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Ce qu’est la Discipline Positive : un outil aidant pour toute l’équipe et les enseignants

GRILLE 1 =Acquérir une connaissance plus fine de la situation de difficulté

III. APPROCHES PREVENTIVES ET RESTAURATIVES DE LA DISCIPLINE ET DE LA JUSTICE EN MILIEU SCOLAIRE

III.1. La Discipline Positive pour comprendre les comportements et offrir un cadre de justice ferme et bienveillant 3

III.1.1. Ce qu’est la Discipline Positive : un outil aidant pour toute l’équipe et les enseignants

D’où vient cette approche ?

La Discipline Positive se situe sur les axes suivants : prévention, intervention, réparation et discipline. Elle a pour vocation d’enseigner les compétences psychosociales sans en faire un programme supplémentaire. La relation entre l’enseignant et les élèves ne peut donc pas dissocier ce qui est de l’ordre du disciplinaire (partage d’un savoir) et de l’interaction sociale (partage du lien social). L’objectif de la DP n’est pas de faire disparaître la sanction mais de la rendre progressivement inutile par un travail de prévention. Et lorsque cette sanction est inévitable, elle se doit d’être éducative. La Discipline Positive est avant tout une démarche d’appartenance.

La Discipline Positive est une démarche proposée aux parents, enseignants et éducateurs qui n’est ni permissive ni punitive et qui permet de développer chez l’enfant l’autodiscipline, le sens des responsabilités, les compétences sociales, le respect dans un cadre à la fois ferme et bienveillant.

3 L’approche présentée ci-dessous apporte un témoignage partiel relatif à la formation proposée par Béatrice Sabaté, Formatrice certifiée en Discipline Positive, Présidente de l’association Discipline Positive et Nadine Gaudin, formatrice certifiée en DP et enseignante. La description présente des outils dont l’usage peut être approfondi en formation DP. Pour se former et/ou se procurer un manuel d’activité à utiliser avec les élèves dans la classe, vous pouvez prendre contact avec l’Association Discipline Positive France (ADPF) sur le site http://www.disciplinepositive.fr/. Vous aurez aussi l’opportunité de profiter d’un réseau d’enseignants et de parents pour partager les incidents rencontrés et trouver des manières d’agir.

Les informations sont aussi tirées de l’ouvrage à lire de Jane Nelsen : « La Discipline Positive, En famille et à l’école, comment éduquer avec fermeté et bienveillance », adaptation Béatrice Sabaté.

Les éditions du Toucan assurent la vente et distribution des manuels enseignants dont l’appropriation peut se faire en formation.

* scolaire ENTAUX

III.1 DISCIPLINE POSITIVE

III.3 CERCLES PREVENTIFS ET RESTAURATIFS III.2 COMMUNICATION NON VIOLENTE

La Discipline Positive s’intéresse aux besoins qui se cachent derrière les comportements des enfants, en s’appuyant sur la fermeté et la bienveillance simultanément.

Elle encourage l’autonomie, la responsabilisation, la coopération, la recherche de solutions, la résolution des conflits, la communication constructive etc.

Cette méthode de Jane Nelsen et Lynn Lott s’appuie sur des travaux adlériens (travaux d’Alfred Adler et Rudolf Dreikurs) qui mettent en avant les besoins essentiels de l’être humain que sont les sentiments d’appartenance et d’importance : si ces deux besoins sont satisfaits, l’individu peut s’investir pleinement dans ce qu’Adler appelle « l’intérêt social » et aller vers le meilleur de lui-même. La Discipline Positive se centre sur l’apprentissage psychosocial et permet de développer un système de discipline à l’échelle de tout l’établissement scolaire.

L’Objectif : « Mettre en place une discipline efficace s’étendant à tout établissement scolaire en favorisant une culture et un climat scolaire propice aux apprentissages ».

Les résistances : elles peuvent s’expliquer par « la méfiance de certains adultes vis-à-vis de cette approche par manque d’habitude, peur du changement et/ou envie de résultats immédiats, de recettes ». Or, si les adultes persévèrent, l’entrainement va leur permettre d’observer des évolutions positives sur les élèves et sur l’ensemble du climat scolaire, participant ainsi au traitement et à la prévention des comportements perturbateurs et autres types de violences. Il s’agit d’une démarche d’appartenance qui se démarque d’une approche par l’exclusion.

L’égale dignité humaine : un modèle d’éducation horizontale centrée sur la coopération

La société et avec elle, le rapport à l’autorité ont évolué. Ainsi le modèle de soumission et d’obéissance aveugle fait progressivement place à un modèle où le respect de la dignité de chacun et la coopération trouvent leur juste place. Les enfants doivent pouvoir se construire à travers un apprentissage qui les responsabilise et les fait coopérer, en se confrontant aux difficultés et aux erreurs sans les craindre (par peur des reproches, de la culpabilité) pour en faire des opportunités d’apprentissage (comment y réagir au mieux) et d’expérimentation saine et sereine d’une vie imparfaite. Les enfants à qui ont permet de s’investir, de prendre une place dans le groupe, d’être encouragés pour leur coopération utiliseront leur temps et leur énergie à l’apprentissage et à leur développement. Les autres utiliseront leur temps et leur énergie à trouver leur place en utilisant des comportements souvent inappropriés.

Quelles sont les conceptions et principes de base ?

La Discipline Positive, dans le respect des principes adlériens, considère que :

• chaque humain mérite respect et dignité (ce qui ne veut pas dire même droits et même responsabilités, si l’on considère le rapport adulte, enfant, mineur, majeur, enseignant, élève) ;

• Il y a deux besoins fondamentaux : l’appartenance et le sentiment d’importance ;

• tout comportement a une raison d’être : les enfants élaborent leurs représentations à partir de la perception qu’ils ont de leurs expériences passées et ces représentations influencent leurs comportements tout au long de leur vie ;

• le véritable apprentissage est à la fois cognitif et émotionnel ;

• l’apprentissage doit permettre à l’enfant : de se sentir capable (aptitudes personnelles) ; de sentir qu’on a réellement besoin de lui (sentiment d’importance et d’appartenance); de prendre conscience qu’il peut agir sur son environnement (responsabilisation et autonomie) ; de pouvoir comprendre ses émotions pour les gérer (aptitudes intrapersonnelles) ; de se socialiser et de créer des relations d’empathie et d’amitié (aptitudes interpersonnelles) ; de pouvoir réagir aux frustrations et aux contraintes avec adaptabilité et responsabilité (aptitudes systémiques) et d’exercer son jugement avec sagesse ;

• l’apprentissage nécessite de l’entrainement et de la répétition : se répéter n’est pas mauvais signe et les erreurs (les siennes – en tant qu’éducateur - ou celles des enfants) sont des opportunités pour apprendre ce qui nous manque ou enseigner à l’enfant ce qui lui manque pour éviter les erreurs, en acceptant que les erreurs fassent partie du processus autant que les apprentissages fassent continuellement partie de la vie (se centrer sur le positif des évènements) ;

• le changement constructif est facilité par l’encouragement qui donne envie au jeune de progresser et l’aide à se sentir capable. De nombreuses études montrent que le sentiment d’être capable (encouragement) est un facteur essentiel dans la motivation et la performance35.

Les principes de base définissent que :

• l’enfant développe ses comportements à partir de la vision qu’il a de son environnement, des autres et de lui-même ;

• le comportement a un but (Adler ne juge pas le comportement en terme de négatif ou positif ni même l’intention), un objectif, c’est pourquoi l’enfant va agir en fonction de cette question dont il n’a pas conscience : « que dois-je faire pour appartenir, survivre ou m’épanouir ? ».

Ainsi, les comportements inappropriés peuvent être la manière maladroite avec laquelle l’enfant tente d’appartenir et de trouver sa place.

L’acquisition des compétences sociales par la démonstration et l’expérimentation

La Discipline Positive peut être envisagée comme une démarche assortie d’une boîte à outils au service de l’enseignant. Une des premières choses que l’on fait en formation est d’identifier les difficultés que l’on rencontre avec les élèves. : bavardages, résistance aux apprentissages, manque d’autonomie, manque de confiance, absentéisme, retard, provocations verbales, manque de coopération, manque de respect etc.

On part des difficultés car en Discipline Positive, celles-ci vont devenir des opportunités d’apprentissage des compétences psycho-sociales. En effet, si l’on demande aux enseignants ce qu’ils souhaitent à long terme pour leurs élèves, la réponse s’articule autour des compétences sociales (que l’élève soit capable de gérer ses émotions, poli, responsable, autonome, respectueux, honnête, à l’écoute, courageux ; etc.) Tout citoyen peut avoir conscience de l’importance d’apprendre aux élèves ces compétences, au même titre que les compétences disciplinaires. Le respect des règles du vivre ensemble s’enseigne et s’apprend sans pour autant devenir un programme supplémentaire. A partir du repérage des conditions favorisant l’apprentissage des compétences psychosociales, dans le cadre habituel d’un enseignement, il devient plus aisé d’en viser la systématisation, en agissant sur la répétition, la constance, dans l’organisation méthodique de la classe.

35 D’après les études de :

Beaumont, Lavoie, Couture (2010) sur l’impact positif de l’encouragement et de la coopération sur les performances et le bien-être des équipes éducatives et des élèves

Bandura (2003), la perception des compétences est sans nul doute le plus important des facteurs motivationnels.

* scolaire ENTAUX

III.1 DISCIPLINE POSITIVE

III.3 CERCLES PREVENTIFS ET RESTAURATIFS III.2 COMMUNICATION NON VIOLENTE