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LANGAGIÈRES ORALES : L’EXPRESSION

II.2.2 Qu’est-ce que communiquer ?

 La communication « est l’échange verbal entre un sujet parlant, qui produit un énoncé destiné à un autre sujet parlant, et un interlocuteur dont il sollicite l’écoute et/ou une réponse explicite ou implicite (selon le type d’énoncé). » (Dubois, 1996, p. 94) D’un point de vue psycholinguistique, les sons associés par le locuteur sont les mêmes que l’auditeur associe à son tour. Le processus est, de ce fait, le même.

 Au sens que lui donnent les théoriciens de télécommunications et les linguistes, la communication « est le fait qu’une information est transmise d’un point à l’autre (lieu ou personne) » (Dubois, 1996, p. 96.)

Le message, ayant reçu une certaine forme, une certaine codification, sert à transférer cette information. En effet, le codage de l’information est la première condition pour l’établissement de la communication. Ce que l’on entend par le codage de l’information consiste en cette transformation du message sensible et concret en un système de signes, ou code. Cette convention préétablie, systématique et catégorique est ce qui caractérise essentiellement le message.

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Lorsque les parties composantes de la transmission forment un système de communication, on tend à dire alors que la communication s’établie.

La transmission d’un message entre un émetteur et un récepteur, suppose selon le schéma de communication, l’existence, au moins partiellement, d’un code nécessaire à la transcription du message. Un système renferme les éléments suivants :

Le code, « qui comprend des signaux spécifiques et un ensemble de règles de combinaisons propres à ce système de signaux » (Dubois, 1996, pp. 96-97); dans les langues naturelles le code est constitué par les phonèmes, les morphèmes et les règles de combinaison de ces éléments entre eux.

Le canal, « support physique de transmission du message, moyen par lequel le code et les signaux sont transmis » (Dubois, 1996, pp. 96-97)

C’est l’air pour le cas de la communication verbale, mais le canal peut avoir des formes très diverses : bandes de fréquence radio, lumière, systèmes mécaniques ou électroniques divers, etc.

L’émetteur, « qui est à la fois la source du message, l’émetteur proprement dit, comportant les mécanismes du codage et l’appareil émetteur lui-même » (Dubois, 1996, pp. 96-97) On dit de l’émetteur qu’il est un encodeur, c’est-à-dire qu’il sélectionne à l’intérieur du code un certain nombre de signaux permettant de transmettre le message ;

Le récepteur décodeur, c’est à la fois l’appareil qui reçoit le message (oreille ou récepteur radio) et le destinataire proprement dit du message (cerveau humain pour le langage parlé, auditeur pour la radio, etc.).

C’est par et pour la communication que l’homme apprend à parler, et ce, même s’il utilise le langage ensuite à d’autres fins. Toutefois, communiquer ne se résume pas uniquement au fait de parler, car il existe bien d’autres moyens de communiquer mise-à-part la parole, comme, à titre d’exemples : les gestes, les actions, un comportement, un regard ou encore un écrit.

La communication peut également passer par des gestes, des actions, un comportement, un regard ou encore un écrit.

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Prenant par exemple l’enfant, qui ne sachant pas encore parler, arrive tout de même à communiquer ses envies, ses humeurs… Autre exemple, celui des sourds-muets, qui, eux aussi savent se faire comprendre à travers leurs gestes.

Communiquer, ne se limite pas à une transmission d'information entre deux personnes. « C’est établir une relation particulière avec autrui dans différents buts, avec différentes motivations » (Baylon et Mignot, 1999, p. 11)

La communication que l’enseignant tente d’établir avec ses apprenants n’a pas pour seul but de transmettre des informations. C’est en établissant tout d’abord un bon contact que la connaissance peut être transmise avec fluidité.

Communiquer, « c'est véritablement un processus dynamique » (Baylon et Mignot, 1999, p.11).

Par dynamique, on entend que le processus entre deux êtres est interactif.

Supposer, en effet, la présence d’un minimum de deux interlocuteurs, qui visent à réaliser un échange est nécessaire, ne serait-ce que se ne soit que par politesse. La motivation à émettre et à recevoir est obligatoire.

Deux créations de sens s'opèrent au cours de l'échange verbal : l’une pour l'émetteur, l’autre pour le destinataire.

La phase de l’interprétation apparait lors de l’échange verbal entre les deux (l’émetteur et le récepteur). Cette interprétation peut, dans certains cas, faire à ce que la communication se passe mal.

Prenant possession du message, le destinataire se livre à une interprétation automatique. Son vécu, sa culture, son expérience, sa sensibilité, en bref sa vision du monde le poussent, directement ou indirectement, à comprendre le message d’une certaine manière.

« Les acteurs de la communication agissent toujours dans un cadre fait de contraintes situationnelles, relationnelles et environnementales » (Etienne et Amiel, 1995, p. 26)

Toutes ses contraintes peuvent être à l’origine de l’échec de la communication.

Une reconnaissance mutuelle des deux acteurs comme étant des partenaires possibles, avec des points communs, et des différences sont de facteurs qui doivent être réunis pour éviter que la communication ne soit un échec.

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De la qualité de la relation qui s’instaure entre les personnes va dépendre la qualité de la communication. Et afin que la relation avec l’autre se fasse réellement, approuvant ainsi l’apport d’autrui, il faut que acteurs acceptent de faire des concessions, des négociations, de connaître leurs propres possibilités et leurs limites. A l’oral, la communication réussie passe par un langage bien choisi. La voix (adéquate à la situation que l’on veut communiquer), les émotions (qui sont présentes dans n’importe quelles conditions), le corps (dans sa gestuelle appropriée) sont autant de facteurs qui, utilisés adéquatement, servent à capter le public et à attirer son attention pour qu’il accepte le message émis et y adhère.

Communiquer « vient du latin communicare qui signifie « être en relation avec ». La relation est-elle alors de la communication ? » (« Langage oral et communication », bulletins № 45, décembre 2000.)

Quand l’information n’est pas forcément partagée par le récepteur, et c’est souvent le cas, elle peut être imposée par l’émetteur. C’est alors qu’on arrive à conclure que dans une relation, le passage de l’information compte plus que les individus présents.

Communiquer, « c’est aller au-delà, c’est mettre en commun » ( Langage oral et communication », bulletins № 45, décembre 2000.)

Communiquer acquière de ce fait la valeur de partage et la notion du respect de l’autre. L’information, acceptée ou non par le récepteur, est proposée par l’émetteur. Ainsi, la valeur de l’information est en second plan par rapport à l’individu qui la reçoit.