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c Règles : Les critères heuristiques de Bastien et Scapin

Les 8 critères heuristiques définis par Bastien et Scapin sont une liste de règles à respecter dans le cadre de la conception des interfaces [2, BASTIEN, SCAPIN].

Ces critères permettent de catégoriser les défauts d’ergonomie, de juger de leur importance et de trouver des solutions pour les résoudre. Ils doivent être gardés à l’esprit lors de la conception afin de prendre en compte l’ensemble des facteurs favorisant l’ergonomie d’une application, d’un service ou d’un site web.

- Le guidage

Il s’agit de l’ensemble des moyens mis en œuvre pour conseiller, orienter, informer, et conduire l’utilisateur lors de ses interactions avec l’interface. Il se compose de quatre sous critères : Incitation, groupement/distinction entre items, feedback immédiat et lisibilité.

L’incitation consiste à amener l’utilisateur à effectuer des actions spécifiques, il englobe également tous les mécanismes ou moyens pour faire connaître aux utilisateurs les alternatives, lorsque plusieurs actions sont possibles, selon les états ou les contextes dans lesquels ils se trouvent.

L’incitation concerne également les informations permettant aux utilisateurs de savoirs ou ils en sont, d’identifier l’état ou contexte dans lequel ils se trouvent, de même que les outils d’aide et leur accessibilité.

Le groupement et la distinction entre items concerne l’organisation visuelle des items d’information les uns par rapport aux autres. Il prend en compte la topologie (localisation) et certaines caractéristiques graphiques (format) afin d’illustrer les relations entre les divers composants affichés, leur appartenance ou non à une même classe.

- Le feedback immédiat

Le feedback immédiat concerne les réponses de l’ordinateur consécutives aux actions des utilisateurs, lesquelles peuvent être le simple appui sur une touche ou l’entrée d’une séquence de commande. L’ordinateur doit répondre dans les plus brefs délais : une réponse aussi immédiate que possible doit être fournie renseignant l’utilisateur su l’action accomplie et sur son résultat.

- La lisibilité

Elle concerne les caractéristiques lexicales de présentation des informations sur l’écran pouvant entraver ou faciliter la lecture de ces informations.

- La charge de travail

Ce critère concerne l’ensemble des éléments de l’interface qui ont un rôle dans la réduction de la charge perceptive ou mnésique des utilisateurs et dans l’augmentation de l’efficacité du dialogue. La brièveté et la densité informationnelle sont les facteurs constituant ce critère.

La brièveté concerne la charge de travail au niveau perceptif et mnésique. Il s’agit de limiter autant que possible le travail de lecture et les étapes par lesquelles doivent passer les utilisateurs.

La densité informationnelle concerne la charge de travail du point de vue perceptif et mnésique pour des ensembles d’éléments.

- Le contrôle explicite

Il concerne à la fois la prise en compte par le système des actions explicites des utilisateurs et le contrôle qu’ont les utilisateurs sur le traitement de leurs actions.

Les actions explicites concernent la relation pouvant exister entre le fonctionnement de l’application et les actions des utilisateurs : le système doit exécuter seulement les opérations demandées par l’utilisateur au moment où il les demande.

Le contrôle utilisateur est l’extension des actions explicites : l’utilisateur doit toujours pouvoir contrôler le déroulement des traitements informatiques en cours. Ses actions doivent pouvoir être anticipées et des options appropriées doivent être réfléchies et mises en œuvre dans chaque cas.

- L’adaptabilité

L’adaptabilité d’un système concerne sa capacité à réagir selon le contexte et selon les besoins et préférences des utilisateurs, cela nécessite une flexibilité (moyens mis à la disposition des utilisateurs pour atteindre un objectif donné – capacité de l’interface à s’adapter à des actions variées des utilisateurs) et une prise en compte de l’expérience utilisateur.

- La gestion des erreurs

Ce critère concerne tous les moyens permettant, d’une part, d’éviter ou de réduire les erreurs et, d’autre part, de les corriger lorsqu’elles surviennent. Les erreurs sont ici considérées comme des saisies de données incorrectes. La gestion des erreurs se décompose en trois grands thèmes : la protection contre les erreurs, la qualité des messages d’erreur et la correction des erreurs.

La protection contre les erreurs consiste à mettre en place des moyens de détecter et de prévenir les erreurs d’entrées de données ou de commandes ou des actions aux conséquences néfastes.

La qualité des messages d’erreurs suppose pertinence, facilité de lecture et exactitude de l’information donnée aux utilisateurs sur la nature des erreurs commises et sur les actions à entreprendre pour les corriger

La correction des erreurs consiste à mettre en place des moyens à disposition des utilisateurs qui leur permettent de corriger leurs erreurs.

- Homogénéité/cohérence

Ce critère se réfère à la façon avec laquelle les choix de conception de l’interface (codes, dénominations, procédures…) sont conservés pour des contextes identiques et sont différents pour des contextes différents.

- La signifiance des codes et des dénominations

Elle concerne l’adéquation entre l’objet et ou l’information affichée ou entrée, et son référent : des codes et dénominations signifiants disposent d’une relation sémantique forte avec leur référent.

- La compatibilité

La compatibilité se réfère à l’adéquation pouvant exister entre les caractéristiques des utilisateurs et des tâches mais aussi des modèles d’interactions. De plus, la compatibilité concerne également le degré de similitude entre divers environnements et applications.