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5. Analyse des résultats

5.2 Questionnaires de satisfaction

Après avoir effectué les tâches de correction, les participant·e·s ont complété un questionnaire de satisfaction qui portait sur leur ressenti une fois l’expérience terminée.

Nous passerons en revue les réponses obtenues par chaque catégorie aux sections 5.2.1 et 5.2.2.

Le Tableau 8 résume les données présentées dans cette section qui nous permettront de répondre à nos questions de recherche :

Question de recherche Données collectées Comment les étudiant·e·s et enseignant·e·s

perçoivent-ils et perçoivent-elles l’intégration de la post-édition à un cours de traduction et révision ?

Questionnaire de satisfaction – étudiant·e·s

Questionnaire de satisfaction – professionnelle

Questionnaire des enseignant·e·s Les étudiant·e·s se laissent-ils et se laissent-elles

influencer par la TA dans leurs tâches de post-édition ? Si oui, dans quelle mesure ?

Questionnaire de satisfaction – étudiant·e·s

Questionnaire de satisfaction – professionnelle

Tableau 8 : Lien question de recherche et données collectées - questionnaire de satisfaction

60 5.2.1 Questionnaire de satisfaction : étudiant·e·s

Intéressons-nous aux réponses fournies par les étudiant·e·s des groupes A et B. Nous analyserons les réponses de chaque groupe conjointement.

Textes

Le texte le plus difficile à réviser était le texte économique pour cinq étudiant·e·s (N=5/7), notamment à cause de la terminologie, de la longueur des phrases et du lien entre les concepts. Deux étudiant·e·s (N=2/7) ont mentionné le texte littéraire, car celui-ci présentait des difficultés liées au temps des verbes ainsi qu’à la narration et le traducteur ou la traductrice a « fait des choix de style avec lesquels le réviseur ou la réviseuse peut être en désaccord, or la révision n’a pas vocation à corriger le style. » Le texte économique semble donc avoir été le plus difficile pour la majorité des participant·e·s.

Le texte le plus facile à réviser, quant à lui, était le texte économique pour deux étudiant·e·s (N=2/7), car il s’agissait du texte dont la rédaction était la plus fluide et l’aspect stylistique ne rentrait pas en ligne de compte ; l’usage des termes était juste ou faux. Deux autres (N=2/7) ont choisi le texte littéraire, car celui-ci comportait peu de terminologie à vérifier et « dans le cadre d'une révision d'un texte qui doit être avant tout compréhensible et lisible et dont l'élégance stylistique importe peu, les révisions restent assez modestes et n'exigent que peu de recherches. ». Trois étudiant·e·s (N=3/7) ont parlé du texte journalistique, car les suggestions étaient de plutôt bonne qualité et que la terminologie n’était pas un problème, contrairement au texte économique. Le texte journalistique semble donc avoir posé le moins de difficultés lors des révisions/post-éditions. Il est intéressant de constater que les choix des étudiant·e·s de ce groupe varient grandement et que ces choix ne semblent pas être influencés par la répartition TH-TA des traductions.

Influence de la TA

Nous leur avons ensuite demandé s’ils et elles pensaient avoir deviné quels segments étaient issus de la TA. Cinq étudiant·e·s (N=5/7) pensent que oui ; les éléments qui les ont guidés dans leur choix étaient principalement les calques, les faux-amis mal interprétés,

61 la traduction littérale, le peu de reformulation et les mauvais choix de termes. Cette découverte n’a que légèrement modifié la révision de quatre participant·e·s (N=4/5), tandis que le dernier ou la dernière (N=1/5) a été passablement influencé·e. Nous pouvons remarquer que les participant·e·s ayant repéré certaines tendances de la TA sont relativement nombreux et nombreuses, mais ont tout de même modifié leur façon de réviser en conséquence (même s’ils et elles avaient des connaissances en post-édition).

Cours de PE

Ensuite, les étudiant·e·s ont dû exprimer leur souhait d’approfondir leurs connaissances en TA (post-édition) à la suite de l’expérience. Cinq (N=5/7) sont intéressé·e·s à consolider leurs acquis et deux (N=2/7) ne le sont pas spécialement. Nous sommes satisfaite de constater que notre expérience a aiguisé l’intérêt de la majorité des participant·e·s.

Puis nous leur avons demandé de déterminer l’utilité d’intégrer la TA (post-édition) à un cours de traduction (sur une échelle de un à quatre, où 1 = inutile et 4 = indispensable) (voir Figure 24) :

Figure 24 : Utilité intégration TA (PE) – étudiant·e·s

Sur les sept étudiant·e·s, un·e (N=1/7) pense qu’une telle intégration est peu utile, deux (N=2/7) pensent que celle-ci est très utile et quatre (N=4/7) indispensable. Nous remarquons que ces participant·e·s sont très favorables à cette idée, ce qui nous conforte dans l’idée qu’il est nécessaire d’intégrer la PE au cursus obligatoire de traduction.

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À quel point serait-il utile d'intégrer la TA (PE) à l'enseignement de la traduction ?

62 Finalement, les étudiant·e·s ont dû déterminer à quelle fréquence la TA (post-édition) devrait être abordée au cours du semestre. Deux participant·e·s (N=2/7) préféreraient un cours complet par semestre, deux (N=2/7) privilégieraient un « bloc » de plusieurs cours consacrés uniquement à la TA (post-édition) et trois (N=3/7) pencheraient plutôt sur plusieurs cours échelonnés sur la durée du semestre.

Nous pouvons donc conclure que, pour les étudiant·e·s des groupes A et B, le texte économique a posé des difficultés à une majorité de participant·e·s lors de la révision. Le texte journalistique, quant à lui, a été le plus facile à réviser. Comme les étudiant·e·s A et B sont actuellement en deuxième année de maîtrise, il est fort probable qu’ils et elles aient suivi plus de cours de traduction (spécialisée, littéraire, etc.) et donc qu’ils et elles aient acquis des compétences en traduction et en révision dans différents domaines (comme nous l’avons remarqué à la section 5.1.1). Il est intéressant de relever que, malgré un certain niveau d’expérience, les participant·e·s ont été quelque peu influencé·e·s par la TA dans leur façon de réviser. Notons également que les groupes A et B n’ont pas obtenu de résultats suffisamment différents pour être relevés.

Par ailleurs, nous sommes satisfaite de constater qu’une majorité d’étudiant·e·s souhaitent approfondir leurs connaissances en TA et qu’ils et elles sont très favorables à une possible intégration de la PE dans un cours de traduction. Nous remarquons que la fréquence qui a été privilégiée est de plusieurs cours échelonnés sur la durée du semestre.

5.2.2 Questionnaire de satisfaction : professionnelle

Enfin, passons en revue les réponses obtenues de notre professionnelle.

Comme pour les étudiant·e·s, le texte économique était le plus difficile à réviser selon elle, son opinion rejoint donc celle de la majorité des étudiant·e·s. Quant au texte le plus facile, elle a mentionné le texte littéraire. Cette fois-ci, son choix s’éloigne quelque peu de celui des autres participant·e·s, qui ont majoritairement voté pour le texte journalistique.

Concernant la distinction entre TA et TH, elle ne pense pas avoir deviné quels segments ont été traduits par DeepL, comme la majorité des participant·e·s.

63 Nous lui avons demandé à quel point il est utile d’intégrer la TA (post-édition) à l’enseignement de la traduction : selon elle, il est indispensable de le faire. Cette réponse est particulièrement intéressante, puisqu’elle émane d’une personne qui est active sur le marché du travail. Ainsi, celle-ci est à même d’analyser les compétences qui sont demandées aux traducteurs et aux traductrices professionnel·le·s.

Ce constat nous conforte donc dans l’idée que l’enseignement de la traduction devrait être adapté aux conditions réelles du marché du travail et que tous et toutes les étudiant·e·s devraient être formé·e·s à la post-édition.