chez lui avant le début du sabbat,

l’endroit était considéré comme une extension de sa maison, ce qui lui permettait de parcourir un kilomètre supplémentaire. Ou si une corde ou un morceau de bois se trouvaient en travers d’une route ou d’un chemin étroit, cet objet était considéré une porte du corridor faisant partie de sa maison et servait de point de départ du kilomètre autorisé. Actuellement encore, les voisins juifs relient leurs maisons par des cordes (des « eruv »).

Ce faisant, pour la loi rabbinique, plusieurs maisons reliées équivalent à une seule maison, ce qui permet aux habitants de se déplacer librement à l’intérieur de l’espace ainsi dé ni sans tenir compte des 1000 mètres autorisés. Ils peuvent ainsi porter certains objets domestiques comme des clés, des médicaments, des poussettes, des cannes et des bébés. (Pour une discussion détaillée des restrictions rabbiniques concernant le sabbat, voir Alfred Edersheim, « e Ordinances and Law of the Sabbath as Laid Down in the Mishnah and the Jerusalem Talmud », Appendice XVII, dans e Life and Times of Jésus the Messiah, Grand Rapids, Eerdmans, 1974, vol. 2, p. 777-787).

Les traditions humaines imposées par les pharisiens et les scribes représentaient un fardeau insupportable pour le peuple (voir Matthieu 15.3 ; 23.4 ; Luc 11.46 ; Actes 15.10). Jésus, pour sa part, accueille ses auditeurs avec des paroles libératrices de véritable soulagement : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger » (Matthieu 11.28-30). Le Seigneur ne parle pas de soulagement du travail physique, mais de la liberté qu’il o re à tous ceux qui ploient sous le poids d’un légalisme

sabbatique oppressant qui ne leur procure aucun repos ni le salut.

Disons en passant que les croyants ne sont plus tenus d’observer le sabbat dans le temps de l’Église (Colossiens 2.16 ; voir aussi Romains 14.5,6 ; Galates 4.9,10).

L’Église primitive a mis à part le dimanche, le premier jour de la semaine, comme jour consacré à l’adoration de Dieu, à l’enseignement et à la communion fraternelle (voir Actes 20.7 ; 1 Corinthiens 16.2). Il n’est cependant pas juste d’assimiler le « jour du Seigneur » (dimanche) au sabbat de l’Ancien Testament, car le Nouveau Testament abroge complètement le sabbat.

L’enseignement que le Seigneur donne à propos de ce jour (Marc 2.23-28) est cependant riche de vérités christologiques pour l’Église.

Dans ce passage, Marc rapporte le premier de deux incidents au cours desquels Christ met clairement en relief la fausse compréhension que les pharisiens ont du sabbat. Le second incident (rapporté dans Marc 3.1-6) se produira dans la synagogue. Le premier (2.23-28), survenu probablement une semaine plus tôt alors que Jésus et ses disciples traversaient des champs de blé, se comprend bien si on le découpe en quatre sections : l’incident proprement dit (v. 23), le reproche irrité des pharisiens (v. 24), l’illustration scripturaire (v. 25,26) et l’interprète souverain (v. 27,28).

Dans le document La divinité de Christ. John Mac Arthur (Page 95-99)

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