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Dans les années 70, le terme low-tech a été inventé pour donner ainsi le pendant au terme « high-tech » déjà largement répandu. « Low-tech », peut littéralement être traduit par « de la basse technologie ».

Premièrement, pour comprendre le concept des low-tech, il semblerait essentiel d’écrire ici le concept ou bien la définition des high-tech, ou autrement dit les hautes technologies, dans un langage francisé. Ce sont simplement des techniques considérées comme plus avancées par rapport à l’époque de leur développement. Les domaines communément acceptés pour représenter la famille des high-tech serait alors, aujourd’hui les biotechnologies, les technologies de l’information, la robotique ou bien encore les nanotechnologies par exemple.

Certaines de ces techniques de pointe sont parfois très consommatrices de ressources rares, notamment de métaux, de la matière première minérale ou encore la miniaturisation excessive qui engendre des difficultés de recyclage. Aujourd’hui, cette définition permet aux partenaires du marketing de décrire tous les nouveaux produits comme du high-tech.

Par ailleurs, il existe un mouvement architectural qui est apparu dans les années 70 sous le nom d’architecture high-tech. Ce mouvement incorpore des éléments industriels hautement technologiques dans la conception des bâtiments. Ce style est comme le prolongement du mouvement moderne en utilisant tout ce qui était rendu possible par les avancées technologiques. Les architectures high-tech avaient en commun la glorification des éléments techniques, avec une mise en valeur excessive des composants techniques et fonctionnels des bâtiments, ainsi que l’utilisation, dans un jeu de composition ordonné, d’éléments préfabriqués.

L’homme est un consommateur, un utilisateur d’outils mais aussi un créateur d’outils. En effet, les avancées scientifiques et technologiques qui ont marquées la société des années 70 ont permis de penser qu’un standard de vie très élevé pouvait être atteint grâce aux technologies de pointe et parvenir à tous dans tous les domaines de la vie courante, sans rester une utopie. Les objets de tous les jours sont devenus des éléments technologiques. A partir des années 70, les éléments standardisés électriques ont commencé à devenir des éléments électroniques.

Au contraire du high-tech, le terme low-tech apparaît dans les années 70 chez l’économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher, précurseur de la pensée écologique en économie politique. Quand les recherches

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traversent un nombre important d’articles, de sites internet, de livres, de références, on comprend pourquoi la définition du low-tech n’est pas facile à appréhender. Chacun a sa position sur ce concept, et chacun l’aborde à sa manière, de la façon dont il veut se positionner. Le low-tech est difficile à décrire concrètement car il est, à mon avis, à la fois une science, une technologie, une philosophie et une attitude de vie.

A l’origine, le terme de low-tech, avant qu’il ne soit galvaudé par les diverses modes vertes, désigne une technologie simple, souvent inspirée des techniques traditionnelles et qui ne possèdent pas ou peu de systèmes électriques ou électroniques avancés. On y utilise des outils, des objets, ou bien un artisanat qui datent d’avant la Révolution Industrielle. C’est aussi, aujourd’hui, créer des technologies matérielles ou sociales porteuses de sens, car soucieuses d’une influence positive et durable sur l’espèce humaine, sur toutes les autres formes de vie et pour la planète Terre. Ces basses technologies peuvent être simples mais aussi économiques et populaires. Certains les expliquent par la volonté de s’opposer aux effets des modes technologiques, considérées comme déraisonnables écologiquement. Les basses technologies s’intéressent aussi au recyclage des machines désuètes ou inutilisées.

Le low-tech est un concept qui prend plusieurs directions. Tout d’abord les sciences low-tech ou l’on pourra retrouver l’agriculture durable ou l’écologie par exemple.

Ensuite, les technologies matérielles low-tech qui peuvent comprendre le vélo, la recharge électrique par un mouvement humain, l’ouvre- boîte manuel, le presse-purée, les matériaux biodégradables… D’autres sources explorent les attitudes low-tech et les sciences et technologies sociales par exemple. Dans le cas des attitudes low-tech, il s’agit de privilégier l’usage des sens dont nous disposons. Les mains, les yeux, les pieds, sont des outils conceptuels d’abord utilisés avec la marche à pied par exemple comme attitude low-tech. Mais, dans un second temps, employés pour créer des « extensions technologiques de nous-mêmes », ils deviennent du high-tech. On pourra donner ici l’exemple des voitures, machines, ordinateurs, téléphones. Et on peut même s’interroger sur les conséquences à long terme de l’utilisation systématique d’un véhicule pour parcourir 200 mètres.

Les buts des attitudes low-tech est ici de se servir au mieux de nos technologies high-tech actuelles, de les utiliser intelligemment dans un premier temps pour s’en servir ensuite pour créer de nouvelles inventions cette fois, low-tech. Les sciences et technologies sociales sont plus basées sur une attitude low-tech par rapport aux traditions, à l’artisanat, au travail manuel ou au développement personnel.

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Pour certains, les adeptes du low-tech ont une attitude catégorique qui déclare toutes les technologies, quelles qu’elles soient, mauvaises. On peut très bien pratiquer une technologie low-tech d’une mauvaise façon ou à l’inverse, utiliser la technologie high-tech d’une façon adéquate. On peut citer l’exemple de l’agriculture biologique comme mauvaise attitude low-tech. Dans ses bons principes, elle cultive la préservation de la biodiversité, le maintien de l’emploi, un ensemble de techniques saines de production… Cependant, la société continue parfois d’appliquer ses réflexes compulsifs en cherchant à fabriquer à moindre coût et en très grande quantité des aliments qui vont voyager dans les quatre coins du monde.

Il suffit peut être de changer sa façon de penser les choses, malgré nos vieux réflexes, et de revisiter des techniques actuelles, dites de hautes technologies, ou alors des anciennes technologies pour vivre selon un mode de vie low-tech acceptable.

Le concept low-tech, c’est peut-être d’abord une prise de conscience des connaissances actuelles et de l’état des lieux de notre monde, en évitant de faire l’autruche, puis une recherche systématique des comportements respectueux et durables à adopter.

C’est aussi la création de technologies saines qui sont vouées à empêcher que la société humaine ne soit détruite à plus ou moins longue échéance par ses propres créations technologiques. Le low-tech, à mon avis, c’est aussi une attitude, une philosophie de vie, aussi bien qu’une technologie ou une science.

D’autres termes sont utilisés et parfois confondus avec le low-tech en général. Ces autres termes n’en sont qu’une partie dans un domaine précis, mais ils participent cependant à la mise en place d’un fonctionnement en low-tech.

L’écodesign par exemple, se concentre à ne pas nuire à l’environnement tout au long du cycle de vie d’un produit, de sa phase de conception à sa phase de dégradation ou de recyclage. L’écodesign est d’abord d’économiser un maximum de ressources naturelles.

Le terme de l’écotechnologie est lui, utilisé pour qualifier une science plus écologique. Ce sont donc l’ensemble des technologies dont l’emploi est moins néfaste pour l’environnement que les hautes technologies actuelles et qui s’efforcent de répondre aux mêmes demandes. Ce terme définit également des procédés de fabrication économes en énergie et en ressources, mais aussi le savoir-faire écologique et les nouvelles méthodes de travail, selon l’Union Européenne.

Dans un troisième temps, on pourra aussi entendre parler des cleantech (ou clean technology) qui sont des techniques qui utilisent les ressources

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naturelles comme l’énergie solaire ou éolienne, l’eau et les matières premières dans une perspective d’amélioration importante de l’efficacité et de la productivité. Ce concept propose une réduction du volume des déchets tout en assurant une performance identique aux technologies existantes.

Les termes écotechnologiques ou écosciences ou encore technologies vertes (développer des solutions plus économes pour la réduction de notre empreinte écologique et un développement plus « soutenable ») sont de plus en plus utilisés pour qualifier une science plus écologique, mais cela reste encore incomplet.

Pour conclure, il est important de noter que les low-tech doivent se soucier d’avoir une influence positive et durable sur l’espèce humaine, sur toutes les autres formes de vies et sur la planète entière.

Certains expliquent le concept du low-tech par la volonté de s’opposer aux modes technologiques, qui sont déraisonnables écologiquement. Le but des low-tech est donc bien de consommer moins et de consommer mieux, en concevant et produisant des objets durables, recyclables et non polluants. La démesur e pousse à changer

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CHAPITRE 2

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