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1.4 Photonique quantique int´ egr´ ee

1.4.1 Qu’est-ce qu’un photon ?

L’id´ee de quantification de l’´energie transport´ee par la lumi`ere a ´et´e d´evelopp´ee par Albert Einstein en 1905, `a partir de l’´etude du rayonnement du corps noir par Max Planck, pour expliquer l’effet photo-´electrique qui ne pouvait pas ˆetre compris dans le cadre d’un mod`ele ondulatoire classique de la lumi`ere. La d´ecouverte de l’effet Compton en 1923, donnant ´egalement des propri´et´es corpusculaires `a la lumi`ere, et l’av`enement de la physique quantique et de la compl´ementarit´e onde-corpuscule, am`enent `a consid´erer ce quantum comme une particule, nomm´ee photon en 1926.

Figure 1.7 – Repr´esentation de la compl´ementarit´e onde-corpuscule Principe phy-sique selon lequel certains objets peuvent parfois pr´esenter des propri´et´es ondulatoires et parfois des propri´et´es de particules. Cette repr´esentation, initialement cr´e´ee pour le papier publi´e par mon ´equipe de recherche en 2012 [169], est devenue une figure embl´ematique.

Pour bien comprendre le concept physique du photon, il est plus commode de partir d’une description classique du champ ´electromagn´etique et de le quantifier.

Pour la d´emonstration `a venir, les ouvrages de r´ef´erence dont nous nous sommes inspir´es sont cit´es en r´ef´erences [170,171]. Le point de d´epart usuel pour la quantification du champ ´electromagn´etique, compos´e de mani`ere classique du champ ´electrique ~E(~r, t) et du champ magn´etique ~B(~r, t), sont les ´equations de Maxwell en l’absence de sources :

                   ~ ∇ × ~H = ∂ ~D ∂t, ~ ∇ × ~E = −∂ ~B ∂t , ~ ∇ · ~B = 0, ~ ∇ · ~D = 0, (1.11)

o`u ~B = µ0H et ~~ D = ε0E, µ~ 0 et ε0 correspondant respectivement `a la permittivit´e di´electrique et `a la perm´eabilit´e magn´etique du vide, de sorte que µ0ε0 = c−2. Etant donn´e que ces ´equations sont invariantes de jauge en l’absence de sources, nous faisons le choix de nous placer dans la jauge de Coulomb qui nous permet de remonter directement aux vecteurs ~E et ~B `a partir du potentiel vecteur ~A(~r, t) via les relations :

~

B = ∇ × ~~ A, (1.12)

~

E = −∂ ~A

avec la condition de jauge de Coulomb : ~

∇ · ~A = 0. (1.14)

En substituant (1.12) et (1.13) dans (1.11) on trouve alors que le potentiel vecteur satisfait l’´equation d’onde :

~

2A(~~ r, t) = 1 c2

2A(~~ r, t)

∂t2 . (1.15)

Nous s´eparons ensuite le potentiel vecteur en deux termes complexes : ~

A(~r, t) = ~A(+)(~r, t) + ~A(−)(~r, t), (1.16) avec un terme ~A(+)(~r, t) qui contient les amplitudes variant en e−iωt pour ω > 0 et un terme ~A(−)(~r, t) qui contient les amplitudes variant en eiωt telles que ~A(−) = ( ~A(+)).

Il est d’ordinaire plus ais´e de travailler avec un ensemble discret de variables plutˆot qu’avec un continuum, nous d´ecrivons par cons´equent le champ restreint `a un certain volume de l’espace et exprimons le potentiel vecteur sur la base d’un ensemble discret de modes orthogonaux. Il vient, dans l’espace de Fourier :

~

A(+)(~r, t) =X

k

ck~uk(~r)e−iωkt, (1.17) o`u les coefficients de Fourier sont constants pour un champ en espace libre. Les modes ~

uk(~r) correspondant aux fr´equences ωk ob´eissent `a l’´equation d’onde :  ~ ∇2+ω 2 k c2  ~ uk(~r) = ~0, (1.18) `

a condition que le volume d’espace consid´er´e ne contienne pas de mat´eriau r´efractif. Les diff´erents modes doivent aussi satisfaire la condition de transversalit´e :

~

∇ · ~uk(~r) = 0. (1.19)

Enfin, les diff´erentes fonctions ~uk(~r) forment un ensemble complet de modes orthogo-naux :

Z

V

~

uk(~r)~uk0(~r) d~r = δk,k0. (1.20) Les diff´erents modes d´ependent des conditions aux limites du volume physique consid´er´e. Des conditions aux limites p´eriodiques correspondant aux modes de propa-gation d’ondes dites ’ondes planes’, tandis que des conditions appropri´ees `a des parois r´efl´echissantes conduisent `a des ondes stationnaires. Par exemple, les modes associ´es `a des ondes planes dans un volume cubique de cˆot´e L s’´ecrivent comme :

~uk(~r) = 1

L2/3(j)ei~k·~r, (1.21)

o`u ˆe(j) est le vecteur polarisation unitaire. L’indice k d’un mode d´ecrit diff´erentes va-riables, `a savoir l’indice de polarisation (j = 1, 2) et les trois coordonn´ees cart´esiennes associ´ees `a la propagation du vecteur ~k. Les composantes du vecteur d’onde ~k prennent alors les valeurs :

kx = 2πnx L , ky = 2πny L , kz = 2πnz L . nx, ny, nz = 0, ±1, ±2, ... (1.22) Le vecteur polarisation ˆe(λ) doit ˆetre perpendiculaire `a ~k de part la condition de transversalit´e (1.19).

Le potentiel vecteur peut d´esormais s’´ecrire sous la forme suivante : ~ A(~r, t) =X k  ~ 2ωkε0 1/2 h ak~uke−iωkt+ ak~ukekti, (1.23) o`u les ak sont les coefficients de Fourier de la d´ecomposition. Le champ ´electrique cor-respondant est alors :

~ E(~r, t) = iX k  ~ωk0 1/2 h ak~uke−iωkt− ak~ukekti. (1.24) Les facteurs de normalisation on ´et´e choisis de sorte `a ce que les amplitudes aket aksoient sans dimension. Selon une approche classique de l’´electromagn´etisme, ces amplitudes de Fourier sont des nombres complexes.

La quantification du champ ´electromagn´etique est accomplie en consid´erant ak et ak comme des op´erateurs adjoints mutuels que nous noterons ˆak et ˆak. ´Etant donn´e que les photons, quanta d’´energie associ´es aux ondes ´electromagn´etiques, sont des bosons, les op´erateurs ˆak et ˆak ob´eissent aux relations de commutation suivantes :

[ˆak, ˆak0] =hk, ˆak0

i

= 0, hˆak, ˆak0

i

= δk,k0. (1.25)

Le comportement dynamique des amplitudes du champ ´electrique peut d´esormais ainsi ˆetre d´ecrit par un ensemble d’oscillateurs harmoniques ind´ependants ob´eissants aux relations de commutation mentionn´ees ci-dessus. Les ´etats quantiques associ´es `a chaque mode peuvent maintenant ˆetre discut´es de mani`ere ind´ependante les uns des autres. L’´etat pour chaque mode peut ˆetre d´ecrit par un vecteur d’´etat |ψik de l’espace de Hilbert associ´e `a ce mode. Les ´etats du champ pris dans son int´egralit´e sont alors d´efinis comme un produit tensoriel des espaces de Hilbert associ´es `a chacun des modes.

Le Hamiltonien du champ ´electromagn´etique est donn´e par : ˆ HEM = 1 2 Z (ε0E~ˆ2+ µ0H~ˆ2) d~r. (1.26) En substituant (1.24) pour E ainsi que l’expression ´~ˆ equivalente pour H et en utilisant~ˆ les conditions (1.19) et (1.20), on obtient alors pour le Hamiltonien l’expression tradi-tionnelle : ˆ HEM =X kk ˆakˆak+1ˆ 2 ! . (1.27)

Cette expression repr´esente la somme du nombre de photons dans chaque mode multipli´e par l’´energie d’un photon pris dans ce mode, plus 1

2k qui repr´esente les fluctuations quantiques du vide pr´esentes dans chaque mode.